1324 : Première remise du Prix des Jeux floraux, à Toulouse
Depuis sept siècles maintenant, l’Académie des Jeux Floraux, récompense, par la remise de fleurs, des œuvres poétiques ou littéraires. Le siège de cette Académie est à l’Hôtel d’Assezat (Photo) depuis 1895.
Les membres de cette Académie, appelés mainteneurs, décernent leurs prix traditionnellement le 3 mai, en souvenir du premier jour où ils furent décernés, le 3 mai 1324.
Avant d’être remises aux lauréats, les fleurs des concours sont bénies au cours d’une messe en la basilique Notre-Dame de la Daurade. Celui ou celle qui reçoit trois de ces fleurs est « maître des jeux ».
D’illustres auteurs l’ont été, comme Ronsard, Chateaubriand, Voltaire, Fabre d’Églantine, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Frédéric Mistral…
1753 : Naissance de Jeanne-Renée de Bombelles
Amie de Madame Elisabeth, la sœur du roi Louis XVI, et donc proche de la reine Marie-Antoinettte, c’est Jeanne-Renée de Bombelles, devenue par mariage marquise de Travanet, qui composa la musique de l’aimable romance du « Pauvre Jacques », en 1789, juste à la fin des jours heureux, des derniers temps de l’insouciance.
Cette simple romance devint populaire durant la Révolution :
• d’une part à cause des horreurs et atrocités innombrables qui suivirent l’époque de douceur – même si elle était, parfois, un peu mièvre – à laquelle elle se rattache : « Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c’est le plaisir de vivre » disait Talleyrand (cité par Guizot dans ses Mémoires, volume I, page 6);
• et, surtout, parce que ses paroles – composées par la reine Marie-Antoinette – devinrent comme un signe de ralliement pour tous ceux qui plaignaient la famille royale, et le déchaînement d’inhumanité qui la détruisit d’une façon particulièrement sadique : séparation des personnes, assassinat de Louis XVI, puis de Marie-Antoinette et, surtout, martyre ignoble du petit roi Louis XVII, innocent « emmuré vivant dans son cachot » (Edmonde Charles-Roux) et qui vécut vraiment l’enfer sur terre pendant presque deux ans et demi, avant que la mort ne l’en délivrât, alors qu’il avait à peine plus de dix ans.
Romance « Pauvre Jacques » (1789)
Mais qui était ce « pauvre Jacques » ?
En 1783, la reine Marie-Antoinette fit construire un « hameau » au Petit Trianon : elle disait souvent « A Versailles, je suis la Reine, à Trianon, je suis moi » (phrase d’une étonnante modernité). Ce hameau comportait une laiterie, dont les vaches venaient de Suisse. Depuis François premier, en effet, et sa victoire de Marignan en 1515, la France et la Suisse vivaient sous le régime – unique dans l’histoire de l’Humanité – de la Paix perpétuelle (éphéméride du 29 novembre, sur la Paix de Fribourg) et le roi de France pouvait recruter en Suisse autant de soldats qu’il le souhaitait… Et même d’autres citoyens, dans d’autres corps de métier, comme la jeune jeune laitière venue avec ses vaches, mais qui se lamentait d’avoir dû abandonner son fiancé resté au pays. On ne sait pas bien si ce fut la reine qui fit venir le fameux fiancé – Jacques Bosson… – ou si ce fut Madame Elisabeth, la sœur du roi : toujours est-il que le couple fut réuni, et le mariage célébré en 1789 en l’église Saint-Symphorien de Versailles, sa paroisse.
Cette heureuse Paix perpétuelle ne fut brisée que par les brutalités et la xénophobie révolutionnaire, dont la bestialité et même l’anthropophagie s’exerça, en particulier, contre les Suisses, qui défendaient le Roi : Napoléon lui-même, pourtant « dur » en la matière, s’avouait révulsé par les scènes auxquelles il avait assisté lors de la journée du 10 août, notamment les massacres de Gardes Suisses.
1766 : Création de l’Agrégation
C’est l’expulsion des Jésuites de France – arrachée par Choiseul à un Louis XV réticent – qui se trouve aux origines de la création de l’Agrégation.
Cette création, on va le voir, fut en soi bénéfique, et devint vite synonyme d’excellence.
Cependant, l’Agrégation – fierté légitime de l’enseignement français – ne peut être dissociée du contexte historique dans lequel elle a vu le jour.
