Philippe Conrad met régulièrement en ligne de brèves notes toujours particulièrement intéressantes en matière d’Histoire, d’idées et d’édition. Il est question ici de l’œuvre et de la personne de Jean de La Varende. Nous ne sommes pas sûrs que ce dernier ait vraiment cru « en l’homme », comme il est dit plus loin. Sauf s’il s’agit de l’homme enraciné dans une terre, une Histoire, une fidélité : en l’occurrence, fidélité à la Tradition, à Dieu et au Roi. Car La Varende illustre surtout ces « puissances du sentiment » – selon l’expression de Maurice Barrès – exprimées dans la ligne et avec toute la vigueur de ces fidélités là. La lecture assidue de La Varende a en effet nourri le sentiment de toute une jeunesse royaliste de son temps. Philippe Conrad invite à sa redécouverte. Nous dirons que pour les générations qui montent, royalistes conscients ou en devenir, cela fait partie des nécessités du salut commun.
24 mai 1887, naissance de Jean Mallard de la Varende Agis de Saint-Denis, plus connu sous le nom de Jean de La Varende, à Chamblac.
Jean Mallard de La Varende est le fils de Gaston Mallard de La Varende (1849-1887), officier de marine, et de son épouse d’origine bretonne, Laure Fleuriot de Langle (1853-1940).
La Normandie a donné le jour à des savants, des artistes, des historiens, mais aussi à de grands écrivains comme Malherbe, les deux Corneille, Barbey d’Aurevilly, Flaubert et Maupassant, sans oublier La Varende qui, doit-on le dire, avait cinquante pour cent de sang breton par sa mère.
Après des études aux écoles des beaux-arts de Rennes et de Paris, La Varende a donné libre cours à toute sa créativité artistique en pratiquant la critique d’art, la peinture, la construction de maquettes de bateau et, enfin, la littérature.
L’auteur de Nez-de-Cuir fut un fabuleux et captivant conteur. N’oublions pas ses biographies, ses hagiographies, ses études littéraires et historiques, car il a réalisé une œuvre abondante et variée (près de cent volumes en vingt-cinq ans).
La Varende fut le chantre du terroir et de la forêt, de la mer et des marins, de la chasse et du cheval. De ses récits se dégagent une joie de vivre et un idéal de bonheur que chacun d’entre nous recherche pour combler la solitude du monde actuel.
Sa vie a été celle d’un parfait honnête homme, croyant en Dieu et en l’Homme, curieux du passé, aimant la vie et attaché aux valeurs que sont la fidélité, l’honneur et la tradition. ■
Aph Aph Philippe Conrad
Il faudrait paraphraser Marc Bloch dans un sens qui soit nôtre. Moi, la fête de la Fédération me fait frissonner de regrets à l’idée des illusions qu’elle portait et des horreurs qui la suivraient étalées sur deux malheureux siècles… le Sacre de Reims préfigure l’ascension à venir du plus beau Royaume sous le ciel. Et ´est la fidélité sensible, charnelle à cette Tradition vivante que nous propose La Varende. Il manque quelque chose à ceux d’entre nous qui ne l’ont pas lu ou pas aimé.