177 : Martyre de Pothin, Blandine et des autres martyrs de Lyon
En cette année 177, on est à l’apogée de l’Empire Romain : c’est l’époque heureuse des Antonins, et l’Empereur est Marc-Aurèle.
L’un des empereurs de cette lignée fut Antonin le Pieux, originaire de Nîmes (voir l’éphéméride du 10 juillet), sous le règne duquel – fait rarissime – aucune guerre ne fut menée dans tout l’Empire, qui put alors jouir d’une paix et d’une prospérité sans précédent, d’où l’expression – qui a traversé les siècles – de Pax romana.
Lyon – la Lugdunum celtique… – est déjà une ville importante : c’est là qu’est construit le plus important amphithéâtre de toute la Gaule, dit l’Amphithéâtre des trois Gaules. Tous les ans, au début du mois d’août, des délégations y viennent de toute la Gaule pour la grande fête de l’Empire romain.
Cette année-là, le supplice d’un certain nombre de chrétiens fait partie du spectacle.
Une Lettre des Églises de Lyon et de Vienne aux Églises d’ASIE et de PHRYGIE (à lire sur le lien ci-dessous, paragraphe III)) écrite une soixantaine d’années plus tôt, sous l’empereur Trajan, permet de comprendre comment et pourquoi des chrétiens mouraient, martyrs, à Lyon et ailleurs.
bibliquest.org/Lyon_Eglise-Histoire_martyrs
Les restes de l’amphithéâtre des Trois Gaules, aujourd’hui
Pothin, premier évêque de Lyon et des Gaules, eut pour successeur Irénée : l’un et l’autre étaient des disciples de Polycarpe, lui-même membre du groupe de Saint Jean l’Evangéliste; avec Pothin et Polycarpe, ce sont donc directement les membres de la toute première Eglise qui enracinent la nouvelle religion dans ce qui deviendra…« la France », donnant ainsi une partie de son sens à l’expression « les racines chrétiennes de la France » (éphéméride du 28 juin)
1665 : Le Bernin arrive à Paris
L’un des plus grands artistes de son temps, Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin (autoportrait ci contre) , vient en France à la demande de Louis XIV pour achever le palais du Louvre. Très bien reçu par le roi lui-même, à Saint-Germain-en-Laye, deux jours à peine après son arrivée, le Bernin verra cependant son projet finalement refusé, et Perrault lui être préféré (éphéméride du 11 octobre).
Le roi lui commandera à la place un buste de sa personne, qui nécessitera un travail de deux mois. Pour ce faire, le Bernin – que le roi tenait en grande estime – fut autorisé à assister a plusieurs audiences et conseils, et se permit même de recoiffer le roi, ou de lui demander de rester debout.
Il faudra environ treize poses du roi pour venir à bout du buste. Le Bernin fit installer son atelier au Palais royal où le roi se rendait lui-même pour les poses, jusqu’au 5 octobre, jour où le buste fut officiellement remis au souverain : l’oeuvre lui plut énormément, ce qui, dit-on, émut beaucoup l’artiste, déjà âgé à l’époque (il avait 67 ans).
Le Bernin aura une autre occasion de travailler pour le roi de France, pour une statue équestre, mais, cette fois, les choses ne se passeront pas aussi bien, et le roi refusera la statue (éphéméride du 14 novembre).
Louis XIV a vingt-sept ans : l’artiste a cherché à « transmettre la sensation de toute-puissance et de majesté qui émanait de la personne du roi »
1793 : Les Montagnards, ou radicaux, de la Convention décrètent la mise hors la loi des Girondins
Arrestation des Girondins
Il est passionnant, parce que très instructif, de suivre l’histoire des Girondins, tout au long de la Révolution, jusqu’à leur chute finale devant les enragés. Les Girondins symbolisent parfaitement, en effet, les apprentis sorciers de tous les pays et de toutes les époques qui, une fois qu’ils ont lancé des forces qu’ils ne peuvent plus maîtriser, se retrouvent impitoyablement broyés par l’infernale logique mécanique du mouvement qu’ils ont eux-mêmes follement déclenché.
Mais qui étaient les Girondins ? Quelle fut leur pensée, et quelle fut leur action ?
Ils s’imaginèrent qu’ils pourraient faire et contrôler, non pas « la » Révolution mais « une » révolution; ils sapèrent méthodiquement la vieille monarchie, pensant y substituer un régime nouveau dont ils prendraient la tête. Les montagnards restèrent dans l’ombre et les laissèrent faire, jusqu’au moment où, les Girondins ayant suffisamment avancé le travail, et lancé un mouvement irrésistible qu’ils ne contrôlaient plus et qui les débordait partout, les tenants de la vraie Révolution n’eurent plus qu’à éliminer les modérés qui avaient si bien travaillé… pour eux !
Comme tous les Kerenski de la terre.
