1107 : Le Pape Pascal II consacre l’Abbaye Saint Martin d’Ainay, à Lyon
Joyau du roman, la Basilique est pourtant l’un des rares édifices de ce style conservé à Lyon :
1635 : Le Cardinal de Richelieu fonde officiellement l’Académie française
Avec l’aval du roi Louis XIII, il en précise la mission dans l’article 24 de ses statuts :
« La principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter le arts et les sciences. »
Les Lettres patentes de Louis XIII de ce 29 janvier 1635 seront enregistrées le 10 juillet 1637 par le Parlement, la première séance de l’Académie ayant eu lieu le 13 mars 1634.
Avant sa création officielle, la future académie était composée d’un groupe de lettrés se réunissant périodiquement chez l’un d’entre eux, Valentin Conrart, secrétaire du roi. Ensemble, ils s’entretenaient de nouvelles et de belles-lettres. Le secrétaire de Richelieu faisait partie de ce groupe, qu’il recommanda au cardinal dès 1633.
En 1634, Richelieu leur proposa de former « un corps » et de s’assembler sous « une autorité publique« . Le groupe fut porté de 9 à 28 membres et ceux-ci réfléchirent à un nom pour désigner leur compagnie. Ils hésitèrent entre Académie éminente, Académie des Beaux-Esprits et Académie de l’Éloquence. Le 20 mars 1634, Richelieu leur donna le nom d’Académie française. C’est seulement en 1639 que le nombre de quarante fut atteint.
Conrart en devient le secrétaire jusqu’à sa mort en 1675, créant ainsi le poste de secrétaire perpétuel .
Dès sa fondation, il est prévu que les académiciens, « les immortels« , se réunissent une fois par semaine. Depuis 1805, le lieu de réunion se trouve avec l’ensemble de l’Institut, dans l’ancien collège des Quatre-Nations à Paris.
« Si l’Académie française, au cours de ses trois siècles d’existence, a accueilli la plupart des hommes célèbres (écrivains, savants, hommes politiques, généraux, prélats, etc.), elle a néanmoins laissé à sa porte de nombreux grands écrivains tels que Descartes, Pascal, Molière, Regnard, Malebranche, Lesage, Vauvenargues, Rousseau, Diderot, Beaumarchais, Benjamin Constant, Balzac, Stendhal, Flaubert, Maupassant, Zola, Péguy, Proust, Gide, etc. » (Michel Mourre).
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1712 : Ouverture des négociations d’Utrecht
Dans cette ville de Hollande, le but est de mettre fin à l’épuisante Guerre de succession d’Espagne : l’Europe est divisée, depuis 1700, entre les partisans de Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, et ceux de Charles d’Autriche.
Ces négociations s’achèveront en avril 1713 avec la signature d’un traité entre la France, l’Angleterre, l’Espagne, la Hollande, la Prusse, la Savoie et le Portugal. Philippe d’Anjou (ci dessous) montera sur le trône d’Espagne, sous le nom de Philippe V, mais il devra concéder à Charles d’Autriche, Naples, la Toscane, le Milanais, la Sardaigne et la Hollande.
La France pour sa part se verra contrainte de renoncer à ses terres d’Acadie, au Canada, au profit de l’Angleterre.
Du chapitre XIII, Louis XIV, de l’Histoire de France, de Jacques Bainville :
« …Peu de délibérations furent plus graves que celles où Louis XIV, en son conseil, pesa les raisons pour lesquelles il convenait d’accepter ou de repousser le testament de Charles II, qui mourut en 1700. Accepter, c’était courir les risques d’une guerre, au moins avec l’empereur, très probablement avec l’Angleterre dont le gouvernement n’attendait que le prétexte et l’occasion d’un conflit pour s’attribuer la part coloniale de l’héritage espagnol. Ainsi, l’acceptation, quelques précautions que l’on prît, c’était la guerre.
Mais s’en tenir au traité de partage, c’était ouvrir à l’empereur le droit de revendiquer l’héritage entier, car tout partage était exclu par le testament. Alors, et selon l’expression du chancelier Pontchartrain que rapporte Saint-Simon, « il était au choix du roi de laisser brancher (c’est-à-dire élever) une seconde fois la maison d’Autriche à fort peu de puissance près de ce qu’elle avait été depuis Philippe II ».
C’était la considération capitale. Elle emporta l’acceptation. Un des ministres présents fut pourtant d’avis que nous ne gagnerions pas grand-chose à installer à Madrid un Bourbon, « dont tout au plus loin la première postérité, devenue espagnole par son intérêt, se montrerait aussi jalouse de la puissance de la France que les rois d’Espagne autrichiens ». Et il est vrai que le duc d’Anjou devint très vite Espagnol.
