1752 : Jean-Étienne Guettard avance l’hypothèse que les monts d’Auvergne (les puys) peuvent être d’anciens volcans éteints
Géologue, minéralogiste, naturaliste, Guettard est né le 22 septembre 1715 (à Étampes) et mort le 6 janvier 1786, à Paris.
De Eugène Caustier (dans Les entrailles de la terre) :
« Il n’est personne aujourd’hui qui n’ait entendu parler des volcans d’Auvergne, et cependant leur découverte ne remonte guère à plus d’un siècle. C’est, en effet, en 1751 qu’un membre illustre de l’Académie des Sciences, Guettard, annonça, à la grande surprise du monde savant, qu’il existait au centre de la France des volcans éteints semblables à ceux qui sont en activité en Italie. Jusque-là ces montagnes régulièrement coniques, qui constituent la chaîne des Puys, aux environs de Clermont, et qui se dressent sur le plateau comme de gigantesques taupinières, avaient été considérées comme des amas de scories abandonnées par les métallurgistes de l’Antiquité. Guettard, qui était contemporain de Buffon et qui le premier dressa des cartes géologiques, avait parcouru l’Europe en tous sens. Et c’est au retour d’un voyage en Italie que, passant par Clermont-Ferrand et Volvic, il fut frappé des ressemblances de ces monts d’Auvergne avec le Vésuve. C’est alors qu’il s’écrie : Volvic, Volcani vicus ! »
Voici ce qu’écrit Guettard en 1752 :
« Les montagnes d’Auvergne, qui ont été, à ce que je crois, autrefois des volcans… sont celles de Volvic (ci contre) à 2 lieues de Riom, du Puy-de-Dôme proche de Clermont et du Mont d’Or… Ce fut à Moulins que je vis les laves pour la première fois… et étant à Volvic, je reconnus que la montagne n’étoit presque qu’un composé de différentes matières qui sont jetées dans les éruptions des volcans… Le reste de la montagne n’est qu’un amas de pierres ponces, noirâtres ou rougeâtres, entassées les unes sur les autres sans ordre ni liaison… Les bancs de pierre de Volvic suivent l’inclinaison de la montagne.»
Guettard est également le premier à avoir signalé les schistes ampéliteux de la Ferrière-Béchet; ayant acquis à Montpertuis une terre qui fournissait beaucoup de kaolin, il réussit le premier à fabriquer avec cette matière une porcelaine analogue à celles de la Chine et du Japon; enfin, il est aussi le premier à avoir déterminé – en 1775 – la nature de ces débris fossiles nommés encrines, pierres étoilées, entroques.
annales.org/archives/x/guettard
1774 : Mort de Louis XV, Louis XVI roi de France
Pourquoi et comment, à partir de cette date fatidique, les évènements s’enchaînent-ils d’une façon aussi implacable, pour aboutir quinze ans après au grand drame national – et international – de la Révolution ?
C’est ce qu’explique magistralement le remarquable chapitre XIV de l’Histoire de France de Jacques Bainville, La Régence et Louis XV : en rappelant les Parlements, exilés par son grand-père, Louis XVI stoppe la révolution royale, et rend inévitable – par les insupportables blocages de la société que cela induit – l’autre révolution, celle qui marquera la fin d’un monde.
« …Le départ de Choiseul fut suivi du coup d’État de Maupeou (éphéméride du 19 janvier). On néglige trop, d’ordinaire, cet événement dans le règne de Louis XV. Les Parlements, dont les attributions s’étaient grossies au cours des âges, étaient devenus un obstacle au gouvernement. L’opposition des Cours souveraines, celles des provinces marchant d’accord avec celle de Paris, devenait un grand péril politique. Les Cours étaient allées jusqu’à proclamer leur unité et leur indivisibilité. [Portrait : Le Vicomte René-Nicolas de Maupeou, Marquis de Morangles et de Bully.].
