1349 : Traité de Romans, par lequel Philippe VI acquiert le Dauphiné
En 1349, le roi de France Philippe VI conclut le traité de Romans qui donne, contre une forte somme, le Dauphiné à son petit-fils qui, après le règne de Jean le Bon, devient roi sous le nom de Charles V en 1364.
Pour le Royaume de France, l’avancée territoriale, à l’est du Rhône, est très importante ; elle est surtout le premier pas dans l’acquisition de la « frontière naturelle » du sud-est : les Alpes. Un processus qui demandera cependant cinq siècles et demi :
• en 1482, la Provence deviendra française (voir l’éphéméride du 15 janvier);
• en 1601, Henri IV réunira le Bugey, la Bresse et le pays de Gex, permettant ainsi à la France d’atteindre la rive nord du Léman (ou Lac de Genève) avec la possession de la ville de Versoix. Malheureusement, en guise de punition après les Cent Jours, Versoix et sept communes voisines nous furent enlevées et données au Canton de Genève, en 1815.
• enfin, en 1860, Nice et la Savoie deviendront françaises (éphéméride du 24 mars). Les deux communes de Tende et La Brigue, qui avaient voté pour le rattachement, furent laissées au roi d’Italie (comme domaine de chasse !…) et durent attendre une nouvelle consultation, en 1947, pour être, à leur tour rattachées à la France. Le Val d’Aoste avait été malencontreusement « oublié » par les plénipotentiaires de Napoléon III, et ne fut donc pas consulté : il y a fort à parier qu’il aurait voté dans le même sens.
Une des clauses du Traité de Romans stipule que le Prince héritier portera dorénavant le nom de Dauphin, le Dauphiné ayant à perpétuité le prestigieux honneur d’être l’apanage du fils aîné du roi de France, donc son héritier.
Le blason évolue et indique le statut de fils de France par la juxtaposition des armes traditionnelles du Dauphiné de Viennois et des armes de France :
Ecartelé de :
1 et 4 – France moderne (d’azur à trois fleurs de lys d’or)
2 et 3 – Dauphiné de Viennois (d’or au dauphin d’azur, crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules)
1707 : Mort de Vauban
Lettre à Louvois, du 23 novembre 1668 :
« …Je préfère la vérité, quoi que mal polie, à une lâche complaisance qui ne serait bonne qu’à vous tromper si vous en étiez capable et à me déshonorer. Je suis sur les lieux; je vois les choses avec appréciation et c’est mon métier que de les connaître; je sais mon devoir aux règles duquel je m’attache inviolablement… Trouvez donc bon, s’il vous plaît, qu’avec le respecte que je vous dois, je vous dise librement me sentiments dans cette matière. »
Vauban fut tout à la fois homme de guerre, ingénieur génial, mais aussi visionnaire très en avance sur son temps. Dans le domaine des impôts, il imagina le Vingtième, un impôt qui aurait remplacé tous les autres et que tout le monde aurait payé, y compris les privilégiés, ce qui aurait associé simplicité et efficacité.
C’est lui qui fortifia la France en l’entourant d’une ceinture de forteresses qui devaient servir pendant deux siècles et qui font aujourd’hui le bonheur des amateurs d’art et d’architecture, en étant l’un des joyaux du Pays.
Sa valeur et son habileté étaient unanimement reconnues, partout en Europe. Ne disait-on pas couramment : « Ville attaquée par Vauban, ville prise; ville défendue par Vauban, ville imprenable. »
« Vauban s’appeloit Leprestre, petit gentilhomme de Bourgogne tout au plus… mais peut-être le plus honneste homme et le plus vertueux de son siècle, et avec la plus grande réputation du plus savant homme dans l’art des sièges et de la fortification, le plus simple, le plus vray et le plus modeste. » (tome I, chap. XXXXVI, Tondouze, p. 11.)
« …C’était un homme de taille médiocre, assez trapu, qui avait fort l’air de guerre, mais en même temps un extérieur rustre et grossier pour ne pas dire brutal et féroce. Il n’était rien moins. Jamais homme ne fut plus doux, plus compatissant, plus obligeant, plus respectueux, sans nulle politesse, et plus avare ménager de la vie des hommes, avec une valeur qui prenait tout, parfois, et donnait tout aux autres. Il est inconcevable qu’avec tant de droiture et de franchise, incapable de se prêter à rien de faux et de mauvais, il ait pu gagner au point qu’il fit l’amitié et la confiance de Louvois et du Roi. » (t. II, chap. XXXV, Tondouze, p. 45.)
