L’HISTOIRE racontée par Patrick Amate, sur les « réseaux sociaux ».
MISTRAL
Une belle histoire. (Sûrement un peu romancée au gré de son voyage dans le mistral d’années en années)
Un soir d’octobre 1891 (Mistral a 60 ans), notre Poète Provençal rentre chez lui ! Sur la route un petit chien au poil noir et court surgit, lui fait la fête, puis fait un numéro de cirque : triples sauts périlleux, double salto….. ! Mistral le chasse avec son bâton puis continue sa route ! Mais le chien le suit jusqu’à son mas ! La femme de Mistral et la servante donnent à manger au chien ! Le lendemain, Mistral voit le chien devant la porte. Il fait à nouveau son cirque ! Bref ! Mistral finit par l’adopter ! Il l’appelle « Pan-Perdu » et une belle, très belle amitié née entre les deux ! Partout où va Mistral, le chien le suit !
Un jour, Mistral dit au chien « mon chien, tu commences à te faire vieux ! Il faudrait songer à ta descendance » ! Le chien s’en va et revient 10 minutes plus tard avec une chienne et des chiots ! Il avait déjà pensé à sa descendance ! Mais Mistral s’est longtemps demandé si le chien ne l’avait pas compris.
Mistral adopte un des chiots qu’il appellera « Pan-Panet » ! Puis il adoptera un des fils de Pan-Panet qu’il appellera « Jean Toutouro » !
Quelques années avant sa mort, Mistral a tracé les plans de son tombeau-mausolée ! Outre, de beaux visages de Provençales et l’étoile félibréenne, le Poète a exigé qu’un sculpteur grave sur la pierre l’effigie de Pan-Perdu !
Mais écoutez le plus surprenant ! L’auteur qui relate cette histoire (en 1995) raconte qu’il se trouve aux Etats-Unis dans la ville de Buffalo Bill ! Il visite le musée du célèbre chasseur ! Et là, il constate que Buffalo Bill et Mistral se ressemblent trait pour trait ! L’auteur, Pierre Roumel, se pose des questions sur ce chien de cirque, Pan Perdu ! Il fait des recherches en Provence et apprend que Buffalo Bill est venu en Provence en 1889 avec un cirque !
Le marquis Folco de Baroncelli, invite Buffalo Bill dans sa manade après sa tournée ! Et là, Buffalo Bill, lui dit qu’il a perdu son chien de cirque à Tarascon !
Pan Perdu a parcouru des kms à travers champs, sur les routes pour s’attacher au sosie de son maître perdu !
Commentaire « JSF »
Etonnant récit. Mistral aimait les signes, mystères et symboles. Il les aimait, il aimait les raconter, les mettre en forme littéraire et ils contribuaient à sa légende. Il y avait aussi un côté « original » chez lui. Il était furieusement papalin. Y croyait-il pour de vrai ?
Lamartine qui lui avait ouvert Paris, ouvert le monde littéraire, avait cru qu’il était un paysan ou un berger. Habillé de houppelande ? Et il l’avait décrit comme tel. Mistral en avait été agacé. Ils furent brouillés. Mistral était un gentilhomme provençal vêtu à son dû ! Fier, complexe, cultivé. Ils se réconcilièrent…
On mesure là qu’il y a du merveilleux dans la saga félibréenne. Pensons aussi à Folco de Baroncelli-Javon. Jeune aristocrate italo-provençal vers 1890, en son palais du Roure (Photo) en plein cœur d’Avignon d’où, raconte Maurras, il donnait des fêtes ouvertes à qui voulait et qui duraient des jours dans les rues du centre-ville, grouillantes tout le jour, illuminées la nuit… C’est aussi dans son palais du Roure que s’imprimait l’Aïoli, journal mistralien s’il en fut, passablement irrespectueux de la République*… Et il y eut plus tard le « Marquis » père de la Camargue moderne, des chevaux, taureaux et gardians. Parmi lesquels lui-même à cheval sans cesse (Photo ci-dessous) sur ces terres mêlées de sel et d’eaux, sous le soleil et le vent.
Baroncelli y vécut son âge mur et son vieil âge. C’était devenu sa terre. Il y est mort. Mais quand les Princes, Jean et son frère Eudes sont venus aux Baux de Provence en 2002, invités et royalement reçus par le maire des Baux (le regretté Gérard Jouve et ses adjoints) puis par les royalistes en grande liesse, les gardians étaient là venus de Camargue avec leurs chevaux.
Le récit nous parle encore de Buffalo Bill en Provence. Ce n’est pas une légende, il y est venu, y a séjourné, travaillé à ses spectacles. je suis à peu près sûr que Mistral et lui se sont connus, ont eu affaire l’un à l’autre…
Toujours des allures de légende ! ■ GERARD POL
* La devise du journal, rappelons-le, était la suivante…
EN PROVENCAL
Nautri, li bon Prouvençau
Au sufrage universau,
Voutaren pèr l’oli
E faren l’aïoli !
EN FRANCAIS
Nous autres les bons Provençaux
Au suffrage universel,
Nous voterons pour l’huile
Et ferons l’aïoli.
Frédéric Mistral
Cet article tient du merveilleux qui nous accompagne si souvent ! Lire de belles phrases quant à MISTRAL me touche infiniment mon propre oncle Fernand Birot fut un félibre reconnu et j’ai toujours aimé les moments où il me parlait en Français ou en Occitan des belles légendes du Sud.
MERCI
Eh oui ! Je m’associe à Marie-Nelly DENON-BIROT, et remercie du fond du cœur pour ce qu’a ici publié JSF et si bien commenté. Merci !
Bonjour, je découvre tardivement votre article une fois le mien terminé. Je vous laisse quand même le lien. Pour moi aussi le respect des traditions est essentiel…Je tiens d’ailleurs un site sur l’histoire de ma ville. Cordialement. Philippe.
https://www.laseyneen1900.fr/2024/10/13/il-etait-une-fois-dans-le-sud/