1274 : Ouverture du deuxième concile de Lyon
Présidé par le pape Grégoire X, le Concile dura jusqu’au 17 juillet et réunit environ cinq cents évêques, soixante abbés et plus de mille prélats, mais aussi le roi Jacques 1er d’Aragon, l’ambassadeur de l’empereur Michel Paléologue et les ambassadeurs du Khan du Tatar.
L’objectif de ce Concile était de donner une définition exacte et définitive du Purgatoire.
Le hasard fit que deux des plus grands docteurs de l’Eglise moururent au moment, et à l’occasion, de ce Concile : Saint Bonaventure (ci dessous, à droite), qui eut le temps d’assister aux quatre première sessions, mais mourut à Lyon le 7 juillet; et Saint Thomas d’Aquin (ci dessous, à gauche) qui, convoqué pour y participer, mourut à Fossanova, en Italie, sur le chemin qui devait le conduire à Lyon.
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Sur Thomas d’Aquin et ses rapports avec la France voir les éphémérides du 7 mars et l’éphéméride du 28 janvier
1463 : Grand incendie de Toulouse
Un peu plus d’un siècle après avoir été frappée par la peste noire (qui reviendra deux fois, jusqu’au quinzième siècle), et après avoir subi les brigandages liés à la guerre de Cent ans, la ville de Toulouse est ravagée par un gigantesque incendie : la totalité des faubourgs, et près des trois quarts de la cité sont détruits.
1794 : Robespierre fait adopter par la Convention le nouveau culte de l’Être suprême
De Michel Mourre :
« Etre suprême (culte de l’) : Culte révolutionnaire, inspiré par les idées de Rousseau et imposé en mai 1794 par Robespierre, en réaction contre le culte de la Raison introduit à l’automne de l’année précédente par les hébertistes. Après l’exécution d’Hébert, de Chaumette et de leurs amis, Robespierre, le 7 mai 1794, fit décréter par la Convention l’institution de ce culte, qui devait lier étroitement l’idée religieuse déiste et l’idée nationale. Il fut décidé que la république célébrerait aux jours de décadi des fêtes dédiées à l’Être suprême et à la Nature, au Genre humain, au Peuple français, aux Bienfaiteurs de l’humanité, au Stoïcisme, à la Jeunesse etc…
La première fête du culte, réglée par David, eut lieu solennellement au Jardin des Tuileries le 20 Prairial An II (8 juin 1794). Robespierre, qui présidait la cérémonie proclama que « l’idée de l’Être suprême et de l’immortalité de l’âme est un rappel continuel de la justice, qu’elle est donc sociale et républicaine ». Cette fête marqua l’apogée de la puissance du dictateur révolutionnaire. Mais le culte de l’Être suprême disparut avec la chute de Robespierre. »
Robespierre (visage reconstitué ci contre) fait adopter son texte par un discours contenant ce propos délirant :
« …Le peuple français semble avoir devancé de deux mille ans le reste de l’espèce humaine ; on serait tenté même de le regarder, au milieu d’elle, comme une espèce différente… » (wikisource).
Ce 7 mai 1794, Robespierre est à l’apogée de sa puissance : deux mois et demi après, le 27 juillet, il est mort.
1866 : Naissance d’Arthème Fayard, fils. Aux origines de L’Histoire de France de Jacques Bainville
Quatre siècles après Gutenberg, le livre imprimé était encore souvent rare et cher. Le rendre disponible et accessible à tous : tel sera le but premier que se fixa le fondateur de la Maison Fayard, puis son fils prénommé, comme lui, Arthème.
Eclectique, Arthème 1er s’intéressait à tout : ses familiers l’appelaient « L’Encyclopédie ».
Parmi ses enfants, Arthème le second, qui deviendra le Grand Arthème Fayard, l’un des plus fameux et puissants éditeurs français de la première moitié du XXe siècle, fut d’abord un adolescent qui faisait ses études à Louis le Grand où il se lia avec un joyeux luron de son âge, Léon Daudet.
Après qu’il eut fait son service militaire, son père l’engagea comme collaborateur et associé.
Un jour, il alla trouver Alphonse Daudet, père de son ami, et lui offrit de l’éditer en fascicules à cinq centimes. Daudet accepta : l’idée de l’édition populaire d’auteurs vivants, telle que la reprendront au siècle suivant clubs et collections au format de poche, était née.
Arthème le fondateur mourut en 1895. Son successeur souhaita continuer dans la voie de l’édition dite de grande diffusion. A une époque où les gloires littéraires de l’époque – Maurice Barrès, Marcel Prévost, Paul Bourget, Henry Bordeaux… – paraissaient en volumes à plus de trois francs, la grande littérature demeurait inabordable pour le grand public. Le projet d’Arthème Fayard fils consista donc à publier les grands contemporains en volumes à dix-neuf sous, mais pas au rabais, sous forme de vrais livres, élégants et illustrés. Ces auteurs fameux ne se vendaient alors qu’à quelques milliers d’exemplaires : Fayard leur proposait de les tirer à cent mille ! Le succès fut au rendez-vous. La cote des cent mille exemplaires se trouva dépassée pour chaque titre et les ventes grimpaient toujours. Barrès ne voulait pas croire qu’il eût dépassé, lui, les trois cent mille : cela ne s’était jamais vu.
Un jour, Arthème Fayard eut ce dialogue avec Jacques Bainville :
– Vous devriez écrire pour moi une Histoire de France en un volume.
– Mais je ne la connais pas. En tout cas, pas assez pour l’écrire.
– Eh bien, apprenez-la !
Le rédacteur de politique étrangère de L’Action française finit par rédiger le tome qui fut le premier de la série des Grandes Etudes historiques, collection dirigée par Pierre Gaxotte.
