Ce long entretien conduit par Bertrand Renouvin, sur nombre de sujets très actuels, nous apparaît comme une synthèse cohérente d’une forte unité sur l’état de décivilisation des sociétés « occidentales ». Elle est, sans doute, à mettre en parallèle avec les publications récentes d’Emmanuel Todd auxquelles JSF a fait écho. Nous ne détaillerons pas ici nos points d’accord ou non avec ces analyses toujours intéressantes. Les commentaires pourront s’y employer. JE SUIS FRANÇAIS.
Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, Jean-Loup Bonnamy est professeur agrégé de philosophie et spécialiste de géopolitique. Le livre qu’il vient de publier, L’Occident déboussolé aux éditions de l’Observatoire, reprend sous un angle neuf les questions sans cesse agitées par les médias : immigration, islamisme, islamo-gauchisme, « choc des civilisations », repentance, wokisme.
Pour Jean-Loup Bonnamy, la maladie première dont nous sommes affectés est en nous-mêmes. ■
Dernier livre paru – le 13 mars 2024…
Bravo pour votre « ouverture » aux « Mercredis de la NAR » à cette occasion. Ces conférences peuvent en effet intéresser tous ceux qui s’intéressent à la politique.
Félicitations pour votre ouverture d’esprit. Il est vrai que le livre de Bonamy, bien résumé dans sa conférence, est particulièrement intéressant et qu’il contient beaucoup d’idées convergentes entre nous. A très bientôt pour rendre compte de la conférence d’Emmanuel Todd demain 3 avril à la NAR.
Pour «en nous-mêmes» que puisse se tenir «la maladie dont nous sommes affectés» ne doit pas masquer – sous les multiples sophismes que cela permet aisément d’aligner comme des perles d’autosatisfaction mentale » – une avant-première en termes d’évidence. Il s’agit de ne pas la tenir sous le boisseau.
Le «nous-mêmes» concerne exclusivement les vecteurs originels de ladite maladie, à savoir les révolutionnaires, dont le «bon ami», donneur de leçon de gauche congénital, est un exact héritier. Cependant, comme normalien, il peut arborer meilleure mine que les hauts-écoliers-commerciaux, et se permettre de recourir aux systèmes divers du parodique «amour de la sagesse» de la néo-philosophie cartéso-kantienne pour élaborer des raisonnements «raisonnables» capables de donner le change.
Cependant, si l’on prête bien attention à ce que profilent lesdits raisonnements, on peut s’apercevoir que ceux-ci ne cherchent qu’à trouver des corrections à des espèces «d’erreurs de parcours», tandis que le parcours lui-même doit tenir exactement à ne surtout pas dévier de l’objectif déclaré «humaniste».
Cela me fait penser à ces observations condamnant la manière de maltraiter «l’ultra-droite», pour la seule raison déclarée en fin d’observation que, je cite la psittacique expression «cela sert le Rassemblement national» et que, du coup, il y a risque de voir Marine Le Pen l’emporter.
Il n’y a de «critique» réelle de la part de la gauche (la fumeuse «autocritique», dont on sait sur quoi elle débouche en fin de compte légal) que dans la mesure où certains gauchos se rendent compte que leur comportement naturel n’est plus adapté à la situation.
Chassant ainsi opportunément leur penchant naturel, ils tâchent de lui ménager un nouveau terrain pour qu’il puisse revenir au triple galop. Le plus manifestement abject en cette matière est l’ancien «gros-dur» et méchant cogneur trotskard dénommé Julien Dray, dont le commerce cauteleux qu’il se plaît à entretenir est emblématique de la nouvelle stratégie de ce que l’on appelait jadis «l’entrisme».
Je ne me lasserai jamais de répéter que nous devons-nous méfier en tout premier lieu des Michel Onfray, Élisabeth Lévy, André Bercoff, Marc Menant, Nathan Devers et autres «chroniqueurs», sur CNews et vaguement ailleurs, comme ce Bonnamy.
