1367 : Du Guesclin prisonnier
Statue de du Guesclin à Dinan
Inlassable combattant pour la libération du territoire, du Guesclin a été chargé, en cette période, de débarrasser le royaume des Grandes compagnies, c’est-à-dire des bandes de soldats/mercenaires licenciés par leurs chefs temporaires, mais qui refusaient de quitter les armes pour retourner à la vie civile, et vivaient en rançonnant les campagne et le petit peuple.
A la demande de son roi, Charles V, du Guesclin s’est donc mis personnellement à la tête de ces pillards, et les a emmenés en Espagne, où il soutint le parti d’Henri de Transtamare, qui disputait le trône de Castille à Pierre le Cruel.
Celui-ci, sur le point d’être vaincu par le connétable, fit appel aux deux meilleurs généraux anglais du temps : Chandos et le Prince noir. Le sort des armes tourna alors, temporairement, en défaveur de du Guesclin, qui fut fait prisonnier par le Prince noir (prince de Galles, héritier de la couronne d’Angleterre) pendant la bataille de Najera, en Navarre – le même Prince noir qui mettra Limoges à sac trois ans plus tard (éphéméride du 19 septembre).
Surnommé le Prince Noir, à cause de la couleur de son armure, le prince de Galles enfermera le connétable à Bordeaux où les émissaires du roi de France négocieront sa libération, qui interviendra le 17 janvier 1368, après paiement d’une forte rançon.
Dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Guerre de Cent ans (2/4) : premier rétablissement »
1369 : Apparition du tir sportif
Le roi de France Charles V (ci-dessous) promulgue un Édit recommandant la pratique des jeux d’arc et d’arbalète, et prétend interdire aux sujets de son royaume la pratique de tout autre jeux (le jeux de dés, le jeu de paume, les quilles, les palets, la soule et les billes sont explicitement désignés).
De fait, tous les jeux « qui n’ont point d’utilité pour exercer nos dits sujets au maniement des armes » sont visés, les contrevenants s’exposant à l’importante amende de quarante sous; pour se divertir, les sujets doivent s’adonner exclusivement au tir à l’arc ou à l’arbalète. Une telle mesure n’est pas tout à fait originale dans la mesure où Charles V ne fait qu’imiter le roi d’Angleterre Édouard III.
Pour le roi de France, qui tente de réorganiser le royaume, il s’agit clairement d’améliorer les qualités militaires du peuple français. Le souvenir des cuisantes défaites de Crécy (1346) et de Poitiers (1356) est encore très vif : lors de ces deux batailles, la force de l’archerie avait largement déterminé la victoire anglaise.
1559 : Traité de Cateau-Cambrésis
Signé entre Henri II de France et Philippe II d’Espagne, souverains de deux pays épuisés par le conflit, ce Traité (ci-dessous) met fin aux Guerres d’Italie.
Après la défaite de Saint-Quentin (éphéméride du 10 août), la France renonce à ses prétentions sur l’Italie, mais conserve les évêchés de Toul, Metz et Verdun : première étape de sa marche vers l’Est et vers le Rhin, la réunion des Trois-Evêchés prélude à celles de la Franche-Comté, de l’Alsace et de la Lorraine.
Si elle conserve malgré tout quelques places fortes en Italie, la France doit céder le duché de Savoie et ses conquêtes dans le Piémont. Par ailleurs, elle permet aux Génois de reprendre la Corse.
La veille, la France avait signé un traité de paix plus favorable avec Elisabeth 1ère d’Angleterre, lui concédant Calais pour huit ans. Pour coserver définitivement la ville, elle devra verser 500.000 écus.
1591 : Naissance d’Yves Nicolazic
Né à Pluneret, dans le diocèse de Vannes, Nicolazic est mort à Sainte-Anne-d’Auray le 13 mai 1645. C’est lui qui est à l’origine du culte de Sainte Anne en Bretagne, où il fit élever le sanctuaire dédié à celle qui lui apparut de 1623 à 1625.
