1525 : Désastre de Pavie
Dix ans après le triomphe de Marignan, la déroute est totale, à Pavie, pour François Premier et son armée. Le roi de France est battu par un chef de guerre français, le connétable de Bourbon, qui le servait dix ans auparavant, à Marignan, mais qui, depuis, a trahi, se ralliant aux Impériaux… (éphéméride du 18 juillet)
Les Français perdent environ 10.000 hommes :
François 1er est fait prisonnier, et sera embarqué à Villefranche pour l’Espagne, où il sera détenu pendant un an, en attente du versement d’une rançon par la France et la signature d’un traité l’engageant, entre autres choses, à céder la Bourgogne à Charles Quint et à renoncer à ses prétentions sur l’Italie.
Ci dessus, détail d’une tapisserie d’époque : la capture du Roi.
François premier est le troisième roi de France à être fait prisonnier sur un champ de bataille : à propos des « rois faits prisonniers sur le champ de bataille », voir l’éphéméride du 11 février.
Une grande partie des cadres de l’armée, dont Guillaume Gouffier de Bonnivet ou Jacques de La Palice, sont tués dans la bataille. Clément Marot y est blessé au bras.
Gouffier de Bonnivet est celui-là même que François Premier avait chargé d’édifier le port du Havre éphéméride du 8 octobre).
Quant à La Palice (ci contre), vaillant capitaine, ses soldats lui dédièrent une complainte :
Hélas, La Palice est mort,
Est mort devant Pavie.
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il ferait encore envie !
C’est évidemment « il ferait encore envie » et non « il serait encore envie » qu’il faut lire, mais, à cause de la confusion due à la graphique similaire du « s » et du « f » – à l’époque – des sots, ou des ignorants… , ont popularisé la seconde version; et c’est ainsi qu’a pris naissance la lapalissade, dans laquelle le grand soldat n’est, évidemment, pour rien….
A sa mère, Louise de Savoie, duchesse d’Angoulême, devenue régente du royaume, le Roi envoie le billet suivant :
« Madame, pour vous faire savoir comment se porte le reste de mon infortune, de toutes choses ne m’est demeuré que l’honneur et la vie qui est sauve. »
https://www.herodote.net/24_fevrier_1525-evenement-15250224.php
1619 : Naissance de Charles Le Brun
D’abord au service de Fouquet, il travailla à Vaux le Vicomte, ce qui lui valut d’être remarqué par Louis XIV, qui se l’attacha pour Versailles, où il exécuta bien sûr l’extraordinaire voûte de la Galerie des Glaces.
Il décora aussi les châteaux de Sceaux, de Saint Germain et de Marly; il dirigea la Manufacture des Gobelins et peignit la voûte de la galerie d’Apollon, au Louvre, dans laquelle sont réunis les Joyaux de la Couronne. (Ci-contre, Autoportrait).
»Nous avons voulu donner au sieur Le Brun, notre Premier Peintre, des marques de l’estime que nous faisons de sa personne et de l’excellence de ses ouvrages qui effacent, de l’aveu universel, ceux des plus fameux peintres des derniers siècles. » Signé : Louis XIV. ( Lettre dans laquelle le Roi Louis XIV confirme les titres de noblesse de Charles Le Brun, 22 décembre 1662, enregistrée à la chambre des Comptes le 22 mai 1663, Paris)
Charles Le Brun – Entrée d’Alexandre dans Babylone – Le Louvre
http://www.charleslebrun.com/site_french/pageacceuil.htm
http://www.repro-tableaux.com/a/charles-le-brun.html
(Nombreuses reproductions de ses œuvres)
1670 : Louis XIV prescrit l’édification de l’Hôtel des Invalides
Commencé par Libéral Bruant et achevé par Mansart (qui lui en remettra les clefs en 1707) ce monument que Louis XIV appelait « la plus grande pensée de mon règne » fut édifié pour que « ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie … passent le reste de leur jours dans la tranquillité », selon les termes de l’édit royal de 1670 (voir l’Ephéméride du 22 novembre, jour de la mort de Libéral Bruant).
