Par Mathieu Bock-Côté.
Cette chronique est parue dans le Figaro de samedi dernier 11 mai. L’entreprise en cours, de dissolution de la nation française, ne consiste pas seulement dans la liquidation de sa souveraineté dans le magma euro-mondialiste mais aussi dans la corruption de sa culture, de ses traditions, de ses mœurs, de sa spiritualité, héritées de sa longue histoire, par un ensemble de formes nouvelles venues d’ailleurs, ou sorties des idéologies et folies actuellement dominantes ou en train de le devenir. C’est à nous y opposer radicalement qu’il convient d’agir désormais, comme le fait ici Mathieu Bock-Côté. Et, à cet égard, l’heure est aux alliances avec tous ceux qui s’y emploient.
CHRONIQUE – Entre la mise en avant de chanteurs comme Jul et Aya Nakamura, la promotion de la cuisine végane et le choix de faire porter la flamme olympique à des drag-queens, l’esthétique des JO 2024 révèle une volonté, non pas de célébrer la France, mais de faire advenir une autre France.
« Ces JO ne seront pas là pour célébrer la France mais pour faire advenir une autre France ».
Depuis mardi, la France vit à l’heure de l’enthousiasme obligatoire pour les JO. L’arrivée du Belem est censée avoir mis un terme aux hésitations des uns et des autres. Et pourtant, même s’ils n’en avaient pas le droit, certains ont confessé quelques réserves en voyant le rappeur Jul allumer le chaudron olympique. N’y avait-il pas là quelque provocation ? Le signal était clair : ces jeux s’inscrivent dans le registre des célébrations censées accélérer ce qu’on pourrait appeler le basculement d’une civilisation à une autre. Il faudra porter attention au discours idéologique entourant les JO pour constater qu’ils sont transformés en opération d’ingénierie identitaire.
La sécurité entourant les JO inquiète, avec raison. On en trouve bien peu, toutefois, pour exprimer un vrai malaise devant la normalisation du QR Code, censée nous rassurer. À travers lui, pourtant, Paris passera de la société de libertés à la société d’autorisations. On a même parlé quelques heures, en décembre, d’un possible confinement olympique – cette formule fut toutefois vite bannie. Il n’est pas interdit de croire que ce modèle de gestion des populations se généralisera dans tous les événements d’envergure au cours des prochaines années.
C’est toutefois l’esthétique des Jeux qui en dit le plus. La polémique entourant Aya Nakamura, en mars, n’était pas insignifiante. On l’a présentée à la manière du symbole idéal d’une France mondialisée et diversifiée – il s’agirait même de la chanteuse francophone la plus populaire à travers le monde. Mais à travers elle, surtout, on assiste à une mise à jour de la vision célébrée de la langue française. Car Aya Nakamura chante moins en français qu’en néo-français, et ceux qui font semblant de ne pas le savoir, en fait, s’en réjouissent, comme ils célébreront demain l’écriture inclusive.
L’esthétique des JO est aussi indissociable de ceux qui porteront la flamme. Les médias se sont réjouis d’apprendre que deux drag-queens y seront associées – comme il se doit, seule l’« extrême droite » s’y opposerait. L’une des deux drag-queens, Miss Martini, a affirmé qu’il s’agissait d’une grande victoire de l’inclusion, en ajoutant que cela envoyait un message favorable à l’intégration des femmes trans – donc des hommes biologiques qui s’identifient comme femmes – dans les compétitions sportives féminines. Le message est double. Les JO auraient pu célébrer l’élégance féminine française : ils célébreront plutôt l’esthétique de la drag-queen, en plus de plaider pour une nouvelle définition de ce qu’est une femme, affranchie de sa réalité biologique.
La France est une gastronomie. Les organisateurs veulent aussi la changer. Le Figaro rapportait fin avril que les responsables de la restauration se réjouissent de profiter des JO pour offrir à la Concorde un menu intégralement végétarien, sans viande. « Les Jeux sont une occasion unique de montrer qu’un autre modèle est possible », expliquait ainsi le responsable de la restauration des JO. « On a voulu pousser le curseur le plus loin possible », a-t-il ajouté, en célébrant « salade de pâtes, croque-monsieur végétarien, falafels de betteraves » et saucisse végétale. « On veut montrer qu’on peut proposer des recettes gourmandes sans viande. » Les jeux ne doivent donc pas mettre en valeur la gastronomie française, mais permettre sa modification, sa véganisation.
