1267 : Mort de Pierre de Montreuil
Né vers 1200, il fut le successeur de Jean de Chelles* comme architecte de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
De l’Encyclopedia Universalis :
« Né vraisemblablement dans les premières années du XIIIème siècle à Montreuil-sous-Bois, l’architecte Pierre de Montreuil peut être considéré comme l’un des plus grands créateurs de ce siècle; son rôle a été décisif dans l’évolution de l’architecture rayonnante.
Un certain nombre de textes évoquent son activité au réfectoire (1239-1244) et à la chapelle de la Vierge (1245-1255) à Saint-Germain-des-Prés. En 1247, il est cementarius (maçon) de Saint-Denis. Enfin, en 1265, il est dit maître des œuvres de la cathédrale de Paris.
Il devait mourir peu de temps après, et il fut enterré avec sa femme dans la chapelle de la Vierge qu’il avait édifiée. Ce rare privilège suffit à souligner la très grande estime dans laquelle le tenaient ses contemporains.
L’inscription qui courait sur la dalle, « De son vivant docteur des maçons », confirmait cette notoriété ainsi que le fait qu’il a participé aux plus grands chantiers de l’époque : Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis, Notre-Dame de Paris; en revanche, son rôle à la Sainte-Chapelle et au réfectoire de Saint-Martin-des-Champs n’est nullement attesté.
On peut suivre dans ces édifices une évolution assez notable, quoique la destruction du réfectoire et de la chapelle de Saint-Germain-des-Prés, ses premières œuvres, nous empêche de prendre la mesure exacte de son génie. Il donne à l’architecture un linéarisme de plus en plus souligné : les supports montent du sol sans interruption, pour recevoir directement la retombée des ogives. Les meneaux des fenêtres hautes se poursuivent dans le triforium pour mieux lier entre eux les deux niveaux. Ce goût si particulier pour le jeu des meneaux apparaît particulièrement dans les baies des édifices qu’il construit.
Son chef-d’œuvre est sans conteste l’élévation du bras sud de Notre-Dame de Paris dont Jean de Chelles avait posé la première pierre. Elle apparaît comme l’œuvre d’un grand dessinateur qui a cherché à mettre en valeur un jeu de lignes extrêmement simples mais très harmonieuses. L’art de cour est parvenu là à son plus haut degré de raffinement. »
* On sait encore moins de choses sur Jean de Chelles que sur Pierre de Montreuil : « Maître d’œuvre » du XIIIème siècle, Jean de Chelles fut un des architectes de Notre-Dame, où il commença sa « maîtrise d’œuvre » en 1258 jusqu’en 1265, date présumée de son décès. À cette date, il fut remplacé par Maître Pierre de Montreuil.
À l’extérieur du transept sud, on peut voir une plaque datée de 1258 et signant sa maîtrise d’œuvre, puisqu’elle indique qu’il a élevé la façade nord et commencé la façade sud (vers 1250-1260). On lui doit aussi la façade nord du transept, le portail du cloître et sa rosace, le portail Saint-Étienne.
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1526 : François 1er retrouve la France, après avoir été libéré par Charles Quint
Le roi, prisonnier de son adversaire Charles Quint a du signer le Traité de Madrid (ci dessus), par lequel il s’engage à céder la Bourgogne, et laisse ses deux fils – dont le Dauphin, futur Henri II – en otages à Madrid. (Ci-dessous, la place de la Villa à Madrid et la « tour haute et carrée » où il fut enfermé).
François 1er avait été fait prisonnier à la bataille de Pavie le 24 février 1525, étant ainsi, après Louis IX et Jean II le Bon le troisième roi de France fait prisonnier sur le champ de bataille (éphéméride du 11 février).
On est alors en plein dans la bataille décisive qui se joue entre la France – pour son indépendance… – et « la monstrueuse puissance » dont parle Bainville : Espagne et Allemagne accouplées, sous l’autorité des Habsbourg.
