1132 : La Grande Chartreuse détruite par une avalanche
Les bâtiments, état actuel
Les bâtiments ne sont pas les seuls à souffrir : la communauté des moines est également décimée : l’évêque de Grenoble charge Anthelme de Chignin (le futur saint Anthelme) de reconstruire les bâtiments et de reconstituer la communauté des moines (Saint Anthelme : éphéméride du 26 juin).
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1652 : Mort de Georges de la Tour
Il était « Peintre ordinaire » du roi Louis XIII.
Peintre du jeu de l’ombre et de la lumière, il fut inexplicablement oublié pendant près de trois cents ans, avant d’être enfin redécouvert à partir du début XXème siècle.
Pénétrant observateur de la réalité quotidienne (observez les doigts translucides de Jésus enfant, ci dessous, dans le tableau Saint Joseph charpentier, au Louvre) il est désireux d’élaguer sans cesse ses sujets, afin de ne montrer que l’essentiel, en dehors de tout accessoire, de tout superflu.
Mais son talent est tel que, s’il excelle dans les peintures sombres, il excelle tout autant dans les peintures lumineuses.
En 1988, grâce à une souscription nationale, son Saint Thomas à la pique (ci dessous), convoité par les musées du monde entier, resta en France et fit son entrée dans les collections du Louvre.
1791 : Naissance de Louis Fruchart
Certes, « la Vendée » fut unique, et, avec la chouannerie, tout le grand Ouest. Cependant, la geste épique de ces Français qui sauvèrent l’honneur national au pire moment de notre Histoire ne fut pas isolée, et c’est partout en France – y compris dans l’Outre-mer, avec, par exemple, « la Vendée créole » en Martinique : voir l’éphéméride du 24 septembre – que l’on se souleva, les armes à la main, contre la Révolution et la République, contre la Terreur et la Convention : Marseille et Lyon – pour ne citer qu’elles… – en savent quelque chose !
Et, ailleurs en France, d’autres héros prirent les armes contre le Totalitarisme de la république idéologique révolutionnaire, pour la liberté de l’homme intérieur, « pour Dieu et pour le Roi ! ».
Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, guerre de géants, à la suite des héros vendéens et chouans, on rend hommage à l’un de ces Français illustres et méconnus (pour reprendre l’expression de François Bluche) : Louis Fruchart, à propos duquel on a parlé d’un chouan dans les Flandres, ou d’une Vendée flamande.
Voici, ci-après, le début de l’article de l’abbé Harrau sur Louis Fruchart, qui constitue la première des trois notes qui lui sont consacrées (et que vous pourrez lire dans son intégralité en cliquant sur le lien) :
Une Vendée dans les Flandres : Louis Fruchart
« Vive Louis XVII » : le drapeau de La Rochejaquelein. D’une certaine façon, il a flotté dans le ciel des Flandres, aussi.
« Une Vendée flamande » (1813-1814), par L’abbé Harrau
L’année 1813, marquée dans l’histoire du premier Empire, par de lâches et perfides trahisons, s’achevait sous les plus sinistres présages. Napoléon, après avoir repassé le Rhin avec les débris de son armée, refusait de s’avouer vaincu et un sénatus-consulte avait décrété une nouvelle levée de trois cent mille hommes; mais la France était dépeuplée, les campagnes étaient épuisées, et nos populations du Nord maudissaient en secret l’humeur guerrière du grand faucheur d’hommes.
Après avoir fermentée sourdement dans les chaumières, la révolte éclata terrible, menaçante, le 22 novembre 1813. – A Hazebrouck, chef-lieu d’arrondissement, où le sous-préfet De Ghesquières négligea de prendre les mesures nécessaires pour assurer la tranquillité publique, on eut l’imprudence d’appeler toutes les recrues, près de 3.000 hommes, le même jour et l’on prépara ainsi une journée d’émotions restée célèbre sous le nom de « Stokken maendag »..
Les insurgés, comme on les appelait, pour se soustraire à tout danger, se retirèrent dans la forêt de Nieppe (ci contre) et dans les terrains marécageux des environs, entrecoupés de fossés profonds, et de fortes haies d’épines vives. A la tête des réfractaires et des mécontents qui s’étaient organisés aux abords de Bailleul et de Merville, se distinguait un certain Fruchart, qui fut comme le chef des Vendéens de la Flandre.
