1358 : Coup de force d’Etienne Marcel
Le roi Jean II (le Bon) était prisonnier à Londres, après sa défaite de Poitiers, en 1356. Il était, ainsi, le deuxième roi de France fait prisonnier sur le champ de bataille (éphéméride du 11 février).
L’anarchie s’installait, succédant au découragement et au flottement de l’opinion. Etienne Marcel, Prévôt des Marchands, profitant de la situation et de l’affaiblissement notable du pouvoir royal, pénétra avec une troupe dans les appartements du Dauphin, au Louvre, et fit assassiner ses deux maréchaux conseillers (ci-contre).
De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre VI, La Guerre de Cent ans et les révolutions de Paris ) :
« …Le dauphin Charles, nommé lieutenant du royaume, restait seul à Paris. Il devait, plus tard, être un de nos meilleurs souverains. C’était alors un très jeune homme, froid, d’aspect timide et chétif, précocement calculateur. Il n’eut pas d’autorité dans Paris, déjà grande ville tumultueuse. On vit alors tous les phénomènes de la « débâcle ». À la nouvelle de la catastrophe de Poitiers, on chercha les responsables.
On accusa les nobles, c’est-à-dire les militaires. On cria à la trahison. Le dauphin ayant convoqué les états généraux, l’assemblée commença, comme toutes les assemblées en pareil cas, par nommer une commission d’enquête qui exigea l’institution d’un conseil de surveillance auprès du dauphin et des fonctionnaires publics, ainsi qu’un comité de l’armée chargé « d’ordonner pour le fait des guerres.
Les choses, ayant pris ce tour, devaient vite empirer… L’agitation de Paris s’accrut et, dès lors, Étienne Marcel se comporta en véritable chef révolutionnaire. Il fallait au mouvement l’appui d’un parti et d’un nom. Un coup de main délivra Charles le Mauvais qui, par la complicité du prévôt des marchands, vint à Paris et harangua le peuple. Cependant Étienne Marcel faisait prendre à ses partisans des cocardes rouges et bleues. Son plan était d’humilier le dauphin, de détruire son prestige et ce qui lui restait d’autorité. Un jour, s’étant rendu au Louvre avec une troupe en armes et suivi d’une grande foule, il adressa au dauphin de violentes remontrances. Puis, sur un signe du prévôt, les deux maréchaux, conseillers du jeune prince, qui se tenaient auprès de lui, furent assassinés sous ses yeux. Le dauphin lui-même, couvert de leur sang, fut coiffé par Étienne Marcel du chaperon rouge et bleu comme Louis XVI le sera un jour du bonnet rouge. (Ci-dessous).
Un mois après ces tragiques événements, le Dauphin Charles – comprenant qu’il ne peut redresser la situation – décidera judicieusement de quitter Paris, entièrement aux mains de la révolution d’Etienne Marcel, afin de préparer en lieu sûr le rétablissement de son autorité.
Il sera ainsi le premier des quatre rois – ou détenteurs de fait du pouvoir royal ou de la légitimité royale – à devoir quitter Paris pour sauver sa vie et son trône, avant d’y revenir en maître, après avoir vaincu les factieux (éphéméride du 21 mars).
1405 : Pose de la première pierre de la cathédrale Saint Siffrein de Carpentras
C’est Benoît XIII – le dernier pape d’Avignon – qui ordonna, le 5 mai 1404, la construction d’un nouvel édifice gothique, destiné à remplacer la première église romane, qui s’était effondrée. Ilconfia le chantier à Thomas Colin, un Breton de Dinan, nommé alors magister operis.
Les travaux dureront cent quinze ans, de 1404 à 1519.
L’un des éléments majeurs de la nouvelle cathédrale est la porte Notre Dame dite aussi porte Juive, de style gothique flamboyant, donc richement décoré. Au dessus du blason de l’ancien Chapitre, la Boule aux rats symbolise le temps qui ronge le monde.
A l’intérieur, la décoration représente parfaitement le mouvement artistique suscité par la présence pontificale en Avignon et dans tout le Comtat Venaissin : panneau peint du couronnement de la Vierge, vitraux du XVème siècle, retables génois en marbre précieux, sculptures en bois doré de la famille Bernus, exceptionnelles ferronneries des frères Mille.
Le Trésor de la cathédrale renferme le Saint-Mors (ci dessous), qui a été forgé pour l’empereur Constantin au IVème siècle, avec l’un des clous de la Croix du Christ, retrouvée par sa mère, l’impératrice Hélène. Cette relique, ramenée de Constantinople au temps des croisades, est depuis l’emblème de la ville.
