1539 : Aux origines de la Loterie nationale
François Premier promulgue l’Edit de Chateauregnard, portant création d’une « Loterie royale » – ancêtre de l’actuelle Loterie nationale… – « pour porter remède aux jeux dissolus et empescher nostables bourgeois, marchans et aultres de blasphemer Dieu, de consommer leur temps, labeur, vertues et necessaire en jeux de hasard. »
1681 : Ouverture au trafic du Canal du midi
Dans toute l’Europe, l’œuvre grandiose confiée par Louis XIV à Pierre-Paul Riquet fut considérée, à juste titre comme la prouesse technique du XVIIème siècle.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Le Canal du Midi : la prouesse technique du XVIIe »
1810 : Mort du Chevalier d’Eon
Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Thimothée d’Éon de Beaumont était né le 5 octobre 1728 à Tonnerre, en Bourgogne. Espion de Louis XV, pièce majeure du « Secret du Roi », il est célèbre pour avoir été l’une des meilleures lames du royaume, pour ses traits d’esprits, pour ses prouesses diplomatiques – du moins, dans la première partie de sa vie, la « période heureuse »… – mais aussi pour son art du déguisement, au fond, assez logique pour un espion : il savait parfaitement… se faire passer pour une femme.
Venu étudier – brillamment – à Paris, il est remarqué par Louis XV, pour ses surprenantes qualités intellectuelles : le roi le nomme censeur royal pour l’Histoire et les Belles-Lettres. Puis, sollicité, il s’affilie au « Secret du Roi », service secret de renseignements et véritable diplomatie parallèle menée par Louis XV en personne, à l’insu de son gouvernement : le « Secret » est dirigé par le prince de Conti.
Il est aussitôt dépêché à la Cour de Russie, pour obtenir de la tsarine Élisabeth une alliance avec la France, contre la Prusse et l’Angleterre. Sa mission est un succès total, et la Russie sera notre alliée.
Il est ensuite envoyé à Londres en 1762, et collabore à la rédaction du traité qui sera signé à Paris le 10 février 1763. Sa grande habileté diplomatique lui vaut de recevoir une des plus rares distinctions du temps : l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis.
Mais il est aussi chargé par le Secret du Roi de la composition d’un plan d’invasion sur la Grande-Bretagne, d’un projet de descente sur l’Angleterre, comme on disait à l’époque.
A ce moment s’arrête la partie heureuse et réussie de son existence : un nouvel ambassadeur arrive à Londres, le comte de Guerchy, et, si le Chevalier en devient le secrétaire, l’inimitié entre les deux hommes sera immédiate et totale : l’ambassadeur tente de l’empoisonner lors d’un dîner, le Chevalier intente deux procès devant la justice anglaise (il en gagne un !) et on commence à le traiter de mégalomane, et même de fou. C’est en tout cas la fin de son ascension, et le début de sa descente aux enfers.
En 1774, Beaumarchais est envoyé à Londres par Louis XVI pour récupérer auprès du Chevalier d’Éon la correspondance échangée avec Louis XV, et surtout les documents relatifs à la préparation de la descente en Angleterre.
Au bout de quatorze mois, une transaction de plus de vingt pages est conclue entre eux deux, qui stipule la remise intégrale des documents et que la chevalière ne quittera plus jamais ses vêtements féminins. En échange de quoi une rente viagère lui était accordée…
D’Éon quitta Londres en 1777 et se présenta à la Cour en capitaine de dragons. Une ordonnance fut prise le 27 août 1777 par le roi lui donnant ordre « de quitter l’uniforme de dragons qu’elle continue à porter et de reprendre les habits de son sexe avec défense de paraître dans le royaume sous d’autres habillements que ceux convenables aux femmes ». Il fut exilé à Tonnerre, où il resta six ans.
En novembre 1785, il regagna la Grande-Bretagne et perdit sa rente. Il se retrouva presque dans la misère, et fut recueilli par une dame de son âge, Mrs Cole, aussi désargentée que lui. En 1804, il fut emprisonné pour dettes; libéré, il vivra encore quatre ans dans la misère, avant de mourir, à Londres, le 21 mai 1810.
1854 : Frédéric Mistral fonde le Félibrige
Il s’agit d’une association qui a pour objectifs la sauvegarde, l’illustration et la promotion de la langue et de la culture spécifiques des pays d’oc, par l’intermédiaire de la littérature.