Une fois de plus, on aura avec Jacques Bainville l’explication lumineuse des choses, malgré leur complexité apparente – et réelle… – grâce au fil conducteur qu’il sait constamment maintenir évident au lecteur: « Pour se guider à travers ces événements confus, il faut s’en tenir à quelques idées simples et claires. » Et d’abord cette règle :
« Tout le monde sait que, jusqu’au 9 thermidor, les révolutionnaires les plus modérés, puis les moins violents furent éliminés par les plus violents. Le mécanisme de ces éliminations successives fut toujours le même. Il servit contre les Constitutionnels, contre les Girondins, contre Danton. Le système consistait à dominer la Commune de Paris, à s’en emparer, à tenir les parties turbulentes de la capitale dans une exaltation continuelle par l’action de la presse et des clubs et en jouant de sentiments puissants comme la peur de la trahison et la peur de la famine, par laquelle une grande ville s’émeut toujours, puis à intimider par l’insurrection des assemblées remplies d’hommes hésitants et faibles. »
Voici un court extrait seulement (il faudrait, évidemment, tout lire) du chapitre XVI, La Révolution, de L’Histoire de France de Jacques Bainville :
« Dans la nouvelle Assemblée, composée surtout de médiocres, les hommes les plus brillants, groupés autour de quelques députés du département de la Gironde dont le nom resta à leur groupe, étaient républicains sans l’avouer encore. Parce qu’ils étaient éloquents, ils avaient une haute idée de leurs talents politiques. Ils croyaient le moment venu pour leur aristocratie bourgeoise de gouverner la France; l’obstacle, c’était la Constitution monarchique de 1791 dans laquelle les Feuillants pensaient bien s’être installés. La Gironde était l’équipe des remplaçants. Les Constitutionnels se figuraient qu’ayant détruit l’ancien régime avec l’aide des Jacobins, la Révolution était fixée. Les Girondins s’imaginèrent qu’ils pourraient recommencer à leur profit la même opération avec le même concours. Et pour abolir ce qu’il restait de la royauté, pour en « rompre le charme séculaire », selon le mot de Jean Jaurès, ils n’hésitèrent pas à mettre le feu à l’Europe… C’est à quoi la Gironde, sans s’apercevoir qu’elle travaillait pour les Jacobins et qu’elle conspirait sa propre perte, parvint avec une insidieuse habileté.
Lorsqu’ils comprirent leur erreur, pour les Girondins, il était déjà trop tard : les vrais révolutionnaires tirèrent les marrons du feu, en envoyant au passage à la Guillotine ces Girondins inconscients qui leur avaient si bien ouvert la voie. »
Jacques Brissot de Warville
Dans notre album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville., lire la note « Brissot la guerre ».
On lira donc avec profit l’ensemble du chapitre XVI de L’Histoire de France de Bainville, « la » Bible de toute personne qui veut comprendre l’histoire, mais on pourra, en attendant s’y préparer grâce à l’excellent résumé que propose Michel Mourre, à l’article Girondins de son incontournable Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire :
• GIRONDINS. Groupe politique qui, pendant la Révolution française, joua un rôle important à la Législative et à la Convention. On les nommait ainsi parce que plusieurs de leurs chefs étaient des députés de la Gironde, mais on leur donnait aussi les noms de Brissotins, Buzotains et Rolandais en les rattachant à Brissot, Buzot, Roland. Outre ces trois personnages, les membres les plus influents du groupe étaient Vergniaud, Isnard, Guadet, Gensonné et le savant Condorcet. Avocats et journalistes pour la plupart, les Girondins appartenaient socialement à la bourgeoisie aisée, aux milieux d’affaires, aux banquiers, aux armateurs des grands ports. Ils représentaient la classe qui avait profité le plus de 1789, qui par conséquent était décidée à empêcher tout retour à l’Ancien Régime, mais aussi toute évolution vers une démocratie sociale. Ils se méfiaient des penchants insurrectionnels du peuple parisien.
A l’époque de la Législative (1791/92), les Girondins se retrouvaient avec Robespierre au Club des Jacobins, mais Brissot et Robespierre devinrent rapidement rivaux. Les orateurs de la Gironde, jeunes, ambitieux, enivrés de leur propre éloquence, se firent d’abord les champions d’une politique révolutionnaire et belliqueuse. Contre Robespierre, qui mesurait le péril d’une invasion ou d’un césarisme militaire, les Girondins voulurent éperdument la guerre afin de séparer Louis XVI des monarchies européennes et des émigrés, et de le compromettre avec la Révolution. En octobre/novembre 1791, ce furent eux qui imposèrent des mesures rigoureuses contre les émigré et les prêtres réfractaires. Brissot et Vergniaud se dépensèrent à la tribune de la Législative pour réclamer « la croisade de la liberté universelle ». Ainsi les Girondins faisaient, sans s’en rendre compte, le jeu des contre-révolutionnaires car, d’une guerre désastreuse pour la révolution, le roi pouvait espérer le rétablissement de l’autorité royale. Le 15 mars 1792, Louis XVI forma un ministère girondin avec Roland à l’Intérieur et Dumouriez aux Affaires étrangères; la belle, enthousiaste et ambitieuse Mme Roland (ci dessous) fut l’égérie de ce ministère qui, le 20 avril 1792, plongea la France dans une guerre qui devait s’achever, vingt-trois ans plus tard, à Waterloo.