Mais, surtout, il perpétue l’intuition de Louis XIV : une centaine de pensionnaires y sont hébergés et soignés, et la qualité des soins que l’on y prodigue classe l’Hôtel des Invalides parmi les établissements de pointe et d’excellence, conformément au souhait initial du Roi Soleil.
La pose de la première pierre aura lieu le 30 novembre : Chateaubriand est très certainement l’un de ceux qui ont le mieux compris le sens de ce grand projet du Grand Roi. (éphéméride du 30 novembre).
Sur Jules Hardouin Mansart et son œuvre, voir l’Ephéméride du 16 avril (jour de sa naissance) ou celle du 11 mai (jour de sa mort).
Et, sur le Musée de l’Armée et ses très riches collections :
https://www.musee-armee.fr/accueil.html
1704 : Mort de Marc-Antoine Charpentier
https://www.musicologie.org/Biographies/charpentier_ma.html
Écouter : Le thème de son Te Deum, qui annonce les retransmissions de l’Eurovision :
Charpentier Te Deum H.146 Prelude.wma
1709 : Naissance de Jacques Vaucanson
De Michel Mourre :
« …Mécanicien, il se fit une réputation européenne par ses automates. Les premiers furent « le joueur de flûte traversière » (1737) et « le joueur de tambourin » (1738), mais on admirait surtout ses animaux artificiels – ses premiers essais furent des canards – qui semblaient prendre leur nourriture, l’avaler et la digérer. Nommé inspecteur des manufactures de soie (1761), Vaucanson perfectionna le métier à organsiner (tordre deux fois les fils de soie, ndlr) et inventa le premier métier à tisser entièrement automatique (vers 1745). Plusieurs des machines de Vaucanson se trouvent au Conservatoire des arts et métier à Paris « .
1948 : Mort de l’abbé Franz Stock
« …Je revois cet homme encore jeune, au clair et pénétrant regard, entrer dans nos cellules pour nous confesser et nous donner la Sainte Communion », dira plus tard l’un des prisonniers. « Certes, il évitait de critiquer le régime dont nous étions victimes, mais nous le sentions attentif à nos misères, compatissant à nos peines et à celles de notre patrie. De lui émanait une extraordinaire distinction, reflet d’une âme surnaturelle. Il était avant tout prêtre : Jésus-Christ vivait en lui. Je n’ai jamais relevé un mot de lui qui ait pu heurter l’âme la plus délicate.
Nous devinions le martyre qu’endurait cet homme en constatant tous les jours l’atrocité du régime païen qui opprimait son peuple, comme toute l’Europe alors asservie. C’est lui qui accompagnait au Mont Valérien les condamnés à mort. » Nommé aumônier des prisons parisiennes tenues par la Gestapo pendant la guerre, le jeune abbé Franz Stock se dépense sans compter. On lira dans son journal son souci du salut de toutes les âmes, son émerveillement devant celles qui s’ouvraient à Dieu, son humiliation de sujet allemand, son dégoût devant tant de cruauté, son émotion de prêtre devant ceux qui offraient leur vie.
La guerre finie, rappelant que « le Christ sera toujours prisonnier quelque part dans le monde », l’abbé Stock sent que son rôle est de rester auprès de ses concitoyens en détention et se constitue prisonnier volontaire. Peu après, les autorités ecclésiastiques françaises lui confient la formation des séminaristes allemands en détention. Durant deux ans, Franz Stock dirigea le Séminaire des barbelés, faisant régner parmi les 950 séminaristes, prêtres, frères et enseignants, une atmosphère exceptionnelle.
« L’archange des prisons » ou « l’aumônier de l’enfer » reste encore aujourd’hui, ainsi que Jean XXIII l’a nommé, l’ « apôtre de la paix… ».
• http://www.franz-stock.org/index.php?lang=fr
• « Franz Stock, un archange en enfer », par Jean Sévillia : Sevillia Stock.jpg
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Quant à Charles III de Bourbon, le Connétable, il fut dépecé de ses biens par la mère du roi Louise de Savoie, fut humilié à dessein jusqu’à ce qu’il abandonne physiquement son fief en permettant la réunion au domaine royal. La couronne avait trahi la partie « foi » du serment, il était normal que la forfaiture emporte la partie « hommage ».
Ce fut un bien plus grand capitaine de guerre que François Ier.