Âgé de 24 ans, Mistral est entouré de six amis : Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giera, Anselme Mathieu, Joseph Roumanille et Alphonse Tavan.
Cette fondation eut lieu à Font-Ségugne (près de Chateauneuf-de-Gadagne, à 9 kilomètres d’Avignon), dans le château de Paul Giera.
Dans notre album Maîtres et témoins (I) : Frédéric Mistral, voir la photo « Le Felibrige »
Cherchant un nom pour désigner le nouveau mouvement, Mistral le trouva dans une poésie qu’il avait recueillie à Maillane: il s’agit d’un récitatif rimé dans lequel la Vierge Marie raconte ses sept douleurs à son fils dans une vision de saint Anselme.
Voici le passage qui contient le mot felibre :
« La quatriemo doulour qu’ai souferto pèr vous, / O moun fiéu tant precious, / Es quand vous perdeguère, / Que de tres jour, tres niue, iéu noun vous retrouvère, / Que dins lou tèmple erias / Que vous disputavias / Emé li tiroun de la lèi, / Emé li sét felibre de la lèi. »
Le mot felibre, aussi inconnu du reste que le mot tiroun, ayant évidemment dans ce morceau le sens de « docteur de la loi », fût acclamé par les sept convives, et l’Armana prouvençau, organe de la nouvelle école proposé et fondé dans la même séance – l’Armana prouvençau pèr lou bèl an de Diéu 1855, adouba e publica de la man di felibre – annonça à la Provence, au Midi et au monde que les rénovateurs de la littérature provençale s’appelleraient dorénavant « félibres ».
Ils prirent comme emblème l’étoile à sept branches.
En 1904, à 74 ans, Mistral célèbrera le cinquantenaire du félibrige, toujours à Font-Ségugne, où il déclamera l’envoi fameux :
Soun mort li bèu disèire, / Ceux qui parlaient bien sont morts,
Mai li voues an clanti ; / Mais les voix ont résonné;
soun mort li bastissèire, / Les bâtisseurs sont morts
Mai lou tèmple es basti. / Mais le temple est bâti.
Vuei pòu boufa / Aujourd’hui peut bien souffler
L’aurouso malagagno : / Le mauvais vent du Nord
Au front de la Tour Magno / Au sommet de la Tour Magne
Lou sant signau es fa. / Le saint signal est envoyé
Vous-àutri, li gènt jouine / Et vous, les jeunes,
Que sabès lou secrèt, / Qui connaissez le secret,
Fasès que noun s’arrouine / Faites que ne s’écroule pas
Lou mounumen escrèt ; / Le monument écrit;
E, mau-despié / Et, en dépit
De l’erso que lou sapo, / De la vague qui le sape,
Adusès vosto clapo / Apportez votre pierre
Pèr mounta lou clapié. / Pour élever le mur
Parc du château de Font-Ségugne: Pierre du Cinquantenàri
Ecouter : Traditions, Farandole et Fêtes provençales
Trois de nos éphémérides essayent de restituer au moins une partie de la puissance et de la beauté de la poésie mistralienne (8 septembre, naissance; 25 mars, décès; 29 février, Prix Nobel) : elles sont réunies en un seul et même document PDF, pour la commodité de la consultation : Frédéric Mistral
Et six autres de nos éphémérides rendent compte de son action, de ses initiatives ou d’autres prises de position importantes :
- la création du Félibrige et la fête de son Cinquantenaire (éphéméride du 21 mai);
- l’institution de la Fèsto Vierginenco (éphéméride du 17 mai) et celle de l’Election de la Reine d’Arles (éphéméride du 30 mars);
- le contexte historico/politique de la création de la Coupo Santo (éphéméride du 30 juillet);
- Frédéric Mistral récite L’Ode à la Race latine à Montpellier (éphéméride du 25 mai);
- enfin, la publication de son brulot antijacobin, fédéraliste et décentralisateur, donc authentiquement « politique », traditionnaliste et réactionnaire : La Coumtesso (éphéméride du 22 août)
1861 : mort d’Eugène de Mazenod
Cet évêque de Marseille – de 1837 à 1861 – fut le fondateur de la congrégation des oblats.
Il fit construire la cathédrale et la basilique de Notre-Dame de la Garde.
Écouter la conférence de Michel Franceschetti sur ce prélat marseillais.
