1581 : Martigues devient une commune
A la demande expresse du roi Henri III, les représentants des trois communes indépendantes et rivales, de Jonquières, l’Isle et Ferrières signent leur Acte d’union.
Deux mois plus tard, le 4 juillet 1581, Henri III érigera Martigues en Principauté.
Le roi souhaite pacifier définitivement cette région en proie aux soubresauts des Guerres de religion, mais il veut aussi renforcer la flotte française en Méditerranée, face aux barbaresques et aux espagnols. De ce point de vue, Martigues joue un rôle stratégique de premier plan sur la côte provençale grâce à son avant-port fortifié de Bouc (ci-dessous), qui commande et verrouille l’accès à l’Étang de Berre.
Mais rien n’était possible tant que duraient les continuelles divisions entre les trois communes rivales. D’où l’insistance du roi.
A l’entrée du canal de Caronte qui relie la mer Méditerranée et l’étang de Berre, le phare du Fort de Bouc est aménagé sur la tour d’un ancien fort, situé sur l’îlot de Bouc.
Dans notre album Une visite chez Charles Maurras, voir la photo « L’église paroissiale de Ferrières (IV) » et les deux suivantes
1671 : Naissance de John Law de Lauriston
John Law, par Casimir Balthazar, Huile sur toile, 1843, musée de la Compagnie des Indes, Lorient
On peut prononcer Lass, comme au XVIIIe siècle ou – comme le recommande Bainville dans sa Petite Histoire de France – Lo.
De Michel Mourre :
« …Recherché par les grands seigneurs à cause de sa réputation de joueur, il fut bientôt l’un des intimes du duc d’Orléans. Celui-ci, devenu régent, autorisa Law à fonder une banque privée (2 mai 1716), dont les billets furent admis comme espèces dans toutes les caisses publiques. Pour établir la confiance, Law prit l’engagement de toujours rembourser les billets de banque au cours originel, ce qui rendait la monnaie de papier préférable à la monnaie métallique, dont le titre légal variait constamment. Devant le succès, Law fonda la Compagnie d’Occident, qui eut le monopole d’exploitation de la Louisiane, le privilège du commerce avec le Mississippi, la Chine et les Indes, le monopole du tabac, et qui se vit confier la refonte et la fabrication des monnaies, le recouvrement des impôts directs, etc…(1717/1718).
Pendant quelques années, la banque de Law, devenue en 1718 banque d’Etat, suscita une fièvre inouïe de spéculation : le public, entraîné par une habile propagande, se disputait avec fureur les actions de la rue Quincampoix, principal centre de l’agiotage. Le prix des actions monta jusqu’à quarante fois leur valeur primitive, tandis que Law, honnête mais trop confiant dans son système, se laissait aller à émettre une quantité énorme de billets, qui n’étaient nullement en proportion avec les valeurs réelles que la banque possédait (on estime que Law créa près de 7 à 8 milliards de valeurs en papier, alors que toute la réserve métallique du pays ne s’élevait guère à plus de 1.200 millions). Le système se trouvait ainsi à la merci d’une panique : celle-ci se déclencha en février 1720 lorsque les ennemis de Law réalisèrent brusquement leurs billets…. L’ampleur du désastre le contraignit à se réfugier à Bruxelles. Après avoir erré en divers pays, , il alla mourir en Italie, dans un état voisin de l’indigence. »
Le 24 Mars 1720 : fermeture des établissements bancaires de la rue Quincampoix : cette banqueroute provoqua des émeutes dans la célèbre rue parisienne.
1699 : Mort de Racine
S’il a le privilège de respecter les règles, comme si elles avaient été faites pour lui, il n’en demeure pas moins que, comme Molière et comme Boileau, Racine met au-dessus de tout, et donc des règles elles-mêmes, le fait de « plaire » et de « toucher« .
Dans sa préface de Bérénice, il écrit :
« …Je les conjure (les spectateurs, ndlr) d’avoir assez bonne opinion d’eux-mêmes pour ne pas croire qu’une pièce qui les touche et qui leur donne du plaisir puisse être absolument contre les règles. La principale règle est de plaire et de toucher: toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première ».
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1745 : Première opération de la cataracte
C’est le « médecin de peste » normand Jacques Daviel qui réalise avec succès, à Marseille, cette première opération moderne de la cataracte.
« En est-il tellement dont on puisse faire précéder leur nom des prépositions avant et après pour désigner deux périodes du savoir des hommes ? » (Professeur Pouliquen).
Chirurgien et oculiste, Jacques Daviel naquit en 1693 à la Barre, en Ouche, au sud de Bernay, en Normandie.
A 15 ans, il est apprenti chirurgien dans la capitale. Il étudie à Paris puis, en 1719 se rend à Marseille à l’occasion de la grande peste. Là, il donne pendant vingt ans des cours d’anatomie et de chirurgie. Dès 1728 il s’occupe spécialement des maladies des yeux et ne tarde pas à acquérir une grande célébrité.
En 1736, il est nommé chirurgien des galères puis, en 1738, démonstrateur d’anatomie et de chirurgie. Il est reçu dans plusieurs cours d’Europe, et devient membre de l’Académie royale de chirurgie. Sa carrière connaît son apogée le 21 Avril 1745 grâce à cette intervention réussie de l’extraction du cristallin.
