1404 : Naissance de Gilles de Montmorency-Laval, dit Gilles de Rais
Il fut maréchal de France, glorieux et vaillant compagnon d’arme de Jeanne d’Arc, avant de déchoir, et de devenir… Barbe-bleue !
Quant aux amateur d’Histoire et de littérature, ils ont lu ou liront le très beau roman de Michel Tournier, Gilles et Jeanne, qui relate le compagnonnage d’armes de Jeanne d’Arc et Gilles de Rais.
Puis la déchéance de ce dernier après qu’il eut assisté au supplice de Jeanne, brûlée vive à Rouen, comme chacun sait.
Tournier imagine que ce spectacle vécu dans l’horreur fut à l’origine des crimes ultérieurs de Gilles de Rais. Il s’agit, bien sûr, d’une fiction romanesque. Superbe !
1626 : Naissance de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné
lalettre/sevigne-oeuvres-lettres
Un exemple de ses Lettres à sa fille : celle où elle raconte son séjour à Marseille.
1676 : Louis XIV amnistie les « Bonnets rouges » de Bretagne
De François Bluche, Louis XIV (pages 302/303) :
« …Une quatrième révolte commence dans les villes bretonnes en avril 1675 : c’est d’abord une protestation contre l’Edit de 1674 imposant le papier timbré pour tous actes notariés. mais la violence se répand vite dans les campagnes, en basse Bretagne, dans le comté de Cornouaille. Près de deux mille ruraux en colère, conduits par des « capitaines de paroisse », souvent coiffés d’un bonnet rouge (d’où le nom donné à leur mouvement), terrorisent le plat pays. Ici ils attaquent un château dont le propriétaire passe pour un agent des gabelles, là ils brûlent gaiement des greffes de juridiction ou les nouveaux bureaux de la ferme des impôts. Dans la tradition, déjà acquise, des nu-pieds et croquants, ils ses ont mobilisés, à leur tour, contre le poids de l’état. Il est vrai que le mouvement dévie aussi contre les droits domaniaux (corvées, champarts) : plusieurs châtelains sont contraints de signer des renonciations à pareils droits.
Mais, dès que le gouverneur de la province (il n’y a pas d’intendant), le duc de Chaulnes, a sous la main les renforts demandés, il fait avancer, de Hennebont vers Quimperlé, plus de six mille soldats. La seule arrivée des troupes royales rétablit le calme. Les pauvres bretons « se jettent à genoux et disent mea culpa : c’est le seul mot de français qu’ils connaissent ». Près de Quimper, quatorze irréductibles sont pendus. plusieurs révoltés pris les armes à la main sont exécutés. « Des condamnations aux galères furent prononcées. La plupart des inculpés avaient fui. » L’abolition traditionnelle fut signée par Louis XIV le 5 février 1676 : à l’exception d’une centaine de grands coupables, tout le pays breton était pardonné. Le roi a trouvé le bon mode de riposte, net, sans trop de bavures, et sans répression prolongée. La pax gallicana est imposée au moindre prix… »
1679 : La Franche-Comté devient française
Citadelle de Besançon
Cette année 1679 voit la signature définitive des traités confirmant la Paix de Nimègue, qui marque la fin de la Guerre de Hollande, opposant la France aux Provinces-Unies et à l’Espagne depuis 1672.
Le congrès de Nimègue avait été réuni dès 1676. Un premier traité fut signé avec les Provinces-Unies le 11 août 1678. Le traité entre la France et l’Espagne permit à Louis XIV de réunir
– la Franche-Comté,
– et la Flandre méridionale : Valenciennes, Cambrai, Maubeuge, Cassel, Bailleul, Aire, Saint-Omer, Bouchain, Condé-sur-l’Escaut, Bavay.
Enfin la France et l’Empire s’accordèrent, le 5 février 1879 sur la base des Traités de Westphalie.
