« l’épisode révèle à quel point le peuple dans son ensemble se défiait du pouvoir, et à quel point la gauche sut instrumentaliser à son profit la répression inutilement sanglante ». (Durée 50min)
« En ce matin du 6 février 1934, Paris se réveille en colère. Ses habitants découvrent, placardés aux murs et dans les pages de leur journaux, des appels à manifester. « La dictature du sectarisme veut s’implanter chez vous ! » «Ton parlement est pourri», «À bas les voleurs ! » Et le soir même, sur la place de la Concorde à Paris, la manifestation tourne à l’émeute. On compte vingt morts et des centaines de blessés. Reste le souvenir de la violence. On a souvent interprété cette manifestation comme un coup d’État fasciste ou du moins, une tentative de prise de pouvoir par l’extrême droite. La veille de son exécution, l’intellectuel fasciste Robert Brasillach faisait mémoire des morts du 6 février : « Sur onze ans de retard, serai-je donc des vôtres ? Je pense à vous, ce soir, ô morts de février ». L’émeute n’a-t-elle été portée que par les fascistes ? Cet épisode dramatique a-t-il véritablement constitué une menace pour la IIIe République ? Derrière les slogans, quelles sont les revendications des manifestants ? Quels sont les différents éléments déclencheurs de cette manifestation qui a marqué l’Histoire ?
L’auteur : Olivier Dard est professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Université, spécialiste d’histoire politique. Il est l’auteur de biographies de référence consacrées à Bertrand de Jouvenel (Perrin, 2008, 527 p., 27 €) et à Charles Maurras. Le nationaliste intégral (Dunod, 2023, 432 p., 11,90 €). Il publie avec Jean-Philippet : Février 34. L’affrontement (Fayard, 752 pages, 34 €). Grâce à la mobilisation de nombreuses archives, le livre replace la manifestation du 6 février dans une plus large séquence. »
11 avr. 2024