Vauban a lui-même donné les clés de son action et de sa personnalité :
« Le Roi me tenant lieu de toutes choses après Dieu, j’exécuterai toujours avec joie ce qu’il lui plaira de m’ordonner, quand je saurais même y devoir perdre la vie. »
Lille, la « reine des citadelles »
Sur Vauban en général :
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes voir la photo « Le génie de Vauban ».
1660 : Louis XIV crée l’Académie royale de Danse, aux origines directes de L’Opéra de Paris
La salle de l’Opéra Garnier, aujourd’hui
Lettres patentes du 30 mars 1662
1815 : Louis XVIII arrive à Gand, capitale du Royaume de France pendant les Cent-Jours…
Le 1er mars, Napoléon est revenu de l’Île d’Elbe et a posé le pied sur le sol français, à Golfe Juan : c’est le début de l’entreprise insensée et criminelle que l’Histoire retiendra sous le nom des Cent-Jours.
Napoléon connaît bien les sentiments royalistes de la Provence et des habitants de la vallée du Rhône, et c’est pourquoi il veut à tout prix éviter de passer au milieu d’eux, préférant l’invraisemblable « route Napoléon »…
Chateaubriand en explique la raison, en racontant son parcours vers son exil de l’île d’Elbe, après sa première abdication, et comment il fut insulté, voire menacé de mort , par des foules toujours plus hostiles, lorsqu’il fut arrivé à Orange :
De Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, Tome I, pages 884 à 892) :
« Bonaparte avait demandé à l’Alliance des commissaires, afin d’être protégé par eux jusqu’à l’île que les souverains lui accordaient en toute propriété et en avancement d’hoirie. Le comte Schouwalof fut nommé pour la Russie, le général Kohler pour l’Autriche, le colonel Campbell pour l’Angleterre, et le comte Waldbourg-Truchsess pour la Prusse : celui-ci a écrit l’Itinéraire de Napoléon de Fontainebleau à l’île d’Elbe… : « Le 25, nous arrivâmes à Orange; nous fûmes reçus aux cris de : Vive le Roi ! Vive Louis XVIII ! Le même jour, le matin, l’empereur trouva un peu en avant d’Avignon, à l’endroit où l’on devait changer de chevaux, beaucoup de peuple rassemblé, qui l’attendait à son passage, et qui nous accueillit aux cris de : Vive le roi ! Vivent les alliés ! A bas le tyran, le coquin, le mauvais gueux !… Cette multitude vomit encore contre lui mille invectives… nous ne pûmes obtenir de ces forcenés qu’ils cessassent d’insulter l’homme qui, disaient-ils, les avaient rendus si malheureux… Dans tous les endroits que nous traversâmes il fut reçu de la même manière : à Orgon, petit village où nous changeâmes de chevaux, la rage du peuple était à son comble; devant l’auberge même où il devait s’arrêter, on avait élevé une potence à laquelle était suspendu un mannequin, en uniforme français, couvert de sang, avec une inscription placée sur la poitrine et ainsi conçue : Tel sera tôt ou tard le sort du tyran. Le peuple se cramponnait à la voiture de Napoléon, et cherchait à le voir pour lui adresser les plus fortes injures. L’empereur se cachait derrière le général Bertrand le plus qu’il pouvait; il était pâle et défait, ne disant pas un mot… A un quart de lieue en-deçà d’Orgon, il crut indispensable la précaution de se déguiser : il mit une mauvaise redingote bleue, un chapeau rond sur sa tête avec une cocarde blanche, et monta en cheval de poste pour galoper devant sa voiture, voulant passer ainsi pour un courrier… Mille projets se croisaient dans sa tête sur la manière dont il pouvait se sauver; il rêvait aussi au moyen de tromper le peuple d’Aix, car on l’avait prévenu qu’une très grande foule l’attendait à la poste… Il nous raconta ce qui s’était passé entre lui et l’hôtesse, qui ne l’avait pas reconnu : – Eh bien ! lui avait-elle dit, avez-vous rencontré Bonaparte ? – Non, avait-il répondu. – Je suis curieuse, continua-t-elle, de voir s’il pourra se sauver; je crois toujours que le peuple va le massacrer : aussi faut-il convenir qu’il l’a bien mérité, ce coquin-là ! Dites-moi donc, on va l’embarquer pour son île ? – Mais oui. – On le noiera, n’est-ce pas ? – Je l’espère bien ! lui répliqua Napoléon… Bonaparte, qui alors voulut se faire passer pour un général autrichien, mit l’uniforme du général Kohler, se décora de l’ordre de Sainte-Thérèse…et se couvrit du manteau du général Schouwaloff… A Saint-Maximin… il le