1613 : Naissance d’André le Nôtre
C’est avec Nicolas Fouquet, surintendant des finances, que commence vraiment la carrière d’André le Nôtre : il dessinera les jardins de Vaux-le-Vicomte (ci dessus), oeuvrant de conserve avec Louis Le Vau, architecte, et Charles Le Brun peintre et chancelier de l’académie royale de peinture et de sculpture.
Ensuite, remarqué par Louis XIV – comme toute l’équipe qui avait travaillé à Vaux, édifiant le chef d’oeuvre que l’on sait… – Le Nôtre devient le grand responsable des jardins royaux et va se surpasser, pendant plus de vingt ans, dans la création des jardins de Versailles.
Les jardins à la française de Versailles (ci dessous) deviendront une référence, ils seront admirés de toute l’Europe et les cours étrangères les prendront en exemple.
En plus de Versailles, on lui doit également le Trianon, le jardin à la française du Château de Chantilly créé pour le Grand Condé (Louis II de Bourbon-Condé), le parc de Saint-Cloud et sa majestueuse forêt, les parterres de Meudon, la belle promenade de la Hotoie d’Amiens et le parc de Dijon ainsi que le parterre du Tibre à Fontainebleau (ci dessous).
La célèbre terrasse de Saint-Germain et les jardins de Clagny sont aussi l’oeuvre de ce prolifique architecte du paysage.
chateauversailles/decouvrir/andre-notre
Voir également l’éphéméride du 15 septembre (jour de sa mort) et du 13 mars : Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française.
1788 : Naissance de David d’Angers
Son père fut l’un des 5.000 prisonniers « Bleus » que les Vendéens allaient massacrer; Bonchamps, mourant, ordonna qu’on leur laissât la vie : ce fut son dernier ordre… En reconnaissance, David d’Angers sculpta le mausolée de Bonchamps.
Ci dessous, son Jean Bart.
cosmovisionsDavidAngers
Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, Guerres de Géants, voir les deux photos Bonchamps mourant et Le dernier ordre de Bonchamps.
1792 : Mort de Georges Roux de Corse
Georges Roux de Corse, armateur et négociant, est né en 1703 à Tinos, dans les Cyclades, en Italie, mais d’une famille d’origine française. Vite revenu en France, il fut l’une des figures marquantes de la vie économique marseillaise du XVIIIème, faisant notamment pratiquer la guerre de course par ses capitaines.
Il devint rapidement très riche, grâce à ses heureuses entreprises en Martinique (il fut l’un des introducteurs du café en France, et l’un de ceux qui contribuèrent à le diffuser dans tout le bassin méditerranéen, pratiquant également la traite des esclaves), et sa fortune lui permit d’acheter en 1746 la terre de Brue (dans le Var, tout près de l’Argens) sur laquelle il édifia une petite ville.
Il fut Premier échevin de Marseille en 1744 et de nouveau en 1765. Chevalier de Saint-Michel en 1749, il fut anobli en 1750 avec le titre de marquis de Brue, puis conseiller d’Etat en 1765. Il organisa alors de somptueuses réceptions dans son hôtel particulier, où il reçut, le 22 juillet 1756, le maréchal duc de Richelieu auréolé de la victoire que lui valait la prise de Minorque ou de Port-Mahon. La tradition veut que ce jour là on ait servi pour la première fois en France la Mahonnaise ou mayonnaise, recette importée des îles Baléares pour assaisonner le poisson.
Dans une lettre célèbre, débutant par ces mots « Georges Roux à Georges Roi », il alla jusqu’à déclarer la guerre au roi d’Angleterre !
il était au faite de la prospérité et des honneurs lorsque la perte, coup sur coup, de trois de ses navires, marqua le commencement de sa décadence : ses biens, y compris les terres de Brue, furent saisis, et il fit faillite en 1774. Il mourut ruiné, à Brue, au début de la Révolution, après avoir été le personnage phare de Marseille. Sa fille, la baronne de Glandevès, émigra durant la Révolution.
De sa prospérité reste aujourd’hui l’hôtel de la rue Montgrand (ci dessous), construit en plein centre-ville par son frère André vers 1740, où lui-même donna des fêtes magnifiques, qui fut le siège de la préfecture des Bouches-du-Rhône de 1805 à 1860 et qui est, depuis 1890, le lycée Montgrand (Photo).
1793 : Soulèvement de Saint-Florent-le-Vieil, début des Guerres de Vendée
Napoléon a qualifié ces Guerres de « Guerre de Géants« .
Un officier républicain a su clairement apprécier la nature, la grandeur et l’importance de l’insurrection vendéenne :
« J’ai contemplé de près, dit-il, cette guerre de la Vendée si pleine d’intérêts et d’images : j’y pense le jour, j’y rêve la nuit ; ce n’est pas une guerre froide et plate, une guerre d’ambition et de politique, une guerre de commerce et de calcul ; c’est une guerre profonde, qui a ses racines dans le sol, dans le culte, une guerre de famille et de patrie, une guerre à la manière antique et passionnée, une guerre homérique et qui montera un jour sur nos théâtres pour y porter l’effroi, l’admiration, la pitié et l’amour. »
• Voir notre album :
Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants ».