Elles agissaient de concert, repoussaient les édits sous la direction du Parlement de Paris, décernaient même des prises de corps contre les officiers du roi. « Cette étonnante anarchie, dit Voltaire, ne pouvait pas subsister. Il fallait ou que la couronne reprît son autorité ou que les Parlements prévalussent. » C’était un pouvoir qui se dressait contre le pouvoir et, en effet, l’un ou l’autre devait succomber.
Depuis le temps de la Fronde, la monarchie avait eu à compter avec cette magistrature indépendante, sa propre création, presque aussi vieille qu’elle même et qui, peu à peu, lui avait échappé. Louis XIV avait résolu la difficulté par la méthode autoritaire et grâce à son prestige. Pendant son règne, les Parlements avaient été soumis. Ranimés par la Régence, ils s’étaient enhardis peu à peu, et leur opposition, fondée sur le respect des droits acquis, était devenue plus nuisible à mesure que l’État et l’administration s’étaient développés, avaient eu besoin d’organiser et de rendre moderne une France constituée pièce à pièce, reprise, pièce à pièce aussi, sur le vieux chaos de l’Europe féodale. Les ministres du dix-huitième siècle, jusqu’au malheureux Calonne, ne tarissent pas sur la difficulté de gouverner un pays qui avait mis huit cents ans à former son territoire, à réunir des villes et des province dans les circonstances et aux conditions les plus diverses, où l’on se heurtait, dès que l’on voulait changer, simplifier, améliorer quelque chose, à des exceptions, à des franchises, à des privilèges stipulés par contrat.
À la fin du règne de Louis XV, il apparut que les Parlements, en s’opposant aux changements, par conséquent aux réformes et aux progrès, mettaient la monarchie dans l’impossibilité d’administrer, l’immobilisaient dans la routine, et, par un attachement aveugle et intéressé aux coutumes, la menaient à une catastrophe, car il faudrait alors tout briser pour satisfaire aux besoins du temps. La résistance que la monarchie avait toujours rencontrée dans son œuvre politique et administrative, résistance qui avait pris la forme féodale jusqu’au temps de Richelieu, prenait alors une forme juridique et légale, plus dangereuse peut-être, parce que, n’étant pas armée, elle n’avait pas le caractère évident et brutal d’une sédition.
Choiseul avait essayé de gouverner avec les Parlements en leur donnant les jésuites en pâture, en flattant leurs sentiments jansénistes, en tirant même de leur sein des ministres et des contrôleurs généraux. L’effet de cette politique était déjà usé. Il ne restait plus qu’à recourir aux grands moyens. En 1771, Maupeou, chargé de l’opération, supprima les Parlements et la cour des aides. À leur place furent institués des « conseils supérieurs ». La vénalité des charges était abolie, la justice devenait gratuite. C’était une des réformes les plus désirées par le pays. La suppression des Parlements, acte d’une politique hardie, permettait de continuer cette organisation rationnelle de la France qui, depuis des siècles, avait été entreprise par la monarchie. La voie était libre.
Ce que Bonaparte, devenu Premier Consul, accomplira trente ans plus tard, pouvait être exécuté sans les ruines d’une révolution. De 1771 à 1774, l’administration de Terray, injustement décriée par l’histoire, mieux jugée de nos jours, commença de corriger les abus. Elle adoucit d’abord, avec l’intention de les abolir ensuite, les impositions les plus vexatoires; elle organisa ces fameux vingtièmes qui avaient soulevé tant de résistances; elle s’occupa enfin de créer des taxes équitables, telle que la contribution mobilière, reprise plus tard par l’Assemblée constituante, en un mot tout ce qui était rendu impossible par les Parlements. »
Si nous pouvions faire l’économie d’une révolution, ce n’était pas en 1789, c’était en 1774, à la mort de Louis XV. La grande réforme administrative qui s’annonçait alors, sans secousses, sans violence, par l’autorité royale, c’était celle que les assemblées révolutionnaires ébaucheraient mais qui périrait dans l’anarchie, celle que Napoléon reprendrait et qui réussirait par la dictature : un de ses collaborateurs, le consul Lebrun, sera un ancien secrétaire de Maupeou. Il y a là dans notre histoire une autre sorte de continuité qui a été mal aperçue. [Portrait ci-contre : Charles-François Lebrun (1739-1824) – Troisième Consul, Prince-architrésorier, duc de Plaisance].
