1711 : Mort de Louis de France, le Grand Dauphin
Premier enfant et fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, on l’appelait couramment « Monseigneur ». Son premier fils, le duc de Bourgogne, devient Dauphin, mais meurt un an plus tard, en 1712, prématurément lui aussi (il est le père du futur Louis XV, arrière-petit-fils de Louis XIV); son second fils, le duc d’Anjou, deviendra le Roi d’Espagne, Philippe V.
À gauche : Portrait, par Hyacinthe Rigaud, Musée de Versailles
De François Bluche, Louis XIV, (pages 527/528) :
« …Louis de France (1661-1711), Dauphin que l’on nomme Monseigneur, est le plus populaire de la famille, adoré des sujets du roi, surtout des Parisiens. Par lui Louis XIV n’est point aussi absent de la capitale qu’il n’y paraît. Ami des spectacles, Monseigneur trouve à Paris beaucoup de ce qui manque à Versailles. S’il tombe malade, ces dames de la Halle le viennent visiter, bien émues. Lorsqu’il est à l’armée comme en 1688, on le voit pareillement entouré d’attentions et de reconnaissance : les bas officiers surtout et les simples soldats ne jurent que par lui. Il a les qualités de son père. Il est aussi peu livresque, aussi intelligent. Comme Louis XIV il n’aime que la compagnie des gens d’esprit. Comme lui, avec un goût indépendant mais aussi vif, il réunit toiles, médailles, monnaies et antiques. Leurs collections rivalisent. Le père embellit Versailles, orne Marly, le fils fait presque aussi bien en ce château de Meudon où il a succédé à Louvois. Louis XIV et Monseigneur aiment la table, la guerre, l’équitation, la vénerie. Mais le Roi est contraint de surveiller chacun de ses gestes, tandis que le Dauphin paraît brûler la chandelle par les deux bouts, comme si, faute de régner, il dépensait un trop-plein d’impatience et d’énergie mal contenues. Il n’est pas exactement gastrolâtre (nom du goulu qui de son ventre fait un dieu), mais c’est un grand gosier, ou gros mangeur. Son appétit excessif encourage d’ailleurs une tendance à l’apoplexie qui inquiète la Faculté.
Sa résistance physique semble inépuisable : il chasse « le noir », surtout le loup, presque quotidiennement. Il se distingue au jeu du mail, domine les courses de bague comme au carrousel versaillais de 1682, ne cesse de prendre des risques. Il n’est pas des princes qui vont à la guerre pour figurer. Il s’expose tant, en 1688 et 1689, que le Roi doit lui interdire l’excès d’héroïsme.
Chose piquante, Monseigneur pousse jusqu’à ses extrémités le parallélisme de goût et d’action qui le rapproche de son monarque de père. Comme Louis XIV, le Grand dauphin a épousé une princesse assez terne (ci contre), falote et dévote (Marie-Anne-Christine-Victoire, fille de l’électeur de Bavière, morte en avril 1690). Comme lui, il s’imposera le garde-fou d’un mariage morganatique et secret. Mademoiselle de Choin, à qui Louis de France va rendre à Meudon mêmes hommages que réserve le Roi à sa marquise de Maintenon, possède comme cette dernière une culture certaine, une conversation plaisante, des recettes amoureuses. La compagnie choisie que Monseigneur et sa seconde épouse reçoivent à Meudon est l’une des plus affinées du royaume. Ce n’est point un hasard si le vieux Roi aime à la fréquenter, deux jours de suite à l’occasion. Au reste Meudon et Versailles sont proches. Le Dauphin, plein de finesse et d’attention filiale, concilie parfaitement ses devoirs d’héritier et son souci d’autonomie personnelle ou princière. Il n’a rien d’un aigri, d’un misanthrope ou d’un homme à complots. Il siège depuis 1688 au conseil royal des finances et à celui des dépêches, depuis 1691 au conseil des ministres. Quand viendra la rude guerre de la succession d’Espagne, Monseigneur incarnera, souvent presque à lui seul, le parti de la fidélité à Philippe V, son second fils. Il est regrettable que ce Dauphin si doué, si aimé, mort prématurément, n’ait pu succéder en 1715 à son père. Il eut été le meilleur des rois. »
Rappelons encore que le Le Grand Dauphin eut comme précepteur l’abbé BOSSUET, avec l’abbé FLÉCHIER, comme Lecteur. Grands orateurs ,avant de devenir, évêque de Meaux et évêque de Nîmes.
