Un « mini dossier » en 6 parties, publié au fil de la semaine en cours. Analyses et propositions spécialement opportunes alors que deux conceptions du monde vont s’affronter dans la campagne des élections européennes.
Par Rémi Hugues.
La nouvelle donne de 2017 a vu les libéraux se
rassembler, en réaction à la percée du Front national durant le quinquennat Hollande, quinquennat durant lequel la guerre contre Daech a commencé. Le 21 avril 2002, peu de temps après les attentats du World Trade Center, où Jean-Marie Le Pen dépassait le Premier ministre Lionel Jospin, avait été le signe avant-coureur de ce qui advint en mai 2014, à savoir q’un parti clairement désigné par le pouvoir politico-médiatique comme ennemi du système républicain arrivait en tête aux élection européennes.
2014, quand l’opposition nationale vire en tête
Pour la première fois le parti de lʼexclusion, le parti de la haine, le parti du racisme, voué aux gémonies par les médias du système qui depuis des années l’accablaient de ces qualificatifs, devenait le premier choix des électeurs français, le premier parti de France.
Se sentant menacé, le Pays légal a dû se restructurer en organisant la fusion de son aile gauche avec son aile droite : ainsi du phénomène Macron, promu en sous-main par le « baron noir » Julien Dray, celui-là qui fut à ses débuts le fondé de pouvoir d’une banque de célèbre barons, souvenir qui maintenant irrite l’oreille présidentielle quand on le lui rappelle.
Cofondateur de S.O.S. Racisme, son conseiller de l’ombre Dray fut dans les années 1980 le cheville ouvrière de la stratégie d’instrumentalisation de Jean-Marie Le Pen visant à assurer à la gauche son maintien au pouvoir en dépit de son impopularité croissante[1].
Cette réorganisation est le signe palpable de la faiblesse actuelle du système, que le mouvement des Gilets jaunes a encore aggravée. Son irruption, à l’automne de l’année dernière, valide les analyses d’Emmanuel Todd, pour qui la société française « paraît toujours plus douée pour la lutte des classes que pour l’affrontement ethnique »[2] et semble invalider celles d’Éric Zemmour, qui annonçait une guerre civile entre la population française et sa minorité musulmane, option que les attentats takfiris, c’est-à-dire perpétrés par les terroristes d’Al-Qaïda et Daech, rendaient nettement crédible. Les Français ne sont guère adeptes de la loi du talion, et préfèrent demander des comptes aux responsables réels du chaos, leurs élites mondialisées libérales.
Cependant se contenter de désigner par « antilibéraux » ceux qui sont hostiles au gouvernement central du cercle de la raison républicaine, du parti « césaro-centriste »[3] de Macron, du pouvoir « bancocratique » de l’ordre en mouvement, laisse un goût d’inachevé. Le terme est négatif. Ne nous laissons pas enfermer dans une représentation qui donne la part belle à l’ennemi. La lutte se joue d’abord sur le terrain de la sémantique.
« Ouverts » vs. « fermés » : le piège sémantique du système
Le Pays légal a choisi sa dialectique. Par la voix de son savant du politique officiel en chef, le sieur Perrineau, qui écrit que le « clivage entre la gauche et la droite a connu un affadissement certain » au profit d’une opposition nouvelle « entre des forces politiques qui se retrouvent dans l’idée des vertus d’une ʽʽsociété ouverteʼʼ et dʼautres qui appellent de leurs vœux un retour à une société du recentrage national. »[4]
Le professeur à Sciences Po prend des gants, il n’utilise pas l’expression clairement dépréciative de « société fermée » pour désigner le camp antilibéral, lui préférant celle de société de recentrage national. Précaution délaissée dans le même volume par son acolyte de la Fondation nationale des sciences politiques Grunberg : « Ce nouveau clivage opposerait les partisans de la ʽʽsociété ouverteʼʼ à la ʽʽsociété ferméeʼʼ »[5], écrit-il.
Oublieux vis-à-vis de ces derniers, il fait la part belle aux premiers en expliquant que la liberté et l’humanisme sont leurs valeurs cardinales. Ah bon ? Les autres seraient-ils donc inhumains, mettraient-ils au pinacle les principes d’oppression ou de contrainte ? Pour lui, un libéral, à qui il attribue l’élogieux qualificatif d’individu ouvert, est « favorable à la liberté des échanges, à la libre entreprise et à une vision ouverte de l’identité nationale et de la politique de lʼimmigration, […] champion de la construction européenne »[6], qui adopte une « attitude positive à l’égard de la mondialisation » et qui est un « défenseur des droits de lʼhomme face aux dirigeants des régimes autoritaires »[7]. Quel panégyrique de lʼhomo liberalus !
De la même manière qu’il faut contrecarrer le dessein qui consiste à ériger les libéraux en « ouverts » confrontés à des « fermés », il s’agit de remplacer le vocable utilisé par Patrick Buisson dʼ « antilibéraux » par un autre, qui comporterait une connotation positive. Le terme qui nous paraît le plus approprié est celui de « souverainiste ». Ce choix n’a rien de nouveau. En attestent ces courtes réflexions qui datent des lendemains de l’élection présidentielle de 2012, contenues dans les articles suivants : « La vague rose s’arrête à l’Est » et « Le front national avant-garde de la nouvelle classe ouvrière »[8]. Les résultats de 2017 sont venus ainsi confirmer nos prévisions. (À suivre) ■
[1]Marie Bordet et Laurent Telo, Cʼest toujours moi qui fait le sale boulot, Paris, Fayard, 2019.
[2]Emmanuel Todd, op. cit., p. 200.
[3]Michel Hastings, « Le clivage gauche-droite : disparition ou renouvellement ? », Cahiers français, Mai-juin 2018, n° 404, p. 37.
[4]Pascal Perrineau, op. cit., p. 21.
[5]Gérard Grunberg, op. cit., p. 315.
[6]Idem.
[7]Ibid., p. 316.
[8]Lire à ce propos les textes suivants : http://www.trop-libre.fr/la-vague-rose-s%E2%80%99arrete-a-l%E2%80%99est/; http://www.trop-libre.fr/le-front-national-avant-garde-de-la-%C2%AB-nouvelle-classe-ouvriere-%C2%BB-2/ ; https://cerclearistote.com/2018/10/la-resurgence-des-classes-sociales-les-lecons-de-2017/#sdfootnote6sym ; https://www.jesuisfrancais.blog/2019/05/21/europeennes-2019-le-nouveau-clivage-persiste-et-signe/.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.
[1ère publication : septembre 2019].
Quand le RN sera au pouvoir, je lui demanderai de supprimer tous les mots « socialistes » dans tous les livres en France. Dans un premier temps.
Dans un deuxième temps, je lui demanderai de faire bruler tous les livres d’écrivains « socialistes » du genre Macron et son livre Révolution. Sans compter les livres de celui qui conseillait le président en 1981.
Et comme conclusion, tous les milliardaires socialistes seront, déplacés dans des pays présentant des conditions nécessaires pour appliquer leurs fumeuses théories économiques.
Et dans nos écoles, on ne tentera plus d’appliquer les théories du genre, et l’éducation sexuelle, sera remplacée par des cours de Morale.