La lutte contre la Maison d’Autriche – commencée entre Charles Quint et François premier – durera deux siècles, jusqu’au moment où, victorieuse, la royauté française comprendra que l’Autriche – l’ennemie séculaire – étant vaincue, elle devenait notre alliée face à un prince qui se proclamait roi en Prusse, en violation flagrante des Traités de Westphalie, et qui devenait donc, sitôt la menace habsbourgeoise écartée, la nouvelle menace dont il fallait se préoccuper.
Cette vision « progressiste » des choses, au sens vrai du terme, ne fut hélas pas comprise par une large part du peuple ni des intellectuels, littéralement « passéistes » face à la modernité de l’heureuse hardiesse de la politique extérieure de Louis XV et de son « renversement des alliances ».
1560 : Échec de la Conjuration d’Amboise
La conjuration d’Amboise, ou tumulte d’Amboise, qui a lieu en mars 1560, est une tentative d’enlèvement du roi François II, organisée par un groupe de gentilshommes protestants, dans le but de soustraire le roi à l’influence des Guise, chefs de file du « parti » catholique.
Cet événement annonce les guerres de Religion qui commencent peu après (1562-1598).
Ci dessous, le balcon du château où furent pendus les conjurés.
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1613 : Mort de La Rochefoucauld
Auteur des Sentences et Maximes morales, La Bruyère lui décerne ce bel éloge :
« (La Rochefoucauld)…est la production d’un esprit instruit par le commerce du monde, et dont la délicatesse était égale à la pénétration…; observant que l’amour-propre est dans l’homme la cause de tous ses faibles, l’attaque sans relâche quelque part où il le trouve; et cette unique pensée, comme multipliée en mille autres, a toujours, par le choix des mots et par la variété de l’expression, la grâce de la nouveauté. » (Discours sur Théophraste)
• « Il faut une plus grande force de caractère pour supporter la bonne fortune que la mauvaise ».
• « Les grandes âmes ne sont pas celles qui ont moins de passion ou plus de vertu que les âmes communes, mais celles seulement qui ont de plus grands desseins ».
• « Celui qui sort de votre entretien content de lui l’est de vous parfaitement ».
• « Lorsque notre haine est trop vive, elle nous met au dessous de ceux que nous haïssons. »
• « Les biens et les maux qui nous arrivent ne nous touchent pas selon leur grandeur, mais selon notre sensibilité. »
Le château de La Rochefoucauld, Charentes
1808 : Création du Baccalauréat par Napoléon Premier
Le mot vient du latin, bacca laurea (baie de laurier), la couronne de laurier étant depuis l’Antiquité le symbole de la victoire.
Brève histoire des origines de ce diplôme mythique.
Pour Napoléon, la création du baccalauréat est un acte politique fort, une réponse aux carences de la révolution en matière d’éducation qui, lorsqu’il arrive au pouvoir est toujours aux mains des congrégations religieuses. Napoléon considère qu’il faut repenser le système scolaire qui sera, avec le code civil, un des fondements majeur sur lequel il va reconstruire la France.
Le concordat signé avec l’église lui laisse les mains libres pour conduire sa réforme, inspirée par trois idées fortes.
• D’abord, faire naître le sentiment d’appartenance à une nation commune par l’unicité de l’enseignement. « Tant qu’on n’apprendra pas dès l’enfance s’il faut être républicain ou monarchique, catholique ou irréligieux, l’Etat ne formera point une nation, il sera constamment exposé au désordre et au changement. »
• Deuxième idée forte, pourvoir à l’absence de cadres administratifs émigrés à l’étranger pour fuir la Révolution.
• Enfin, doter l’université en professeurs capables de faire passer les examens aux élèves mais également susceptibles de former un corps intermédiaire chargé de diriger les opinions politiques et morales.
