1116 : Mort de Robert d’Arbrissel
Ermite et moine breton, né vers 1047 dans le village d’Arbrissel, Robert fonda d’abord l’abbaye de la Roë, en 1096, qui devint rapidement le monastère le plus influent de la Mayenne, avant de connaître le déclin : détruite en bonne partie durant la Révolution, elle conserve encore de beaux bâtiments conventuels et son logis de l’Abbé.
Cette première fondation peut être regardée comme la sœur aînée de l’abbaye royale de Fontevraud que Robert fonda en 1101 et qui eut, comme l’abbaye de la Roë, une histoire mouvementée (jusqu’à devenir une prison, réputée la plus dure de France !).
Aliénor d’Aquitaine y est enterrée, ainsi que son fils Richard Coeur de Lion : épousée d’abord par le roi de France Louis VII, sur les conseils du sage Suger, mais répudiée ensuite après la mort de celui-ci, elle se remaria immédiatement avec Henri Plantagenêt (lui aussi enterré à Fontevraud, véritable nécropole des Plantagenêts), lui apportant en dot ses possessions : tout le Sud-Ouest, presque le quart de la France actuelle ! Et Henri Plantagenêt devait, en plus, devenir deux ans plus tard roi d’Angleterre !
L’abbaye de Fontevraud était l’abbaye de coeur d’Aliénor: c’est là qu’elle s’était retirée à la fin de sa vie agitée, et qu’elle mourut, deux ans après la chute de Château-Gaillard – construit en un an par son fils Richard… – et la reconquête de la Normandie par Philippe Auguste.
Comme une sorte de réconciliation entre les familles, la petite-fille d’Aliénor, Blanche de Castille, devait peu après épouser, sur les instances d’Aliénor, le nouveau roi de France, Louis VIII, et devenir la mère de Louis IX.
Vue aérienne de l’abbaye et l’extraordinaire cheminée romane de la cuisine, qui conserve cinq de ses huit absidioles primitives.
http://lettrevolee.irht.cnrs.fr/robert.htm
1429 : Jeanne d’Arc rencontre le Dauphin à Chinon
Depuis Azincourt et le traité de Troyes de 1420, « il y a grande pitié au Royaume de France » qui subit la Guerre de Cent ans et une double monarchie, au profit de l’Angleterre.
Jeanne arrive à Chinon pour rencontrer le futur Charles VII, qui consent à la recevoir le 25 février, mais la met à l’épreuve en se déguisant et en se cachant dans le groupe des courtisans, tandis qu’un autre a pris sa place.
Guidée par ses conseils, Jeanne se dirige tout droit vers lui et lui annonce que sa mission est de « bouter les Anglais hors de France » et de le faire sacrer et couronner à Reims, comme légitime Roi de France.
Le château de Chinon, vu depuis la Vienne.
Après le Dauphin Charles – futur Charles V – le futur Charles VII, à l’époque où il n’est « que » Dauphin – et, encore, contesté !… – est le deuxième roi de France, ou personne ayant recueilli la légitimité de l’héritage royal à avoir choisi de quitter Paris, révolté et menaçant, afin de mieux y revenir en maître : voir l’éphéméride du 21 mars.
« ..En nom Dieu, je sais bien que c’est vous et non un autre qui êtes le Roi, Gentil Dauphin… J’ai nom Jehanne la Pucelle et vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacré et couronné à Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est roi de France.
« …Eh bien, je te dis, de la part de Messire, tu es le vrai héritier de France et fils du roi, et Il m’envoie pour te conduire à Reims y recevoir ton Sacre et la couronne, si tu le veux !… »
On mesurera bien l’importance du rôle de Jeanne si l’on se replonge dans l’ambiance et les réalités de l’époque, pour le futur Charles VII, qui n’était alors que le petit roi de Bourges.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VI, La guerre de cent ans et les révolutions de Paris.