Haut lieu de la culture religieuse bretonne, Sainte Anne d’Auray (Santez-Anna-Wened) : le Pardon s’y célèbre le 26 juillet.
livres-mystiques.com/partieTEXTES/Nicolazic/table
1711 : Découverte de l’île de Clipperton
Cette année-là, le vendredi 3 avril est le Vendredi saint : les marins français baptisent donc Île de la Passion l’atoll qu’ils viennent de découvrir. Les commandants, Mathieu Martin de Chassiron et Michel Dubocage, dressent la première carte de l’île.
L’histoire de la prise de possession de cet îlot par la France fut assez mouvementée, et ne prit fin qu’en… 1959 !
C’est grâce à des « possessions » de ce genre que la France, dispose du deuxième espace maritime mondial et s’étend sur trois océans et quatre continents.
Avec cet empire maritime et ses savoir-faire, la France a le potentiel pour répondre avec succès aux trois grands défis du siècle : la pénurie en eau potable, l’alimentation problématique de milliards d’êtres humains et la question récurrente des ressources énergétiques : la maîtrise et l’exploitation raisonnée des océans – dont, en l’occurrence, Clipperton… – constitue une formidable chance pour la France. Et le monde.
clipperton.fr/incagen.html?histoire
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « L’exemple de l’ilôt de Clipperton » et les deux photos précédente et suivante.
1987 : Cérémonie d’ouverture du Millénaire Capétien
Le 22 janvier 1987, paraissait au Journal officiel de la République française, un décret portant création d’un Comité pour la commémoration du millénaire de l’avènement d’Hugues Capet.
Piéfort en or réalisé pour le Millénaire par la Maison Palombo :
10 francs – Hugues Capet – 1987
Le 3 avril suivant, le chef de l’Etat et le Comte de Paris, héritier des rois de France, se sont retrouvés côte à côte, dans la grande nef de la cathédrale d’Amiens, pour l’ouverture des festivités du millénaire devant un public de 800 personnes environ, au premier rang desquels les membres du comité constitué quelques semaines plus tôt, sous le haut patronage du Président de la République.
Présidé par Jean Favier, médiéviste et directeur général des Archives de France et co-présidé par le professeur Emmanuel Leroy-Ladurie et le recteur Robert Mallet, le comité comprenait de nombreux historiens, comme Régine Pernoux, Georges Duby, Alain Decaux ou André Castelot; des hommes du spectacle, comme Robert Hossein; des conservateurs du patrimoine, comme Hubert Landais, directeur des musées de France, Alain Erlande-Brandenbourg, conservateur des musées de Cluny et d’Ecouen ou Pierre Lemoine, ancien conservateur du château de Versailles; des représentants de la Presse écrite et parlée, comme André Fontaine, directeur du journal Le Monde et Pierre Sabbagh…
Le Comte de Paris au centre, sur la photo ci contre) procéda ensuite, à l’occasion de ce Millénaire, à la titulature de ses deux petits-fils, Jean et Eudes, le 27 septembre à Amboise. :
• Jean (à gauche sur la couverture) fut titré Duc de Vendôme, aujourd’hui héritier du Trône de France;
• Eudes fut titré Duc d’Angoulême.
Le Comte de Paris au château royal d’Amboise en 1987 entouré de ses petits-fils Jean et Eudes de France
1994 : Mort du Professeur Jérôme Lejeune
Généticien, il est le découvreur de la Trisomie 21 et le père de la cytogénétique (il a publié ses recherches en 1959).
Pierre Chaunu, son confrère à l’Institut, le surnommait « le saint ». En 1965, la première Chaire de Génétique fondamentale est créée en France pour lui. Il reçut aux États-Unis la Médaille Kennedy en 1962, et le William Allen Memorial Award en 1969 (la plus haute distinction pour un généticien).
Il s’engagea dès lors, de fait, dans la lutte contre l’eugénisme et le « racisme chromosomique » car sa découverte – ce qui le désolait… – permettait « l’élimination » des foetus chez qui la Trisomie 21 était décelée.
Élu en juin 1982 à l’Académie des Sciences morales et politiques, il perdit probablement le Nobel pour avoir déclaré devant un parterre de sommités : « La tentation de supprimer par l’avortement des petits d’homme malades va à l’encontre de la loi morale, dont la génétique confirme le bien-fondé… ». Il reçut, par contre, le soutien indéfectible du Pape Jean-Paul II dans ce « combat pro-vie ».