Ce relief commémore la paix en Europe, concrétisée par trois traités signés à Nimègue avec la Hollande, le 10 août 1678, l’Espagne, le 17 septembre 1678 et l’Empire, le 5 février 1679. Le Brandebourg signera le traité de paix le 30 juin 1679, à Saint-Germain.
L’allégorie figure le roi Louis XIV amenant par la main la Paix tenant en laisse un lion et un agneau à l’Europe. Cette dernière figure assise accompagnée d’un cheval. L’allégorie de l’Histoire écrit la gloire du roi tandis que la Renommée sonne de la trompette.
Voltaire – dans son Supplément au règne de Louis XIV – a célébré ainsi la paix de Nimègue :
« …Le Roi fut en ce temps au comble de la grandeur. Victorieux depuis qu’il régnait, n’ayant assiégé aucune place qu’il n’eût prise, supérieur en tout genre à ses ennemis réunis, la terreur de l’Europe pendant six années de suite, enfin son arbitre et son pacificateur; ajoutant à ses Etats la Franche-Comté, Dunkerque et la moitié de la Flandre; et, ce qu’il devait compter pour le plus grand de ses avantages, ROI D’UNE NATION ALORS HEUREUSE, ET ALORS LE MODELE DES AUTRES NATIONS… »
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Agrandissements de Henri II à Louis XV »
1807 : Mort de Pascal Paoli, patriote corse
Son intégrité personnelle ne fit jamais aucun doute : il souhaitait sincèrement l’indépendance de sa patrie, mais il ne vit pas que l’Angleterre, ennemie jurée de la France, était prête à tout pour agrandir son Empire, y compris à y incorporer la Corse, comme elle y avait déjà incorporé Gibraltar, et comme elle devait y incorporer Malte – puis Chypre…- quelques décennies plus tard..
Et que, dans cet objectif, elle manipulait Paoli, à son insu…
Ce fut justement lorsque la menace d’une Corse anglaise devint plus que probable que Louis XV organisa, avec Choiseul, le rattachement de l’île à la France (éphéméride du 15 mai).
Paoli était né trop tard.
1878 : Naissance d’André Citroën
rsiauto.fr/citroen-andre-homme-automobile
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
A propos de Gilles de Retz, il est exact de noter que c’est son entrée à cheval et armé, accompagné de sa maison militaire, dans l’église – et non une chapelle – de Saint Etienne de Mer Morte en Loire-Atlantique, lors de la messe solennelle de la Pentecôte 1440 qui entraîna la procédure de mise en jugement.
Féal du duc de Bretagne, Gilles de Retz était un puissant seigneur et seuls un scandale contre l’Eglise et avoir une maison militaire sans l’accord du Duc pouvaient entraîner son arrestation. Alors les langues se délièrent et permirent d’étayer une mise en accusation. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque – ce qui va déplaire au tandem Désir/Duflot – où les normes « correctement morales » n’étaient pas les mêmes que maintenant (quoique DSK!!) ; la vie des petits enfants pauvres ne valait pas grand’chose. Et personne ne s’alarmait trop des disparitions d’enfants.
Le procès sera équitable, l’évêque Jehan de Malestroit, juge pour la partie religieuse, sera juste. La Question ne sera pas appliquée à Gilles de Retz qui reconnaîtra ses fautes, demandera et obtiendra leur pardon, recevra la Communion.
Pour lui manifester la reconnaissance de l’Eglise pour ses aveux tardifs, l’évêque de Nantes ordonnera qu’après l’exécution de la loi civile – la pendaison -, la loi de l’Eglise- la crémation – ne soit pas appliquée au seul Gilles de Retz. A ses co-accusés, oui.
C’est ainsi que Gilles de Retz sera dé-pendu du bûcher avant que les flammes ne l’aient (trop) touché. Il sera inhumé dans l’église des Carmes à Nantes ; cette église abritait les tombeaux des Ducs de Bretagne. Ellea disparu à la Révolution, incendiée et rasée. Il n’en subsiste aucune trace, sinon un nom de rue: »rue des Carmes ». Les tombeaux (d’une facture exceptionnelle) de François II et de Marguerite de Foix furent sauvés par l’architecte Crucy en 1792, avant la tourmente destructrice.
