1862 : Création du Musée d’archéologie de Saint-Germain-en-Laye
Napoléon III signe le décret portant création d’un « Musée des antiquités celtiques et gallo-romaines », renommé plus tard « Musée des antiquités nationales », puis récemment « Musée d’archéologie nationale ».
Ce Musée est installé dans le château de Saint Germain en Laye, qui devient Monument historique.
Il présente environ 30.000 objets archéologiques, ce qui en fait une des plus riches collections d’Europe.
Ces objets sont répartis en sept collections allant des origines de la Préhistoire (Paléolithique) à l’époque mérovingienne (VIIIe siècle).
Y figure notamment la célèbre Dame (ou Vénus) de Brassempouy (ci dessous), l’une des plus anciennes représentations réalistes de visage humain, sculptée au Paléolithique supérieur dans de l’ivoire de mammouth.
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Et, dans notre album « L’Aventure France racontée par les Cartes »voir le chapitre 1 : « La France bien avant la France »
1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l’île d’Elbe (I)
« …Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes… » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).
De Chateaubriand, témoin oculaire des faits :
« …Benjamin Constant (ci contre) écrivait dans les gazettes : « Après avoir versé tous les fléaux sur notre patrie, il a quitté le sol de la France. Qui n’eût pensé qu’il le quittait pour toujours ? Tout à coup il se présente et promet encore aux Français la liberté, la victoire, la paix. Auteur de la constitution la plus tyrannique qui eût régi la France, il parle aujourd’hui de liberté ? Mais c’est lui qui, durant quatorze ans, a ruiné et détruit la liberté. Il n’avait pas l’excuse des souverains, l’habitude du pouvoir; il n’était pas né sous la pourpre. Ce sont ses concitoyens qu’il a asservis, ses égaux qu’il a enchaînés. Il n’avait pas hérité de la puissance; il a voulu et médité la tyrannie : quelle liberté peut-il promettre ? Ne sommes-nous pas mille fois plus libres que sous son empire ? Il promet la victoire, et trois fois il a laissé ses troupes en Egypte, en Espagne et en Russie, livrant ses compatriotes d’armes à la triple agonie du froid, de la misère et du désespoir. Il a attiré sur la France l’humiliation d’être envahie; il a perdu les conquêtes que nous avions faites avant lui. Il promet la paix et son nom seul est un signal de guerre. Le peuple assez malheureux pour le servir redeviendrait l’objet de la haine européenne; son triomphe serait le commencement d’un combat à mort contre le monde civilisé… Il n’a donc rien à réclamer ni à offrir. Qui pourrait-il convaincre, ou qui pourrait-il séduire ? La guerre intestine, la guerre extérieure, voilà les présents qu’il nous apporte. »
L’ordre du jour du Maréchal Soult (ci dessous), daté du 8 mars 185, répète à peu près les idées de Benjamin Constant avec une effusion de loyauté :
Cet homme qui naguère abdiqua aux yeux de l’Europe un pouvoir usurpé, dont il avait fait un si fatal usage, est descendu sur le sol français qu’il ne devait plus revoir.
Que veut-il ? la guerre civile; que cherche-t-il ? des traîtres; où les trouvera-t-il ? Serait-ce parmi ces soldats qu’il a trompé et sacrifiés tant de fois, en égarant leur bravoure ? Serait-ce au sein de ces familles que son nom seul remplit encore d’effroi ?
Bonaparte nous méprise assez pour croire que nous pourrons abandonner un souverain légitime et bienaimé pour partager le sort d’un homme qui n’est plus qu’un aventurier. Il le croit, l’insensé ! et son dernier acte de démence achève de le faire connaître.
Soldats, l’armée française est la plus brave de l’Europe, elle sera aussi la plus fidèle.
Rallions-nous autour de la bannière des lis, à la voix de ce père du peuple, de ce digne héritier des vertus du grand Henri. Il vous a tracé lui-même les devoirs que vous avez à remplir. Il met à votre tête ce prince, modèle des chevaliers français, dont l’heureux retour dans notre patrie a déjà chassé l’usurpateur, et qui aujourd’hui va détrôner par sa présence son seul et dernier espoir. » (Mémoires d’Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 917/918).
La mâle énergie de ces deux textes ne doit cependant pas faire illusion. Ils reflètent bien l’atmosphère de la capitale, lorsqu’on y apprit avec stupeur l’entreprise insensée de Napoléon, à laquelle seul un coup d’état militaire permit de durer… cent-jours !