Nous devons promouvoir Charlotte d’Ornellas et Geoffroy Lejeune et que notre tendance à la sympathie humaine ne nous fasse pas confondre le type des «incorrects» à l’envers avec celui des véritables honnêtes gens, en tombant sous le charme de ceux-là du fait que, plus ou moins bardés de diplômes universitaires, ils paraissent intellectuellement fréquentables.
Le bel ami ne casse pas vraiment trois pattes à un canard, même pour démocratiser la » philosophie » !
Dans son entretien récent (vu sur JSF ) son seul mérite fut de ne pas couper la parole à Bertrand Renouvin .
A vous lire en commentaires on se dit que votre tendance est à un dialogue David ou Richard homogène. Ça garantit leur pureté intrinsèque, pas nécessairement leur convergence.
Bien noté, les félicitations de nos lecteurs, tendance NAR. Nous nous n’avons aucune tendance au sectarisme. Ça n’a rien de nouveau. Toutefois, notre ouverture d’esprit s’exerce avant tout envers les idées dignes d’intérêt. Les chapelles viennent en second. Rappelons à cet égard la maxime gaullienne : Primus omnium, salus Patriae.
Ne jamais oublier la maxime, réputée claudelienne, mais qui pourrait bien être de Paul-Jean Toulet – en tout état de cause : «La tolérance ? Il y a des maisons pour ça !»
Et c’est ainsi que, depuis la proscription des boxons, la tolérance fait l’trottoir.
Jean-Loup Bonnamy est cultivé et ne manque pas d’idées. Par exemple quand il voit dans le wokisme un ethnocentrisme inversé, ou qu’il dénonce l’américanisation galopante de notre pays et le nihilisme qui s’y infiltre, provoquant par réaction un vide et un appel d’air au nihilisme d’en face auquel nous ne nous ne savons plus résister, mais va-t-il au cœur du problème, n’est-il pas trop gentil, ou en refusant comme le dit David toute remise en cause , tout mea culpa de notre modèle présent et se voulant intangible, , peut-il proposer autre chose qu’un souverainisme de façade, effleurant les problèmes au lieu des affronter à la racine ? .
Je prends son exemple : dans le train il observe un clandestin dépourvu de billet, qui refuse d’être verbalisé par une contrôleuse et l’insulte finalement , la traitant de raciste. Il observe ensuite un brave homme, lui aussi magrébin, agent de sécurité sncf qui va au secours de la contrôleuse et lui demande de verbaliser, ce qu’elle fait. Il est apparemment satisfait du résultat, voyant là une bonne solution .mais pourquoi n’a-t-il pas eu le réflexe élémentaire de tout homme civilisé, de voler en premier au secours de cette femme bafouée, aidé par d’autres voyageurs ? ( je l’ai toujours pratiqué dans le train quelque soit le visage du perturbateur ) Oui pourquoi ? Ensuite à qui fera-t-il croire que la Sncf enverra une amende à ce clandestin ? Qui de toutes façons ne sera jamais payée ( comme j’ai pu l’ ’observer personnellement les clandestins et autres voyagent le plus souvent gratis sur les grandes lignes.) Ensuite si on peut saluer aujourd’hui le courage de cet agent au repos, qui nous dit que demain soumis à une pression grandissante, il aura le même courage pour se porter au secours d’un système qui ne s’assume plus.
Devant les dangers qui s’accumulent va-t-on nous refaire le coup de l’union sacrée des patriotes et continuer à servir une idéologie désincarnée, qui nous a amenés à cette déshérence ? Jean-Louis Bonnamy a -t-il lu Dostoïevski i ? Exploré nos abîmes ? Ne sait-il pas que le combat avec l’Ange précède toute action fondatrice, et qu’il ne s’agit pas de conserver ce qui déconstruit, bien avant le wokisme , qui s’infiltre …pour cette raison..