Lire l’éditorial de Vincent Trémolet de Villers [5.04.2024] et le commentaire que JSF en donne.
Cet éditorial du Figaro d’hier vendredi, comme presque toujours ceux de Vincent Trémolet de Villers, est nourri de bonnes intentions et fourmille d’idées justes, parfois vigoureuses, reprises de la sagesse traditionnelle. Ce qui est méritoire dans un contexte politico-social, où tout s’effondre, comme son président, dont la personnalité sans fondements solides, et même tout le contraire, ajoute au malheur français. Lequel, d’ailleurs, à différents degrés, est le mêmee partout en Europe. Pour y faire face, Vincent Trémolet de Villers espère en un « retour à la discipline démocratique », termes en soi contradictoires, au moins en France où depuis 1789, démocratique veut dire Révolution, celle justement dont nous vivons sans-doute une phase extrême, peut-être ultime. Au point qu’une importante partie de l’opinion serait désormais favorable à un « pouvoir autoritaire » pour la durée qu’il faudra. C’est que même une victoire électorale du camp « national », en plus divisé contre lui-même, ne serait qu’une solution temporaire, toujours remise en question. Un « régime autoritaire » disposerait, sans-doute d’un temps plus long et d’une efficacité plus certaine. Il ne comporte pas, toutefois, de solution de renouvellement et de survie qui lui soit propre. C’est ce qu’avait compris le général Franco en Espagne et qu’a raté le général de Gaulle. Au fond, là est peut-être la seule solution, en cas de crise grave, pour sortir le Pays de l’ornière et du déclin. Et pour le doter enfin d’un Etat enfin libéré des partis, de l’Argent et de l’instabilité mortelle, on le voit bien, du Régime né voici deux siècles et demi sur ces bords de la Seine où l’on s’apprête à organiser dans le trouble le plus grand les prochaines Olympiades ! G.P.
Ces derniers jours abracadabrantesques où l’Élysée a montré tout et le contraire ont donné l’impression d’un bateau sans quille.
« la France harcelée par la violence ordinaire »
L’école est frappée en plein cœur par une entreprise de décivilisation ivre de son pouvoir.
C’est la même société qui vote des lois sur la discrimination capillaire dans l’entreprise et laisse une jeune fille se faire battre à mort devant son école. Le même microcosme qui surveille, collecte, signale les « violences symboliques », tandis qu’explose sur le trottoir une sauvagerie de temps barbares. Le même pouvoir qui promeut les cours d’empathie et assiste désemparé au départ d’un proviseur menacé de mort parce qu’il a dit à une lycéenne de retirer son voile, au lynchage d’un jeune élève. Samara, nouvelle victime d’une litanie insoutenable de crimes où s’étreignent l’inhumanité et l’impunité, nouveau drame d’un grand renversement qui donne la primauté à la force sur le droit, à la cruauté sur la civilité, à la meute sur l’autorité.
Si l’on en croit sa mère, l’islamisme, dans cette histoire, mêle son poison au ricanement, au harcèlement, aux pulsions noires de l’adolescence. L’enquête nous dira ce qu’il en est, mais il n’est malheureusement pas besoin d’attendre pour faire clignoter tous les signaux d’alarme. C’est la France entière qui se sent harcelée par la violence ordinaire. L’école, qui devrait être le sanctuaire de la transmission, le temple de l’instruction, le refuge de l’émancipation, est frappée en plein cœur par une entreprise de décivilisation ivre de son pouvoir.
Entendons-nous : en chaque homme, « ce nœud complexe d’appétits violents » (Saint-Exupéry), existe une part de férocité irréductible, mais le génie d’une société est de surmonter cette sauvagerie par le savant mélange de l’autorité intangible, de la maîtrise des pulsions et de l’élévation des sentiments. En déifiant l’individu, nous avons atomisé les piliers de l’autorité (ni maître ni père) ; en nous acharnant contre notre passé, nous avons méthodiquement déconstruit les murs porteurs d’une société (frontières, famille, culture, coutumes). Reste le chaos, tempéré par une élite de professeurs, de policiers, d’infirmières, de parents qui, dans la tempête, tiennent ce qu’ils peuvent.
Le pouvoir, lui, commente et se noie dans un océan de mots, quand tout le pays attend une discipline démocratique capable, sans trembler, de protéger nos libertés élémentaires et la vie de nos enfants. ■
Discipline démocratique…. Grande misère, il s’agit là d’un même « parler » que le sieur Macron. Bien dommage…