fit appeler (le sous-préfet d’Aix, ndlr) et l’apostropha en ces termes : « Vous devez rougir de me voir en uniforme autrichien : j’ai dû le prendre pour me mettre à l’abri des insultes des Provençaux… Je ne trouve que des tas d’enragés qui menacent ma vie. C’est une méchante race que les Provençaux : ils ont commis toutes sortes d’horreurs et de crimes durant la Révolution et sont tout prêts à recommencer »… » On voudrait douter de la vérité des faits rapportés par le comte de Waldbourg-Truchsess, mais le général Kohler a confirmé, dans une « suite de l’Itinéraire de Waldbourg », une partie de la narration de son collègue; de son côté, le général Schouwaloff m’a certifié l’exactitude des faits : ses paroles contenues en disaient plus que les paroles expansives de Waldbourg. Enfin, l’Itinéraire de Fabry est composé sur des documents français authentiques, fournis par des témoins oculaires. »
On comprend donc bien pourquoi Napoléon détestait les Provençaux, au sens large; comme les méprisait avant lui Albitte, sinistre « représentant en mission » de la Convention à Lyon mais aussi dans le Sud-Est, avec son complice en terrorisme Crancé, l’un et l’autre grands criminels de guerre (ce sont eux que l’on évoque dans le chant fameux de La Ligue Noire : « …J’en veux foutre cent par terre / Et de sang tout inonder ! / Oui, je veux, dans la poussière, rouler Albitte et Crancé. » ). Lors de la séance de la Convention du 17 juillet 1793 – rapportée par le Moniteur, dans lequel était notée l’intégralité de débats de l’Assemblée – Albitte avait brossé le tableau d’un Midi contre-révolutionnaire, le comparant à la Vendée, se trouvant ainsi directement à l’origine de l’expression Vendée du Midi, ou Vendée provençale.( éphéméride du 30 décembre).
Napoléon sait donc parfaitement ce qui l’attend s’il passe par la route normale, pour « monter » à Paris : en passant par Marseille, c’est, au mieux, l’arrestation, au pire la mise à mort par une population ultra hostile à tout ce qu’ont représenté les années de l’Empire. Il décide donc d’emprunter la route des Alpes, invraisemblable et aberrante pour qui veut se rendre à Paris depuis le Sud-Est : un chemin que l’histoire officielle, évitant soigneusement d’expliquer le pourquoi de la chose, appellera pompeusement la « route Napoléon ».
Louis XVIII a deux solutions : abandonner Paris et le pouvoir, ou résister, par la force, à ce coup de force. C’est cette seconde solution qu’il choisit, confiant au Maréchal Ney le commandement d’une troupe suffisante pour arrêter Napoléon. Ney, qui promettra, théâtralement, de ramener le monstre dans une cage de fer.
On sait comment celui qui fut,malgré tout, un grand soldat, s’acquitta de sa tâche ! Il sera fusillé après la fin lamentable et catastrophique des Cent Jours. (‘éphéméride du 7 décembre)
Après la trahison de Ney, la folle équipée devient véritablement ce qu’elle fut : un Coup d’Etat militaire. Chateaubriand parlera avec justesse, dans ses Mémoires d’Outre-Tombe, de ces « Quelques militaires dont la funeste fascination avait amenée la ruine de la France, en déterminant la seconde invasion de l’étranger. » (La Pléiade, Tome I, page 973). Un seul exemple suffit à démontrer cette « funeste fascination » et ce mauvais esprit : à Sisteron, le maire royaliste Joseph Laurent de Gombert entend bien arrêter Napoléon, à partir de sa forteresse dotée de canons : mais, pendant la nuit, quelques dizaines de militaires désarment la forteresse.
Et Louis XVIII se retrouve devant le même dilemme, aggravé par le risque réel, avec la trahison d’une partie de l’armée, d’affrontements sanglants, inutiles et fratricides entre Français s’il essaie à nouveau d’employer la force.
Fin politique, et conscient comme tous les esprits lucides et sensés de son temps, que l’entreprise démente de Napoléon ne peut ni durer, ni, encore moins, réussir, Louis XVIII choisit, cette fois, la solution politique : il quitte Paris, le 20 mars au soir, et, après un voyage de dix jours, va s’installer à Gand, alors en Hollande, où il sera dignement reçu, en son très bel hôtel, par le comte Jean-Baptiste d’Hane-Steenhuyse. Le Roi trouva l’hôtel si beau qu’il écrivit : « ce logement était préférable à tous ceux que j’avais habités lors de ma première sortie de France ».
