1679 : Denis Papin présente son « digesteur »
Denis Papin présente à la société royale de Londres « le nouveau digesteur ou la manière d’amollir les os et de faire cuire toute sorte de viandes en fort peu de temps et à peu de frais » : c’est le premier autocuiseur de l’histoire.
En 1690, il fait la démonstration devant la faculté de Marbourg d’une machine au piston actionné, grâce à la vapeur, par compression de l’air. Il a inventé le moteur.
Cependant, s’il est vrai de dire que Papin est le premier à avoir reconnu la force élastique de la vapeur d’eau, au XVIIème siècle, c’est un Ecossais, James Watt (ci dessous, peint vers 1812) qui, en 1679, a fait breveter le système. En somme, Papin a trouvé le système, et Watt l’a rendu performant. Au bout du compte, c’est la machine à vapeur, ancêtre de la turbine, qui est née.
Avec, à la clé, pour le meilleur et pour le pire, la révolution industrielle.
Aujourd’hui encore, les turbines à vapeur produisent environ 80% de l’électricité mondiale.
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1679 : Début des travaux à Marly
Marly « avant » : le Pavillon du soleil, tout en haut de la pente dominait les douze pavillons, tous strictement identiques, situés de part et d’autre de la pièce d’eau, six de chaque côté.
La Révolution étant passée par là, il ne reste absolument rien de cet ensemble extrêmement original situé à deux lieues au nord de Versailles, dont la construction fut confiée à Mansart dès 1679.
Le contraste avec Versailles était énorme : Marly se dissimulait dans la verdure qui cernait les constructions. Le terme de « Roi-Soleil » y trouva sa plus évidente traduction architecturale et symbolique : le château principal, demeure du roi, portait sur ses frontons l’image du soleil parcourant sa course céleste, tel un palais solaire. Les douze pavillons satellites parfaitement carrés étaient répartis de chaque côté de la voie d’eau. Chaque pavillon était attribué à une divinité ou une allégorie : Thétys, Minerve, Mars, Hercule, La Victoire, l’Abondance, Bacchus, Saturne, Vénus, Diane, Mercure.
A Versailles, tout courtisan pouvait se rendre sans autorisation expresse du roi, tandis qu’à Marly on ne pouvait être admis que sur invitation personnelle du souverain. Saint Simon a raconté comment les courtisans quémandaient une invitation à chaque déplacement : « Sire, Marly… » ! Quand les dames se présentaient au souper du roi cela s’appelait « se présenter pour Marly »; les invitations étaient adressées à leur nom, leurs maris les suivaient.
Marly était ainsi une sorte de cour très privée dont les membres étaient triés sur le volet. Le cérémonial y était assoupli : même en présence du roi, les hommes restaient couverts et les femmes étaient admises dans le salon en robes de chambre (toilette de ville).
…et Marly « après » (photo: Yann-Arthus Bertrand). Merci ! Merci, qui ?
La Révolution a détruit le tiers de notre patrimoine artistique : c’est un crime contre la France, évidemment, mais aussi un crime contre la Beauté.
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1807 : Mort de l’abbé Henri Essex Edgeworth de Firmont, le dernier confident de Louis XVI
Il s’éteint à Mittau, en Courlande (actuelle Lettonie), où il suivait Louis XVIII – dont il était chapelain – dans son exil.
De Malesherbes à l’abbé Edgeworth de Firmont, qui lui apporte la commission de Louis XVI : le roi voulait que Malesherbes sût – par l’abbé, chargé de le lui transmettre – le nom de la personne à qui le duplicata de son Testament avait été confié, pour le cas où celui remis aux Commissaires de la Commune ne serait pas rendu public.
« …Les scélérats, ils l’ont donc mis à mort ! Et c’est au nom de la Nation qu’ils ont commis ce parricide ! C’est au nom des français qui, s’ils eussent été dignes de ce bon roi, l’eussent regardé comme le meilleur des princes, le meilleur ! Aussi pieux que Louis XI, aussi juste que Louis XII, aussi humain qu’Henri IV, et exempt de leurs faiblesses. Son tort unique fut de nous aimer trop, de se montrer notre Père et point assez notre Roi…. Son inébranlable vertu a triomphé de leur scélératesse. La Religion seule donne à l’esprit de l’homme la force de soutenir avec tant de dignité des épreuves aussi cruelles ! Sortez de cette ville, mon cher abbé, ne restez pas à Paris, je vous en conjure. Sortez de ce royaume, si vous pouvez. Fuyez une terre maudite, vous n’y trouverez pas d’asile contre des tigres altérés de votre sang. Moi je n’ai rien à redouter, ils savent que le peuple m’aime. Les assassins n’oseront toucher un seul de mes cheveux blancs. Cependant, dès demain, je partirai pour la campagne ; je ne veux plus respirer le même air que les régicides. Adieu, mon cher abbé ; partout où vous irez, soyez assuré que je prendrai l’intérêt le plus vif à tout ce qui vous regarde… ».