En 1746 il part se fixer à Paris, où il est autorisé à opérer aux Invalides, puis en 1749 il est nommé chirurgien-oculiste du roi Louis XV. Il présente sa nouvelle technique en 1752 : « Sur une nouvelle méthode de guérir la cataracte par l’extraction du cristallin ».
Sur 306 de ses opérations, 282 ont été un succès.
Daviel doit être considéré comme l’inventeur du procédé d’extraction de la cataracte, dont il a le premier formulé exactement les règles. Il est décédé à Genève le 30 septembre 1762.
Ci dessous, son buste dans les jardins de l’Hôtel-Dieu de Marseille.
1770 : Marie-Antoinette quitte Vienne, pour aller épouser le futur Louis XVI
De Raphaël Dargent, Marie-Antoinette, le Procès de la Reine (page 42) :
» Lorsque, le 21 avril, le cortège de cinquante-sept voitures et de trois cent soixante-seize chevaux s’élance de Schönbrunn, la petite Antonia, la tête penchée à la portière de sa voiture a les yeux baignés de larmes. Elle regarde une dernière fois l’immense façade ocre du palais des Habsbourgs (ci contre), en songeant à toutes ces années de bonheur enfantin qui ne reviendront plus. Quel arrachement ! Autour de l’archiduchesse, une trentaine de personnes l’accompagne, des dames d’honneur, des femmes de chambre, des coiffeurs, des secrétaires, des couturières, des chirurgiens, des pharmaciens, des pages, des laquais, des cuisiniers et une escorte de gardes nobles, tout ce monde placé sous les ordres du comte de Starhemberg, chargé de la « remise ». Le périple de Vienne à Strasbourg est fort long et fort éprouvant; de relais en relais, il ne faudra pas moins de vingt mille chevaux ! Les étapes se succèdent : Molck le 21 avril où elle couche au couvent des Bénédictines, puis Enns le 22 où le prince d’Auesperg la reçoit en son château; Lambach le 23, Altheim le 24, Alt-Oettingen le 25, le château de Nymphenbourg non loin de Munich les 26 et 27, Augsbourg le 28, Gunsbourg du 29 au 31. Le 1er mai on est à Riedlingen, le 2 à Stockbach, le 3 à Donau-Eschingen et le 4 mai on atteint Fribourg. Chaque jour, on passe six à neuf heures sur la route. Après deux jours de repos, on franchit la Forêt-Noire le 6 mai pour une dernière escale à l’abbaye de Schüttern.
Le 7, c’est donc Strasbourg. La ville, n’ayant pas oublié sa longue appartenance à l’Empire, fête avec force joie l’arrivée de l’archiduchesse. Toutes les cloches des églises carillonnent; on entend le canon tonner pour l’occasion sur les remparts de Vauban. Tous l’accueillent avec effusion.
Dans sa cathédrale, le vieux cardinal de Rohan d’abord, puis – le lendemain – son neveu, le coadjuteur Louis de Rohan ne tarissent pas d’éloges, compliments et paroles aimables de bienvenue. Il a été prévu que des fillettes récitent un compliment dans la langue maternelle de l’archiduchesse, pour l’honorer : mais celle-ci, enchantée de l’accueil qu’elle reçoit, déclare qu’elle est désormais française, qu’elle ne veut plus employer d’autre langue que celle du pays qui est maintenant le sien, et qu’elle ne veut plus qu’on s’adresse à elle dans une autre langue.
Tous les esprits sont à la fête : nul ne se doute, évidemment, à commencer par la future Reine, que ce jeune cardinal/coadjuteur Louis de Rohan, qui vient d’être si aimable, est le futur « cardinal Collier », le futur instigateur de la lamentable affaire « du Collier de la Reine », qui causera tant de mal à la personne de Marie-Antoinette, et à la Royauté elle-même.
Pour l’instant, la toute jeune archiduchesse séduit tout le monde par son charme, sa grâce et sa beauté, son élégance, ses bonnes manières. »
Ensuite, reprend Raphaël Dargent, « le 14 mai au soir, on arrive enfin à la forêt de Compiègne : là, plusieurs carrosses sont stationnés. Autour d’eux, des gardes du corps, des mousquetaires, des chevau-légers rangés en ordre. Un menu peuple est venu lui aussi assister à la scène. Laquelle ? Celle de l’accueil de la dauphine par le roi. Louis XV est debout, derrière une rangée d’arbres, à faire les cent pas, entouré de Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie, ses filles, et du futur époux qui semble s’ennuyer. Soudain, le carrosse débouche dans l’allée; de l’intérieur de la voiture Marie-Antoinette entend les applaudissements, le son du tambour, des trompettes. La jeune fille n’y tient plus : le carrosse s’arrête et la voilà qui bondit de son siège, jaillit à l’extérieur et se précipite vers le roi. Elle s’agenouille, il la relève et l’embrasse. L’instant a été bref, l’action rapidement exécutée, mais c’est assez pour que Louis XV ait eu le temps de juger la dauphine : elle est bien faite, vraiment charmante en tous points. Marie-Antoinette est sincèrement heureuse. Voici donc sa nouvelle famille ! »
1918 : L’avion du « Baron rouge » est abattu au-dessus de la Somme
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Il serait, je pense, intéressant d’évoquer aussi Alger et le 21 avril 1961.