Louis Fruchart était un chrétien convaincu autant qu’un royaliste ardent. Dieu et le Roi étaient dans son cœur plein de droiture l’objet de la plus profonde vénération. Que de fois, sous le manteau de la cheminée, Louis avait senti bondir sa jeune âme des plus vives émotions au récit des horreurs de la Révolution ; ère de fraternité sanglante, une fraternité de Caïn qui n’était scellée que par le meurtre et le pillage ; l’échafaud en permanence ; les nobles proscrits ou expirants dans les cachots ; les églises saccagées ; les prêtres fidèles jetés sur tous les chemins de l’exil ou traqués comme des bêtes fauves.
Pouvait-il oublier les avanies dont sa famille avait été abreuvée aux jours de la Terreur et les dangers qu’avait courus sa mère, sauvée, comme par miracle, par un généreux voisin : « Oui, mes enfants, racontait la mère, les Bleus m’avaient entraînée sur la place de La Gorgue (église de la place ci contre), et, là, me présentant la cocarde tricolore, ils voulurent me la faire porter. Je la foulai aux pieds. Ils me menacèrent de me lier à l’arbre de la Liberté : « je refuse », répondis-je; et devant l’échafaud je refuserai encore. Rien au monde ne serait capable de me faire changer ! »
Et maintenant qu’il ne suffit plus d’avoir déjà payé la dette du sang ou de s’être fait remplacer, au prix de l’or, deux ou trois fois, maintenant que l’empereur, pour faire face à toutes les puissances coalisées de l’Europe, réclame tous les célibataires valides et veut plonger dans les dix classes libérées (de 1803 à 1813) pour en tirer tout ce qui peut porter le fusil, n’est-ce pas le moment propice pour rallier sous un même étendard les mille et mille réfractaires du pays ? N’est-ce pas l’heure providentielle de servir la patrie en la délivrant du joug cruel qui l’accable et en rendant aux princes légitimes le trône qui leur appartient ? Ainsi pensait Louis Fruchart. – Avant de prendre une résolution définitive le jeune homme consulte son père qui le félicite de son projet. « Mon fils, dit le paysan attendri et ému de fierté, je t’approuve ; va et si tu succombes, que ton dernier cri soit : Vivent les Bourbons ! »
Sa vieille mère, celle-là qui n’avait pas tremblé devant la guillotine, ajoute, les larmes aux yeux : « Louis, la cause que tu soutiens est juste ; le ciel sera ta sauvegarde, mon coeur me le dit ; nos princes légitimes reviendront sur ce trône qui n’a jamais cessé de leur appartenir. Pars, et ne crains rien ; chaque nuit, je serai à genoux à prier. Dieu et ta mère veilleront sur toi. »
Et voici que ce nouveau Jean Chouan, vêtu de la blouse des campagnards, fixe à son chapeau de paille une cocarde blanche avec cette inscription : « Je combats pour Louis XVII. » Il s’élance sur un cheval de labour et convoque les villageois insurgés qui veulent partager sa fortune. Ils arrivèrent nombreux et ce capitaine improvisé, après avoir organisé son armée par compagnies et tracé son plan de campagne, adressa à ses compagnons un mot d’ordre que l’on a retrouvé dans ses notes autographes et qui retracent énergiquement ses convictions patriotiques.
« Mes amis, leur dit-il, de cette voix forte et accentuée dont il était doué, les puissances coalisées ne se battent contre la France que pour la délivrer de Bonaparte et rétablir les Bourbons, nos seuls souverains légitimes ; ne rejoignons plus les armées du tyran ; ne lui payons plus aucune espèce de contributions ; armons-nous, unissons-nous pour chasser les troupes envoyées contre nous ! Pour se soustraire à la tyrannie, il suffit de vouloir hardiment ; Bonaparte est aux prises avec l’Europe ; il a contre lui l’opinion publique ; il sera bientôt contraint de renoncer au trône usurpé. Un meilleur avenir nous attend ; mais pour l’obtenir, prenons les armes contre celui qui nous gouverne injustement et qui nous prouve, tous les jours, qu’il est capable de sacrifier à son ambition le dernier des Français. … »
1793 : Mort de Charles-Armand Tuffin de la Rouërie
Héros de l’Indépendance américaine (guerre pendant laquelle il est connu sous le nom de colonel Armand) il est aussi l’organisateur de l’Association Bretonne.
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Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir la photo « La Rouërie »
1810 : Nicolas Appert subventionné
Le ministre français de l’Intérieur, le comte Jean-Pierre de Montalivert, accorde une subvention de 12.000 francs à Nicolas Appert pour qu’il puisse faire connaître son procédé de conservation des aliments : l’ « appertisation » est, en fait, une stérilisation par chauffage en milieu hermétiquement clos : la conserve. L’emballage en métal ne s’imposera que par la suite.