Réorganiser l’université après la révolution française n’était pas une entreprise facile. Il fallait trouver des professeurs, il fallait trouver des inspecteurs généraux. Les effectifs de l’enseignement secondaire étaient inférieurs, dans la première moitié du XIXème siècle, à ce qu’ils étaient avant la révolution française. Pour structurer le nouveau système, il faut fixer à la future élite un objectif clairement identifié qui sert de pierre de touche à l’ensemble de toute cette charpente: ce sera le Baccalauréat.
Aux Lycées est assigné un rôle bien précis : former les cadres de l’administration et de l’armée. Les jeunes gens, en uniforme, y seront astreints à un régime militaire, ils obéiront tous, sur toute l’étendue du territoire, au même emploi du temps et utiliseront les mêmes manuels. Issus de la bourgeoisie, ils seront éduqués sévèrement dans un esprit de docilité et de reconnaissance.
Clé de voûte du système, le baccalauréat sanctionnera les études secondaires et ouvrira les portes des études supérieures.
C’est en 1806 que Napoléon dicte à Fourcroy les principes généraux devant conduire au Décret impérial créant le Baccalauréat. Deux ans et vingt deux rédactions successibles lui seront nécessaires. Le titre 3 du Décret définitif arrête les conditions des grades, des facultés et des moyens de les obtenir. L’article 16 stipule : « les grades dans chaque faculté seront au nombre de trois, à savoir, le baccalauréat, la licence, le doctorat ». L’article 19 précise : « pour être admis à subir l’examen du baccalauréat dans la faculté de lettres, 1- être âgé au moins de seize ans, 2- répondre sur tout ce qu’on enseigne dans les hautes classes de lycées ».
Nous sommes le 17 mars 1808. Pour imposer cette révolution éducative, Napoléon s’est inspiré de la modernité de l’enseignement reçu à l’Ecole militaire de Brienne où on formait des officiers du Génie, des artilleurs, des ingénieurs des Ponts et chaussées. Mais dans sa modernité, directement héritée de l’Ancien régime, le nouveau système éducatif est désormais totalement centralisé dans la main de l’état : c’est toute la différence, elle est loin d’être mince, et n’est nullement anodine.
C’est Louis de Fontanes, grand maître de l’Université, qui est chargé par l’empereur de définir les modalités d’examen. Il y aura 5 baccalauréats : lettres, sciences (comprenant mathématiques et physiques) médecine, droit et théologie.
Dans la pratique, c’est un examen qui fait essentiellement appel à la culture gréco-latine. Après trois ans de mise en place, la première session à lieu en juillet 1809. Huit candidats seront interrogés en même temps par un jury de professeurs d’université. Les épreuves seront uniquement orales sous forme de discussion à bâtons rompus portant sur les auteurs grecs et latins, la géographie, l’histoire et la philosophie.
Un peu comme dans la Grèce antique, aux temps héroïques, le jury vote. Les examinateurs ne comptabilisent pas les notes mais font une moyenne. On met des boules dans une urne, des boules blanches ou des boules noires (une boule noire pour l’échec, une boule blanche pour le succès). Quand l’examen est terminé on compte le nombre de boules de chaque couleur….
En 1809, lors de la première session du Baccalauréat, il n’y a que 31 candidats, qui passent 3 épreuves orales : une épreuve de rhétorique, une épreuve de philosophie, une épreuve d’histoire. Dès l’année d’après, on va introduire une nouvelle épreuve : une version latine.
Petit à petit, le nombre de candidats va augmenter : 4 ans plus tard il y a déjà 1.700 candidats qui passent les 4 épreuves.
1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l’île d’Elbe (III)
« …Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes… » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).
De Chateaubriand, témoin oculaire des faits (Mémoires d’Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 921/922/923, suite immédiate du passage de l’Ephéméride d’hier, 16 mars, relatant le discours de Louis XVIII à la Chambre).
Projet de défense de Paris.
