68 : Aux origines de Saint Tropez, et de sa Bravade
C’est le 17 mai pour les uns, le 29 avril pour les autres (date officielle de sa célébration, aujourd’hui) que Caius Torpetius – devenu Torpés, puis Tropez… – fut décapité, à Pise, sur ordre de Néron, pour avoir refusé d’abjurer sa foi chrétienne.
Patricien, officier de l’empereur, chef de sa garde personnelle, intendant de son palais, Torpés fut converti par Saint Paul, avec qui il avait été emprisonné, comme chrétien. A l’occasion d’une cérémonie dans le temple de Diane, à Pise, sa ville natale, il refusa de sacrifier aux dieux et fit profession de foi chrétienne : Néron ordonna de le décapiter.
Avec Irenée – qui à connu Polycarpe, disciple de Saint Jean l’Evangéliste (voir l’éphéméride du 28 juin), c’est donc un autre témoin direct des événements de Palestine qui vient, dès les premières années du christianisme, implanter la nouvelle religion en Gaule ; en Gaule où, par ailleurs, d’autres témoins directs de ces événements – mais non chrétiens, eux – ont terminé leurs jours : Ponce Pilate et le roi Hérode, qui, tous deux, jugèrent et condamnèrent Jésus (voir l’éphémeride du 27 février).
Le corps supplicié de Torpetius fut placé dans une barque – entre un coq et un chien, dit-on – laissée à la dérive depuis Pise, et qui échoua sur la côte provençale, en un lieu qui prit son nom : Saint Tropez.
Fête double, civile et religieuse, à la fois fête historique et fête patronale, la fête de la Bravade lui rend hommage, chaque année, en mai, pendant trois jours, en même temps qu’elle commémore un autre événement : le 24 juin 1558 fut nommé un Capitaine de Ville, chargé de gérer la sécurité de St-Tropez, alors constamment assaillie par les Sarrasins; celui ci forma alors les Tropéziens à la défense et au maniement des armes à feu : escopettes, haquebutes (une sorte d’arquebuse) et bombardes.
1429 : Jeanne d’Arc brise le siège d’Orléans et pénètre dans la ville
La libération définitive de la ville aura lieu le 8 mai, jour où les Anglais quitteront définitivement Orléans, évènement marquant la victoire totale de Jeanne, au service du Dauphin Charles, roi légitime (éphéméride du 8 mai).
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes voir la photo « Guerre de Cent Ans (4/4) : deuxième rétablissement »
1545 : François Premier ordonne la reconstruction de Vitry-en-Perthois
La ville avait été entièrement détruite en 1544, brûlée par les armées impériales de Charles Quint : la ville nouvelle s’appellera désormais Vitry-le-François.
Elle ne fut cependant pas reconstruite exactement au même endroit, et sur son ancien emplacement (limitrophe, au nord-est de la ville) se trouve toujours, aujourd’hui, le village de Vitry-en-Perthois.
François Premier confia la reconstruction de la cité à l’architecte italien Girolamo Marini et offrit à Vitry son blason : la salamandre.
1624 : Richelieu devient ministre de Louis XIII
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XI : Louis XIII et Richelieu. La lutte nationale contre la Maison d’Autriche :
« …Il n’obtient le pouvoir qu’en 1624 : Louis XIII avait peine à lui pardonner d’avoir été l’homme de Concini et d’être resté le candidat de la reine mère. Devenu cardinal, son prestige avait grandi et il avait su se rendre indispensable. Au Conseil, il fut bientôt le premier et, sans tapage, par des initiatives prudentes, limitées, commença le redressement de notre politique étrangère. Le point qu’il choisit était important mais ne risquait pas de mettre toute l’Europe en branle. C’était la vallée suisse de la Valteline par laquelle les Impériaux passaient librement en Italie. En délivrant la Valteline des garnisons autrichiennes, la France coupait les communications de l’Empereur avec l’Espagne.
Cette affaire, assez compliquée, était en cours lorsque les protestants français se soulevèrent, prenant La Rochelle comme base, et mirent Richelieu dans un grand embarras. C’était toujours la même difficulté. Pour combattre la maison d’Autriche il fallait, en Europe, recourir à des alliés protestants : princes allemands, Pays-Bas, Angleterre, et c’est ainsi qu’Henriette de France épousa Charles 1er. Mais ces alliances offusquaient ceux des catholiques français chez qui vivait encore l’esprit de la Ligue tandis qu’elles excitaient les protestants, jamais las de se plaindre. Richelieu était encore loin d’avoir le pays en main et l’intention qu’il annonçait de gouverner inquiétait les intrigants. Il fallut briser la cabale qui s’était formée autour de Gaston d’Orléans : Chalais qui, chargé de surveiller le remuant jeune prince, avait pris part au complot, eut la tête tranchée. C’est aussi vers le même temps que deux gentilshommes qui avaient bravé l’édit sur les duels allèrent à l’échafaud. Pour prévenir de plus grands désordres, Richelieu, approuvé par Louis XIII, rétablissait d’une main rude la discipline dans le royaume ».
Ci-dessus : Portrait, par Philippe de Champaigne.
