1677 : Présentation du projet du premier Pont-canal de France
Ce projet est établi par Emmanuel de l’Estang, qui le soumet à Pierre-Paul Riquet : l’ouvrage du Répudre sera le premier pont-canal construit en France. Accompagné d’un devis-contrat (uniquement consultable aux Archives du Canal), il décrit précisément les étapes de la construction de l’ouvrage.
Pierre-Paul Riquet accepte le projet, et le démarrage des travaux prendra effet au 8 septembre 1677, par la signature du contrat entre Emmanuel de l’Estang et M. de Contigny, représentant de Riquet.
Photo ci-dessus : Le Pont-canal du Répudre, vu du ciel
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1692 : Guerre de la Ligue d’Augsbourg : Tous les Bourbons au front !
On est presque au milieu de l’immense Guerre qui vit la France, quasi seule, s’opposer à la plupart des puissances européennes de l’époque, de 1688 à 1697.
A Gévries, dans le Hainaut, entre les deux rivières Haine et Trouille, Louis XIV passe en revue, durant huit heures d’affilée, les 120.000 hommes de son armée (« le plus grand spectacle qu’on ait vu depuis plusieurs siècles », dit Racine, historiographe du Roi).
(illustration : Louis XIV durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, ndlr)
Du Louis XIV, de François Bluche, Fayard, chapitre XXIII, Une guerre psychologique, pages 658 à 662 : Tous les Bourbons au front :
« …Seuls Guillaume III et Louis XIV commandent armées ou groupes d’armées. Cette union des pouvoirs politique et militaire a déjà beaucoup fait pour assurer au roi de France efficacité et gloire. Guillaume d’Orange ayant bien profité de l’exemple en 1689 et 1690, il faut que Louis XIV reprenne le chemin du front. Il n’hésite point à le faire en 1691, 1692 et 1693. Sur le plan tactique, c’est un grand avantage pour la France. En mai et juin 1692, le Roi commande ainsi sa propre armée, tout en envoyant des ordres au maréchal de Luxembourg, lequel couvre le siège de Namur que Sa Majesté s’est réservé. Dans l’ordre moral, cette présence du prince est sans prix. Lorsqu’il inspecte les régiments, il sait qu’il touche le sentiment national et stimule les vertus guerrières des officiers et des soldats.
A Gévries, le 20 mai 1692, Louis ne se contente pas de visiter quelques unités. Il passe en revue, apparemment sans lassitude, les quarante-six bataillons et quatre-vingt-dix escadrons de son armée, les soixante-six bataillons et deux cent-neuf escadrons du maréchal de Luxembourg. « C’était assurément, nous dit Racine, le plus grand spectacle qu’on ait vu depuis plusieurs siècles », car les Romains n’ont jamais aligné plus de 50.000 soldats; or le roi de France avait devant lui 120.000 hommes « ensemble sur quatre lignes », et il lui fallut huit heures, à cheval, pour inspecter le tout. Racine, médiocre cavalier et bourgeois pacifique, avait abandonné aux trois quarts du trajet. Il écrivit à Boileau : « Si on n’a jamais vu tant de troupes ensemble, assurez-vous que jamais on n’en a vu de si belles… J’étais si las, si ébloui de voir briller des épées et des mousquets, si étourdi d’entendre des tambours, des trompettes et des timbales, qu’en vérité je me laissais conduire par mon cheval. »
Mais, si le Roi commande la parade, cavaliers et soldats sont assurés de le retrouver ensuite, presque à la première ligne, en tout cas souvent exposé. Ce sont choses qui se savent et se disent, non seulement dans les camps et cantonnements mais à l’arrière. De Paris, Boileau écrit à Jean Racine qu’il a pris grand plaisir à son récit du siège de Mons (25 mars 1691) (illustration : le Roi au siège de Mons) : « Je vous avoue pourtant que je ne saurais digérer que le Roi s’expose comme il fait. C’est une mauvaise habitude qu’il a prise, dont il devrait se guérir… Est-il possible qu’un prince qui prend si bien ses mesures pour assiéger Mons en prenne si peu pour la conservation de sa propre personne ? » A cette « mauvaise habitude » le monarque pourtant reste fidèle : il en a fait un devoir. Si le prince d’Orange, un hérétique, l’usurpateur du trône d’Angleterre, ne craint pas de s’exposer au feu, comment un fils de saint Louis ne prendrait-il pas les mêmes risques ? Le 13 juin 1692, à la première attaque du château de Namur – il s’agissait de s’emparer d’une redoute et d’un important retranchement « de plus de quatre cent toises de long » -, le Roi dispose en personne son régiment, donnant « ses ordres à la demi-portée du mousquet ». A peine est-il couvert par trois gabions improvisés, plus dangereux que tout, parce que bourrés de pierraille. Au premier coup de canon, ceux qui se trouvaient derrière eussent été criblés.