Le discours du Roi m’avait rempli d’espoir. Des conférences se tenaient chez le président de la Chambre des députés, M. Lainé. J’y rencontrai M. de La Fayette : je ne l’avais jamais vu que de loin à une autre époque, sous l’Assemblée constituante. Les propositions étaient diverses; la plupart faibles, comme il advient dans le péril : les uns voulaient que le Roi quittât Paris et se retirât au Havre; les autres parlaient de le transporter dans la Vendée; ceux-ci barbouillaient des phrases sans conclusion; ceux-là disaient qu’il fallait attendre et voir venir : ce qui était pourtant fort visible. J’exprimai une opinion différente : chose singulière ! M. de La Fayette l’appuya, et avec chaleur. M. Lainé et le maréchal Marmont étaient aussi de mon avis. Je disais donc :
« Que le Roi tienne parole; qu’il reste dans sa capitale. La garde nationale est pour nous. Assurons-nous de Vincennes (ci contre). Nous avons les armes et l’argent : avec l’argent nous aurons la faiblesse et la cupidité. Si le Roi quitte Paris, Paris laissera entrer Bonaparte; Bonaparte maître de Paris est maître de la France. L’armée n’est pas passée tout entière à l’ennemi; plusieurs régiments, beaucoup de généraux et d’officiers, n’ont point encore trahi leur serment : demeurons fermes, ils resteront fidèles. Dispersons la famille royale, ne gardons que le Roi. Que Monsieur aille au Havre, le duc de Berry à Lille, le duc de Bourbon dans la Vendée, le duc d’Orléans à Metz; madame la duchesse et M. le duc d’Angoulême sont déjà dans le Midi. Nos divers points de résistance empêcheront Bonaparte de concentrer ses forces. Barricadons-nous dans Paris. Déjà les gardes nationales des départements voisins viennent à notre secours. Au milieu de ce mouvement, notre vieux monarque, sous la protection du testament de Louis XVI, la Charte à la main restera tranquille assis sur son trône aux Tuileries; le corps diplomatique se rangera autour de lui; les deux Chambres se rassembleront dans les deux pavillons du château; la maison du Roi campera sur le Carrousel et dans le jardin des Tuileries. Nous borderons de canons les quais et la terrasse de l’eau : que Bonaparte nous attaque dans cette position; qu’il emporte une à une nos barricades; qu’il bombarde Paris, s’il veut et s’il a des mortiers; qu’il se rende odieux à la population entière, et nous verrons le résultat de son entreprise ! Résistons seulement trois jours et la victoire est à nous. Le Roi, se défendant dans son château, causera un enthousiasme universel. Enfin, s’il doit mourir, qu’il meure digne de son rang; que le dernier exploit de Napoléon soit l’égorgement d’un vieillard. Louis XVIII, en sacrifiant sa vie, gagnera la seule bataille qu’il aura livrée; il la gagnera au profit de la liberté du genre humain »
Ainsi je parlai : on n’est jamais reçu à dire que tout est perdu quand on n’a rien tenté. Qu’y aurait-il eu de plus beau qu’un vieux fils de saint Louis renversant avec des Français, en quelques moments, un homme que tous les rois conjurés de l’Europe avaient mis tant d’années à abattre ?
Cette résolution, en apparence désespérée, était au fond très raisonnable et n’offrait pas le moindre danger. Je resterai toujours convaincu que Bonaparte, trouvant Paris ennemi et le Roi présent, n’aurait pas essayé de les forcer. Sans artillerie, sans vivres, sans argent, il n’avait avec lui que des troupes réunies au hasard, encore flottantes, étonnées de leur brusque changement de cocarde, de leurs serments prononcés à la volée sur les chemins : elles se seraient promptement divisées. Quelques heures de retard perdaient Napoléon; il suffisait d’avoir un peu de cœur. On pouvait même déjà compter sur une partie de l’armée; les deux régiments suisses gardaient leur foi : le maréchal de Gouvion Saint-Cyr (ci dessus) ne fit-il pas reprendre la cocarde blanche à la garnison d’Orléans deux jours après l’entrée de Bonaparte dans Paris ? De Marseille à Bordeaux, tout reconnut l’autorité du roi pendant le mois de mars entier : à Bordeaux les troupes hésitaient; elles seraient restées à madame la duchesse d’Angoulême, si l’on avait appris que le Roi était aux Tuileries et que Paris se défendait. Les villes de province eussent imité Paris. Le 10ème de ligne se battit très bien sous le duc d’Angoulême; Masséna se montrait cauteleux et incertain; à Lille, la garnison répondit à la vive proclamation du maréchal Mortier. Si toutes ces preuves d’une fidélité possible eurent lieu en dépit d’une fuite, que n’auraient-elle point été dans le cas d’une résistance ?