Nous allons voir comment ces promesses furent anéanties dès le début du règne de Louis XVI par le rappel des Parlements. Alors seulement la révolution deviendra inévitable.
Lorsque Louis XV mourut, s’il y avait du mécontentement, il n’était pas incurable. S’il y avait de l’agitation, elle était superficielle. L’ancien régime avait besoin de réformes, il le savait, et l’immobilité n’avait jamais été sa devise. Que de fois il s’était transformé depuis Hugues Capet ! Sans doute le succès allait aux faiseurs de systèmes parce qu’il est plus facile de rebâtir la société sur un plan idéal que d’ajuster les institutions, les lois, l’administration d’un pays aux besoins de nouvelles générations.
De là l’immense succès de Jean-Jacques Rousseau, le simplificateur par excellence. Mais, depuis le bienfaisant coup d’État de 1771, il n’existait plus d’opposition organisée. Le pouvoir s’était bien défendu, n’avait pas douté de lui-même. Jamais Louis XV n’avait consenti à convoquer les états généraux, comprenant que, ce jour-là, la monarchie abdiquerait. On la blâmait, on la critiquait, ce qui n’était pas nouveau, mais elle ne donnait pas de signes de faiblesse.
Les « affaires » du temps, celles de Calas, du chevalier de la Barre, de Sirven, de Lally-Tollendal, causes retentissantes que Voltaire plaida au nom de la justice et de l’humanité, n’eurent d’autres répercussions politiques que d’aider au discrédit des parlementaires par qui les condamnations avaient été prononcées. Choiseul fut renvoyé, les parlements cassés sans qu’il y eût seulement des, barricades comme sous la Fronde. Quant aux autres plaintes, aux autres accusations, elles étaient de celles auxquelles bien peu de gouvernements échappent. Les réductions de rentes et de pensions, réductions si nécessaires, auxquelles Terray procéda sous Maupeou, furent appelées banqueroutes; d’une disette et de spéculations sur les blés, sortit la légende du « pacte de famine »; les favorites du roi, Mme de Pompadour et Mme du Barry, furent trouvées scandaleuses. Cependant il y avait eu à d’autres époques des moments plus graves pour la royauté, plusieurs fois chassée de Paris. Si des esprits sombres annonçaient des catastrophes, on ne distinguait nulle part les préparatifs ni le désir véritable d’une révolution.
Gouverner est toujours difficile, mais ne l’était pas plus pour la monarchie à ce moment-là qu’à un autre. Quand on y regarde de près, la situation était plus complexe à l’extérieur qu’à l’intérieur. Louis XV avait encore accru le royaume de la Lorraine et de la Corse. Mais les deux guerres de Sept Ans avaient montré que le problème était de moins en moins simple. Il fallait conserver sur le continent les avantages que nous avait légués le dix-septième siècle, empêcher des bouleversements en Allemagne, nous méfier des ambitions de la Prusse. Cependant, avec l’apparition de la Russie, la question d’Orient prenait un nouvel aspect. La Turquie était menacée de démembrement; la Pologne notre alliée nécessaire, était menacée de ruine (le premier partage est de 1772).
Enfin nous avions à effacer les plus graves des effets du traité de Paris si nous ne voulions pas renoncer aux colonies et à la mer, au nouveau genre d’expansion que les grands peuples européens recherchaient, si nous ne voulions pas abandonner les océans et le monde à l’Angleterre. Questions maritimes et coloniales, question d’Allemagne, question d’Orient : voilà ce qui va occuper le règne de Louis XVI et, par une grave faute initiale, le rappel des Parlements, provoquer le drame de 1789. »
1788 : Naissance d’Augustin Fresnel
Mort jeune (à trente-neuf ans) ce grand savant révolutionna l’optique des phares, au point qu’il est même considéré comme le créateur de l’optique moderne.