Mais le grand point gagné, ce n’était pas seulement qu’il y eût à Madrid une dynastie d’origine française. C’était qu’il n’y eût plus de lien entre l’Espagne et l’Empire germanique et que la France ne fût plus jamais prise à revers : soulagement, sécurité pour nous. Le mot célèbre et arrangé, « il n’y a plus de Pyrénées, traduisait ce grand résultat, la fin d’une inquiétude et d’un péril qui avaient si longtemps pesé sur la France.
Ainsi, refuser le testament, c’était laisser l’Espagne à la maison d’Autriche, malgré la nation espagnole qui appelait le duc d’Anjou. L’accepter, c’était, en revanche, renoncer aux acquisitions que le traité de partage nous promettait. Il fallait opter. Un intérêt politique supérieur, la considération de l’avenir l’empoetèrent. À distance, les raisons qui déterminèrent le choix paraissent encore les meilleures et les plus fortes. Par la suite, nous nous sommes félicités en vingt occasions d’avoir soustrait l’Espagne à l’influence allemande. »
Une fois déjà, dans l’Histoire, avec Charles Quint, la France avait vu « la monstrueuse puissance, l’Allemagne et l’Espagne accouplées » selon le mot de Jacques Bainville.
Dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville, voir la photo « Un Bourbon sur le trône d’Espagne : le « bon choix ».
Première édition des traités d’Utrecht, en espagnol, latin et anglais.
1743 : Mort du Cardinal de Fleury. »
En un peu plus d’un siècle et demi, les trois rois de France qui se sont succédé ont donné à la France trois grands cardinaux-ministres : Louis XIII eut Richelieu; Louis XIV, Mazarin; et Louis XV, Fleury.
C’est en 1714 – un an avant la mort de Louis XIV – qu’André Hercule de Fleury, évêque de Fréjus, devint précepteur de l’enfant Louis XV. Il sut se montrer à la hauteur de sa tâche, et se fit aimer de son royal élève : en 1726 (à l’âge de soixante-treize ans, car il était né à Lodève, en 1653) il fut nommé à la fois cardinal et ministre d’Etat : Louis XV avait alors seize ans, et ne régnait effectivement que depuis un an.
Fleury conserva le pouvoir pendant dix-sept ans, jusqu’à sa mort. Fermeté dans la souplesse, modération, stabilité : autant de traits de son action à la tête de l’état qui favorisèrent l’activité économique, l’industrie, le commerce, bref, l’enrichissement général du royaume et un notable accroissement de sa prospérité.
Si c’est Choiseul qui est à l’origine du rattachement de la Corse à la France, Fleury est l’artisan de l’intégration de la Lorraine (ci contre) au royaume : par le Traité de Vienne de 1738 il obtint l’accord de l’Autriche pour que les duchés de Lorraine et de Bar fussent cédés à Stanislas Lesczynski, mais en prenant bien soin de faire stipuler qu’à la mort de Stanislas les duchés reviendraient à la France (éphéméride du 23 février).
D’Anne Bernet :
« …Louis XV, bien qu’étant entré à dix ans au Conseil il eût acquis une grande maîtrise des affaires en même temps qu’une excellente culture, se reposa, pour l’essentiel des dossiers, sur son principal ministre, le cardinal de Fleury, qui lui avait servi de père. La disparition de celui-ci, fort vieux, marqua sa véritable prise de pouvoir.
Il trouva le royaume en excellent état. Fleury avait, après l’épisode malheureux de Law et du papier monnaie, rétabli la stabilité monétaire et, du même coup, la confiance. La pression fiscale était l’une des plus faibles d’Europe, ce qui n’empêchait pas les Français de se plaindre, en dépit d’un climat de prospérité généralisée. Tout allait : récoltes, élevage, commerce, sciences lettres. La vie plus facile, les famines oubliées firent croître la population de près de deux millions en vingt ans, ce qui était remarquable.
Fleury avait aussi travaillé à donner à la France les infrastructures qui lui manquaient : routes, ponts, canaux, ports etc… se multipliaient, tandis que des enquêtes sur les besoins et moyens du pays donnaient, pour la première fois, une vue d’ensemble du royaume.
D’Aguesseau, en charge des Sceaux, réformait la justice, et tentait de mettre de l’ordre dans l’effarant maquis des coutumes locales
1829 : Mort de Barras
Se souvenir de ce personnage sinistre, qui a voté la mort de Louis XVI avant de devenir l’un des plus influents de ce Directoire qui reste à jamais gravé dans notre Histoire comme le système le plus corrompu et le plus cynique que l’on ait connu ?