« …De 1422 à 1429, l’héritier de la couronne de France, proscrit, dénué de ressources, reconnu par un petit groupe de fidèles seulement, erre dans les parties de son royaume qui ne sont pas occupées par les Anglais. Encore le vrai roi n’y a-t-il guère d’autorité. Il est le « roi de Bourges » où il réside ordinairement. Cette chétive royauté est bien nominale. Charles VII ne peut même pas lever de soldats. Il n’a avec lui que quelques bandes d’Armagnacs, quelques Écossais qu’il paie quand par hasard il a de l’argent. Charles VII, qui ne peut aller à Reims occupé par les Anglais, n’est que le dauphin. Il n’est qu’un prétendant. Ses droits sont contestés. Sa naissance l’est elle-même.
Comment peut-on être sévère pour les hésitations et les faiblesses de ce malheureux jeune homme de vingt ans, si mal préparé à la tâche (il était le quatrième fils du roi fou), si mal soutenu par un pays démoralisé, si mal entouré que ses conseillers se querellaient entre eux, comme il arrive dans les affaires qui ne vont pas bien et où l’on s’aigrit. Charles VII tenta ce qu’il put : une réconciliation avec le duc de Bourgogne, qui échoua; un mariage, qui réussit, avec la fille du duc d’Anjou. Il avait le sentiment d’un rôle national à remplir, seul moyen de retrouver sa couronne. Les ressources matérielles lui manquaient autant que le ressort moral et toutes ses petites entreprises militaires étaient vouées à l’échec.
Devant l’Angleterre victorieuse, devant la puissante maison de Bourgogne, le roi de Bourges se sentait écrasé. Le régent anglais, le duc de Bedford, avait entrepris la soumission méthodique de la France. Orléans assiégé était sur le point de succomber après une belle et longue défense, après quoi les Anglais eussent été les maîtres de l’Ouest et du Centre. La cause de Charles VII semblait perdue. Il songeait à se retirer dans le Dauphiné. D’autres lui conseillaient de quitter la France… »
La Tour de l’Horloge, où eut lieu l’entrevue.
La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d’Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).
1796 : Jean-Nicolas Stofflet est fusillé à Angers
En 1796, lorsque, après une trêve, il reprit les armes contre les terroristes révolutionnaires, il lança à ses soldats la proclamation suivante :
« Braves Amis,
Le moment est venu de vous montrer. Dieu, le roi, le cri de la conscience, celui de l’honneur, et la voix de vos chefs vous appellent au combat.
Plus de paix ni de trève avec la république. Elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez. Vous enchaîner sous ses lois barbares, vous associer à ses crimes, arracher de vos mains le fruit de vos travaux, vos dernières ressources ; tels sont ses projets. Vous abandonner pour quelques jours pour écraser, par la masse entière de ses forces, vos compagnons d’armes, et revenir ensuite subjuguer, vexer, affamer, désarmer vos contrées, tel est son but.
Mais le souffrirez-vous ? Non. Les braves soldats que pendant deux années j’ai conduits au combat, ne deviendront jamais républicains. Jamais le déshonneur ne flétrira les lauriers qu’ils ont moissonnés.
Ressaisissez donc avec l’énergie dont vous êtes capables, ces armes terribles que vous ne déposâtes qu’en frémissant : volez au combat, je vous y précéderai ; vous m’y distinguerez aux couleurs qui décoroient Henri IV à Yvri. Puissent-elles être pour nous, comme pour lui, le signal de la victoire !
Vive le Roi Louis XVIII ! »
Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir les deux photos « Stofflet » et « L’obélisque de Stofflet »
1803 : Napoléon contre la France : le « recès » de 1803
Le « Recès » de la Diète d’Empire est une résolution (ou « recès ») de la dernière séance de la Diète d’Empire tenue à Ratisbonne.
Il avait été décidé, suite à l’accord entre la France et l’Autriche de 1802 et en conséquence du traité de Lunéville, de dédommager les princes allemands des terres qu’ils avaient perdues lors de l’annexion de la rive gauche du Rhin par la France.