Royaliste, il s’opposa au retour de Napoléon de l’Île d’Elbe en s’engageant dans l’armée aux ordres du duc d’Angoulême. Le coup d’état militaire des Cent jours ayant temporairement réussi, Napoléon l’exila dans sa famille, ce qui lui permit de s’adonner à ses travaux scientifiques.
De retour sur le trône, Louis XVIII rappela Fresnel, qui occupa de hautes fonctions et devint pair de France.
Les « lentilles de Fresnel » (de Josette Cachelou, in Encylopedia Universalis) :
« …Il serait impossible de fabriquer des lentilles de très grandes dimensions ou à très forte courbure à l’aide de techniques courantes. Fresnel proposa de remplacer le bloc de verre unique par une lentille centrale entourée d’anneaux et de segments d’anneaux de verre prismatiques, calculés et assemblés de manière à présenter un foyer optique commun. Tous les phares maritimes sont équipés de lentilles de Fresnel. Bien que fabriquées d’une seule pièce, les lentilles de phares automobiles dérivent du même principe. Les dépolis de mise au point des appareils photographiques à visée reflex sont également des lentilles de Fresnel. L’image apparaît d’une luminosité plus uniforme sur ces lentilles que sur du verre dépoli ordinaire » (Illustration : lentille de Fresnel du Phare de Cordouan)
bibmath.net/bios/index.php?action=affiche&quoi=fresnel
1807 : Mort de Rochambeau
De Michel Mourre (Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, page 3898) :
ROCHAMBEAU, Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de (Vendôme, I/VII/1725, Thoré, près d’Orléans, 10/V/1807). Maréchal de France. Entré dans l’armée en 1742, il se distingua au siège de Maastricht puis à la prise de Minorque (1756). Nommé lieutenant-général, il commanda en 1780 le corps de 6.000 hommes envoyé par la France à l’aides des colons américains révoltés. Après avoir débarqué à Newport, il fit sa jonction avec Washington sur l’Hudson, contribua à la prise de Yorktown (1781). Après son retour en France (1783), il fut nommé gouverneur de Picardie et d’Artois et reçut en 1791 le bâton de maréchal. Mis à la tête de l’armée du Nord, il ne put y établir la discipline et fut remplacé par Luckner (1792). Arrêté sous la Terreur, il allait monter sur la charrette qui devait le conduire à la guillotine, lorsque, la voiture étant pleine, il fut renvoyé au lendemain : la chute de Robespierre le sauva. On a publié ses Mémoires (1809).
Une simple remarque : sous Louis XVI, la France possède la meilleure marine du monde. Au nez et à la barbe des Anglais, bien incapable de l’en empêcher, cette marine franchit sans encombre l’Atlantique et transporte sans difficultés l’armée française sur plusieurs milliers de kilomètres.
Vingt ans après, la funeste Révolution et son non moins funeste « glaive », l’Empire, ont perdu ce formidable instrument en deux batailles (Aboukir, Trafalgar), et Napoléon est incapable de faire franchir à son armée les 30 kilomètres de Manche qui séparent la France de l’Angleterre !
Exemple tragique de l’abaissement français consécutif à la Révolution !
Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau (1725-1807). Avec le grade de lieutenant-général, il commanda le corps expéditionnaire français envoyé au secours de la Révolution Américaine dans les années 1780- 1782.