1709 : La Provence sauvée de la faim par Jacques Cassard
La Guerre de Succession d’Espagne dure depuis neuf ans déjà. Depuis ses débuts, elle ne tourne pas à l’avantage de la France, c’est le moins que l’on puisse dire… La défaite pure et simple est frôlée à plusieurs reprises, et il faudra attendre encore trois longues années pour que, en 1712, le sort des armes tourne enfin – et, cette fois, définitivement – en notre faveur. De plus, en cette année 1709, un hiver d’une rudesse terrible vient ajouter les drames qu’il provoque aux maux d’une guerre qui semble en train d’être perdue.
Comme l’explique très bien François Bluche, dans son magistral Louis XIV (p.791), la préoccupation principale de Louis XIV, outre la conduite de la guerre, est d’éviter famine et disette partout en France. Pour cela, les marins, sur toutes les mers du globe sont sollicités, et répondent avec audace, brio et… succès !
« …Aussi bien qu’en 1693 et 1694, la tactique navale est désormais tout axée sur l’acheminement des grains. On traite avec Gênes. On coupe aux Anglais le retour de la route de Smyrne. On achemine du blé africain. Le comte de Pontchartrain n’a peut-être pas tous les navires de guerre qu’il conviendrait, mais il est admirablement secondé par des capitaines entreprenants, comme le chevalier de Pas, ou comme Cassard. D’avril 1709 à l’automne de 1710, c’est à Toulon un perpétuel branlebas. En 1709 Jacques Cassard, vainqueur à un contre cinq d’une croisière anglaise (29 avril), ramène à Marseille vingt-cinq navires céréaliers venus de Tunisie. L’année suivante, il dégage du Golfe Juan quatre-vingt quatre bâtiments du convoi de Smyrne et les conduit jusqu’à Toulon, s’emparant chemin faisant de deux vaisseaux britanniques. La Provence est sauvée de la famine. »
Il eut une vie glorieuse et, hélas, une fin de vie malheureuse :
lemondecorsaire.free.fr/cassard
1792 : Destruction du couvent des Récollets, à Marseille
Les révolutionnaires sont comme les autres hommes : ils ont aussi, parfois, envie et besoin de se détendre.
Entre deux séances d’hystérie et de guillotinage, les membres du Club des Amis de la Constitution décident, ce jour-là, de… jouer aux boules ! Ils tiennent leurs séances dans le couvent et le cloître des Récollets, qui servaient alors de poudrière et de réserve à canon.
Enflammés par leur logorrhée (avant de l’être par la poudre !), ils ne réfléchissent pas au fait que les étincelles sont très dangereuses, en un lieu pareil, à ce point bourré d’explosifs. Les boulets de canon, faisant office de boules, commencent à rouler sur les pavés. Il est 15h30.
« Pour jouer, ces gardes ont pris ce qu’ils avaient sous la main, c’est-à-dire des boulets de canons stockés sur place. ils n’ont pas pensé qu’il y aurait des étincelles » raconte benoîtement l’historien Pierre Echinard.
Et ce qui devait arriver arriva : les boulets claquant sur les pavés couverts de résidus de poudre, les étincelles allumèrent un feu qui courut jusqu’à la réserve où s’entassaient les tonneaux. L’explosion détruisit le cloître et le couvent – deux superbes bâtiments – et ébranla l’église voisine.
Elle fit aussi trente huit morts : Julie Pellizone, voisine contemporaine de la catastrophe, raconte qu’ « un homme, entre autres, fut lancé par l’explosion avec tant de force contre l’abat-jour d’une fenêtre de la maison. en face de l’église des Récollets qu’il resta attaché et comme aplati contre cet abat-jour. »
Ultime vestige du couvent des Récollets, l’église conventuelle aujourd’hui église paroissiale Saint-Théodore
1899 : Les « 100 kilomètres/h » dépassés
Au volant de sa Torpédo Like, une électromobile en forme de cigare, baptisée La Jamais contente, Camille Jenatzy atteint la vitesse de 105,87 km/h lors de la course organisée à Achères.
Il est le premier homme à dépasser les 100 km/h sur route.
2012 : Béatification de Pierre-Adrien Toulorge
Prêtre, membre de l’ordre des Prémontrés, il fut guillotiné à Coutances, en 1793, en pleine Terreur, à l’âge de 36 ans.
Illustration extraite du livre consacré à Pierre Adrien Toulorge par les éditions Coccinelle, et
signée Anne Charlotte Larroque
nominis.cef.fr//saint/Bienheureux-Pierre-Adrien-Toulorge
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
• la Table des Matières des 366 jours de l’année (avec le 29 février des années bissextiles…),
• l’album L’Aventure France racontée par les cartes (211 photos),
• écouter de nombreux morceaux de musique et enregistrements historiques ou culturels ;,
• et découvrir pourquoi et dans quels buts nous vous proposons ces éphémérides :
Éphémérides, pourquoi, dans quels buts ?
L’illustration est extraite du livre consacré à Pierre Adrien Toulorge par les éditions Coccinelle.
Elle est signée Anne Charlotte Larroque
SA, merci pour cette précision, que nous apportons immédiatement au-dessous de l’illustration (que nous avions trouvée dans Famille chrétienne).
28 avril 1794, assassinat de l’abbé Jacques Perbet, dans le pays du Velay.
https://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/2024/04/28-avril-1794-l-abbe-jacques-perbet-est-assassine.html