1871 : Début de la Semaine sanglante à Paris
L’armée régulière de Versailles (les Versaillais), parvient à franchir le Point-du-Jour, près de la porte de Saint-Cloud, envahit la capitale et prend ainsi par surprise les fédérés.
Commence alors une « semaine sanglante », au cours de laquelle les Communards sont pourchassés et massacrés, les monuments brûlés et la capitale bombardée…. sous les yeux des Prussiens.
On estimera les pertes humaines à environ 25 000 du côté des fédérés et 1360 pour les versaillais.
• Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir la photo « La Commune, une vaste machination voulue ? «
• La Commune vue par Maurras, Bernanos, Zemmour – pdf
1911 : Mort de Georges Fabre
A partir de la Révolution, et à cause de l’anarchie qu’elle instaure partout, le Mont Aigoual, comme beaucoup d’autres massifs forestiers français, se dégrade rapidement. L’érosion des sols s’ensuit, selon un mécanisme logique : ingénieur forestier, Georges Fabre – le véritable maître d’œuvre du reboisement à partir de 1875 – arrive à démontrer qu’une partie de l’ensablement du port de Bordeaux vient de la terre arrachée par les pluies dans le massif de l’Aigoual.
Ayant obtenu, grâce à cette démonstration, le financement nécessaire, Fabre crée l’observatoire du mont Aigoual, et lance le reboisement du massif, qui sera un succès complet.
Pour cela, il crée dix arboretums à différentes altitudes, expositions et natures de terrains pour chercher les essences d’arbres adaptées aux différentes parties du massif (l’arboretum de l’Hort de Dieu, sur le flanc sud de l’Aigoual, l’arboretum de la Foux, celui de Puéchagut…).
Communication sur Georges Fabre :
monsieurbrun.canalblog/archives/2013/09/16/28032314
Et Site sur le reboisement du mont Aigoual :
aigoual.asso.fr/fr/histo_archiv
1917 : Le Spirit of St. Louis de Charles Lindbergh effectue la première traversée aérienne de l’Océan Atlantique, de New York à Paris, en solitaire et sans escale
« Saint Louis » ne fait pas référence au roi de France, mais à la ville dont étaient originaires les bailleurs de fond de l’entreprise de Lindbergh, et à la loge maçonnique à laquelle il appartenait.
Si l’exploit reste ce qu’il est, tout comme l’indéniable courage personnel dont a fait preuve Lindbergh en cette occasion, l’ensemble de son existence – et surtout après son exploit… – est loin de renvoyer la même image brillante !
De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, pages 2680/2683) :
LINDBERGH Charles Augustus (Détroit, 4.II.1902, Hawaï, 26.VIII.1974). Aviateur américain. D’une famille d’origine scandinave, fils d’un parlementaire isolationniste, il abandonna ses études universitaires et se voua très jeune à l’aviation. Attiré par un prix de 25.000 dollars offert par un hôtel parisien au premier aviateur qui traverserait l’Atlantique de New York à Paris, il réussit cette première traversée aérienne sans escale : à bord de son monoplan The spirit of Saint Louis, chargé d’une tonne et demie de pétrole, il partit de Roosevelt Field, près de New York, le 20 mai 1927, et, le lendemain, après un vol de trente trois heures, il atterrit au Bourget, où l’attendait une foule enthousiaste. Devenu riche et célèbre, il fut profondément bouleversé par le kidnapping et l’assassinat de son jeune fils (mars 1932). Il s’éloigna alors de l’Amérique et visita à plusieurs reprises l’Allemagne hitlérienne , où il fut chaleureusement accueilli par Goering. Germanophile, sympathisant avec les doctrines nationales-socialistes, convaincu que le premier devoir de l’Occident était la défense de la race blanche, il fit une active campagne, de 1939 à 1941, pour le maintien de la neutralité américaine. Attaqué par Roosevelt, qui l’empêcha de s’engager dans l’aviation de guerre après l’attaque japonaise contre Pearl Harbor, il servit cependant son pays comme pilote d’essais. Il a raconté son vol historique dans The spirit of Saint Louis (1953).
Et, tandis que Lindbergh cultivait ses amitiés nazies, en France, et dès 1930, L’Action française – Jacques Bainville en particulier – mettaient en garde contre Hitler, dans des termes d’une hostilité poussée au paroxysme cent fois cités, comme si, à cet égard, l’Action Française avait quoi que ce soit à prouver ! (« l’énergumène », « le monstre », « le Minotaure »).
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VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”