L’habileté de son commandement et sa sagesse professionnelle jouèrent un rôle vital dans la victoire des alliés américain et français à Yorktown en septembre 1781 :
cincinnatidefrance.fr/histoire/169-rochambeau-en-amerique-chronologie-et-raisons-d-un-succes
Il est à noter que le fils de Rochambeau – Donatien – prit parti pour la République, et se chargea d’appliquer, en Martinique, les ordres sanguinaires venus de la Convention : c’est contre lui que se levèrent les royalistes regroupés autour de Bernard Percin (éphémeride du 24 septembre) formant, outre-mer, une véritable Vendée créole.
1871 : Traité de Francfort-sur-le-Main, la France perd l’Alsace-Lorraine
Sont annexés à l’Allemagne, devenant « Terre d’Empire » sous le nom d’Elsass-Lothringen :
• En Alsace : les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin à l’exception de l’arrondissement de Belfort ;
• En Moselle : les arrondissements de Sarreguemines, Metz et 11 communes de l’arrondissement de Briey ;
• En Meurthe : les arrondissements de Sarrebourg (moins 9 communes) et Château-Salins;
• Dans les Vosges : les cantons de Saales et Schirmeck.
La France perd 1.447.000 hectares, 1.694 communes et 1.597.000 habitants; 20 % de son potentiel minier et sidérurgique; elle doit payer une indemnité de guerre de six milliards de francs-or, à verser en trois ans. En gage de ce paiement, les Allemands obtiennent l’occupation d’une partie du territoire (6 départements du Nord et Belfort) jusqu’au paiement complet de cette somme. L’indemnité sera réduite de six à cinq milliards contre l’entrée et le défilé de l’armée allemande à Paris.
Environ 130.000 Alasaciens quittent leur terre natale, pour rester Français : 40.000 de Basse-Alsace, et 90.000 de Haute-Alsace; beaucoup iront en Algérie.
Voilà, c’est fait, on a les conséquences… : en 1648 furent signés les Traités de Westphalie (voir l’éphéméride du 24 octobre) , « chef-d’oeuvre absolu », comme le dit si justement Jacques Bainville; la royauté française avait fractionné les Allemagnes en une mosaïque de plus de 300 micro-Etats, faisant du coup cesser « la menace de l’Est », et permettant à la France, non seulement de s’agrandir vers le Rhin mais d’accéder à l’hégémonie en Europe.
Avec les Encyclopédistes, admirateurs insensés de la Prusse, puis la Révolution, les République et les deux Empires, la politique inverse fut mené : contrairement aux intérêts français les plus élémentaires, l’unité allemande fut voulue et faite par ceux qui avaient fait chuter la royauté : de l’Encyclopédie à Napoléon III, c’est une politique antinationale qui a été prônée puis menée, une politique d’ « intelligence avec l’ennemi ».
Voir :
• Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes. voir les deux photos « La nouvelle carte des frontières Est après 1870 » et « 1871 : Strasbourg, glacis anti-français »
• herodote/10_mai_1871-evenement
Et, dans notre album Maîtres et Témoins… (II) : Jacques Bainville, voir les photos « Intelligence avec l’ennemi : le recès de 1803 » et les trois suivantes ; puis la photo « 1915 : Parution de Histoire de deux Peuples » et les cinq suivantes.
1927 : Première sortie en mer pour le Béarn, premier porte avions français
postedeschoufs/aeronavale/1919_1938//le_bearn-escadrilles
1938 : Création de « The Cloisters » (le « Musée des Cloîtres »), à New-York
The Cloisters (Les Cloîtres), de Fort Tryon Park, sont un site touristique majeur de Washington Heights, dans l’Upper Manhattan :
frenchdistrict.com/new-york/cloisters-musee-cloitre-moyen-age-fort-tryon-park
Triste et heureuse chose à la fois, que cette création d’un musée des cloîtres à New-York..
