C’est Le Monde – via l’AFP – qui annonce et commente ici l’information. Il y apparaît que Paris – et sans doute le Pays – a une âme. C’st un progrès, n’est-ce pas, dans la découverte que nous avons une identité. Et que le monde se compose d’identités. L’uniforme niveau (Frédéric Mistral) n’a pas tout aplati !
Faute de « solution consensuelle », Emmanuel Macron a décidé de renoncer au déplacement prévu des boîtes des bouquinistes. Le préfet invoquait pourtant des raisons impérieuses de sécurité pour justifier leur démontage provisoire.
Emmanuel Macron a décidé de renoncer au déplacement prévu des boîtes des bouquinistes installées sur les quais de la Seine en vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de l’été prochain à Paris, a annoncé, mardi 13 février, l’Elysée.
« Constatant qu’aucune solution consensuelle et rassurante n’a pu être identifiée avec ces acteurs », « le président de la République a demandé au ministre de l’intérieur et au préfet de police de Paris que l’ensemble des bouquinistes soient préservés, et qu’aucun d’entre eux ne soit contraint d’être déplacé », a-t-on expliqué de même source.
Depuis des mois, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, invoquait pourtant des raisons impérieuses de sécurité pour enlever provisoirement ces boîtes vert wagon présentes sur les quais de Seine, provoquant la colère des bouquinistes.
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques doit avoir lieu le 26 juillet sur la Seine. La préfecture de police avait prévu un retrait de « quelques jours » d’une partie des boîtes des bouquinistes, qui posaient un problème aussi pour la vue sur le spectacle fluvial depuis les quais hauts. Une solution de compromis avait été envisagée pour ne démonter qu’une partie des 932 boîtes arrimées aux quais de Seine, mais sans satisfaire les bouquinistes.
« L’âme de Paris »
Emmanuel Macron a demandé « que le dispositif de sécurité soit adapté en conséquence, les espaces concernés sur les quais hauts n’étant dès lors plus susceptibles d’accueillir du public pendant la cérémonie », selon l’Elysée.
Cette décision qui se profilait avait déjà été prise en compte dans la jauge revue à la baisse à la fin de janvier à environ 300 000 spectateurs, a assuré une source proche du dossier. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin « reviendra sur l’ensemble du dispositif de sécurisation de la cérémonie d’ouverture à la fin mars, une fois achevé l’ensemble des concertations avec les élus locaux et parties prenantes », a précisé cette source.
« Je remercie le président de la République d’avoir entendu les arguments des #bouquinistes et leurs demandes en vue des #JOP2024 », a écrit, sur X, la ministre de la culture, Rachida Dati, candidate à la succession de la maire de la capitale Anne Hidalgo.
« On est tous très heureux et on remercie le président, qui a compris que nous étions l’âme de Paris », s’est réjoui le président de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, Jérôme Callais, joint par l’Agence France-Presse (AFP). « Notre résistance a porté ses fruits », a exulté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Albert Abid, bouquiniste depuis dix ans au quai de la Tournelle. Pour lui, « déplacer ces boîtes, c’était toucher à une mémoire vivante de Paris ».
Si au moins ce débat et cette querelle pouvait permettre d’améliorer à la fois le contenant et le contenu des boîtes ! Car beaucoup d’entre elles paraissent abandonnées ou gravement abimées.
Bon nombre contiennent encore des livres, quelquefois rares ou originaux, des Pléiade d’occasion, des spécialités étonnantes ; j’en connais, sur les quais rive gauche, à proximité de l’Institut qui proposent à l’amateur l’une un éventail considérable de livres de cuisine et d’oenologie, toute une collection de guides Michelin de toutes époques, l’autre une masse de quotidiens, d’hebdomadaires, de mensuels sportifs… Ça, c’est formidable.
Mais dès que vous vous rapprochez des zones les plus touristiques – les abords de Notre-Dame notamment – ce ne sont plus que des peintures et gravures des monuments de Paris fabriquées industriellement en Chine, des gadgets, des cartes postales idiotes, des photos et affiches de stars du rock mondialisé. Beaucoup vendaient naguère (et sûrement certains continuent) à vendre ces « cadenas d’amoureux » qui ont tant défiguré la Passerelle des Arts et sont encore ici et là accrochés à tout ce qui est possible .
Les boîtes de bouquinistes vont être vandalisées par les centaines de milliers de « visiteurs », en particulier lors de la Cérémonie d’ouverture..
C’est pour les mettre à l’abri qu’on voulait les enlever…