Mais, d’une part, certains princes, qui ne possédaient rien sur la rive gauche du Rhin, obtinrent des avantages territoriaux.
D’autre part, le « recès » bouleversait le Saint-Empire dans la mesure où les principautés ecclésiastiques disparaissaient, ainsi que 45 villes libres sur 51.
Couverture du « recès » du 25 février 1803
Michel Mourre monte bien comment ce « recès » – qui fut aggravé par la « médiatisation » de 1806 : voir l’éphéméride du 12 juillet – fut l’ouverture de la boîte de Pandore, et comment il inaugura une dynamique en rupture avec la politique traditionnelle française de division des Allemagnes; le « recès » – aggravé encore en 1806 par la « médiatisation » !… – lançait, en fait, le processus d’unification allemande, et devait très vite se révéler désastreux pour nous, comme on le vit en 1814/1815, et, surtout, en 1870, 1914 et 1939…
Du Dictionnaire Encyclopédique d’histoire, Tome I, page 166 :
« …A la suite des Traités de Campoformio (1797) et de Lunéville (1801), la France annexa toute la rive gauche du Rhin…
En vertu des Traités, les Princes qui avaient été dépossédés sur la rive gauche du Rhin devaient être dédommagés : après de longues négociations, le recès impérial de février 1803 remania complètement la carte de l’Allemagne.
Presque toutes les principautés ecclésiastiques ainsi que la plupart des villes libres et des petites seigneuries disparurent pour agrandir la Prusse, la Bavière, le Wurtemberg, Bade, la Hesse-Darmstadt et le Nassau.
Par cette simplification révolutionnaire, qui faisait passer « les Allemagnes » de plus de 300 Etats en 1789 à moins de quarante, Napoléon Bonaparte prenait le contre-pied de la politique de la monarchie, laquelle s’était employée à maintenir en Allemagne le chaos créé par les Traités de Westphalie… »
Pour ne prendre que quatre exemples, au lieu de « la croix des géographes » et de l’Allemagne divisée en plus de 300 entités, quatre régions grandissaient considérablement :
1. La Prusse passait de 2.000 km2 à 12.000, et de 140.000 habitants à 600.000.
2. La Bavière passait de 10.000 km2 à 14.000, et de 600.000 habitants à 850.000.
3. Le Bade passait de 450 km2 à 2.000, et de 30.000 habitants à 240.000.
4. Le Wurtemberg passait de 400 km2 à 1.500, et de 30.000 à 120.000 habitants.
Cette rupture avec la politique traditionnelle de la monarchie, cette « politique » (!) anti-nationale était une folie : elle détruisait l’oeuvre bienfaisante de Louis XIII et Louis XIV, de Richelieu et Mazarin, qui avaient obtenu le morcellement de l’Allemagne en plus de 350 Etats, par les Traités de Westphalie -« chef d’oeuvre absolu », disait Bainville – qui assuraient notre sécurité et nous donnaient la prééminence en Europe.
Cette politique suicidaire, trahison totale des intérêts nationaux de la France, fut mise en route par la Révolution et la République, et poursuivie par son « sabre », Napoléon, puis par Napoléon III : tous, Révolution, Républiques, Empires, agissant contre l’intérêt national, et – de fait – en « intelligence avec l’ennemi ».
Dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville.voir les deux photos »Intelligence avec l’ennemi : le recès de 1803″et »la médiatisation de 1806″)
1815 : Napoléon s’évade de l’île d’Elbe
Et pourtant, à peine 9 mois auparavant, Napoléon avait abdiqué. Et pourtant, dans son véritable discours d’adieu à la Garde, prononcé à Fontainebleau – et qui a été trafiqué par la suite… – il avait demandé à ses anciens soldats d’être fidèles à « leur nouveau souverain » !
