1404 : Mort de Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne
Le tombeau de Philippe le Hardi, qui se trouvait à l’origine dans la chartreuse de Champmol, fut démantelé après la Révolution, et remonté en 1827 au musée des Beaux-Arts de Dijon où il est toujours exposé. Une petite partie de ses « pleurants » est perdue, une autre à l’étranger.
Quatrième fils de Jean II le Bon et de Bonne d’Armagnac, frère de Charles V, Roi de France, Philippe s’illustra à la bataille de Poitiers (19 septembre 1356) en combattant aux côtés de son père assailli par les Anglais, restant dans l’Histoire pour son célèbre : « Père gardez-vous à droite ! Père gardez-vous à gauche ! ».
Philippe le Hardi fut un prince extrêmement intelligent, doublé d’un très bon chef de guerre, robuste et courageux au combat, comme en témoigne son surnom.
Jean Froissart disait de lui qu’il « voyait loin » et Christine de Pizan louait son « souverain sens et conseil ».
Il devait devenir l’un des seigneurs les plus puissants du Royaume de France, lorsque son père le fit Lieutenant-Général du Duché de Bourgogne, qui englobait les Flandres, les villes de Liège, Bruxelles et Charleroi, une partie de la Champagne, la Puisaye (Yonne), l’Auxerrois, le Dijonais, le Nivernais, l’Auxois et la Franche-Comté. A ces possessions, il ajouta le Charolais, alors propriété du Comte Bernard VI d’Armagnac, à qui il l’acheta en 1390.
Le 6 septembre de cette même année 1390, par l’acte de Germigny-sur-Marne, Philippe le Hardi fut proclamé Duc de Bourgogne, Comte de Flandres et d’Artois, Comte Palatin de Bourgogne et de Franche Comté. Il fixa alors la capitale de son Duché à Dijon, y créant une Cour des Comptes à l’exemple de celle déjà existante à Paris (ci contre, le Palais ducal, à Dijon, aujourd’hui).
En 1369, Philippe le Hardi épousa Marguerite III de Flandres, fille du Comte Louis, mort sans héritier mâle. La Flandre avec ses cités drapières fut donc apportée en dot à Philippe (Lille, Arras, Hesdin, Ypres, Dixmulde, Bruges, Messines, Cassel, Malines, Anvers).
Philippe le Hardi s’entendit toujours bien avec son frère, le roi de France Charles V, à qui il fut toujours fidèle. Charles V vit donc sans déplaisir les Flandres repasser sous l’influence française, au détriment de la Cour de Londres.
Prise en tenaille entre les possessions du Duc de Bourgogne, à son apogée, la France est en danger de mort
Fils de roi (Jean II), frère de roi (Charles V), oncle de roi (Charles VI), Philippe le Hardi se trouve donc – sans l’avoir intentionnellement cherché – être à l’origine de la création et de l’expansion de cet ensemble considérable que devint la Bourgogne, et qui faillit bien ruiner et clore l’œuvre capétienne..
C’est après la mort du Roi de France Charles V et son remplacement par Charles VI, puis après la mort de Philippe lui-même, et à partir de ses trois successeurs (Jean sans Peur, Philippe III le Bon et Charles le Téméraire, ci contre) qu’apparaîtront peu à peu les difficultés et tensions entre France et Bourgogne. Des difficultés et tensions qui iront en s’aggravant, jusqu’à une confrontation ouverte, entre un royaume de France plus faible qu’une Bourgogne devenue tellement grande, riche et puissante, par le hasard – et les calculs… – des mariages, dots et héritages (carte ci-dessus); Charles le Téméraire fit même prisonnier le roi de France, Louis XI, mais n’osa pas le mettre à mort, tellement avait grandi le prestige et la sacralité du roi de France (éphéméride du 11 février).
Ces difficultés ne devaient s’achever qu’après la victoire inattendue du plus faible des deux adversaires : Louis XI, roi de France, sur l’orgueilleux Grand Duc d’Occident, Charles le Téméraire : celui-ci mourut en 1477, le danger Bourguignon ayant presque duré quatre-vingts ans.
Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, on pourra consulter également les éphémérides du 24 juin et du 3 octobre.
Ainsi que notre album L’aventure France racontée par les cartes, photo « La France face à la maison de Bourgogne ».
1702 : Mort de Jean Bart
larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jean_Bart
1777 : Charles-Axel Guillaumot est nommé Directeur de l’Inspection des carrières de Paris.
Beaucoup l’ignorent, mais de nombreux monuments emblématiques de Paris – et notamment Notre-Dame… – ont été construit, au cours des siècles, grâce à l’exploitation d’une pierre d’une rare qualité, se trouvant non loin de la ville primitive, et donc facile et rapide à transporter jusqu’aux chantiers citadins. Ces carrières de pierre se trouvaient majoritairement au sud/sud-ouest, dans les faubourgs de la capitale, qui n’étaient pas encore urbanisés.
Lorsque la ville grandit, et grandit encore, on oublia ces anciennes carrières, et l’on construisit les nouveaux quartiers sur… un sol creusé de galeries souterraines, certaines insuffisamment étayées, et dont on ne connaissait même plus le réseau !
Il arriva enfin un jour où l’on prit conscience du danger : en décembre 1774, rue d’Enfer, se produisit un impressionnant effondrement de carrière, qui engloutit sur plusieurs centaines de mètres les habitations en surface; ce fut le premier effondrement d’importance, le dernier en date (du moins, on l’espère), se produisit au Petit-Clamart, en… 1961 !).
Un homme se présenta : Charles-Axel Guillaumot, qui allait sauver Paris… de l’effondrement pur et simple !
Et un grand roi, bienfaiteur, nomma cet homme directeur de l’Inspection des carrières de Paris, qu’il venait de fonder : ce roi, c’était Louis XVI.
Et voilà comment, aujourd’hui, la Ville-Lumière doit sa permanence à celui qui n’hésita pas, pour la sauver, à plonger dans l’obscurité de ses entrailles souterraines.
L’extraction – pendant des siècles – du calcaire et du gypse dont regorgeait le sous-sol parisien, finit par créer de nombreux vides fragilisant les fondations des nouveaux bâtiments bâtiments, lorsque les anciennes exploitations de pierre des faubourgs furent absorbées par l’urbanisation. Après l’effondrement de 1774, le Conseil du Roi commanda une étude sur l’état du sous-sol : les résultats furent si inquiétants qu’un Décret royal décida, sur-le-champ la création d’une Inspection des carrières (le 24 avril 1777) : Charle-Axel Guillaumot en fut nommé Directeur.
Il entreprit immédiatement un immense travail de confortement du sous-sol, et… Paris fut sauvé ! :
annales.org/archives/x/guillaumot
1906 : Naissance de Xavier de Langlais
Xavier de Langlais a réalisé une très grande œuvre, très utile, qui nous replonge dans un autre monde, à une autre époque, qu’il a réouverte et comme rendu au grand public : il a tout simplement – mais ce fut un travail considérable, et de quelle qualité ! – réécrit le cycle arthurien dans un français « moderne », donc accessible à tous les publics.
Il n’a rien inventé, rien corrigé, supprimé, repris. Il s’est simplement – si l’on peut dire… – basé sur les traditions arthuriennes de ce que l’on appelle la matière de Bretagne; comme il le dit lui-même dans sa préface, seule « la manière de conter lui appartient », pour le fond il s’inspire directement des premiers écrits consacrés aux aventures de la table ronde des XIIème et XIIIème siècle (notamment ceux de Chrétien de Troyes):
Nous disposons donc, maintenant de cinq tomes pour découvrir ou redécouvrir la célèbre légende. Cinq tomes pour nous plonger dans l’univers de la chevalerie.
Chaque tome est consacré à une partie de la légende arthurienne :
• le tome 1 (Le roman du roi Arthur) nous conte l’origine de Merlin, le sacre du roi Arthur ainsi que le début de son règne, l’origine du Graal, la création de la table ronde, et enfin la disparition de Merlin.
• le tome 2 (Lancelot), comme son titre l’indique, est essentiellement consacré au personnage de Lancelot, avec sa naissance, son enfance, son entrée dans la chevalerie et le début de son histoire d’amour avec la reine Guenièvre.
