1421 : Victoire franco-écossaise de Baugé
La bataille du Vieil Baugé, par Martial d’Auvergne, enluminure issue de l’ouvrage « Vigiles de Charles VII », Paris, XVe siècle.
Cette bataille fut remportée grâce à l’aide du contingent Ecossais, emmené par John Stuart (voir l’éphéméride du 17 août), agissant ainsi en vertu de l’Auld Alliance conclue entre la France et l’Ecosse contre l’Angleterre (éphéméride du 23 octobre).
John Stuart se trouve être, par ailleurs, directement aux origines de la Maison du Roi (éphéméride du 17 août), puisqu’il fut le premier Commandant de la Garde du Corps du Roi.
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Voir la photo Maison du Roi et cavalerie légère, tirée de notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France. et, ci dessous, le drapeau du Royal Ecossais, régiment fondé en 1743.
1532 : Achèvement du Monastère royal de Brou
C’est d’une triste histoire d’amour qu’est né le Monastère royal de Brou : Marguerite d’Autriche, veuve inconsolable du duc de Savoie, Philibert II le Beau, décida d’ériger ce somptueux monument afin d’abriter trois tombeaux : celui de Philibert le Beau, son mari mort prématurément, celui de sa mère et le sien propre.
De 1506 à 1532, elle mènera ce grand chantier, mené en à peine vingt-cinq ans, et sans interruption, ce qui explique sa parfaite unité architecturale, de style dit « gothique flamboyant : on est au moment où le goût nouveau (la Renaissance) commence à s’épanouir et où le goût ancien, celui des cathédrales ogivales – improprementnt appelées « gothiques », s’éteint, mais en jetant ses derniers feux, tel le bouquet final d’un feu d’artifice.
Le monastère de Marguerite de Bourgogne logera, jusqu’à la Révolution, une vingtaine de moines augustins chargés de prier pour les princes enterrés à Brou.
Il comprend plus de 4000 m2 de planchers sur plusieurs étages; sa haute toiture de tuiles vernissées et colorées, ses fastueux vitraux historiés, son jubé (ci contre) orné de dentelles de pierre, sa chapelle, ses tombeaux, ses retables, statues et autres splendeurs décoratives en font un exceptionnel musée de sculpture flamande du 16ème siècle.
Détail du gisant de Philibert II, le Beau
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1558 : Henri II crée le Régiment de Champagne
Il s’agit de l’un des quatre plus anciens régiments de l’armée française : lorsque Henri IV monta sur le trône, il n’y avait que 4 régiments d’infanterie, qui fut la première « arme » de notre Armée de Terre : le Régiment de Picardie, le Régiment de Champagne, le Régiment de Navarre et le Régiment de Piémont. On appelait familièrement ces régiments les « Vieux corps »…
En 1620, le nombre de régiments fut porté à dix : aux 4 « Vieux corps » initiaux, un cinquième fut d’abord ajouté : le Régiment de Normandie; puis 5 autres régiments : le Régiment de Bourbonnais, le Régiment de Béarn, le Régiment d’Auvergne, le Régiment de Flandre et le Régiment de Guyenne : ces six nouveaux régiments reçurent le surnom de « Petits Vieux »…
Dans notre album Drapeau des Régiments du Royaume de France voir la photo « Les plus anciens régiments sont d’infanterie », puis toutes les photos de la Partie 1.
1594 : Le gouverneur Brissac ouvre les portes de Paris à Henri IV
En 1593, le 25 juillet, Henri IV abjure le protestantisme en la basilique de Saint Denis, et le 27 Février 1594, il est sacré roi (à Chartres et non à Reims). Pourtant la Ligue tient toujours solidement Paris, aux ordres du duc de Mayenne.
Le duc ayant quitté Paris, il laisse pour gouverneur le maréchal de Brissac. Or, un des échevins, Langlois, traitait en coulisse avec le roi. L’Huillier, prévôt des marchands, le rejoignit et plusieurs membres du parlement, comme le premier président, le procureur général Molé, les conseillers Pierre d’Amours et Guillaume du Vair.
Le reste du parlement, sentant le danger, rendit un arrêt par lequel il interdisait les assemblées et les armes. L’arrêt interdisait tout discours contre la sainte Ligue, considéré comme crime d’Etat, et la Ligue fit promener dans Paris la châsse de sainte Geneviève. L’ambassadeur d’Espagne, la faction des Seize, les moines, la Sorbonne, pensaient avoir la situation en main, lorsque le lendemain, 22 mars, à quatre heures du matin, retentit un coup de feu et des cris Vive le roi !
L’Huillier, Langlois avaient passé la nuit avec tous les bourgeois qui étaient au courant, et firent ouvrir la porte des Tuileries, celle de Saint-Denis, et la Porte-Neuve. Les troupes d’Henri IV pénétrèrent par ces trois côtés et se dirigèrent vers la Bastille, se rendant maîtresses de la ville en une demi-journée.
Auguste de Thou, juriste et témoin privilégié, résuma ainsi l’évènement :
« On vit presque en un moment les ennemis de l’État chassés de Paris, les factions éteintes, un roi légitime affermi sur son trône, l’autorité du magistrat, la liberté publique et les lois rétablies ».
Le lendemain de son entrée dans Paris, le roi disputera sa première partie de Jeu de Paume : ce jeu étant très populaire, à l’époque, cet événement contribuera à asseoir le prestige du roi, et sera le début de la réelle affection que lui porteront, dès lors, les Parisiens, après s’être si longtemps refusés à lui. (éphéméride du 23 mars).