De celui qui amassa, au passage, une immense fortune, au cours de cette funeste Révolution, qu’il servit si bien, avant d’intriguer quasi constamment avec les royalistes ?
De celui qui – réprimant par ailleurs cruellement les insurrections fédéralistes et royalistes du Midi – a distingué le jeune Bonaparte, le chargeant d’organiser la « défense » (!) de Toulon, mettant ainsi le pied à l’étrier de celui qui allait devenir le despote que l’on sait ?
Devenu l’un des meneurs de la réaction Thermidorienne, il s’est, certes, emparé de Robespierre, mais c’est parce que celui-ci voulait le faire périr !
Et il est, paraît-il, mort alors qu’il était en pleines tractations avec Louis XVIII.
On parlera donc ici de lui d’une façon très détachée, en lisant le petit billet que lui a consacré Jean-Pierre Péroncel Hugoz :
1842 : Mort de Cambronne
De Michel Mourre :
« …Enrôlé en 1792, il fit brillamment les campagnes de la Révolution et de l’Empire et fut nommé Général de Brigade en 1813, après le combat de Hanau. Major de la Garde Impériale (1814) il accompagna Napoléon à l’Île d’Elbe et revint avec l’empereur en 1815.
Commandant d’une division de la Vieille Garde à la bataille de Waterloo, il opposa aux Anglais une résistance désespérée et refusa de se rendre par un mot sans équivoque qui le rendit célèbre (mais la fameuse phrase qu’on lui prête : « La Garde meurt mais ne se rend pas » n’est pas authentique).
Laissé pour mort sur le champ de bataille, il fut pris par les Anglais. Traduit en 1816 devant un Conseil de guerre français, acquitté à l’unanimité, il reprit du service sous les Bourbons, et fut commandant de la place de Lille (1820/1824) avant de prendre sa retraite à Nantes. »
A propos de Cambronne, il faut signaler que, lors de son jugement en avril 1816, il fut défendu par Pierre-Antoine Berryer, futur député royaliste de Marseille. Il obtint son acquittement en plaidant l’obéissance aux ordres, ce qui provoqua les clameurs de la presse ultra, entraîna un nouveau procès et un nouvel acquittement. Berryer fut même convoqué devant le conseil de l’ordre. Louis XVIII calma l’agitation en accordant une audience bienveillante à Berryer. Cambronne devint un fervent royaliste jusqu’à sa mort et la carrière de Berryer, le plus grand avocat du XIXe siècle, était lancée.
Sacha Guitry – Le Mot de Cambronne (extrait)
Extrait du film Le Mot de Cambronne moyen-métrage écrit et réalisé par Sacha Guitry et sorti en 1937, avec Sacha Guitry dans le rôle du général et Marguerite Moreno dans celui de son épouse anglaise.
1899 : Mort de Sisley, à Moret-sur-Loing
Né à Paris, le 30 octobre 1839, Sisley vivra constamment en France, à partir de 1861, sauf un bref séjour à Londres, au moment de la Commune de Paris.
Vue du Canal Saint Martin, 1870, Musée d’Orsay
impressionniste.net/sisley
1953 : Le duc de Lévis Mirepoix succède à Charles Maurras à l’Académie française
Faisant, comme c’est la coutume, l’éloge de son prédécesseur, il allia habileté, humour et profondeur en disant que, « …comme Socrate, Maurras a connu la colère de la Cité. »
academie-francaise/discours-de-reception-du-duc-de-levis-mirepoix
Sur les origines de la famille des Lévis-Mirepoix, voir l’éphéméride du 22 Septembre
academie-francaise/les-immortels/antoine-de-levis-mirepoix
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A propos de Cambronne, il faut signaler que, lors de son jugement en avril 1816, il fut défendu par Pierre-Antoine Berryer, futur député royaliste de Marseille. Il obtint son acquittement en plaidant l’obéissance aux ordres, ce qui provoqua les clameurs de la presse ultra, entraîna un nouveau procès et un nouvel acquittement. Berryer fut même convoqué devant le conseil de l’ordre. Louis XVIII calma l’agitation en accordant une audience bienveillante à Berryer. Cambronne devint un fervent royaliste jusqu’à sa mort et la carrière de Berryer, le plus grand avocat du XIXe siècle, était lancée.
Le texte du commentaire ci-dessus a été intégré dans l’éphéméride de ce jour, 29 janvier. Merci !
Dieu sait si j’ai pour Sacha Guitry une admiration et une ferveur extrêmes. Mais le petit acte du « Mot de Cambronne » me semble être parmi les pires qu’il ait écrit… Dommage.