• le tome 3 (Perceval), s’il est dans sa deuxième partie consacré à l’entrée dans la chevalerie de Perceval, continue de nous conter les aventures de Lancelot et amorce la quête dite « célestielle » qui sera dédiée à la recherche du Graal.
• le tome 4 (La quête du Graal) est entièrement consacré à la fameuse quête célestielle menée par » le meilleur chevalier du monde « .
• le tome 5 (La fin des temps aventureux) revient aux aventures « terrestres ». Il conte la fin des chevaliers de la table ronde, la mise en péril de la reine Guenièvre et la mort du roi.
Xavier de langlais a donc rendu un service signalé aux Lettres françaises, à la culture et à la civilisation, non seulement de notre pays, mais du monde, tout simplement. Parce qu’il fut « restituteur' », « renouveleur », comme Joseph Bédier, qui, lui, nous a « rendu » Tristan et Iseut (éphéméride du 29 août).
Trouvères et troubadours, Chanson de Roland, Légendes Arthuriennes, Tristan et Yseult : quatre de nos éphémérides reviennent sur la naissance de notre littérature nationale et sur ses thèmes fondateurs :
Le 20 avril su les troubadours Bernard de Ventadour et Bertrand de Born) ; Le 27 avril sur Xavier Langlais et les romans du Roi Arthur ; le 15 août sur la Chanson de Roland ; le 29 août sur Joseph Bédier et Tristan et Yseult.
1946 : Création de l’Institut national de la statistique et d’études économiques, l’INSEE
2005 : Premier vol de l’Airbus A380
Le paquebot des airs prend son départ de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
L’avion du constructeur européen est le plus gros avion civil jamais construit. Il dispose d’un double pont intégral et doit pouvoir transporter jusqu’à 840 personnes.
La fabrication de l’Airbus A380, est un gigantesque puzzle à l’échelle européenne. Le transfert des tronçons et de la voilure vers la chaîne d’assemblage final de Toulouse requiert des moyens à la fois maritimes, fluviaux et routiers. Ainsi ces éléments sont acheminés par la mer jusqu’à Pauillac dans l’estuaire de la Gironde, puis transférés sur une barge pour remonter la Garonne jusqu’à Langon. Là, un sas ou « ascenseur à bateaux » a été construit pour décharger la barge.
Le décollage impeccable de l’Airbus A380 et de ses 420 tonnes, ce 27 Avril 2005, est un jour historique pour Airbus et l’aviation commerciale avec l’un des plus grands défis industriels de l’Europe unie, qui est déjà un succès technologique hors du commun.
L’A380-001 F-WWOW atterrira en douceur à 14h22 sur la piste 32 de l’aéroport Toulouse-Blagnac devant plus de 50.000 personnes.
futura-sciences/galerie_photos
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
• la Table des Matières des 366 jours de l’année (avec le 29 février des années bissextiles…),
• l’album L’Aventure France racontée par les cartes (211 photos),
• écouter de nombreux morceaux de musique et enregistrements historiques ou culturels ;,
• et découvrir pourquoi et dans quels buts nous vous proposons ces éphémérides :
Éphémérides, pourquoi, dans quels buts ?
la première femme de Jean le Bon ne s’appelait pas Bonne d’Armagnac, mais Bonne de Luxembourg; elle ne fut jamais reine, étant morte avant son beau-père Philippe de Valois
il ne faut pas confondre le duché de Bourgogne et les états bourguignons; Philippe le Hardi et ses descendants accumulèrent les acquisitions autour de leur duché et surtout autour des Pays-Bas et de la Belgique actuels, mais ces acquisitions ne furent jamais intégrées au duché de Bourgogne et gardèrent toutes leur individualité
Merci pour votre information sur Guillaumot (j’avoue ma totale ignorance avant d’avoir lu votre article) et sur la décision de Louis 16 à son sujet, ce Roi dont je respecte le souvenir. J’apprécie passionnément la richesse des articles culturels que vous apportez à vos lecteurs…moins votre engagement sans nuances dans la campagne présidentielle actuelle.