Lorsque Choiseul crut bon d’expulser les Jésuites, il commit deux erreurs d’appréciation :
• loin de « calmer » la hargne des Parlements, qu’il pensait amadouer en leur donnant leurs ennemis en pâture, ce sacrifice ne fit qu’enhardir les Parlementaires, défenseurs égoïstes et inconscients de leurs intérêts corporatistes, hostiles par principe à toute réforme royale, et désormais certains qu’en s’opposant toujours plus, ils obtiendraient toujours plus. Le blocage de la Société qu’induira une telle inconscience et un tel égoïsme de caste sera la principale cause de la Révolution.
• ensuite, l’expulsion des Jésuites – à la formation solide… – qui assuraient la plus grande part de l’enseignement, laissa de nombreux collèges et élèves sans maîtres : il fallut donc pourvoir de toute urgence à leur remplacement, et c’est dans ce but que fut créée l’Agrégation.
Il faut noter, enfin, que le départ des Jésuites laissa le champ libre, en France, aux Encyclopédistes : instruits et cultivés, les Jésuites manquèrent en France, après leur départ. Les cours européennes ne se trompèrent pas sur la qualité de ces hommes : les Jésuites furent – le paradoxe n’est qu’apparent – accueillis à bras ouverts dans des pays réformés ou orthodoxes, comme la Prusse de Frédéric II et la Russie de Catherine II, où leurs compétences furent mises à profit… pour le plus grand intérêt des pays concernés !
1803 : La cession de la Louisiane devient définitive
Par le traité de Paris, la France cède la Louisiane aux Etats-Unis pour quatre-vingts millions de francs. Napoléon Bonaparte et le président américain Thomas Jefferson s’étaient entendus sur cette transaction le 30 avril (éphéméride du 30 avril).
Bonaparte, appuyé par Talleyrand, pensa un temps édifier un Empire français d’Amérique qui irait du golfe du Mexique aux rives du Saint-Laurent. Inquiets de voir remis en cause les droits de passage et de navigation qu’ils avaient obtenus des Espagnols, les Américains se dirent alors prêts à acheter à la France, pour cinquante millions de francs, La Nouvelle-Orléans et la Floride.
Les préparatifs de guerre grevant le budget, Bonaparte abandonna ses rêves américains et proposa aux Américains, étonnés, de tout leur céder. La négociation aboutit rapidement. Grâce à cette transaction, les États-Unis virent leur superficie doubler, et disparaître tout obstacle à la conquête de l’Ouest.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Rêves d’Empire : Aux Amériques (I/III) » et les deux suivantes.
Ainsi s’acheva l’histoire de « la Louisiane française », commencée avec Robert Cavelier de la Salle, le 9 avril 1682 (éphéméride du 9 avril)
1822 : Début des travaux du Canal Saint Martin
Dès le XVIème siècle, des projets existaient, repris sous Louis XIV puis par Napoléon, afin d’apporter à Paris une plus grande quantité d’eau, en canalisant l’Ourcq (à une centaine de kilomètres au Nord-Est de Paris).
La création du canal Saint-Martin et des canaux Saint-Denis et de l’Ourcq est prise sous la Révolution, mais empêchée par la situation générale. C’est Louis XVIII qui relance le projet en le confiant à l’ingénieur Pierre-Simon Girard (éphéméride du 4 novembre, jour de sa naissance).
Le préfet de la Seine pose la première pierre le 3 mai 1822. Le nouveau canal est inauguré par Charles X le 4 novembre 1825.
tourisme93.com/document.php?pagendx=1007
1902 : Naissance d’Alfred Kastler
Il reçut le Prix Nobel de Physique 1966.
1908 : Inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban, à Harissa
La statue – qui provient de France – est coulée en bronze. Elle est de 8 mètres et demi de hauteur, de 5 mètres de diamètre et pèse 15 tonnes : un vrai chef-d’œuvre.
Cette statue de la Vierge, qui tend ses bras vers la capitale, est analogue à celle de la Sainte Vierge apparue en 1830 à Catherine Labouré. L’artiste Durenne l’a d’abord présentée en douze pièces; vers la fin de juillet 1906, elle fut transportée à Harissa et déposée sur un socle-piédestal en spirale d’une centaine de marches, d’après les plans préparés par un autre français, l’ingénieur Giot. L’oeuvre fut achevée en 1908.
