1864 : Paris célèbre la fin des travaux de restauration de Notre-Dame.
Victime de deux siècles de préjugés anti-gothiques, puis du vandalisme révolutionnaire, Notre-Dame de Paris n’était plus, au début du XIXe siècle, que l’ombre d’elle-même. En vingt ans, Eugène Viollet-le-Duc lui rendit son ancienne splendeur.
Extrait de l’article de Frédéric Dauvé, Le grand architecte, dans l’excellente collection du Figaro, L’esprit des lieux :
« Ce 31 mai 1864, Eugène Viollet-le-Duc savoure secrètement son bonheur. Ce jour-là, en effet, Paris célèbre la fin des travaux de restauration de Notre-Dame, commencés dix-neuf ans plus tôt. Conduits, dans un premier temps, en collaboration avec Jean-Baptiste Lassus, puis sous sa seule autorité, leur résultat est bien son grand œuvre. Œuvre de reconstruction, à vrai dire, davantage que de simple restauration. Ce même jour, l’archevêque de Paris, Mgr Georges Darboy, procède, pour la première fois de sa longue histoire, à la dédicace de la cathédrale. Comme si celle-ci, malgré ses sept siècles d’existence, venait de renaître…
…Viollet-le-Duc, qui vient de passer le cap de la cinquantaine, est alors au faîte de sa carrière. Même s’il ne cessera de travailler jusqu’à sa mort, en 1879, la fin des travaux de Notre-Dame de Paris constitue, à ses yeux, un couronnement: celui de la réhabilitation du passé gothique de la France, dont le célèbre roman éponyme de Victor Hugo (1831-1832) avait donné le signal et qui détermina, pour une bonne part, sa vocation. elle vient aussi couronner une relation intime remontant à l’enfance entre l’architecte et la cathédrale… »
Au Moyen-Âge, les ouvriers avaient l’habitude de « signer » leurs œuvres et il n’est pas rare de retrouver une pierre ou une sculpture discrètement marquée. Mais il est plus rare de trouver une statue représentant l’architecte lui-même. C’est pourtant ce qu’a fait Viollet-le-Duc : il s’est représenté, la règle, symbole de sa profession, bien en main, se retournant pour contempler une dernière fois son oeuvre de restauration (ci dessus).
L’apôtre est en fait Saint Thomas, le patron des architectes. L’aigle qui précède les apôtres, symbolise l’évangéliste Jean.
Concrètement, l’apport de Viollet-le-Duc, pour l’essentiel, est le suivant :
I. A l’extérieur
1. l’ensemble de la statuaire de la façade occidentale refaite :
– statues des Rois de Juda (ci dessus);
– Vierge et Anges des galeries;
– Saint Marcel, Saint Denis et Saint Etienne;
– grande statue de la Vierge au portail gauche, de Saint Marcel au portail droit;
– statues de l’Église et de la synagogue replacées dans les niches des contreforts…
Ce sont ces statues des Rois de Juda qui, confondues par ignorance avec des statues de Rois de France par les révolutionnaires, furent détruites durant la Révolution (éphéméride du 23 octobre : 1793 : Décret de la Convention : « Dans huit jours les gothiques simulacres des rois de France qui sont placés au portail de l’église Notre-Dame seront renversés et détruits »)
C’est la tête de l’une d’elles qui a été choisie comme illustration de la couverture du livre de Pierre Boutang, Reprendre le pouvoir.
2. Restauration de l’ensemble des clochetons, pinacles, crochets, chimères (ci dessous), animaux fabuleux et gargouilles des tours et des galeries
3 : rétablissement des murs extérieurs des chapelles de la nef.
4 : remontage complet des grandes roses des croisillons; reprise dans leur totalité des contreforts et des éperons de l’abside; rétablissement dans leur état primitif des fenêtres des tribunes.
5 : réfection de la totalité des toitures, renforcement des combles, pose de beffrois neufs dans les tours.
6 : reconstruction de la flèche (ci dessous), qui s’élève à quarante cinq mètres au-dessus de la croisé du transept.
Débadigeonnage complet, restitution des ouvertures d’origine du choeur, réfection de l’autel, des grilles et des balustrades.
Et reconstruction de la sacristie de Soufflot, incendiée en 1831.
Voilà qui justifie le jugement de Maurice Eisner (Le Spectacle du Monde, n° 213) :
« L’ampleur et la hardiesse des interventions de Viollet-le-Duc ont au moins pour le spectateur ordinaire, l’avantage de créer une impressionnante sensation d’unité et de plénitude. L’émotion qui nous saisit en pénétrant dans Notre-Dame, nous la lui devons en partie… »
1868 : Au parc de Saint-Cloud, à Paris, a lieu la première course cycliste
Le vainqueur franchit les 1.200 mètres en 3 minutes et 50 secondes.
Le vélocipède (de « véloce » = rapide et « pède » = pieds) a été conçu par les frères Michaux en 1861. La première course de ville à ville aura lieu l’année suivante, entre Paris et Rouen. James Moore, le vainqueur, parcourra les 123 kilomètres en 10 heures 25 minutes, sur un vélo pesant près de 30 kilogrammes.
L’Union vélocipédique de France sera créée en 1881 afin de gérer le calendrier des compétitions.