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Restitution virtuelle du château de Monseigneur, à Meudon, détruit à la Révolution.
Association pour la restauration du château de Meudon :
1802 : Parution du Génie du Christianisme
« Il est temps qu’on sache enfin à quoi se réduisent ces reproches d’absurdité, de grossièreté, de petitesse qu’on fait au christianisme, il est temps de montrer que, loin de rapetisser la pensée, il se prête merveilleusement aux élans de l’âme. »
Après la tourmente révolutionnaire, qui tenta d’anéantir le christianisme et de séparer la religion catholique et la France, Le Génie du Christianisme inaugure un mouvement qui va de pair avec la pacification religieuse voulue par Bonaparte : le Concordat est signé quatre jours plus tard.
Le Génie du christianisme a eu un retentissement majeur sur son temps et une influence effective sur plusieurs générations. Sainte-Beuve en parlera comme d' »un coup soudain, un coup de théâtre et d’autel, une machine merveilleuse et prompte jouant au moment décisif et faisant fonction d’auxiliaire dans une restauration sociale d’où nous datons ».
Et Mme Hamelin, dans ses Souvenirs, écrivait : « Ce jour-là, dans Paris, pas une femme n’a dormi. On s’arrachait, on se volait un exemplaire. Puis quel réveil, quel babil, quelles palpitations ! Quoi, c’est là le christianisme, disions-nous toutes ; mais il est délicieux. ».
Du Grand Dictionnaire universel du XIXème siècle, par Pierre Larousse :
1. Le Génie du christianisme est l’ouvrage dogmatique de Chateaubriand. Lui-même en résume ainsi la pensée : « De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l’agriculture jusqu’aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu’aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n’y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l’écrivain et des moules parfaits à l’artiste. » L’ouvrage entier n’est que le développement de cette théorie.
2. « Jamais, dit M. Villemain, jamais livre ne vint plus à propos, ne fut mieux secondé par les influences les plus diverses, par la politique, par la foi naïve, par le calcul ou la passion des esprits les plus opposés. » En effet, son apparition coïncida avec le grand événement du concordat. Necker a dit à propos de cet ouvrage « que le plus mince littérateur en corrigerait aisément les défauts, et que les plus grands écrivains en atteindraient difficilement les beautés. »…
3. M. Guizot apprécie ainsi l’œuvre de Chateaubriand : « M. de Chateaubriand et le Génie du christianisme ont droit à la même justice. En dépit de ses imperfections religieuses et littéraires, le Génie du christianisme à été, religieusement et littérairement, un éclatant et puissant ouvrage; il a fortement remué les âmes, renouvelé les imaginations, ranimé et remis à leur rang les traditions et les impressions chrétiennes. Il n’y a point de critiques, même légitimes, qui puissent lui enlever la place qu’il a tenue dans l’histoire religieuse et littéraire de son pays et de son temps. »
Par haine de nos Racines et de la Religion, la Révolution a délibérément détruit entre le quart et le tiers de notre Patrimoine (tous domaines confondus) : en plus de son impact intellectuel et moral, que l’on vient de voir, Le Génie du Christianisme est à l’origine – avec le Notre-Dame de Paris de Victor Hugo – de ce puissant mouvement d’intérêt et de sympathie envers nos monuments qui se manifesta, tout au long du dix-neuvième siècle, et qui devait culminer avec les restaurations tous azimuts des Viollet le Duc, Lassus et autres.
Quant à la pérennité de l’influence du Génie du Christianisme, essentiellement lié à la période romantique, on sait ce qu’il en fut plus tard avec la naissance des divers courants préfigurant le modernisme, puis le Ralliement, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la persécution religieuse, etc.