Mon plan adopté, les étrangers n’auraient point de nouveau ravagé la France; nos princes ne seraient pas revenus avec les armées ennemies; la légitimité eut été sauvée par elle-même. Une seule chose eut été à craindre après le succès : la trop grande confiance de la royauté dans ses forces, et par conséquent des entreprises sur les droits de la nation… »
Présenté de cette façon, le « projet » de Chateaubriand semble évidemment non seulement crédible mais encore souhaitable : la France profonde ne soutient pas le retour de Napoléon, et lui résister, avec panache, serait plus glorieux que ce que Chateaubriand appelle ici – avec dédain mais à tort – une « fuite » (à Gand, devenue capitale temporaire du Royaume de France pendant les Cent-Jours, comme on le verra dans l’Ephéméride du 30 mars). Mais c’est oublier que, au début du retour de Napoléon, Louis XVIII était bien d’accord pour lui opposer la force, et dépêcha une troupe suffisante pour l’arrêter, sous les ordres de Ney, lequel devait jurer, avec emphase, qu’il ramènerait le monstre dans une cage de fer !
Le problème fut que Ney (ci contre) et sa troupe, non seulement n’arrêtèrent pas Napoléon, mais se rallièrent à lui, par un véritable coup d’Etat militaire, ce que furent en réalité les Cent-Jours. A partir de cette première trahison, et justement parce que Chateaubriand avait raison (une bonne part de l’armée restait fidèle à Louis XVIII), le roi, plus avisé et plus fin politique que l’impétueux vicomte, avait très bien compris le risque quasi-inévitable, sinon d’une guerre civile totale, du moins de violents affrontements fratricides entre Français, sous les yeux de l’ennemi. Comme on le verra – toutes proportions gardées – lors de la Commune, en 1871.
Se voyant trahi, et sûr que de nouvelles trahisons s’ajouteraient à la première – les événements l’ont bien montré – Louis XVIII préféra donc adopter une attitude se rapprochant de la ruse d’un Louis XI; moins glorieuse, certes, mais nettement plus politique : il préféra laisser le champ libre, pour ne pas encourir le risque de dresser les Français les uns contre les autres, faisant en sorte que l’entreprise démente et insensée de Napoléon s’achevât rapidement par elle-même, ce qui ne devait pas tarder.
Louis XVIII se comporta, donc, tel un Louis XI, qui se vêtait simplement et se souciait peu de ce que l’on pouvait bien dire de lui; ou que l’on moquât ses procédés parce qu’ils n’étaient pas ceux d’un grand seigneur flamboyant. Il n’était pas dans une logique d’apparence, mais dans les seules sphères de l’intérêt général et du Bien commun supérieur de la Nation. Après avoir été trahi lorsqu’il essaya de résister, il préféra prendre sur lui le double reproche – doublement injuste – d’avoir « fui » et d’être « revenu dans les fourgons de l’étranger« , car il ne voulait pas ajouter du drame au drame, des désastres au désastre, de la guerre civile à la guerre étrangère : un tel comportement est à n’en pas douter la marque des vrais grands, dans l’Histoire.
La faute, le crime, sont imputables à Napoléon et à ces militaires qui, au lieu de lui tenir le langage de la raison, lui ont fourni les moyens de réaliser ce tragique et funeste coup d’état militaire que la France paiera très cher (éphéméride du 20 novembre).