Malheureusement, le même Constant et le même Soult se ralliaient à Bonaparte douze jours plus tard, lorsque celui-ci entrait à Paris !
(Pour une vision d’ensemble des Cent-Jours, voir aussi les éphémérides des 25 février, 16 mars, 17 mars, 30 mars, 18 juin, 22 juin, 15 juillet et 20 novembre)
1869 : Mort d’Hector Berlioz
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Ecouter Le Spectre de la Rose
1921 : Création du Premier Régiment étranger de Cavalerie à Sousse (Tunisie)
« Dans une couronne de feuilles de laurier d’argent, un écu tiercé au 1 vert, au 2 rouge et au 3 bleu frappé d’un soleil d’or entouré par la devise « NEC PLURIBUS IMPAR », posé sur deux sabres croisés, surmonté d’une grenade à sept flammes d’argent frappée du chiffre « 1 » et soutenue par une banderole d’argent portant l’inscription « HONNEUR FIDELITE » entourant les dates « 1635 » et « 1921 » »
L’insigne a été dessiné en 1936 par le maréchal des logis Allnikine.
Le vert et le rouge sont les couleurs de la légion et la grenade à sept flammes est son symbole.
Le bleu est la couleur traditionnelle de la cavalerie, le soleil d’or et la devise évoquent les régiments de Louis XIV qui arboraient tous ces deux symboles sur leurs étendards; le « Royal Etranger » (1659-1791) dont le régiment revendique l’héritage était de ceux -là (voir, dans notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir plus particulièrement la partie 4, les Régiments étrangers et, à partir de la partie 6, les Régiments de cavalerie).
La date de 1921 est celle de la création du régiment sous sa forme actuelle. Pour celle de 1635, la tradition violente quelque peu la vérité historique car elle évoque les « Carabins étrangers » levés en 1635 par Saint-Simon qui ne peuvent être rattachés directement au Royal Etranger. Créé le 16 février 1659 avec les débris de plusieurs régiments étranger licenciés, ce fut principalement le reste d’un régiment levé par le comte de Roye le 3 février 1657, dont la compagnie de mestre de camp, qui forma la meilleure partie de ce nouveau régiment.
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C’est à la fois le seul régiment de cavalerie au sein de la Légion étrangère et le seul régiment de la Légion au sein de la cavalerie, ce qui justifie sa devise « A nul autre pareil » qui était aussi celle du Roi Soleil.
C’est dans ce Régiment que servit, comme Officier instructeur, le jeune Henri d’Orléans, avant de devenir, à la mort de son père, le Comte de Paris (Henri VI), comte de Paris lui-même, et, de jure, Henri VII.
Le prince devait recevoir la Croix de la Valeur militaire (en 1959) en raison de ses faits d’armes durant la Guerre d’Algérie, et aussi la Croix du combattant. En 2009, il fut fait Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire.
Le 1er REC a été crée avec des contingents de cavaliers tsaristes, les « Russes Blancs », qui fuyaient la révolution bolchévique.
On connaît le mot célèbre des révolutionnaires bolchéviques, « Février, c’est 1789, Octobre c’est 1793 ». Les marxistes léninistes avaient pleinement conscience de revivre, mais en accéléré, la Grande Révolution fondatrice de 1789, qu’ils voulaient pousser jusqu’à ses extrêmes limites, et dont ils voulaient que « leur » révolution fut la quintessence, l’expression la plus achevée.
Alexandre Soljenitsyne a parfaitement dressé le parallèle entre Vendéens et Russes Blancs. Au moment où la Révolution française, puis la Bolchévique, ont lancé au monde leur message idéologique, porteur du Totalitarisme, de la Terreur, du Génocide et du Goulag, Vendéens et Russes blancs ont envoyé au monde le message exactement contraire : celui de la liberté intérieure de l’homme, face au Totalitarisme; celui de l’enracinement dans une Terre, une Histoire, des Traditions, face à l’Idéologie, abstraite et désincarnée. « Leur Patrie, ils l’ont dans le cerveau – disait Charette – nous l’avons sous les pieds. »
« …La révolution russe, elle, n’a pas connu de Thermidor qui ait su l’arrêter. Elle a entraîné notre peuple jusqu’au bout, jusqu’au gouffre, jusqu’à l’abîme de la perdition. Je regrette qu’il n’y ait pas ici d’orateurs qui puissent ajouter ce que l’expérience leur a appris, au fin fond de la Chine, du Cambodge, du Vietnam, nous dire quel prix ils ont payé, eux, pour la révolution. L’expérience de la Révolution française aurait dû suffire pour que nos organisateurs rationalistes du bonheur du peuple en tirent les leçons. Mais non ! En Russie, tout s’est déroulé d’une façon pire encore et à une échelle incomparable.