De Chateaubriand (Mémoires d’Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 914, 915, 916) : Commencement des Cent-Jours – Retour de l’île d’Elbe.
« Tout à coup le télégraphe annonça aux braves et aux incrédules le débarquement de l’homme;… La hardiesse de l’entreprise était inouïe. Sous le point de vue politique, on pourrait regarder cette entreprise comme le crime irrémissible et la faute capitale de Napoléon. Il savait que les princes encore réunis en congrès, que l’Europe encore sous les armes, ne souffriraient pas son rétablissement; son jugement devait l’avertir qu’un succès, s’il l’obtenait, ne pouvait être que d’un jour : il immolait à sa passion de reparaître sur la scène le repos d’un peuple qui lui avait prodigué son sang et ses trésors; il exposait au démembrement la patrie dont il tenait tout ce qu’il avait été dans le passé et tout ce qu’il sera dans l’avenir. Il y eut donc dans cette conception fantastique un égoïsme féroce, un manque effroyable de reconnaissance et de générosité envers la France…
…Une nuit, entre le 25 et le 26 février, au sortir d’un bal dont la princesse Borghèse faisait les honneurs, il s’évade avec la victoire, longtemps sa complice et sa camarade; il franchit une mer couverte de nos flottes, rencontre deux frégates, un vaisseau de 74 et le brick de guerre le Zéphyr qui l’accoste et l’interroge; il répond lui-même aux questions du capitaine; la mer et les flots le saluent, et il poursuit sa route. Le tillac de l’Inconstant, son petit navire, lui sert de promenoir et de cabinet; il dicte au milieu des vents, et fait copier sur cette table agitée trois proclamations à l’armée et à la France : quelques felouques, chargées de ses compagnons d’aventure, portent, autour de sa barque, pavillon blanc semé d’étoiles. Le 1er mars, à trois heures du matin, il aborde la côte de France entre Cannes et Antibes, dans le Golfe Juan : il descend, parcourt la rive, cueille des violettes et bivouaque dans une plantation d’oliviers. La population stupéfaite se retire. Il manque Antibes et se jette dans les montagnes de Grasse, traverse Sernon, Barrême, Digne et Gap. A Sisteron, vingt hommes le peuvent arrêter, et il ne trouve personne. Il s’avance sans obstacle parmi ces habitants qui, quelques mois auparavant avaient voulu l’égorger… »
Dans l’éphéméride du 30 mars on verra pourquoi Napoléon, pour se rendre à Paris, au lieu d’emprunter la voie normale par Marseille, Avignon, Orange et la vallée du Rhône, a dû emprunter cette voie invraisemblable et aberrante, que l’histoire officielle, mensongère et déformatrice, a pompeusement baptisé « route Napoléon ».
Pour une vision d’ensemble des Cent-Jours, voir aussi les éphémérides des 8 mars, 16 mars, 17 mars, 30 mars, 18 juin, 22 juin, 15 juillet et 20 novembre.
1841 : Naissance d’Auguste Renoir
Jules Lecoeur et ses chiens en forêt de Fontainebleau (Musée de Sao Paulo)
Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, admirez le portrait de Julia, mère de Léon Daudet peint par Renoir.
1933 : La Villa Ephrussi de Rothschild offerte à l’Institut
Par testament en date du 25 février, la baronne Ephrussi de Rothschild fait don de sa villa « Île de France », de Saint Jean Cap Ferrat, à l’Institut.
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
C’était pour s’assurer que Jeanne était bien envoyée de Dieu ! elle ne pouvait pas se tromper ! elle est allée directement sans hésiter au »gentil Dauphin » La sainteté de Jeanne est éclatante et la protection divine se révèle à chaque pas !!! Aujourd’hui les ennemis de Dieu et de l’Eglise ont les mêmes comportement que l’évèque Cauchon et les partisans de l’ »occupant » Que Sainte Jeanne d’Arc et Saint Michel suscitent de tels libérateurs !!!