Située à une altitude de 600 mètres et à une distance de 25 km de Beyrouth, la colline de Harissa est le centre focal des Communautés Catholiques au Liban : son inauguration fut présidée par S.B. Mgr Hoyek, le 3 mai 1908.
https://fr.zenit.org/articles/harissa-le-sanctuaire-de-notre-dame-du-liban/
Voir aussi
1925 : Mort de Clément Ader
Le 9 octobre 1890, dans le parc d’un château proche de Paris, Clément Ader (49 ans) s’éleva au-dessus du sol à bord d’un engin à moteur et à hélice. Dénommé Éole, cet engin en forme de chauve-souris permit à l’inventeur français d’accomplir un bond de 50 mètres… à quelques dizaines de centimètres de hauteur (éphéméride du 9 octobre).
La performance semble modeste mais c’est la première fois qu’un homme réussit à s’envoler à bord d’une machine plus lourde que l’air et non d’un aérostat (ballon). Ingénieur aux Chemins de fer du Midi, Clément Ader avait conçu son appareil en observant le vol des roussettes (une variété de chauve-souris). Il le baptisa « avion », du latin avis, oiseau.
Après son premier essai avec Éole, Clément Ader conçoit un engin baptisé Avion III (ci dessous), avec deux moteurs à vapeur de 40 chevaux.
L’aviation prendra son essor au cours de la décennie suivante, sous l’impulsion des frères Wright, deux industriels américains.
Exemplaire de 1897 de l’Avion III, Musée du Conservatoire des Arts et Métiers de Paris
avionslegendaires.net/biographie/clement-ader
1958 : Réouverture du Musée de la Chartreuse de Douai
On y trouve le fameux Polyptique d’Anchin – appelé aussi « Trinité de Bellegambe » – peint par le Franco-Flamand Jean Bellegambe (1470-1513, ci contre) :
la sainte Trinité en est le panneau central, représentée – comme on le faisait au quinzième siècle – par Dieu le Père, assis sur un trône, le Fils sur ses genoux et le Saint Esprit, figuré par une colombe, dominant les deux pages d’un livre ouvert avec les deux lettres grecques « alpha » et « oméga », et la traduction latine :
« Ego sum principium et finis ».
Les retables non détruits par la Révolution furent tous rassemblés dans cette Chartreuse de Douai, fermée comme édifice religieux à l’époque; l’abbaye d’Anchin, démolie en 17892, était remplie de trésors d’art sacré : certains retables furent sciés et débités en vulgaires planches !
En 1818, cent trente-et-un tableaux du Moyen-Âge furent vendus aux enchères, achetés par un collectionneur qui les légua au Musée, abîmé mais pas détruit lors des bombardements de 1944, et qui put enfin rouvrir en 1958.
Pour en savoir un peu plus sur la Chartreuse de Douai :
et sur Jean Bellegambe :
convivialiteenflandre.org/jean-bellegambe -2005
2002 : Lancement du Satellite Pour l’Observation de la Terre de troisième génération, SPOT 5
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Outre Fabre d’Eglantine, il dfaut signaler l’élection en 1788 de Bertrand Barère de Vieuzac, le futur théoricien du crime et de la Terreur, au fauteuil N° 29 après avoir déclamé une ode à Rousseau, son maître mental.
Le président de l’Académie déclarera: » Ce jeune avocat ira loin, quel dommage qu’il ait déjà sucé le lait impur de la philosophie moderne. Croyez le bien, c’est un homme dangereux « .
Ce brave homme ne pensait, hélas, pas si bien dire.
Un grand merci pour vos éphémérides quotidiens: ils me mettent en communion avec vous et, cependant, je ne partage pas vos choix politiques actuels!
(A Hugues NOEL) : un grand merci de notre part également, pour ce que nous considérons comme un encouragement et, vous le dites, une marque d’estime et de proximité, malgré tout. Rassurez-vous : nous ne demandons pas que tout le monde marche au même pas, pense toujours exactement la même chose que nous sur tout ! Et, dans ces Ephémérides, nous essayons seulement de « montrer » la France, de la faire découvrir – et donc, peut-être, aimer – à ceux qui ne la connaissent pas, qui ont été privés de leur Histoire, de leurs racines. Tant mieux si, hors opinions politiques, elles permettent, malgré tout, de tisser des liens entre des personnes qui ne partagent pas forcément nos choix politiques, actuels ou non…