Malesherbes
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1808 : Naissance de Gérard de Nerval
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Écouter El Desdichado dit par Gérard Philipe
1818 : Ouverture de la première Caisse d’Epargne et création du « Livret A »
Le « Livret A » est créé, comme la Caisse d’épargne de Paris, à l’initiative de Benjamin Delessert, industriel et banquier. La présidence de cette nouvelle institution fut confiée au duc François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt.
Louis XVIII souhaitait solder la crise financière léguée par les guerres napoléoniennes, financées, de fait, par la dilapidation de l’épargne des citoyens.
De Michel Mourre :
« L’idée de créer des établissements sans but lucratif destinés à favoriser l’épargne dans les classes les moins aisées est contemporaine du premier essor de la civilisation capitaliste. Elle semble avoir été lancée par un français, Hugues de Lestre, dès 1610… En Amérique, la première Caisse d’Épargne fut ouverte à Boston, en 1816. Deux ans plus tard, en 1818, Benjamin Delessert (et François de la Rochefoucauld-Liancourt, ndlr) fondait la Caisse d’Epargne de Paris, organisme privé qui se proposait de collecter les petites économies pour les affecter à des tâches d’intérêt national tout en s’engageant à restituer à vue aux épargnants les dépôts initiaux majorés d’un intérêt modique. Comme à l’étranger, la formule connut un grand succès : des Caisses s’ouvrirent en 1819 à Bordeaux et à Metz, en 1820 à Rouen, en 1821 à Marseille, à Nantes, à Troyes, à Brest, en 1822 au Havre et à Lyon etc… »
Mais, pourquoi l’écureuil est-il le symbole de la Caisse d’Épargne ?
Si certains y voient un lointain souvenir du surintendant Fouquet, qui avait l’écureuil comme emblème, ce furent d’abord la fourmi, puis l’abeille, puis la ruche, qui furent successivement élues comme emblème par les Caisses d’épargne jusqu’à la deuxième guerre mondiale, époque où est apparu l’écureuil.
L’idée de choisir ce nouveau symbole est venue suite à un concours, lancé en 1942 par René Laurent à son retour de captivité, lorsqu’il était directeur-adjoint du Bureau central des Caisses d’épargne. Destiné à encourager l’épargne, ce concours de contes et nouvelles était ouvert aux prisonniers de guerre français en Allemagne.
Le premier prix fût décerné à William Bate pour son conte Didy et Rascassot. Ce récit « renouvelle le genre des fables en faisant application à l’épargne » dira alors René Laurent qui le choisira comme emblème des Éditions de l’Epargne dont il était directeur :
Didy, l’écureuil, était la mascotte d’un prisonnier qui, un jour où lui et ses compagnons d’infortune étaient particulièrement tourmentés par la faim, envisagèrent de manger le petit animal… Ils allèrent donc débusquer Didy dans le chêne qui lui servait d’abri. Après avoir pratiqué une ouverture dans le tronc, l’arbre se vida de son contenu : noisettes, biscuits, amandes, mille choses données à Didy que ce maître banquier avait épargné à l’insu du groupe de prisonniers, qui récupérèrent de quoi tenir une semaine; et grâce à son sens de l’épargne, l’écureuil eût la vie sauve…
Sur la Caisse d’Epargne : federation.caisse-epargne/une-identite-cooperative/histoire
1871 : Bergeret, « incendiaire en chef » des Tuileries, commence sa sinistre besogne
Dans deux jours, la plupart des monuments de Paris aux mains des Communards seront en flammes (éphéméride du 24 mai), conformément à la sinistre prédiction de Louise Michel : « Paris sera à nous ou n’existera plus » (éphéméride du 17 mai).
Une Louise Michel qui ne faisait que s’inscrire dans la « grande » (!) tradition révolutionnaire : Carrier n’avait-il pas dit « Nous ferons de la France un cimetière plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière », durant cette monstrueuse Révolution qui proclama « du passé faisons table rase !… » et durant laquelle Robespierre déclarait « Périsse la France entière plutôt qu’un seul principe ! »
Dès le 26 mars 1871, le château palais, complètement pillé, restait vide. Durant la Semaine sanglante (éphéméride du 21 mai), un trio de tristes sires : le sergent de ville Boudin, le garçon boucher Bénot et le général (!) Bergeret – aidés d’une trentaine d’autres criminels de leur espèce, comme Dardelle ou Mabeuf. – préparèrent méthodiquement leur forfait contre l’Art, contre la France dans son Patrimoine culturel.
Fidèle suiveur de Louise Michel, Bergeret déclara : « Quand je quitterai les Tuileries, les Tuileries seront en cendres ». Les 22 et 23 mai, les acolytes incendiaires firent passer dans la cour cinq fourgons chargés de barils de poudre, bonbonnes de pétrole, goudron liquide et essence de térébenthine, qu’ils rangèrent sous le péristyle du pavillon central. Le 23, une trentaine de fédérés parcourut tous les appartements du palais et aspergea murs et planchers à pleins seaux de pétrole. Un baril de poudre fut placé dans le vestibule du pavillon de l’Horloge, trois en bas de l’escalier d’honneur, tandis qu’un amas de matières inflammables était stocké dans le salon des Maréchaux. Ils enduisirent de goudron l’autel et l’orgue de la Chapelle et les boiseries du théâtre. Le feu fut allumé par Bénot et l’incendie embrasa immédiatement tout l’édifice. Peu avant 9 heures du soir, l’horloge du palais s’arrêta sous l’action du feu. Vers 11 heures, une explosion secoua le pavillon central, laissant le dôme s’abîmer dans une gerbe de flammes. Le palais brûla pendant trois jours, fondant les bronzes, réduisant les marbres en poussière. Bergeret et ses hommes, ayant commandé un repas froid, soupèrent sur la terrasse du Louvre en contemplant l’incendie.
Le 27 mai, il ne restait plus de la merveille des Tuileries que des pans de murs noircis.
1885 : Mort de Victor Hugo
Depuis son inhumation au Panthéon, l’histoire officielle a figé « le » Victor Hugo que chacun est tenu de révérer es-qualité. L’histoire officielle imposée par le Système oublie juste de rappeler que, girouette politique presque parfaite, Victor Hugo aura quasiment « fait » tous les partis, et commença sa « carrière » dans les rangs légitimistes, proche de Chateaubriand, avant de passer à l’Orléanisme, puis de saluer la IIème République et même, un court temps il est vrai, Louis-Napoléon Bonaparte, avant de se brouiller avec lui et de partir pour son très long exil dans les îles de la Manche, d’où il ne devait rentrer que peu de temps avant sa mort.
De sa toute première période, royaliste légitimiste, il reste la bouleversante, magnifique et grandiose Ode à Louis XVII, qui atteint au sublime. Et aussi – non sans mérite mais néanmoins plutôt moins réussie – une Ode à Louis XVIII, pour ses funérailles… (Louis XVIII lui avait octroyée une rente annuelle de mille francs lorsqu’il avait fait paraître – à dix-neuf ans – son Ode à Louis XVII).
Quant au reste, s’il y a un personnage officiel et embaumé, devant lequel on est tenu de s’incliner, révérence gardée, il y a bel et bien « un autre Victor Hugo », comme le montre Léon Daudet.
Celui-ci épousa, le 12 février 1891, en un premier mariage raté, qui ne devait pas durer quatre ans, sa petite fille, Jeanne Hugo (celle-là même que le poète a célébrée dans L’art d’être grand-père), sœur de son meilleur ami Georges Hugo. Léon Daudet, dans Fantômes et vivants et dans La tragique existence de Victor Hugo a tracé un portrait saisissant – et parfois féroce dans sa vérité… – de cet « autre Victor Hugo » :
Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir les six photos qui traitent de Hugo : « Un autre Hugo (I) : chez Hugo, à Hauteville House » et les cinq suivantes.
1935 : Louis Gasté réalise le premier enregistrement de Tout va très bien, Madame la Marquise
Dans les années 30, il effectue de nombreuses séances d’enregistrements (il est à la guitare), d’abord chez Odéon (jusqu’à Octobre 1931), puis chez Decca (de décembre 1931 à janvier 1935) et enfin chez Pathé, où, le 22 mai 1935, il enregistre « Tout va très bien , Madame la Marquise ».
C’est lui qui, au cours d’un déjeuner avec Ventura et Misraki, va donner l’idée de la chanson.
Écouter : Ray Ventura – Tout va très bien Madame la Marquise
Ray Ventura et ses collégiens » Tout va très bien Madame la Marquise »
de Paul Misraki – inspiré du sketch » Tout va bien » de Bach et Laverne
disque 78 tours invendable CPT.2065-1 du 22 Mai 1935
line.renaud.pagesperso-orange/Biographie
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