Compromis aux yeux de l’opinion publique par les premiers revers des armées françaises, les Girondins s’efforcèrent de détourner la colère populaire contre le roi. Louis XVI ayant refusé deux décrets révolutionnaires et ayant renvoyé les ministres girondins ((13 juin), la Gironde organisa contre lui la journée du 20 juin 1792; celle-ci fut un échec, mais déclencha des forces qui, échappèrent bientôt au contrôle des Girondins. L’élan patriotique contre l’étranger donnait une impulsion nouvelle vers l’extérieur. La journée du 10 Août puis les massacres de Septembre firent comprendre aux Girondins les dangers de la dictature populaire parisienne. Dès lors, ils s’appuyèrent de plus en plus sur la province, sur les administrations locales, ce qui permit aux Montagnards de les accuser de « fédéralisme ». Dès le 17 septembre 1792, Vergniaud dénonça dans un discours la tyrannie de la Commune parisienne.
A la Convention, les Girondins, qui comptaient environ 160 députés, constituèrent la droite de l’Assemblée. Ils commencèrent à quitter le club des Jacobins. Défenseurs de la bourgeoisie aisée et de la liberté économique, ils étaient opposés aux montagnards par des haines bientôt inexpiables. Dès les premières séances de la Convention, ils lancèrent de violentes attaques contre Marat. Le procès de Louis XVI (décembre 1792/janvier 1793) acheva de séparer la Gironde de la révolution : les Girondins tentèrent de sauver le roi en demandant l’appel au peuple, qui fut refusé. Ils s’élevèrent ensuite contre l’institution du Tribunal révolutionnaire, mais la défaite de Neerwinden (18 mars 1793) et la défection de Dumouriez, qui avait été l’un des leurs, les compromirent définitivement.
Marat
La lutte ultime entre la Gironde et la Montagne se déroula pendant les mois d’avril/mai 1793. La Gironde fit décréter par la Convention l’arrestation de Marat (ci dessus, 13 avril), mais celui-ci fut absous par le Tribunal révolutionnaire et ramené triomphalement à la Convention (24 avril). La Gironde tenta alors une dernière manoeuvre en faisant nommer, le 18 mai, la commission des Douze, chargée de veiller à la sûreté de l’Assemblée et d’enquêter sur les exactions de la Commune parisienne. Cette commission fit arrêter Hébert. Mais les Montagnards avaient l’appui de trente-six des quarante-huit sections de Paris. Après une première journée d’émeutes, le 31 mai, la Convention se vit, le 2 juin, cernée par 80.000 insurgés, et, sur les injonctions d’Hanriot, nouveau chef de la garde nationale, la majorité terrifiée vota l’arrestation de trente et un Girondins.
Plusieurs d’entre eux réussirent à s’échapper et à gagner la province, où ils organisèrent des insurrections fédéralistes. Roland, Pétion, Buzot, Clavière furent acculés au suicide. Brisson, Vergniaud, Gensonné et des dizaines de leurs camarades furent exécutés à Paris le 31 octobre 1793. Huit jours plus tard, Mme Roland périt à son tour sur l’échafaud. Quelques Girondins comme Louvet de Couvray, Isnard, Lanjuinais, revinrent à la Convention après Thermidor.
Jean-Marie Roland, qui avait réussi à s’enfuir à Rouen, se suicida de désespoir, le 8 novembre, en apprenant la mort de sa femme, dont il était fou amoureux : sur la mort de Manon Roland, dite « madame Roland », voir l’éphéméride du 8 novembre.
La Révolution mange toujours les révolutionnaires.
1836 : Naissance d’Emile Guimet
Dans son musée, peint par F.Luigini (1898)
1934 : Inauguration du Zoo de Vincennes
Le Jardin zoologique des origines a été totalement repensé et reconstruit, et inauguré le 12 avril 2014, sous le nouveau nom de Parc Zoologique de Paris.
Du Jardin primitif, il ne reste que le Grand Rocher, vu ici depuis l’Avenue de Saint-Maurice (Paris 12ème), de l’architecte Charles Letrosne, construit entre 1932 et 1934 (65 m de haut, et trois terrasses pour les visiteurs)
1996 : Jean-Paul II canonise Saint Jean-Gabriel Perboyre, le premier saint de Chine
Né le 6 janvier 1802, mort martyr le 11 septembre 1840, Saint Jean-Gabriel Perboyre est le premier martyr de Chine canonisé.
Sa fête a été fixée au 11 septembre.
2018 : Ouverture au public du Musée de la Romanité, à Nîmes
Certainement un « beau musée », de par ses collections et son activité, mais une conception architecturale contestable juste en face des magnifiques Arènes, que le monde entier nous envie !
Pour un avis à la fois plus détaillé et plus compétent, nous conseillons de lire le superbe reportage (en 5 parties) de Péroncel Hugoz, réalisé expressément pour nos lecteurs ; iconographie soignée réunie par Gérard Pol.
Péroncel-Hugoz
Reportage nîmois :
La romanité aux prises avec « la diversité »
[1] [2] [3] [4] [5]
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :