Par Michel Franceschetti.
Voici exactement quatre-vingts ans, le samedi 27 mai 1944, à 10 h 40, Marseille fut frappée par un violent bombardement aérien. 134 bombardiers lourds de la 15e Air Force américaine déversèrent près de 300 tonnes de bombes sur la ville.
Si les cibles étaient les installations ferroviaires, la population civile marseillaise fut durement touchée : 2.000 à 2.500 morts, plus de 1.200 immeubles rasés ou inhabitables.
Parmi les victimes, trois royalistes furent mentionnés dans le journal L’Action Française des jours suivants.
L’un d’eux était Eugène Auguste Brun. Né le 21 mars 1880, dans un milieu populaire, il fut employé à la société ferroviaire du PLM. Camelot du Roi, il avait été le maître d’armes de la section d’AF de Marseille.
Les deux autres (Jean Planche et Georges de Montgolfier) périrent dans l’explosion du PC du SPEG (Service de Protection contre les Événements de Guerre), c’est-à-dire de la Défense Passive, situé dans l’ancienne faculté des sciences au 125 de La Canebière.
Jean Joseph Marie Planche, né le 27 février 1886, était de père pharmacien. La pharmacie Planche existe toujours, 1 bd de la Libération. Il devint médecin. En 1914-1918, il fut blessé deux fois et eut quatre citations (dont une en Tchécoslovaquie où il avait été affecté à l’état-major de l’armée de ce pays nouveau). Médecin-commandant de réserve en 1933, il avait reçu la Légion d’honneur (chevalier en 1921, officier en 1941). Il continuait à servir la France comme membre de la Défense Passive.
Georges Horace Joseph de Montgolfier descendait de Jean-Pierre de Montgolfier (1732-1795), l’un des frères des inventeurs de la montgolfière. Né en 1888 à Saint-Marcel-lès-Annonay (Ardèche), il s’engagea dans la Marine en 1907. Devenu capitaine de corvette en 1927 et chef d’état-major de la marine à Marseille en 1932, il fut promu officier de la légion d’honneur en 1935.
Pendant la guerre, il était chargé de la coordination générale de la Défense Passive de Marseille.
Le 27 mai 1944, il décéda de ses blessures à l’hôpital de la Conception. Il a été considéré comme « mort en service commandé » et déclaré « Mort pour la France ». Son nom est gravé sur la plaque commémorative des morts de 1939-1945 dans la basilique du Sacré-Cœur. Il est enterré à Saint-Marcel-lès-Annonay.
Il s’était marié en 1919 avec Catherine Rastoin (1896-1972), fille de l’industriel Émile Rastoin. Ils eurent huit enfants. Georges de Montgolfier était président de l’association des familles nombreuses. Une de ses filles, Florence (1929-2018), épousa en 1954 André Joannon (1921-2007) qui fut trésorier de l’Union Royaliste Provençale de 1965 à 1993.
Jean Planche et Georges de Montgolfier sont mentionnés sur la plaque des « Agents de la défense passive morts pour la France au cours des bombardements aériens et des combats de la Libération » déposée au pied du monument des Mobiles en haut de La Canebière. ■ MICHEL FRANCESCHETTI
Il y a eu suffisamment de tués pour qu’il ne soit pas utile d’en rajouter.
Les historiens s’accordent généralement à 1852 morts.
À quoi rimerait une querelle de chiffres sur un tel sujet ? Rajouter, soustraire, discutailler… c’est dérisoire. Les Marseillais de l’époque considéraient que les Amerloques bombardaient comme des sagouins. Ils priaient le Ciel d’être bombardés par les Anglais réputés précis. Voilà tout. Les british sont des européens ; Ils ne confondent pas la gare avec le cimetière. Les Américains ne font guère de différence entre Marseille et Hanoï…