Façade arrière, donnant sur le Jardin…
« …De notre château royal de Gand », écrivait Louis XVIII, dont « la force tranquille », « la confiance tranquille dans la force de son nom et de son droit lui ont rendu son trône », écrira Guizot.
De Chateaubriand (Mémoires d’Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 930) :
« Le roi, bien logé, ayant son service et ses gardes, forma son conseil. L’empire de ce grand monarque consista en une maison du royaume des Pays-Bas, laquelle maison était située dans une ville qui, bien que la ville natale de Charles-Quint, avait été le chef-lieu d’une préfecture de Bonaparte : ces noms font entre eux un assez bon nombre d’événements et de siècles. »
C’est de là que, pendant toute la durée des Cent-Jours, Louis XVIII va organiser et diriger le gouvernement royal en exil, faisant ainsi de Gand la capitale du Royaume de France, jusqu’à son retour définitif à Paris, le 8 juillet 1815
Dans la Garde qui l’avait accompagné, ou parmi ceux qui le rejoindront : les jeunes Alphonse de Lamartine et Alfred de Vigny; Guizot et Portalis; le duc de Lévis, aïeul de l’académicien qui prononcera le traditionnel éloge de son prédécesseur : Charles Maurras.
Blacas dirigeant la Maison du Roi, le ministère fut formé avec Chateaubriand à l’Intérieur, Beugnot à la Marine, Jaucourt aux Affaires étrangères, Feltre à la Guerre, et Lally à l’Instruction publique. Louis XVIII était également accompagné des maréchaux Marmont et Victor, et fut rejoint, dans ses dernières heures d’exil, par le maréchal de Bourmont, qui fit défection à Napoléon le 15 juin, soit 3 jours avant Waterloo.
Pour une vision d’ensemble des Cent-Jours, voir aussi les éphémérides des 25 février, 8 mars, 16 mars, 17 mars, 18 juin, 22 juin, 15 juillet et 20 novembre.
1842 : Mort de Madame Vigée-Lebrun
Son célébrissime « Marie-Antoinette à la rose. »
« …C’est en l’année 1778 que j’ai fait pour la première fois le portrait de la reine, alors dans tout l’éclat de sa jeunesse et de sa beauté. Marie-Antoinette était grande, admirablement bien faite, assez grosse sans l’être trop. Ses bras étaient superbes, ses mains petites, parfaites de forme, et ses pieds charmants. »
(Portrait tracé dans les premières pages des « Souvenirs » qu’Elisabeth Vigée-Lebrun a rédigés en 1829).
histoire-pour-tous.fr/biographies/4358-elisabeth-vigee-le-brun-1755-1842
1844 : Naissance de Paul Verlaine
« Voici des fleurs, des fruits
des feuilles et des branches,
et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous,
ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches,
et qu’à vos yeux si beaux, l’humble présent soit doux… »
Dans son Voyage en France par un Français, contemporain de Sagesse, et composé pour propager ses deux idées maîtresses – catholicisme et royalisme – il fait dire à son personnage, Lélian :
« …Plus de respect, plus de famille, le plaisir effronté, — que dis-je ! la débauche au pinacle, nul patriotisme, plus de conviction même mauvaise, plus même, excepté chez quelques déclassés, l’héroïsme impie de la barricade; l’étudiant « noceur », l’ouvrier « gouapeur » sans plus, le lâche bulletin de vote remplaçant, pour les besognes de l’émeute, le fusil infâme, mais franc du moins ; l’argent pour tout argument, pour toute objection, pour toute victoire ; la paresse et l’expédient prenant le pain du vieux travail, — et Dieu blasphémé tous les jours, défié, crucifié dans son Église, souffleté dans son Christ, exproprié, chassé, nié, provoqué ! Quelle tribune et quelle presse ! Quelle jeunesse et quelles femmes, — et quel pays ! »
« Le plus ardent amour de la patrie », déclare Verlaine pour commencer, « a pu seul inspirer ce livre : c’est ce dont on se convaincra en le lisant. »
En réalité, il ne s’agit pas d’un « voyage » au sens propre en France, mais d’un aller et retour imaginaire dans l’histoire du passé et du présent de notre pays, sur les mauvais chemins de la Révolution et des schismes. La France de 1880 dégoûtait « Pauvre Lélian » revenu à Dieu.