Pasteur démontrera le bien-fondé des travaux d’Appert en 1860, reconnaissant en lui un précurseur. Il a ainsi expliqué sa méthode pour conserver les aliments :Le procédé consiste :
1 – A enfermer dans des bouteilles ou bocaux les substances que l’on veut conserver,
2 – A boucher ces différents vases avec la plus grande attention, car du bouchage dépend le succès,
3 – A soumettre ces substances ainsi renfermées à l’action de l’eau bouillante d’un bain marie pendant plus ou moins de temps, selon leur nature et de la manière que je l’indiquerai pour chaque espèce de comestible;
4 – A retirer les bouteilles du bain marie au temps prescrit. »
napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/appert-et-linvention-de-la-conserve
1875 : Mort de Dom Guéranger
Il est le restaurateur de l’ordre bénédictin en France, ordre dont les monastères avaient été supprimés par le décret révolutionnaire du 13 février 1790.
Le centre de l’Ordre Bénédictin se trouve à Solesmes (voir l’éphéméride du 12 octobre) mais un grand nombre d’autres abbayes ont également été relevées par Dom Guéranger, notamment la superbe Abbaye de Fontgombault :
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1924 : L’Abbaye de Maillezais classée Monument historique
C’est dès l’an mille que commence l’histoire mouvementée de l’ancienne abbaye Saint-Pierre, avec la femme du comte Guillaume Fiers à Bras, Emma de Blois, qui décide d’y fonder un monastère, vers 976.
Très vite, les souverains du duché d’Aquitaine se firent couronner et ensevelir à l’abbaye de Maillezais (comme Guillaume V de Poitiers, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, avec ses fils Guillaume et Eudes, et l’évêque de Poitiers Gislebert choisirent aussi de se faire inhumer à Maillezais).
L’abbaye a participé à l’assèchement du Marais poitevin au XIème siècle.
Devenue l’abbaye bénédictine la plus riche du Poitou, Geoffroy de Madaillan d’Estissac en devint abbé, avec l’appui de François premier. Cet érudit accorda sa protection à François Rabelais, alors étudiant chez les cordeliers de Fontenay le Comte.
Ravagée par un incendie en 1082, elle fut ensuite pillée durant les guerres de religion, en 1562. Agrippa d’Aubigné en fut nommé gouverneur par Henri IV, en 1589.
Vendu comme Bien national en 1791 ce splendide édifice va être systématiquement détruit par la Révolution, en pure haine de nos racines chrétiennes, et, bien sûr, sans le moindre égard pour la splendeur du lieu.
sitesculturels.vendee/Abbaye-de-Maillezais
1956 : Jumelage de Rome et de Paris
Les grandes villes sont presque toujours jumelées avec plusieurs autres villes. Ce n’est pas le cas de la ville de Paris qui a fait le choix en 1956 de n’avoir que Rome comme ville jumelée – et réciproquement… – pour la raison, selon le slogan de l’époque, que « Seule Paris est digne de Rome; seule Rome est digne de Paris », « Solo Parigi è degna di Roma; solo Roma è degna di Parigi ».
Ce qui n’exclut pas, bien sûr, des partenariats de tous ordres (économiques, culturels, sportifs, sociaux…) entre Paris et Rome, d’une part, et de nombreuses autres villes du monde d’autre part, deux villes pouvant avoir des partenariats divers sans être jumelées.
« …Notre Paris jamais ne rompit avec Rome.
Rome d’Athènes en fleur a récolté le fruit,
Beauté, raison, vertu, tous les honneurs de l’homme,
Les visages divins qui sortent de ma nuit… »
Charles Maurras, La prière de la fin, prison de Clairvaux, juin 1950.
Reproduction en bronze de La Louve capitoline allaitant Romulus et Remus – conservée à Rome, dans le musée du Capitole – offerte par la ville de Rome à la ville de Paris.
Placée dans un square, entre Cluny et la Sorbonne, on y a gravé cette formule :
AD FIDEI ET AMORIS VINCVLA FIRMANDA QVIBUS TRAQVE CIVITAS ALTERIS FAVSTE CONIVGITVR ROMA FABVLOSVM HOC SVAE ORIGINIS INSIGNE GEMINAE SORORI LVTETIAE PARISIORVM
Pour consolider les liens de confiance et d’amitié qui unissent heureusement les deux villes, Rome apporte en présent amical ce symbole légendaire de son origine à sa sœur jumelle Lutèce des Parisiens.
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