Regroupant cinq mille objets d’art, en plus des cloîtres de cinq abbayes françaises, ce Musée témoigne en effet de la bêtise de ceux qui ont vendu – et, donc, fait sortir de France – des trésors qui appartenaient au peuple français tout entier, pour des motifs bassement matérialistes (s’enrichir en vendant ce qui appartient à la Nation !…) ou idéologiques (« du passé faisons table rase ! »); mais, à l’inverse, du bon goût et de l’action positive de riches états-uniens, comme Georges-Gray Barnard (ci contre), l’acheteur des collections, qui ont su sauver des chefs-d’oeuvre inestimables du patrimoine français et mondial…
Bêtise et vandalisme des uns, bon goût et intervention heureuse des autres : s’il est triste de voir ces merveilles perdues pour notre pays, il est heureux qu’au moins elles ne soient pas perdues pour l’humanité, et qu’elles témoignent, sur un autre continent, accessibles à d’autres populations, du savoir-faire et du génie artistique de notre Moyen-Âge…
À son retour aux États-Unis, Barnard présenta d’abord au public sa collection dans un bâtiment en briques sur Fort Washington Avenue.
Par la suite, cette collection fut achetée par John Rockfeller (ci contre) en 1925, et forma le noyau de la collection du musée The Cloisters du Metropolitan Museum of Art.
Ce musée présente cinq mille objets précieux, dont les Belles Heures du Duc de Berry (les « Très riches heures du duc de Berry » étant à Chantilly, voir l’éphéméride du 9 mars); mais, surtout, il propose cinq reconstitutions majeures, avec des éléments provenant de cinq abbayes différentes :
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1. Le Cloître de l’abbaye Saint-Michel de Cuxa, ses chapiteaux du XIIème siècle et un jardin d’essences médiévales et modernes;
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2. Le Cloître du monastère de Saint-Guilhem-le-Désert (sculptures des XIIème et XIIIème siècles; certaines venant d’Italie, et, pour les françaises, de l’abbaye de Notre-Dame de-la-Sauve, en Gironde;
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3. Le Cloître de l’abbaye de Bonnefont-en-Comminges, dont une partie se trouve à Saint-Gaudens. Le jardin du cloître expose 250 espèces de plantes cultivées au Moyen Âge;
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4. Le Cloître de l’abbaye de Trie-en-Bigorre, dont seule l’église subsiste sur place (toutes ses autres parties ayant été détruites par la Révolution);
5. Les arcades du cloître de l’abbaye lorraine de Froville.
1940 : déclenchement de l’offensive allemande – la blitzkrieg- sur la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France
Et le commencement de la fin de la Troisième République.
Colonne de Panzer IV traversant un village français en mai 1940.
2016 : Réouverture de la Galerie des Carrosses de Versailles
Située dans la Grande Ecurie du roi – ce chef d’œuvre édifié par Jules Hardouin-Mansart entre 1679 et 1682 – la Galerie des Carrosses abrite une remarquable collection de voitures de l’Ancien Régime et de l’Empire, rassemblée par Louis-Philippe, et l’une des plus grandes collection d’Europe.
Ses véritables chefs-d’œuvre, réalisés par les meilleurs artistes de l’époque, sont aussi un extraordinaire manifeste des avancées technologiques avec l’évolution de la technique : traction, suspensions, premiers coupés, décapotables mais aussi : le confort.
On admire dans cette collection les berlines de gala commandées pour le mariage de Napoléon 1er, le carrosse des funérailles de Louis XVIII, celui du sacre de Charles X, les carrosses des enfants de Marie-Antoinette, d’autres de la IIIème République, ou encore des traîneaux et chaises à porteurs du XVIIIème siècle.
Entièrement restaurée et repensée, la Galerie des Carrosses s’étend sur près de 1000m². La muséographie et l’éclairage mettent en valeur ces œuvres de bois et de bronze doré tout en respectant l’architecture et l’esprit des lieux.
Le Carrosse de Charles X
chateauversailles/reouverture-de-la-galerie-des-carrosses
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N’aurait-il pas été judicieux d’insérer dans cet Ephéméride du 10 mai celui de 1940, qui vit le déclenchement de l’offensive allemande -la blitzkrieg- sur la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France… et le commencement de la fin de la Troisième République ?