Les dépouilles mortelles furent exhumées de ces nombreux tombeaux par les tarés révolutionnaires et brûlées sur une petite place proche.
Le cliché illustrant votre article montre le château des Ducs, à Nantes, qui n’a jamais été le château de Gilles de Retz . Son château était à Tiffauges où il menait une cour fastueuse ; c’est son train de vie fastueux qui l’a ruiné et mené à la sorcellerie. L’article de Bataille est très discutable dans sa véracité historique !
Marquise de SÉVIGNÉ.
Inhumée au milieu du chœur de la chapelle
du château de GRIGNAN,dans la Drôme
provençale.Chateau de son gendre le Comte de Grignan , Lieutenant général en Provence.
Sa tombe fut profanée sous la Révolution,mais elle y est toujours!
À propos de Gilles de Rais –
Il faut se méfier de Michel Tournier à plus d’un titre. Au premier chef, il s’agit d’un plagiaire, dont «Le Roi des Aulnes» fournit la preuve absolu : plagiats divers, mais, au premier chef, plagiat d’un roman de Jacob Wassermann (d’ailleurs, superbe) intitulé «Ulrique», le plus important… À l’époque où je jetais des yeux sur Tournier, j’avais relevé deux autres plagiats, dont un provenant, tout simplement d’une encyclopédie pour tout ce qui concernait les questions liées à la vènerie et à l’oisellerie, j’ai oublié quel était le troisième.
Second titre auquel il faut se méfier de Tournier ; c’est un écrivain très malsain, qui frémit d’aise dès lors qu’il est en contact avec des travers psycho-sexuels, d’où son «intérêt», ici, pour Gille de Rais, d’où son intérêt pour l’Allemagne nazie et, spécialement, le personnage de Goering, etc. De plus, ce qui tourne autour de la pédérastie l’agite plus que confusément (Gilles de Rais et son Roi des Aulnes, évidemment, mais pas seulement).
Pour ce qui concerne Gilles de Rais, il faut impérativement lire les minutes de son procès ; c’est inouï ! Tout particulièrement, c’est avec ces minutes que l’on peut commencer à percevoir ce qu’était notre Moyen Âge, principalement, pour ce qui concerne les questions d’ordre spirituel… Il faut apprendre comment s’est déroulée l’exécution de Gilles de Rais : bouleversant !… Rien à voir avec les ignobles exécutions de la Révolution ! Au Moyen Âge, le peuple COMMUNIAIT dans la miséricorde… Pour trouver les éléments auxquels je fais allusion, il y a lieu de se reporter au livre de Georges Bataille, publié à l’origine chez Jean-Jacques Pauvert (je ne connais pas les lieux des éventuelles rééditions); Mais attention ! Il y a eu DEUX Georges Bataille et, par-dessus le marché, les deux ont écrit un «Gilles de Rais». Le «bon» titre est «Le Procès de Gilles de Rais», alors que celui de l’autre «Bataille» se limite au nom du personnage… On me fera remarquer que Georges Bataille était probablement tout aussi malsain que Tournier, voire davantage, certes, mais, du moins, avait-il un grand talent, une érudition complète. Quoi qu’il en soit du vilain bonhomme, du moins, son travaille sur Gilles de Rais est-il une mine de documentation et livre-t-il l’essentiel de ce qu’il faut observer pour réussir à comprendre quelque chose de tout à fait sidérant, non seulement, lié au Moyen Âge («énorme et délicat», disait Verlaine), mais encore à ce que représentait alors l’authentique et formidable repentir…
Autre 5 février, sanglant, œuvre des révolutionnaires, 1794, il y a 230 ans :
https://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/2024/02/geste-se-souvenir-du-5-fevrier-1794-il-y-a-230-ans.html