Or, derrière ces méchantes défenses, Louis XIV n’était pas seul exposé. Il y avait avec lui, nous dit l’historiographe, son fils Monseigneur, son frère Monsieur, et son fils naturel le comte de Toulouse : quatre Bourbons, dont le Roi et deux successibles ! L’évènement montra d’ailleurs que le risque était réel : une balle de mousquet, dirigée sur le Roi, fut amortie et déviée par le gabion; elle fit « une contusion au bras de M. le comte de Toulouse, qui était, pour ainsi dire, dans les jambes du Roi ». On imagine quelle coupe sombre eût pu faire dans la maison de France une salve de boulets ou de mitraille lancée au même endroit au même instant. D’ailleurs, ces princes n’étaient pas seuls à figurer ainsi aux premiers rangs du siège. Le prince de Condé, le duc de Bourbon appartenaient à cette armée. A quelques lieues, dans celle du maréchal de Luxembourg, se trouvait le reste de la famille royale, des princes du sang et des légitimés : le duc de Chartres, le prince de Conti, le duc du Maine, le duc de Vendôme et son frère le grand prieur. Il ne manquait aux deux armées des Flandres que monseigneur le duc de Bourgogne. Il n’avait, il est vrai, que neuf ans et demi.
Il est aisé, de nos jours, de traiter avec légèreté cette mobilisation de tout le sang capétien, d’attribuer le mérite du siège de Mons et du siège de Namur au seul M. de Vauban. Nos ancêtre avaient une vue plus juste des choses, qui rendaient à Vauban ce qui était à Vauban, au Roi ce qui appartenait au Roi. Ce dernier assume, entre plusieurs soucis prioritaires, la difficile responsabilité d’exposer plus ou moins les siens. Il a pleuré, le 25 septembre 1688, lorsque Monseigneur a quitté Versailles pour l’armée d’Allemagne (illustration : le Palatinat, conquis en deux mois par Monseigneur, ndlr). Il lui a donné « pour modérateur de sa jeunesse » le duc de Beauvillier; pour assistants Vauban et Catinat. Il lui a fixé un programme. Prendre Philippsbourg et plusieurs autres villes fortes n’est que l’aspecte militaire de l’expédition. Egaler le mérite paternel est ce qu’il y a de plus important, pour la France comme pour le reste du monde : « En vous envoyant commander mon armée, je vous donne des occasions de faire connaître votre mérite; allez le montrer à toute l’Europe, afin que, quand je viendrai à mourir, on ne s’aperçoive pas que le Roi soit mort. »
Le Roi a vibré de fierté, le 19 octobre, en prenant connaissance de la belle lettre des on fils, narrant chaque évènement du siège. « Il n’y avait guère d’hommes en France, écrit le marquis de Sourches, qui pussent écrire sur un semblable sujet d’un style aussi concis que le sien, et avec autant d’ordre, d’exactitude et de netteté. » Le président Rose, fidèle secrétaire de Sa Majesté, homme d’immense culture, n’hésita point à comparer « le style de Monseigneur avec celui de César dans ses Commentaires. » Trois jours plus tard, Louis XIV envoyait un courrier au Dauphin pour lui défendre de tant s’exposer, « car il y avait tout à craindre du courage de ce jeune prince, qui sans ostentation aurait été nuit et jour aux endroits les plus dangereux de la tranchée, si on lui avait laissé suivre son inclination ». Soldats et officiers ne tarissent pas d’éloges sur la vaillance de Monseigneur, qui joignait à cette vertu « une honnêteté, une douceur et une libéralité qui charmaient tout le monde ». Le 1er novembre – jour anniversaire de la naissance du Dauphin – la nouvelle de la prise de Philippsbourg parvint à la Cour au milieu du sermon de Toussaint du jésuite Gaillard. Le Roi en fut si charmé qu’il endigua les flots d’éloquence de son prédicateur, prévint la famille royale, commanda une prière d’action de grâces et ne rendit la parole au révérend père qu’au bout d’un grand quart d’heure. Le 28, pourtant premier dimanche de l’avent, Louis XIV fit reporter le sermon du même père Gaillard, et partit en compagnie de toute la maison royale à Saint-Cloud, et de là vers la porte Maillot, pour faire à son fils victorieux un accueil particulièrement spectaculaire. S’il préféra ensuite avoir Monseigneur à ses côtés, en campagne, ce n’était aucunement jalousie, comme il a été insinué sans preuve, mais pour veiller à ce qu’il ne s’exposât point au-delà de toute mesure.