1883 : Création de Lakmé, de Léo Delibes, à l’Opéra de Paris
musicologie/Biographies/d/delibes_leo
Patricia Janečková, Eva Dřízgová : Duo des fleurs – Léo Delibes – Lakmé
1900 : Inauguration de l’Exposition universelle à Paris
C’est la cinquième fois que la capitale française accueille L’Exposition universelle.
Pour l’occasion, la ville s’est embellie des Petit et Grand Palais (Photo ci-dessus) :
ainsi que du Pont Alexandre III :
lefildutemps/paris/pont_alexandre3
1922 : Naissance de Georges Fouet, principal fouilleur de la villa gallo-romaine de Montmaurin
Le site de Montmaurin était déjà remarquable pour avoir livré la fameuse « mandibule de Montmaurin », qui, avec les restes de l’Homme de Tautavel, représente le fossile humain le plus ancien fossile retrouvé en France : dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Il y a 250.000 ans : la mandibule de Montmaurin ».
La « villa » gallo-romaine qui y a été également retrouvée – et mise au jour pour la plus grande part (mais pas entièrement) – constitue le deuxième élément remarquable de cette localité, des environs de Saint Gaudens.
Cette « villa », dit Michel Mourre, « restitue l’histoire d’une riche famille terrienne du sud-ouest des Gaules aux premiers siècles de notre ère (du Ier au IVème, ndlr). Ce fastueux ensemble, couvrant 4 hectares ne comptait pas moins de 200 pièces. Un total de 18 hectares, avec les dépendances et les communs… (d’abord) une cour d’honneur, bordée d’un portique en hémicycle, aux colonnes et aux chapiteaux de marbre, avec un petit sanctuaire voué à des rites gaulois. A gauche, les thermes et la nymphée. Au centre, la grande cour de 572 mètres carrés, bordée d’un péristyle à colonnades, tout autour des appartements de réception. Au fond, de part et d’autre d’une plus petite cour, les appartements privés, avec des promenoirs en demi-rotonde. Le chauffage central par le sous-sol et les murs était généralisé dans les pièces d’habitation, qui bénéficiaient d’un confort plus rare : des vitres. »
1931 : Première émission de télévision publique
L’ingénieur français René Barthélemy réussit, pour la première fois en France, à retransmettre une image de 30 lignes entre Montrouge et Malakoff en banlieue parisienne.
Directeur du Centre expérimental de Montrouge, Barthélemy a développé un procédé de télévision qu’il ne cessera de perfectionner. Quatre ans plus tard il réalisera la première émission régulière de télévision française.
2009 : Mort de Maurice Druon
Druon chez Ardisson, entouré de nigauds et de Jack Lang : 28 minutes d’intelligence, de non-conformisme et d’amusement
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« Qu’y a-t-il de commun entre Athènes et Jérusalem ? « . Ce mot farouche est de Tertullien. Nombreux sont ceux qui l’ont repris.
Mais plutôt que d’opposer les Hellènes et les Nazaréens, nous préférons lutter contre la parole de Paul selon laquelle, désormais, il n’y aura plus « ni Juifs ni Grecs ».
Nous sommes prêts à nous battre pour qu’il y ait toujours des Juifs et des Grecs et permettre aux peuples d’honorer leurs dieux – même quand ce dieu s’appelle Iahvé.
Il y a contre la Rome des Césars une vieille haine qui ne s’est jamais démentie. Mais il y a aussi toujours des Romains. Et cette fois, ils sont vaccinés. On ne leur fera plus le coup du péché originel.
Etes-vous bien sûr que Louis le Grand Dauphin soit né en 1611 ? J’avais, pour ma part, entendu dire 1661…
Le Grand Dauphin :
Il eut comme précepteur l’abbé BOSSUET,avec l’abbé FLÉCHIER,comme
Lecteur .
Ils furent de grands orateurs,avant de devenir, évêque de Meaux et évêque de Nîmes.