De nombreux procédés cruels de la Révolution française ont été docilement appliqués sur le corps de la Russie par les communistes léniniens et par les socialistes internationalistes. Seul leur degré d’organisation et leur caractère systématique ont largement dépassé ceux des jacobins. Nous n’avons pas eu de Thermidor, mais – et nous pouvons en être fiers, en notre âme et conscience – nous avons eu notre Vendée. Et même plus d’une.
Ce sont les grands soulèvements paysans, en 1920-21. J’évoquerai seulement un épisode bien connu : ces foules de paysans, armés de bâtons et de fourches, qui ont marché sur Tanbow, au son des cloches des églises avoisinantes, pour être fauchés par des mitrailleuses. Le soulèvement de Tanbow s’est maintenu pendant onze mois, bien que les communistes, en le réprimant, aient employé des chars d’assaut, des trains blindés, des avions, aient pris en otages les familles des révoltés et aient été à deux doigts d’utiliser des gaz toxiques. Nous avons connu aussi une résistance farouche au bolchévisme chez les Cosaques de l’Oural, du Don, étouffés dans les torrents de sang. Un véritable génocide. »
(Extrait du discours prononcé par Alexandre Soljenitsyne, le samedi 25 septembre 1993, aux Lucs-sur-Boulogne, pour l’inauguration de l’Historial de Vendée).
Ecouter, en l’honneur de ces héroïques Russes blancs (ci-dessus) le magnifique chant des « Partisans Blancs », qui exalte leur grandeur. Superbement chanté dans l’une de ses nombreuses versions historiques par un chœur régimentaire russe. En français, il en existe des versions très inégales dans les diverses traditions militantes contre-révolutionnaires. Voire des versions classées comme chant scout.
1974 : Inauguration de l’aéroport de Roissy
Après dix ans de travaux, l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle est inauguré par le Premier ministre Pierre Messmer.
Conçu par l’architecte Paul Andreu pour accueillir 17 millions de passagers par an, il propose un dispositif original qui se compose d’une aérogare circulaire autour de laquelle se déploient en étoile, sept satellites d’embarquement reliés à l’unité centrale par des tunnels translucides, équipés de tapis roulants.
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Abonné depuis longtemps, je lis tous les jours, au moins l’éphéméride, avec grand plaisir.
Las ! Je suis tombé de haut lorsque j’ai lu le 1er mars l’évocation du « massacre de Wassy » ! Voir colporter par JSF les mensonges soigneusement rodés par les »lumières », le courant idéologique protestant (je ne dis pas tous les protestants), l’anticatholicisme viscéral du radicalisme républicain, est profondément regrettable.
Ne sachant comment vous faire parvenir les nécessaires correctifs, j’invite le chroniqueur à se référer à cette mine historique avec des centaines de références – parue en 2006 – qu’est le livre de VINCENT BEURTHERET »Frères réformés, si vous saviez…Éphéméride des guerres de religion » (éditions AMDG): 168 pages de faits, de témoignages…pour rétablir le VRAI.
A part cela, un grand merci votre site.
Cher Monsieur,
Des erreurs historiques, des maladresses d’expression, se sont forcément glissées dans la masse des textes des éphémérides de toute l’année. Des lecteurs nous en signalent assez régulièrement et nous nous attachons, après vérification, à les corriger.
Pouvons-nous vous demander un grand service ? Ce serait de nous proposer en partant du nôtre, un texte rectifié sur l’épisode de Wassy que vous semblez bien connaître. Vous pourriez nous le transmettre soit via les commentaires, soit par message à notre adresse. contact@jesuisfrancais.blog
Merci d’avance de ce que vous pourrez faire et toujours bonne lecture de JSF.
Cordialement.
Le 1ier REC. :
Pour un historique illustré de ce régiment de cavalerie,lisez l’excellent livre (en Bande dessinée),de monsieur Patrick de GMELINE, historien.(ouvrage récent ).