De ces dispositions, ces succès, ces risques, ces fatigues et ces gloires, le pays tout entier est bientôt informé. (illustration : revers de la médaille de la prise de Philippsbourg par Monseigneur, le Dauphin; argent massif, 191,5 grammes, diamètre 74 mm, épaisseur 4mm, signée DELAHAYE. Revers : PRIMORDIA VICTORIARUM XXII URB EXPUGNATAE M DC LXXXVIII DAUPHIN). Des ducs jusqu’au moindre manant, chacun comprend que le sang du Béarnais est resté généreux, que les fastes de Versailles n’ont point amolli les princes. Le Roi n’envoie pas ses soldats à la mort en restant calfeutré dans son palais. Le Roi n’épargne pas ses proches, et ne s’épargne pas lui-même. Servir le Roi, c’est suivre le Roi. Il entraîne, précède, partage vos dangers, est au courant de vos soucis de volontaire ou de pionnier, d’artilleur ou d’ingénieur, de cavalier ou de dragon, de chef ou de subordonné. Meilleur général que son constant ennemi Guillaume d’Orange, Louis XIV l’emporte aussi par le prestige personnel : tandis que la présence aux armées de onze descendants de Henri IV fait, à l’intention de la France et de l’Europe, la plus fière des propagandes. Car enfin, les douze pairs de Charlemagne n’étaient pas tous de sang royal… »
1799 : Naissance de Balzac
• Site de la Maison de Balzac : http://maisondebalzac.paris.fr/
• Site du Château de Saché, dans l’Indre, haut-lieu Balzacien s’il en est (ci dessous) : http://www.lysdanslavallee.fr/fr/contenu/musee-balzac#.VxXTiUeVdk8
« J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : la Religion, la Monarchie, deux nécessités que les évènements contemporains proclament. » Voilà ce que l’on peut lire dans l’Avant-propos de La Comédie Humaine (La Pléiade). « La Royauté est plus qu’un principe : elle est une nécessité ! » écrit aussi Balzac dans son peu connu Catéchisme social, essai inachevé, qui ne sera publié qu’en 1933…
Jacques de Guillebon, qui lui consacre dans Le Livre noir de la Révolution française une excellente étude, intitulée Balzac, critique organique de la Révolution française, commence néanmoins son essai par cet avertissement :
« Balzac est fondamentalement non politique, dans le sens de l’imagination moderne de ce terme, et ce serait une grande erreur que de vouloir lire dans sa gigantesque comédie le reflet ou l’élaboration d’une cité des hommes proprement rationnelle. »
Après le titre de son essai, et ce premier avertissement, Guillebon donne une troisième clé pour connaître et comprendre Balzac: avant d’écrire sa Comédie, il s’est exercé à philosopher. Mais, s’il s’intéressera toute sa vie à la spéculation pure, « il ne saura jamais très bien à quoi s’en tenir pour sa vision de la métaphysique ».
Et, poursuit Guillebon, « c’est pourquoi, en réalité, son rapport à la France, à ses institutions et à ses successifs régimes politiques est entièrement charnel ».
On a pu parler, à propos de Balzac, d’un « tournant de 1830 », époque à laquelle se nouent réellement et définitivement ses convictions politiques : François Taillandier écrit que cette année-là « devant les témoignages d’intérêt et d’estime que ses amis lui prodiguent, il se sent devenir à toute allure monarchiste et catholique ».
En 1837, une des plus glorieuses années de Balzac – où il publie Histoire de la grandeur et décadence de César Birotteau – Balzac publiera un court ouvrage, Rois de France, consacré aux six Louis qui se succèderont, de Louis XIII à Louis XVIII. Devenu introuvable, ce petit ouvrage, fort intéressant, sera réédité en 2017 par notre confrère Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, qui le fera suivre de pages fort intéressantes également sur Napoléon 1er, tirées d’un ouvrage précédent (1833) : Le médecin de campagne.
Péroncel-Hugoz dédiera cette « édition marocaine de Rois de France » à :
« Son Altesse royale l’émir Moulay-Hassan, prince héritier du Maroc (né en 2003).