Depuis un an déjà, à l’intérieur de Paris livrée aux fanatiques/paranoïaques de la Ligue, la réaction contre la trahison des ligueurs creusait son sillon : la Satyre Ménippée – essentiellement rédigée par Pierre Pithou – préparait les esprits. (éphéméride du 1er novembre).
Ainsi donc, il aura fallu presque quatre ans ! C’est, en effet, le 30 juillet 1589 que les deux Henri III – de France et de Navarre – alliés, avaient mis en place le siège de Paris (éphéméride du 30 juillet), mais la ville était aux mains des fanatiques de la Ligue, et il y régnait une hystérie et une paranoïa insensée : « prodigieusement détestés » – pour reprendre l’expression qu’utilisera Bainville à propos de Mazarin – les deux souverains seront évidemment rejetés par la population. Henri III – roi catholique – y perdra la vie, sous le couteau du moine Jacques Clément; son cousin – Henri III de Navarre, roi huguenot – devenant ainsi Henri IV, roi de France et de Navarre, mais restant tout autant rejeté par la faction révolutionnaire Ligueuse, de fait au service de l’étranger et manipulée par lui : en l’occurrence, l’Espagne de Philippe II.
Quatorze ans après sa prise de pouvoir réelle, et malgré un règne réparateur, une prospérité retrouvée et une popularité immense, Henri IV sera à son tour assassiné, par une sorte de queue de comète de la Ligue : les « deux Henri III » seront les deux seuls rois de France assassinés, si l’on excepte, bien sûr, le cas tout à fait particulier de Louis XVI.
Morts à l’étranger, faits prisonnier sur le champ de bataille, préférant quitter Paris révolté afin d’y revenir après avoir dompté les rebelles, assassinés : plusieurs rois de France ont eu un destin hors du commun, que recensent quatre de nos éphémérides.
• Pour les rois morts à l’étranger, l’éphéméride du 8 avril ;
• Pour les rois faits prisonniers sur le champ de bataille, l’éphéméride du 11 février;
• Pour les rois ayant préféré quitter Paris révolté afin d’y revenir après avoir dompté les rebelles, l’éphéméride du 21 mars ;
• Pour les rois assassinés, l’éphéméride du 30 juillet.
1687 : Mort de Jean-Baptiste Lully
Lully meurt de la gangrène des suites d’une malencontreuse blessure avec sa canne de chef d’orchestre.
D’origine italienne, le compositeur fut non seulement l’artisan de la naissance de l’opéra français, mais encore un grand compositeur de ballet.
il finit par devenir Surintendant de la musique de Louis XIV.
Isis – C’est lui dont les dieux ont fait choix (Lully)
1733 : Naissance d’Hubert Robert
L’un des meilleurs artistes du XVIIIe siècle, il fut Dessinateur des Jardins du Roi, Garde des tableaux du Roi, Garde du Museum et Conseiller à l’Académie ; il fut aussi chargé d’aménager certaines parties des résidences royales, telle que le hameau de la Reine à Trianon.
Emprisonné sous la Terreur, il fut libéré à la chute de Robespierre.
Portrait, par Elisabeth Vigée-Lebrun (Louvre)
http://www.universalis.fr/encyclopedie/hubert-robert/
1841 : Loi Montalembert interdisant le travail des enfants
Votée à l’initiative de députés royalistes légitimistes, la loi Montalembert interdit le travail des enfants de moins de huit ans et en limite la durée jusqu’à seize ans.
Depuis les débuts de la révolution industrielle, la condition ouvrière n’avait cessé de se dégrader d’autant plus que la loi Le Chapelier, votée en 1791, interdisait les corporations, les rassemblements de paysans et d’ouvriers ainsi que le compagnonnage. De fait, elle fut utilisée pour interdire les grèves, la constitution de syndicats et les mutuelles.
C’est le vicomte Alban de Villeneuve-Bargemon qui pose le premier, devant la Chambre des députés, le problème de la misère et de l’exploitation des ouvriers dans toute son ampleur :
« La restauration des classes inférieures, des classes ouvrières, souffrantes, est le grand problème de notre âge » (22 décembre 1840) :
Il fait voter le 22 mars 1841 la loi réglementant le travail des enfants, réclamée aussi par le comte Charles de Montalembert, autre grand aristocrate catholique. L’âge minimum d’embauche est fixé à 8 ans et à 13 ans s’il s’agit d’un travail de nuit. La durée du temps de travail est établie à 8 heures par jour pour les enfants de 8 à 12 ans et à 12 heures pour ceux entre 12 et 16 ans.
Véritable prise de conscience de la condition ouvrière, la loi ne sera que très peu appliquée et il faudra attendre 1874 pour que l’Inspection du travail soit créée à l’initiative d’Ambroise Joubert, député chrétien-social issu du groupe parlementaire royaliste légitimiste.
1895 : Les frères Lumière présentent leur premier film
Louis et Auguste Lumière qui viennent de déposer le brevet du cinématographe, font la démonstration de leur invention devant un parterre de scientifiques. Ils organisent une projection « corporative » dans les locaux de la Société d’encouragement à l’industrie nationale, rue de Rennes à Paris.
Le film présenté se déroule à Lyon et s’intitule La sortie des usines Lumière (ci dessous). Il constitue le premier film de l’histoire du cinéma.
Le mois suivant, Louis Lumière réalise le premier film de comédie de l’histoire : L’Arroseur arrosé, mettant en scène son jardinier et un jeune apprenti.
1988 : Pose de la première pierre du Pont de Normandie
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