Voici les premières et dernières strophes de Sagesse, XII : s’y exprime sans détour le Verlaine, anti-Régime, anti-Système et, évidemment, royaliste.
Or, vous voici promus, petits amis,
Depuis les temps de ma lettre première,
Promus, disais-je, aux fiers emplois promis
À votre thèse, en ces jours de lumière.
Vous voici rois de France ! À votre tour !
(Rois à plusieurs d’une France postiche,
Mais rois de fait et non sans quelque amour
D’un trône lourd avec un budget riche.)
À l’œuvre, amis petits ! Nous avons droit
De vous y voir, payant de notre poche,
Et d’être un peu réjouis à l’endroit
De votre état sans peur et sans reproche.
Sans peur ? Du maître ? Ô le maître, mais c’est
L’Ignorant-chiffre et le Suffrage-nombre,
Total, le peuple, « un âne » fort « qui s’est
Cabré », pour vous espoir clair, puis fait sombre.
(…)
Vous, nos tyrans minuscules d’un jour
(L’énormité des actes rend les princes
Surtout de souche impure, et malgré cour
Et splendeur et le faste, encor plus minces),
Laissez le règne et rentrez dans le rang.
Aussi bien l’heure est proche où la tourmente
Vous va donner des loisirs, et tout blanc
L’avenir flotte avec sa Fleur charmante
Sur la Bastille absurde où vous teniez
La France aux fers d’un blasphème et d’un schisme,
Et la chronique en de cléments Téniers
Déjà vous peint allant au catéchisme.
1930 : Élection de la première Reine d’Arles
C’est à l’occasion du Centenaire de Frédéric Mistral que le Comité des Fêtes de la Ville d’Arles décida d’élire, pour une durée de trois ans, une jeune fille qui serait l’ambassadrice de la ville et des Traditions provençales…
L’élection a lieu, de nos jours, le Premier mai.
Joyeuse, riche de sens et hautement symbolique, l’élection de la Reine d’Arles est indissociable de celle du costume inventée par Mistral lui-même, sous le nom de Festo vierginenco, pour honorer celles qui s’engageraient à porter le costume traditionnel arlésien.
www.tradicioun.org/Astrid-Giraud-21eme-reine-d-Arles
Trois de nos éphémérides essayent de restituer au moins une partie de la puissance et de la beauté de la poésie mistralienne (8 septembre, naissance; 25 mars, décès; 29 février, Prix Nobel) : elles sont réunies et « fondues », pour ainsi dire, en un seul et même PDF, pour la commodité de la consultation : Frédéric Mistral
Et six autres de nos Ephémérides rendent compte de son action, de ses initiatives ou d’autres prises de position importantes :
- la création du Félibrige et la fête de son Cinquantenaire (éphéméride du 21 mai);
- l’institution de la Fèsto Vierginenco (éphéméride du 17 mai) et celle de l’Election de la Reine d’Arles (éphéméride du 30 mars);
- le contexte historico/politique de la création de la Coupo Santo (éphéméride du 30 juillet);
- Frédéric Mistral récite L’Ode à la Race latine à Montpellier (éphéméride du 25 mai);
- enfin, la publication de son brulot anti-jacobin, fédéraliste et décentralisateur, donc authentiquement « politique », traditionnaliste et réactionnaire : La Coumtesso (éphéméride du 22 août)
-
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
• la Table des Matières des 366 jours de l’année (avec le 29 février des années bissextiles…),
• l’album L’Aventure France racontée par les cartes (211 photos),
• écouter 59 morceaux de musique,
• et découvrir pourquoi et dans quels buts nous vous proposons ces éphémérides :
Éphémérides, pourquoi, dans quels buts ?
Attention. En 1349, le roi de France était Philippe VI. Le traité de Romans donne, contre une forte somme, le Dauphiné à son petit-fils qui, après le règne de Jean le Bon, devient roi sous le nom de Charles V en 1364.
Merci ! Cette erreur, comme d’autres, a été corrigée. Une vérification serait bienvenue.
L’éphéméride du 27 mars évoque l’historien François Furet, grand spécialiste de la Révolution. Il est, entr’autres, l’inventeur de cette formule frappante « le peuple de droit divin ».
Au petit matin du même jour France Culture lui donnait, avec ses archives, longuement la parole .
Voici le lien :
https://www.franceculture.fr/programmes/2022-03-26