Le Saint Mors – ou Saint Clou – date au moins du IVème siècle après Jésus-Christ. Conservé dans le trésor de l’église Sainte-Sophie de Constantinople jusqu’au pillage de la ville par les troupes de la 4ème Croisade (1202-1204), le mors disparaît alors et ne réapparaît qu’en 1226, sur le sceau de l’évêque Isnard de Carpentras.
À l’occasion de la Saint-Siffrein, chaque 27 novembre, la relique est présentée aux fidèles.
Le reliquaire d’origine, en vermeil, datait de 1330 : comme tant d’autres chefs-d’œuvre et trésors, il fut détruit par le vandalisme révolutionnaire, qui fit disparaître, en seulement une quinzaine d’années, entre le quart et le tiers de notre Patrimoine artistique. Une nouvelle châsse, en bronze doré, de style néo-byzantin, fut réalisée en 1872 par l’orfèvre lyonnais Thomas Joseph Armand-Calliat.
1680 : Épilogue de l’Affaire des poisons
Catherine Deshayes, veuve Montvoisin, dite La Voisin, est brûlée à Paris en Place de Grève.
Cette Affaire des poisons, par l’ampleur qu’elle prit, l’effroi et la répulsion qu’elle provoqua dans l’opinion, se trouve être à l’origine de la réglementation relative aux substances vénéneuses.
Et Louis XIV devint, bien malgré lui, le premier législateur dans le domaine du contrôle et de la sécurité des dites substances vénéneuses.
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1690 : Mort de Charles Le Brun
»Nous avons voulu donner au sieur Le Brun. notre Premier Peintre, des marques de l’estime que nous faisons de sa personne et de l’excellence de ses ouvrages qui effacent, de l’aveu universel, ceux des plus fameux peintres des derniers siècles. »
Signé : Louis XIV
(Lettre dans laquelle le Roi Louis XIV confirme les titres de noblesse de Charles Le Brun, 22 décembre 1662, enregistrée à la chambre des Comptes, à Paris, le 22 mai 1663).
Charles Le Brun est l’auteur de ce célébrissime portrait de Louis XIV.
1712 : Mort de Catinat
Nicolas Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, se destinait d’abord au barreau, qu’il quitta rapidement pour devenir militaire. Formé par Turenne, il prit part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV : Guerre de Hollande, Guerre de la Ligue d’Augsbourg et Guerre de Succession d’Espagne, s’illustrant devant Lille, Maastricht, Philippsburg, ce qui lui valut d’être élevé à la dignité de maréchal de France le 27 mars 1693.
Excellent stratège, il s’empara de Nice et vainquit par deux fois le duc de Savoie, à Staffarde et à la Marsaille, le contraignant à la paix. Michel Mourre dit de lui qu’ « il montra dans la guerre une rare humanité« .
Ce que confirme Saint Simon – qui, pourtant, a souvent la dent dure – lorsqu’il dit de l’attitude de Catinat qu’elle lui rappelle : « par sa simplicité, par sa fragilité, par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie. »
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1810 : Naissance de Frédéric Chopin
Concert de Chopin chez les Radziwiłł en 1829. Par Henryk Siemiradzki (1887).
la Polonaise Héroïque de Chopin jouée par Vladimir Horowitz.
« Bach est un astronome qui découvre les plus merveilleuses étoiles. Beethoven se mesure à l’univers. Moi, je ne cherche qu’à exprimer l’âme et le cœur de l’Homme. »
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1821 : Louis XVIII fonde L’Ecole des Chartes
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1875 : Mort de Jean-Baptiste Corot
1986 : Lancement du premier Satellite Pour l’Observation de la Terre, ou SPOT
Il s’agit du SPOT 1, lancé par une fusée Ariane 1.
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1987 : Premier vol de l’airbus A320
L’appareil se veut l’avion civil le plus moderne du monde : son pilotage peut s’effectuer entièrement sous le contrôle d’ordinateurs de bord.
D’une capacité de 150 places, il entrera en service à partir de 1988.
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Superbe « brochette » de rappels historiques aujourd’hui tout spécialement, qui fondent notre fierté d’être Français. Merci de cette belle et bonne ration quotidienne.
Cathédrale de St Siffrein à Carpentras :
Il y a à l’extérieur,au niveau du chœur sur le
côté la pierre de fondation,avec mention du pape Benoît XIII.
Celui ci né Pedro de LUNA,d’une grande famille de l’Aragon,a ses armoiries à la croisée d’ogive ,au dessus du chœur.(avec la lune).Il était apparenté avec le Roi d’Aragon (voir aussi Yolande d’Aragon,belle mère du Roi Charles VII ,et protectrice de Jeanne d’Arc .
Sur cette période agitée, à Avignon,lire le passionnant livre de Jean RASPAIL :
L’anneau du pêcheur !