En 1996, la Fondation Jérôme Lejeune fut reconnue d’utilité publique.
2007 : Nouveau record pour le TGV
La SNCF, Alsthom et RFF établissent un nouveau record de vitesse sur rail : 574,8 km/h. L’objectif, initialement fixé à 540 km/h (150m/s), est largement dépassé.
Alors que la crise pétrolière redonne de l’intérêt pour le Train à grande vitesse face à l’avion, Alsthom démontre sa suprématie à l’échelle mondiale. De son côté, la SNCF met ainsi en valeur sa nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg qui doit être commercialisée le 10 juin suivant.
2017 : Découverte d’une « petite Pompéi viennoise »
C’est un « site exceptionnel », « une petite Pompéi viennoise » : un faubourg entier de la Vienne romaine, où se côtoient luxueuses demeures et vastes espaces publics très bien conservés, a été mis au jour, ce 3 juillet, à l’occasion de fouilles préventives, classées « découverte exceptionnelle » par le Ministère de la Culture, sur un terrain où la municipalité souhaitait construire des bâtiments sociaux :
« Il s’agit sans doute de la fouille la plus exceptionnelle de l’époque romaine depuis 40 ou 50 ans. Nous avons une chance inouïe » (Benjamin Clément, responsable scientifique de cette opération d’archéologie préventive, préalable à la construction d’immeubles à Sainte-Colombe, sur la rive droite du Rhône).
Le site – occupé pendant trois siècles – est remarquable par sa superficie (près de 7.000 mètres carrés en milieu urbain), par la diversité des vestiges et par leur état de conservation : « Ce sont des incendies successifs qui ont permis de conserver tous les éléments en place quand les habitants ont fui la catastrophe, transformant le secteur en une véritable petite Pompéi viennoise ».
Ainsi, le feu a fait s’effondrer le premier étage, le toit et la terrasse d’une somptueuse demeure entourée de jardins, datant de la 2ème moitié du 1er siècle et baptisée la Maison des Bacchanales, en raison d’une mosaïque au cortège de bacchantes et de satyres entourant un Bacchus. Les étages effondrés ont été préservés, le mobilier abandonné sur place. Le faste de la maison avec ses balustrades, les décors de ses mosaïques, ses pavements de marbre, son réseau hydraulique, évoquent aux archéologues un riche marchand venu d’Orient. Et le sinistre qui l’a ravagée est pour eux une bénédiction : « on va pouvoir restituer cette maison du sol à la toiture, comme à Pompéi ou Herculanum »…
En bordure du Rhône, deux marchés successifs, un temporaire et un permanent, ont été remplacés plus tard par un très grand édifice public au plan atypique, avec une fontaine monumentale ornée d’une statue d’Hercule : « Cela pourrait correspondre à une schola, une école rhétorique ou philosophique. On sait, grâce aux inscriptions, qu’existait une école très importante à Vienne. On pourrait donc l’avoir localisée »…
La Vienne romaine – véritable « autoroute A7 de l’Antiquité », disent les archéologues – se trouvait à un carrefour de circulation, avec le Rhône et la Narbonnaise, voie qui allait de Lyon, capitale des Gaules, à Arles.
Cette inestimable découverte vient augmenter encore le déjà très riche patrimoine gallo-romain de la ville de Vienne, dont le théâtre antique ou le temple d’Auguste et de Livie; une ville et une région administrées par Ponce Pilate, qui y trouva la mort, et qui y avait été envoyé par l’empereur Caligula, mécontent de sa gestion des affaires en Judée (éphéméride du 27 février).
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Éphémérides, pourquoi, dans quels buts ?
A propos du Millénaire Capétien de 1987, il faut préciser que la messe solennelle en présence du Comte de Paris (grand-père du Duc de Vendôme) a eu lieu à la cathédrale Notre Dame de NOYON, ville où, après avoir été élu à SENLIS, Hugues Capet a été sacré Roi.