Et à son Altesse royale le prince Gaston de France (né en 2009), espoir des royalistes français. »
« Mais – reprend Guillebon – ce sont surtout les périls induits par le triomphe des idées nouvelles issues du XVIIIème siècle qu’il s’essaie à mettre en évidence : Balzac a beaucoup réfléchi à ce phénomène qui, au XVIIIème et au XIXème siècle se présentait tantôt sous le vocable d’humanitarisme, tantôt sous celui d’une philanthropie issue de la philosophie des Lumières, et ce qu’il en dit, en maints endroits de La Comédie Humaine est souvent surprenant par sa modernité : du masque de la fausse compassion individuelle à celui d’une pseudo-générosité collective d’idéologies couvrant des visées totalitaires, à moins qu’elles en dissimulent les tares d’un développement débridé de l’individualisme… ».
Il est intéressant, à ce stade, de se souvenir que Karl Marx disait de Balzac qu’il avait « l’intelligence du mouvement historique »…
Et Guillebon termine son essai en citant ce passage de Balzac, dans Le Départ, où il raconte comment il a salué Charles X partant pour l’exil:
« Dans quelques mois, vous saurez que, même méprisant les rois, nous devons mourir sur le seuil de leurs palais, en les protégeant, parce qu’un roi, c’est nous-mêmes; un roi, c’est la patrie incarnée; un roi héréditaire est le sceau de la propriété, le contrat vivant qui lie entre eux tous ceux qui possèdent contre ceux qui ne possèdent pas.
Un roi est la clé de voûte sociale; un roi, vraiment roi, est la force, le principe, la pensée de l’Etat, et les rois sont des conditions essentielles à la vie de cette vieille Europe, qui ne peut maintenir sa suprématie sur le monde, que par le luxe, les arts et la pensée. Tout cela ne vit, ne naît et ne prospère que sous un immense pouvoir… »
Ci dessus, sa cafetière, et des manuscrits corrigés…
Notre confrère Péroncel-Hugoz en rééditant Rois de France, ouvrage, devenu introuvable, en 2017, a rendu service à la connaissance de Balzac, à la Culture française, à l’Histoire.
Nous avons donné quatre extraits de ce petit ouvrage, sous forme de « bonnes feuilles » :
2ème extrait : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution (chapitre complet)
3ème extrait : l’infanticide perpétré contre le petit roi Louis XVII (pages 96 à 99)
4ème extrait : Louis XVIII (pages 102 à 105)
1861 : Napoléon III acquiert la Collection Campana
Du moins, la plus grande partie : 11.835 objets et 646 tableaux ! Il a fallu l’intervention personnelle (et insistante) de Napoléon III, et un crédit exceptionnel voté par la Chambre. Les négociations sont finalisées le 20 mai 1861, et définitivement assurées par la Loi n° 9247, du 2 juillet 1861.
La collection de Giampietro Campana Di Cavelli est constituée à Rome durant la première moitié du xixe siècle. C’est la plus extraordinaire collection privée d’œuvres d’art et d’antiques de l’époque.
Les trésors de cette Collection seront répartis entre Le Louvre et plusieurs Musées de Province, notamment le Petit Palais, d’Avignon.
Au Louvre, le Sarcophage des époux
http://www.petit-palais.org/musee/fr/historique-de-la-collection
1983 : Le virus VIH identifié
L’équipe de l’unité d’oncologie virale de l’Institut Pasteur, dirigée par le professeur Luc Montagnier, identifie pour la première fois le virus responsable du sida. Ils appellent alors VIH1 ce rétrovirus qui se rencontre partout dans le monde.
C’est ce qui le différencie de l’autre souche du virus, le VIH2, qu’ils découvriront en 1986, et qui se rencontre essentiellement en Afrique. Le nom du virus, VIH, signifie « virus de l’immunodéficience humaine ».
En 1982, les premiers cas français apparaissent et des médecins se mobilisent. Ainsi, le docteur Willy Rozenbaum, de l’hôpital Bichat, demande à l’équipe du professeur Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann, de l’Institut Pasteur, qui travaillaient sur les relations entre les rétrovirus et le cancer, de se pencher sur le problème.
Les recherches débutent fin 1982. Les chercheurs vont rapidement faire une découverte, à partir de la mise en culture d’un prélèvement effectué par le docteur Willy Rozenbaum sur un malade de La Pitié-Salpêtrière. Ils isolent le virus et l’identifient dès janvier 1983. Cette découverte est publiée le 20 mai 1983, dans la revue Science.
En 2008, Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinousssi – mais, curieusement, pas Jean-Claude Chermann… – recevront le prix Nobel de médecine.
1997 : Lancement du « Projet Guédelon »
Le château tel qu’il devrait se présenter, une fois terminé.
linternaute.com/sortir/sorties/architecture/chateau/guedelon/diaporama/1.s
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Setadire sur Trump : une victoire qui passe…
“Ce qui m’amuse ce sont les Français qui n’ont jamais mis un pied au E.U. et…”