Ney sera fusillé le 7 décembre de cette calamiteuse année des Cent jours (éphémeride du 7 décembre).
(Pour une vision d’ensemble des Cent-Jours, voir aussi les éphémérides des 25 février, 8 mars, 16 mars, 30 mars, 18 juin, 22 juin, 15 juillet et 20 novembre).
1840 : Naissance d’Henri Didon
Henri Louis Rémy Didon est un homme d’Église français de l’ordre des Dominicains.
Grand promoteur du sport moderne, il participe aux côtés de Pierre de Coubertin au renouveau des Jeux olympiques dont il invente la devise « Citius, Altius, Fortius » (« Plus vite, plus haut, plus fort »).
1904 : Première édition de la Foire de Paris
Avant cette date, et depuis très longtemps, une foire avait lieu chaque année à Paris. Mais, après la grande Exposition universelle de 1900, et aussi en constatant le grand succès de la foire de Leipzig, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (CCIP) décida de créer, en 1903, le Comité des Expositions de Paris, pour organiser la première véritable Foire de Paris.
Celle-ci ouvrit ses portes, pour la première fois, le 17 mars de l’année suivante, au Carreau du Temple.
17 mars 1904 : un grand cerf-volant flotte au-dessus du toit du Carreau du Temple ; c’est la première fois que les Parisiens voient une telle publicité aérienne.
Ce jeudi 17 mars 1904, plus de 500 exposants sont répartis dans six pavillons modernes en fonte, brique et verre; pendant neuf jours, l’événement va constituer une grande vitrine industrielle et technologique des innovations et de l’excellence artisanale, et devenir le premier rendez-vous d’une tradition annuelle incontournable.
Mais Foire de Paris n’est pas née d’un coup : elle a mis plus d’une décennie à voir le jour. Il faut remonter à l’énorme succès de l’Exposition universelle de 1889 (celle qui a vu naître la tour Eiffel) : plus de 30 millions de visiteurs, près de 50 millions de francs récoltés.
Gustave Sandoz, bijoutier et président de plusieurs associations commerçantes, proposa alors : « Ne serait-il pas possible de prolonger l’Exposition universelle les années suivantes, sous une forme plus économique et mieux adaptée aux besoins du commerce et de l’industrie modernes ? »,souhaitant ouvertement créer « la grande foire de l’Occident », directement inspirée de celle de Leipzig.
La presse française s’enflamma pour le projet et, après une nouvelle édition de l’Exposition universelle en 1900, à nouveau couronnée de succès, les commerçants parisiens furent à leur tour persuadés de l’intérêt de créer Foire de Paris.
En 1903, un comité d’organisation fut fondé, à l’initiative de la Chambre syndicale des jeux et jouets, et la première édition annoncée pour l’année suivante.
Aujourd’hui, Foire de Paris accueille plus de 600.000 visiteurs et 3.500 exposants. En cent dix ans, elle est devenue le plus grand événement commercial et festif d’Europe :
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Aujourd’hui intégré à la Foire de Paris, et se déroulant en même temps qu’elle et sur son site, le Concours Lépine est un concours d’inventions créé trois ans avant la Foire, en 1901, par Louis Lépine, alors préfet de police du département de la Seine.
La manifestation porte en 1901 le nom d’ « Exposition des jouets et articles de Paris ». elle est rebaptisée « Concours Lépine » dès l’année suivante.
Plusieurs inventions célèbres y ont été primées : l’aspirateurl Birum, le moulin à légume manuel (à l’origine du succès de l’entreprise Moulinex), le stylo à bille, le moteur à deux temps, le fer à repasser à vapeur, les lentilles de contact.
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1956 : Mort d’Irène Joliot Curie
Elle reçut le Prix Nobel de Médecine 1935 avec Frédéric Joliot Curie.
Ci dessous, une photo du couple (de la Library of Congress).
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