Rassemblement Royaliste Montmajour 1969 – U.R.P.
Voici quelques images du premier rassemblement royaliste de Montmajour, il y a cinquante-cinq ans, le 8 juin 1969. Images fort anciennes, donc, prises par Michel FRANCESCHETTI. Elles n’ont pas la qualité technique d’aujourd’hui. Il s’agit plutôt d’un document d’archives, à regarder comme tel. Précieux parce qu’il restitue un moment d’histoire du royalisme français, un instantané de l’histoire de l’Action française, au sortir des événements de mai 68. Et à la fin de l’ère gaulliste.
Après les désordres de mai 68, l’Action Française apparaît comme le seul mouvement à pouvoir contrer le marxisme tout en contestant le système dans ses bases mêmes. Réunions publiques et meetings s’enchaînent pendant toute l’année. On utilise les affiches, les tracts et tous les moyens de communication de l’époque. L’Action française multiplie les activités et se fait entendre partout.
Et les royalistes provençaux décident d’organiser un rassemblement royaliste qui a lieu le 8 juin 1969 à Montmajour, dans le majestueux site de l’abbaye du même nom, près d’Arles, près de la Camargue, près de la Vendée provençale.
Des milliers de tracts et d’affiches sont diffusés dans toute la Provence et l’action porte ses fruits. Le jour dit, le public est nombreux à se rassembler sur le plateau de Montmajour.
Le site a été préparé par les responsables et les militants de l’Union Royaliste Provençale. Les orateurs annoncés sont présents.
Les journalistes sont frappés de voir les visiteurs et les militants tirer à la carabine sur Marianne et sur les politiciens du moment. Certains quotidiens – dont Le Monde – en feront leur titre.
Des panneaux d’information montrent l’intensité militante de l’année écoulée.
La réunion est ouverte par Pierre Chauvet, président de l’Union Royaliste Provençale, qui lit les nombreux messages de soutien reçus.
Xavier Vallat dénonce la stupidité du suffrage universel appliqué à la désignation du chef de l’Etat.
Pierre Pujo, directeur d’Aspects de la France, l’hebdomadaire de l’Action française, pointe les échecs désastreux des diverses républiques.
Hilaire de Crémiers rappelle que nous sommes royalistes parce que nous en avons assez du pouvoir de l’Argent et que nous voulons que le travail français soit protégé.
Pierre Debray dénonce la technocratie au pouvoir qui veut détruire la France pour réaliser son rêve européiste.
Gérard de Gubernatis appelle chacun à l’engagement, dans la ligne de l’Action française et l’esprit des camelots.
Ce rassemblement sera le premier de trente-cinq autres couvrant une large plage de l’histoire de l’Action française. •
Quelques personnalités ou militants reconnaissables par ordre d’apparition dans ce document …
Jacques DAVIN – Christian MONDOLONI – Gérard POL – Thierry Laurens – Fabrice O’DRISCOLL – Jean LAVOËGIE – Yves BOULON – Alain BOURRIT – Michel FRANCESCHETTI – Xavier Vallat – Gérard LECLERC – Pierre DEBRAY – Didier ARNOUX – Pierre CHAUVET – Suzanne IMBERT (Reine du Félibrige) – Pierre PUJO – Hilaire de CREMIERS – Gérard de GUBERNATIS – Bernard LUGAN – Patrice BERTIN.
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merci à « je suis français » pour ce beau document,impressionnant de solennite et simplicité à la fois;emotion de revoir mon frére alain ,à vingt ans,espiegle,malgré le serieux de la reunion!
Bien beau ce reportage, en forme de viatique, si l’on peut dire tant ces temps semblent lointains (curieuse année que l’année 1969) : plus d’un demi-siècle ; et pourtant quelle justesse de vue : e fut bien , entre autres et fort bien indiqué la fin de l’ère gaulliste avec le Général , passé en « roue libre » après 68 – carrément- , des gaullistes de gauche ( ! ) dans les coulisses , contre Georges Pompidou.
Peut être y avait il aussi des royalistes « de gauche » : de mémoire, le candidat Renouvin aux présidentielles qui suivirent n’apparaissait pas comme quelqu’un de droite , limite de gauche ! Mais, bon, difficile de se souvenir , d’autant que c’était, « vu de l’extérieur » .
Force est de se rappeler le Renouveau-renouvin, en 1981, qui a collaboré assez significativement à l’élection du tonton à l’écoute, et tout cela pour de menues récompenses en postes de secrétaires et en «haut commissariat à la langue française», qui n’a pas même su diminuer l’ingérence du franglais dans les pensées. Aaaaah ! les royalistes «de gauche» ; ils me rappellent furieusement le ridicule «national-royalisme» qui entremêlait la «hakenkreuz» et le lys de France – peut-être peut-on encore en parler au présent de l’indicatif, d’ailleurs…
Quel rapport entre la formidable aventure de Montmajour (puis de Saint martin de Crau, puis des Baux) et le parcours de Bertrand Renouvin ?
En 1969, Renouvin était un cadre parisien important (chef de camp du MRDS 1966), et un conférencier qui se déplaçait en France, comme plusieurs autres (Patrice de Plunkett, Patrice Bertin, Gérard Leclerc, Jean-Pierre Dickès), mais nullement un leader potentiel.
Le leader indéniable de la jeunesse, c’était Hilaire, qui a malheureusement eu la folle idée de rejoindre le fou furieux Abbé de Nantes à Saint Parre les Vaudes… Qu’est-ce qu’il nous a manqué ! Et je lui en veux toujours un peu.