1878 : Louis II de Bavière lance la construction d’une réplique de Versailles : Herrenchiemsee
Sur une île du lac de Chiem (Chiemsee), à 80 km à l’est de Munich, en direction de Salzbourg, le dernier des châteaux de Louis II de Bavière reste inachevé…
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Admirateur passionné de Louis XIV, le roi de Bavière avait visité Versailles lors de son voyage en France en 1867. Rentré en Bavière, il avait d’abord fait construire un petit château, à l’imitation de Versailles : Linderhof, inspiré de Trianon (ci dessous).
En septembre 1873, le roi acheta l’une des îles du lac de Chiemsee (« Herrenchiemsee ») pour y entamer en 1878 la construction d’un véritable Versailles bavarois, sous la direction de l’architecte Georg von Dollmann, qui lui avait déjà construit le petit château de Linderhof (ci contre). Le roi souhaitait une réplique la plus fidèle possible du Versailles de Louis XIV, mais sans les ajouts ou destructions de Louis XV et Louis XVI. C’est la raison pour laquelle on peut voir, à Herrenchiemsee, une sorte de réplique du merveilleux Escalier des Ambassadeurs (ci dessous), malheureusement détruit par Louis XV en 1752 afin de construire des Petits Appartements pour ses filles : cette réplique – malgré les libertés et fantaisies que se sont autorisées les architectes… – permet malgré tout de se faire une idée de ce qu’était ce chef d’oeuvre absolu (pour plus de renseignements sur cet Escalier des Ambassadeurs, (éphéméride du 31 décembre).
L’imitation pouvait donc se libérer du modèle initial, comme on le voit aussi pour les Appartements d’État, débouchant sur la Galerie des Glaces (ci dessous); avec – comme à Versailles – les Salons de la Paix et de la Guerre à ses deux extrémités, la Galerie de Louis II occupe toute la partie avant du palais sur une longueur totale de 98 mètres, soit 25 mètres de plus que celle de Versailles !
La première pierre posée le 31 mai 1878, les travaux progressèrent très rapidement, mais, au bout de sept ans, ils furent interrompus faute d’argent : Louis II ne vécut que 16 jours dans « son » Versailles.
En I886, peu après la mort tragique du roi – qui reste enveloppée de mystères… -, les travaux furent définitivement arrêtés, les vingt pièces du palais dont la décoration intérieure a été terminée étant alors ouvertes au public.
Tel qu’il se présente aujourd’hui, ce château – baroque et curieux – témoigne, à sa façon, de l’extraordinaire francisation de l’Europe durant les deux Grands siècles français, que furent les XVIIème et XVIIIe siècles.
Mais il y a une autre raison de s’intéresser à Herrenchiemsee et au roi qui l’a fait construire : Louis II de Bavière, tel est le titre du premier ouvrage publié – en 1900 – par un jeune français d’à peine vingt ans, qui le préparait depuis une année : Jacques Bainville.
En mars de la même année 1900, Bainville sera présenté à Charles Maurras, au Café de Flore : les deux hommes ne se quitteront plus…
Dans notre album Maîtres et témoins… (II) : Jacques Bainville, voir la photo « 1900 : Louis II de Bavière »
1911 : Naissance de Maurice Allais
Il reçut le Prix Nobel d’Economie, en 1988 :
1987 : Ouverture du Futuroscope de Poitiers
2003 : Dernier vol commercial du Concorde, entre New York JFK et Paris Roissy
2013 : Première remise du Prix Maurice Allais de Science Économique
Depuis 2012, la Fondation Maurice Allais s’est donnée pour but de faire connaître l’oeuvre du plus grand économiste français; elle a créé un Prix Maurice Allais de Science Économique, qui a été décerné pour la première fois le 31 mai 2013 et sera ensuite décerné en principe tous les deux ans :
• « Si les premiers écrits de Maurice Allais avaient été publiés en anglais, une génération entière de la théorie économique se serait développée différemment » (Paul Samuelson, Prix Nobel d’Economie 1970).
• « Beaucoup de modèles économiques célèbres attribués à des Américains avaient été découverts au préalable par Maurice Allais, sans que personne ne s’en rende compte » (Bertrand Munier, CNRS).
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Monsieur,
Le Futuroscope n’est pas à Poitiers!!! Il est à Chasseneuil du Poitou.
Poitiers, autrefois appellé « l’Athene de la Gaulle » a été appauvrie par ses gouvernants:
Il y avait cent clochers, aujourd’hui, le clergé catholique peine à dire une messe dominicale par église,
Il y avait des arènes romaines presqu’aussi grandes que le Colisé, aujourd’hui, il ne reste que quelque infimes parties de murs,
La grande église St Hilaire (il y en a trois) a perdu sa facade Ouest pour agrandir la rue,
Les thermes romaines ont été détruites
et dans les années 1970, près de Notre Dame la Grande, on a découvert le forum romain comme à Pompéi et Herculanum, que pensez vous qu’ils firent?
Direction la décharche, et C….
Et ça continue, on fouille puis on détruit!
Alors si vous voulez faire un voyage à Poitiers, voyez les quelques églises romanes et gothiques qui restent avec les reliques de sainte Radegonde et de saint hilaire, leurs fresques et leurs sculptures; les deux musées qui renferment de très belles oeuvres .
« Victime de deux siècles de préjugés anti-gothiques, puis du vandalisme révolutionnaire, Notre-Dame de Paris n’était plus, au début du XIXe siècle, que l’ombre d’elle-même.
Léon Daudet parlait du « stupide XIXe siècle ». Il n’y a pas que le XIXe siècle qui furent stupide…
Avant que la décadence ne touche les institutions, elle touche d’abord les esprits…