Par Hilaire de Crémiers.
Les lecteurs de JSF seront particulièrement heureux de voir évoquée ici la toute récente publication d’Henri Peter qui nous a donné à lire, et depuis longtemps, tant et tant de beaux et bons commentaires dans les colonnes de notre quotidien. En toute amitié d’esprit.
Un livre qui est un témoignage contre la dictature de toute pensée unique, d’une grande force et d’une puissante émotion, donc extrêmement utile, pratiquement utile dans les circonstances actuelles.
Notre ami Henri Peter s’est fait une spécialité de l’affaire dite de La Rose Blanche qui fut le nom d’une sorte de réseau, surtout parmi la jeunesse, d’opposants chrétiens, de résistants farouches au régime nazi. Henri Peter a mis en ordre tous les documents relatifs à cette affaire. Il met en perspective la biographie des différents protagonistes : en premier Hans Scholl et sa sœur Sophie Scholl qui furent condamnés à mort le 18 février 1943, mais aussi bien toutes les personnes qui ont formé leur entourage, catholiques, orthodoxes, luthériens, tous chrétiens engagés et révoltés par la puissance maléfique que dégageait l’hitlérisme, aussi stupide que monstrueux, et qui s’imposait par ses procédés abusifs à une opinion allemande complètement décérébrée. C’est toujours la même chose !
Ainsi gravitaient dans ces cercles spirituels de haute intensité intellectuelle Otl Aicher, Alexander Schmorell, Carl Muth, Teodor Haecker, un penseur profond dans le sillage bénédictin, Fritz Hartnagel qui fut très proche de Sophie et qui correspondait avec elle de manière passionnante et passionnée en quasi fiancé. Et puis des filles comme Rose Nagele, Lisa Rempis, Suzanne Hirzel, Traute Lafrenz. Ces rencontres se vivaient sous le regard de Jésus-Christ, sous le signe de saint Augustin ou de saint Benoît, dans l’esprit de Newman et de ce que formulera par la suite Gertrud von Le Fort.
Il y avait dans l’esprit de ces jeunes gens une sorte d’intuition de l’affrontement apocalyptique, entre un petit reste et la Puissance du Mal, omnipotente, incarnée dans une sorte d’Antéchrist séduisant jusqu’aux élus et écrasant tout refus d’adhérer à l’utopie mortifère et d’abdiquer la foi dans le Dieu juste et sauveur. Henri Peter a accompli un travail considérable de recherche et de mise en ordre qui donne tout son sens à de telles vies qui demeurent des témoignages de vraie et profonde spiritualité. Il n’est pas jusqu’à la lecture des tracts de ces étudiants de la Rose Blanche qui ne soient une illustration de ce que doit être le rapport de la morale chrétienne et de la politique. Oui, bien sûr, ça se joue en politique comme aujourd’hui ! ■ HILAIRE DE CRÉMIERS
Henri Peter, La Rose Blanche, Des résistants chrétiens contre le nazisme. Via Romana ; 336 p. ; 25 €
Merci,
Osons nous poser la question, qui démange. Ou sont nos actuels chrétiens de France devant l’effondrement de notre civilisation. Le clown qui nous dirige nous mène tout droit à la guerre et à ses crimes, en est il conscient. Qui du petit peuple de France abandonné va remettre de l’ordre chrétien dans les chaumières?
Oui, Christian le Cosquer, en tant que chrétien nous ne devons pas fuir notre temps. Nous avons tous , à notre place, une histoire à assumer, à vivre, qui fait irruption dans les histoire des hommes, telle me parait la leçon de la Rose Blanche.