Un employé de la maison calcula en 1947 qu’en empilant les deux millions et demi d’exemplaires de cette collection vendus jusqu’à cette année-là, on aurait atteint vingt fois l’altitude du Mont-Blanc.
Constamment rééditée depuis sa parution en 1924, au sommaire du Catalogue du Livre de poche, l’Histoire de France de Bainville est traduite en huit langues : anglais, italien, espagnol, turc, finlandais (suomi), suédois, hongrois, polonais; l’édition anglaise est également disponible en braille.
France info l’a présentée à ses auditeurs dans une petite chronique d’anthologie : le journaliste, ce jour-là, en a déclaré la lecture « enthousiasmante », ajoutant, sans ambages : « …Autant vous le dire tout de suite : l’Histoire de France est un chef d’œuvre ! Chef-d’œuvre d’écriture, de grâce, de finesse… C’est presque du journalisme… Quand l’Histoire est plus contemporaine que jamais, c’est qu’un grand auteur est passé par là… Lisez donc l’Histoire de France de Jacques Bainville : c’est un petit bijou… »
1945 : Reddition inconditionnelle de l’Allemagne
Le général allemand Alfred Jodl signe, à Reims, les termes d’une reddition inconditionnelle qui termine la participation allemande à la Seconde Guerre mondiale. Le document prend effet le lendemain.
Et dire que tout cela aurait pu être évité !
Victorieuse en 1918 – mais à quel prix !… – la France pouvait et devait démembrer l’Empire allemand, qui n’avait pas 50 ans d’âge. C’était la politique du plus élémentaire intérêt national, celle qu’exigeait le Bien commun : en revenir à l’émiettement des populations allemandes, comme aux temps heureux des Traités de Westphalie, voulus par Richelieu, et « chef-d’œuvre absolu » pour Jacques Bainville.
Nos « excellents alliés » anglo-saxons ne le voulurent pas et ne le permirent pas ; et, par idéologie anticatholique, Clémenceau détruisit bien un Empire, mais pas le « bon »: il détruisit l’Empire austro-hongrois, parce que catholique, laissant « l’Allemagne unie » intacte !
Depuis la prussophilie des philosophes du XVIIIe puis de leurs successeurs, et le suicidaire principe des nationalités, voulus et menés par la Révolution, la République et les deux Empires, c’était toujours la même politique antinationale du Système, qui, avant même d’exister, alors même qu’il n’était encore que « rêvé » par quelques uns, travaillait déjà « en intelligence avec l’ennemi » : on a eu les conséquences, et la France – et toutes les communautés qui la composent – l’ont payé cher.
Hitler et la Seconde Guerre mondiale étaient parfaitement « évitables » en 1918 : il aurait pour cela fallu à la France un Etat fort, agissant énergiquement au nom du Bien commun : Clémenceau (ci contre) prononça au contraire les paroles terribles qui scellaient la tragédie en ouvrant le Congrès de Versailles, présentant, d’un côté les Alliés, « et, de l’autre, l’Allemagne. ».
Dès ce moment, les choses étaient écrites : « C’est un nouveau conflit pour dans vingt ans », dit Bainville, qui ne se trompa que d’un an.
1954 : Chute de Dien Bien Phu
La bataille dura du 13 mars au 7 mai.
De Jacques Dalloz, historien, spécialiste de la Guerre d’Indochine :
« Diên Biên Phu était une bourgade située aux confins du Tonkin et du Laos. C’est dans cette cuvette de 16 km de long que s’acheva la guerre d’Indochine, le plus long conflit mené par la France au XXe siècle. Les troupes dites de l’Union française y affrontèrent l’essentiel du corps de bataille -viêt-minh. Chef de cette armée, le général Giap était décidé à enlever coûte que coûte cette base, dans la perspective de la conférence de Genève.
Le 13 mars 1954, Giap déclencha l’attaque. Mauvaise surprise pour les défenseurs : la puissance de l’artillerie ennemie qui, installée à flanc de colline, balayait la plaine de ses tirs. Le 17, le terrain d’aviation, poumon de la base, devint impraticable. D’emblée, le sort de Diên Biên Phu semblait scellé. Pour empêcher la défaite, Paris n’espérait plus que dans l’aide de l’aviation américaine. Finalement, le président D. Eisenhower renonça à cette intervention. Abandonnés à eux-mêmes, les Français n’avaient pas les moyens de sauver Diên Biên Phu. Giap procéda à l’étouffement méthodique du camp. Le 1er mai, il lança l’offensive finale. Diên Biên Phu tomba le 7 mai. Le lendemain s’ouvrait la phase de la conférence de Genève consacrée à l’Indochine.
Avec ses 55 jours de résistance désespérée, Diên Biên Phu fait partie des défaites héroïques de la France. Jusqu’à la fin, il se trouva des volontaires pour se faire parachuter sur le camp. Aux souffrances des blessés dont l’adversaire refusa l’évacuation durant la bataille s’ajouta le calvaire des prisonniers qui durent marcher des centaines de kilomètres dans la jungle en pleine saison des pluies et dont la moitié succomba. En 1954, la promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr reçut le nom de « Ceux de Diên Biên Phu ».
« Compagnons de ces hommes, soyez fiers. »
(Ordre du jour du général Cogny, commandant en chef du Tonkin).
Écouter : »J’avais un camarade »
1990 : Les Gorges du Verdon deviennent un Site naturel protégé
www.provenceweb.fr/f/groupes/verdon/pays.htm
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Merci d’avoir évoqué, en ce jour de son soixante-sixième anniversaire, la reddition du camp retranché de Dien Bien Phu.
Nous ne devons pas oublier que, sur les 10 300 prisonniers faits ce jour là par les viets, 7000 ne revinrent jamais.