• Écouter : Jean-François Michael chante le « Chouans, en avant ! » de la Comédie musicale « La Révolution française ».
:
1814 : Bordeaux proclame Louis XVIII Roi de France
Le désastre est total : déclarée en 1792, à l’instar des Girondins et de Brissot, dans le but exprès de faire chuter la monarchie, la folle « guerre à l’Europe » s’achève, 22 ans et un million et demi de morts après, par l’invasion du territoire national, inviolé depuis cent ans (deux vies d’homme).
Dans ce million et demi de morts, – auquel il faut ajouter probablement six cent mille morts de la Révolution elle-même et du Génocide vendéen… – un très grand nombre de jeunes, qui ne purent donc ni se marier ni fonder une famille : ce fut le début du déclin démographique de la France, qui était, jusqu’à Louis XVI, « la Chine de l’Europe », d’où sa puissance.
Russes, Autrichiens, Prussiens, Anglais : c’est toute l’Europe, où régnait l’esprit, le goût, les mœurs, la civilisation et la langue française qui s’est liguée contre le bellicisme xénophobe révolutionnaire; la République, dont l’Empire et Napoléon ne sont que « le sabre », a réussi le prodige d’agréger à nos ennemis traditionnels nos anciens amis et alliés, ligués maintenant contre nous; elle a épuisé la France; elle a soulevé des forces qui retomberont lourdement sur elle et sur ses enfants en lançant le principe des nationalités, c’est-à-dire, dans les faits, l’unité allemande : 1870, 1914, 1939 sortiront de ces nuées révolutionnaires, créatrices de l’Allemagne unie… par nous-mêmes !
En attendant, alors que la défaite est consommée, la ville de Bordeaux, où vient d’entrer le Duc d’Angoulême, proclame Roi Louis XVIII, Comte de Provence, oncle du dernier roi, Louis XVII – le martyr du Temple – et frère du dernier roi régnant, Louis XVI.
Fleurs de lys sur la Porte Dijeaux, à Bordeaux.
Le peuple français ne sera « jamais plus heureux que de 1816 à 1830 ».
En réalité, dans le Sud-Ouest – où arrivaient, depuis l’Espagne et le Portugal, les armées d’invasion anglaise – c’est dès le 12 février que les royalistes s’agitaient pour faire prévaloir la solution royale : ce jour-là, en effet, le maire de Saint-Jean-de-Luz s’était prononcé pour la restauration, anticipant d’un mois la « révolution du 12 mars » (Stephan Redon) dont Bordeaux fut le théâtre.
Dans la métropole girondine, notoirement hostile à l’Empire – qui avait sacrifié ses intérêts commerciaux – le commissaire du roi Taffard de Saint-Germain avait organisé avec succès dès 1813 une garde royale recrutée dans la petite bourgeoisie et dans les milieux ouvriers, tandis que le frère d’un des chefs historiques de la Vendée militaire, Louis de La Rochejaquelein, avait coalisé l’ensemble des royalistes bordelais au début de l’année 1814.
Lorsque le général anglais Beresford se présenta devant la ville, le 12 mars 1814, le maire Jean-Baptiste Lynch l’accueillit en remplaçant le drapeau tricolore par le drapeau blanc, tandis que la population acclama le duc d’Angoulême, conduit à la cathédrale pour un Te Deum célébré par Mgr d’Aviau.
Talleyrand – encore hésitant – déclara alors : « si la paix ne se fait pas (avec Napoléon, ndlr), Bordeaux devient quelque chose de bien important« .
De fait, travaillés par les royalistes comme le baron de Vitrolles (ancien émigré devenu directeur des Bergeries impériales, qui se fit l’avocat des Bourbons), les Alliés, impressionnés par les événements de Saint-Jean-de-Luz et de Bordeaux firent connaître, moins de deux semaines après (le 24 mars) leur intention de « rendre la France aux dimensions que des siècles de gloire et de prospérité sous la domination des rois lui avaient assurées. »
(sur le Baron de Vitrolles – armes ci contre) voir l’éphéméride du 8 juillet)
1856 : Parution de la traduction par Baudelaire des Histoires extraordinaires, d’Edgar Poe
Barbey d’Aurevilly voyait en Baudelaire « un Dante d’une époque déchue« .
S’il a été à ce point intéressé par Poe c’est que, comme lui, il considérait « le Progrès, la grande idée moderne, comme une extase de gobe-mouches« , et n’avait que sarcasmes contre les théories socialistes ou « les hérésies » modernes, dont « l’hérésie de l’enseignement ».
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
Merci bien pour ces informations concernant le soulèvement de Saint-Florent-le-Vieil, et le début des Guerres de Vendée.
J’ai formulé une version en anglais sur mon blog.