On y revient donc : pour peu qu’on prenne au sérieux ceux qui parlent en leur nom, ces JO ne seront pas là pour célébrer la France mais pour faire advenir une autre France. La langue d’Aya Nakamura remplacera celle de Piaf, la femme trans réclamera ses droits contre la femme biologique, l’esthétique drag-queen succédera à l’élégance féminine, la gastronomie végane se substituera à la gastronomie française, au point même où cette dernière ne sera même plus optionnelle pour ceux qui la désireraient vraiment. Sans oublier que, sur l’affiche des Jeux, la croix a été bannie, effacée, comme on effaçait autrefois en URSS les détails embarrassants des photos officielles.
Les élites mondialisées ont un temps revendiqué la référence à une forme de « grand reset », de « grande réinitialisation », censée mettre à jour des sociétés enfermées dans leur identité avant d’abandonner cette formule, détournée pendant le Covid par ceux qu’on a appelés les complotistes. Elle témoignait pourtant d’un état d’esprit toujours dominant, et les grandes célébrations planétaires comme les JO doivent la rendre possible, l’accélérer. Un monde nouveau doit émerger même s’il ne faut pas l’avouer. Il s’agit de conserver les mots, pour peu qu’on les vide de leur sens. On parlera encore de la liberté, mais ce ne sera plus la liberté. On parlera encore des femmes, mais ce ne seront plus des femmes. On parlera encore de gastronomie française, mais ce ne sera plus la gastronomie française. On parlera encore de la France, mais ce ne sera plus la France. ■
Mathieu Bock-Côté
Merci de cet excellent article qui résume très bien ce que pensent beaucoup d’entre – nous qui ne suivront pas les péripéties de ces mascarades où des hommes en période de mue jouent du côté des femmes pour s’assurer la victoire.. les dès sont pipés la propagande active , il ne reste qu’à prier pour que la police n’ait pas trop de travail et soit suffisante en effectif.
Brillante analyse, très complète : quel avertissement !
Je n’irai pas jusqu’«à prier pour que la police n’ait pas trop de travail», mais pour qu’elle «soit suffisante en effectif», ma foi, forcément : oui.
Il faut bien que, quelque jour, l’ignominieuse époque dans laquelle nous sommes tenus livre au grand jour ce qu’elle a jusqu’ici seulement «vectorisé». Alors, il y aura les apocalyptiques «pleurs et grincements de dents» annoncés… «Il faut que le scandale arrive»…
Au pays des aveugles de France , le borgne est ROI. Et de cet oeuil il voit que depuis la fin des années quarante, par l’occupation Allemande puis Américaine nous sommes les dondons de la farce. De nos jours la jeunesse Française s’enivre de cannabis et a perdu l’esprit du travail bien fait , elle se prélasse dans des vacances perpétuelles, fatiguée de ne rien faire. Très peu sont constructifs , on les dissuade pour que nos dirigeants nous entraînent vers un ETAT Fédéral Européen. Alors bientôt ce pays construit au long des siècles par des Rois sera démantelé puisqu’il ne servira plus à rien. Copie des états Américains, ce qui explique « le non engagement pour défendre l’Ukaîne » C’est comment je fait la guerre en dentelle, avec rien, mais il fait peur l’animal!
Les états Unis d’Europe, On y va doucement mais surement, celui qui n’a pas compris? Alors pourquoi pas, puisque le peuple ne sert à rien.
Il sera peut être plus heureux avec une gestion plus locale. Paris ne vaut plus une messe, même à la Cathédrale.
Mais les dirigeants prétentieux qui n’aiment pas ce peuple , ni les autres peuples, se fera transporté ou éliminé , par de nouveaux gérants de cet Etat fédéral européen.
Il semble que la France souveraine ne sois déjà plus.
« Les possédés ». On y est, mais ils ne peuvent rien construire ; ( le mal vit aux dépens du bien ou il en prend le masque jusqu’à cet
instant ..), ils n’ont pas le talent. Alors tout s’effondre à un moment. Serons-nous prêts?
» Après le néant il n’y a plus rien, mais il doit bien arriver quelque chose »(……) et qu’il existe encore des gardiens pour rallumer la flamme. » ( Journal d’un Résistant)