1598 : Henri IV signe l’Edit de Nantes
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre X, Henri IV restaure la monarchie et relève l’Etat :
« …Presque en même temps que la paix de Vervins fut signé l’Édit de Nantes (13 avril 1598). Les protestants avaient été aussi longs que la Ligue et l’Espagne à reconnaître le fait accompli. Depuis la conversion du roi, ils ne cessaient de s’agiter, de tenir des assemblées, d’adresser au gouvernement des plaintes et des sommations, de chercher des appuis au-dehors, et même de profiter, pour accroître leurs exigences, des embarras et des revers du gouvernement, comme ce fut le cas au désastre d’Amiens.
C’est quand ils virent que la paix avec l’Espagne allait être conclue qu’ils réduisirent leurs prétentions et acceptèrent un accord. À droite, hilippe II d’Espagne par Rioja de la Cruz
En effet, l’Édit de Nantes ne fut pas un acte gracieux, dû à la volonté du roi, dans la plénitude de sa souveraineté, mais un traité dont les articles furent débattus comme avec des belligérants. Si Henri IV l’avait pu, il n’aurait pas payé l’apaisement d’un tel prix, ni accepté des conditions aussi dangereuses. Si les calvinistes n’avaient été remplis de méfiance, s’ils avaient désiré rentrer dans la communauté au lieu de rester organisés en parti, ils se fussent contentés de la liberté de conscience. À cette liberté, il fallut, pour obtenir leur signature, ajouter les garanties non seulement politiques, mais territoriales : plus de cent villes, dont quelques-unes très importantes et capables de soutenir un siège, La Rochelle, Saumur, Montauban, Montpellier. Et ces places de sûreté devaient être entretenues aux frais du Trésor, c’est-à-dire par tous les contribuables, même catholiques. En outre, avec leur synode et leurs assemblées, les calvinistes gardaient les organes d’un gouvernement, une autonomie, ce qu’on a pu définir une « république autorisée ».
Un pareil démembrement de la souveraineté publique serait inconcevable de nos jours. Même alors, quand le régime des privilèges et des franchises était couramment admis, les concessions accordées au parti protestant parurent fortes. Il ne devait pas tarder à paraître qu’elles étaient dangereuses. Ces conditions s’accordaient mal, de part et d’autre, avec l’idée de tolérance.
Henri IV signa sans doute avec l’espoir que c’était un premier pas, que l’apaisement définitif viendrait… Il dut surtout considérer que le parti protestant était toujours capable de mettre sur pied vingt-cinq mille soldats et de reprendre la guerre. Les huguenots lui avaient arraché l’Édit de Nantes par la force comme la Ligue lui avait arraché sa conversion. L’opinion publique ne s’y trompa pas et l’Édit ne passa qu’avec peine : c’était l’annonce de la future révocation (document ci-contre). Il fallut, pour obtenir l’enregistrement, que le roi négociât, que le traité subît des retouches, enfin qu’il agît sur les Parlements soit par son éloquence, soit par autorité. Celui de Rouen ne s’inclina tout à fait qu’en 1609. »
Dans notre éphéméride du 18 octobre, nous laissons la parole à François Bluche, qui explique magistralement pourquoi Louis XIV a bien fait de révoquer l’Edit que son grand-père avait bien fait de signer… C’est la persécution des réformés qui est critiquable, et non la révocation elle-même, qui était devenue une mesure indispensable.
1696 : Mort de Jean de La Fontaine
Il avait 74 ans : on aura une biographie écrite par Perrault et des illustrations de Jean-Baptiste Oudry pour une vingtaine de fables, ainsi que beaucoup d’autres renseignements, en cliquant sur le lien suivant :
Dans notre éphéméride du 20 janvier, voir les deux épitaphes composées par La Fontaine pour lui-même et pour son ami Molière, qui reposent tous deux, côte à côte, dans le cimetière du Père Lachaise.
En 1981 – et il avait été vivement encouragé par Charles Maurras à écrire cet ouvrage – Pierre Boutang fit paraître un magistral La Fontaine politique. A l’occasion de la réédition de cet ouvrage, la philosophe Bérénice Levet lui consacra le très bel article suivant :
Pour Boutang, les Fables de La Fontaine proposent une sagesse de la limite.
1836 : Mort de Sol de Grisolles
Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir la photo « Louis de Sol de Grisolles »
1895 : Découverte du trésor de Boscoreale
Le trésor de Boscoreale est un ensemble de plus d’une centaine de pièces de vaisselle, objets de toilette et bijoux, essentiellement en argent, découverts dans les vestiges d’une ancienne villa romaine de Boscoreale, près de Pompéi, au sud-est du Vésuve, détruite et ensevelie par l’éruption de 79.
Acquis par Edmond de Rotschild, qui l’offrit au musée, il est aujourd’hui conservé au Musée du Louvre.
Triomphe de l’empereur Tibère : Skyphos (gobelet) en argent repoussé, fin du 1er siècle avant. J.-C./début du 1er siècle après. J.-C. Provenance : villa della Pisanella à Boscoreale, 1895.
Le Trésor de Boscoreale
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