721 : Eudes d’Aquitaine écrase les envahisseurs musulmans à Toulouse
Au cours de la bataille, l’armée d’Eudes réussit à tuer le chef musulman, Al-Samh ibn Malik al-Khawlani
Il a à peine dix ans que des troupes musulmanes venues de l’actuel Maroc et de l’actuelle Mauritanie ont envahi l’Espagne, et se sont emparés de toute la péninsule, à l’exception des endroits les plus reculés des Pyrénées basques et cantabriques, que les Espagnols appellent toujours avec fierté, aujourd’hui, « el rincón sagrado », le recoin sacré, où la Croix n’a jamais été soumise au Croissant.
Ces troupes, obéissent à leur chef Tarik, qui à donné son nom à Gibraltar (« Djebel al Tarik », la montagne de Tarik) et provoqué quasi instantanément la chute de la royauté wisigothique. Refoulés en Espagne par Clovis, après sa victoire de Vouillé (voir l’éphéméride du 25 mars) les Wisigoths ont, d’abord développé une brillante civilisation, mais celle-ci s’épuisera très vite, notamment à cause de ses luttes intestines et dissension internes; un affaiblissement que l’Islam, en pleine expansion, lui, mettra à profit pour agrandir ses territoires.
Et, après l’Espagne presque toute entière, les musulmans essaieront d’envahir ce qui sera, un jour, la France : à la fois vers l’est, et la Provence, et vers le nord. Ils seront définitivement brisés à Poitiers, en 732, par Charles Martel (voir l’éphéméride du 25 octobre).
Mais, dix ans avant, la résistance à leur progression était déjà très forte, et le processus de leur expulsion avait déjà commencé.
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1109 : Réorganisation de la Foire du Lendit à Saint-Denis
1.200 loges de bois y accueillaient les marchands, venus de toute l’Europe. Cette foire gardera toute son importance pendant six siècles (l’Université de Paris y venait, en corps, pour y acheter du parchemin) jusqu’à ce que la Révolution la supprimât, en 1793.
Elle durait deux semaines (du 11 juin, jour de la Saint-Barnabé, jusqu’au 24 juin, jour de la Saint-Jean).
Pontifical de Sens, XIVème siècle
Paris, Bnf, Département des manuscrits, Latin 962, fol. 264
1313 : Philippe le Bel ordonne la construction du premier Quai de Paris : le Quai des Grands Augustins
Le lieu, situé en face de Notre-Dame, n’était auparavant qu’un terrain planté de saules, régulièrement inondé et d’accès difficile. C’est pourquoi la construction d’un quai, qui ne fut achevé qu’en… 1389, fut décidée. !
Le premier quai bâti en pierres est le quai des Grands Augustins au début du XIVe par le prévôt Etienne Barbette, il est suivi en 1369 du quai de la Mégisserie (refait en 1529, élargi en 1769). François Ier fait aménager le quai du Louvre (1530). Le quai des Tuileries suit à la fin du siècle. En 1642 – 1643 est bâti le quai de Gesvres, aux frais du marquis de Gesvres, entre le pont Notre-Dame et le pont au Change. Ce quai était construit sur une galerie voutée ouverte par des arcades sur la Seine (1). Il est prolongé en 1675 entre le pont Notre-Dame et la place de Grève. Le quai de Conti est bâti lors de la construction du Collège des Quatre-Nations (1662).
Cet ensemble magnifique contribue largement à ce que l’UNESCO ait classé l’ensemble des « Rives de Seine »
1660 : Mariage de Louis XIV
Le roi de France Louis XIV et l’infante d’Autriche Marie-Thérèse, tous deux âgés de 21 ans, se marient à Saint-Jean-de-Luz.
Cette union scelle la paix signée dans les Pyrénées, sept mois plus tôt, qui mit fin à l’interminable guerre qui opposait – depuis les années 1500 – la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourgs.
En 1667, parce que l’Espagne n’a toujours pas payé la dot de Marie-Thérèse, Louis XIV revendiquera ses droits sur la succession espagnole, entraînant la Guerre de Dévolution et, finalement, la réunion de la Franche-Comté à la France (1667-1668, voir l’éphéméride du 5 février).
Louis XIV avait quitté Paris en juillet de l’année précédente (voir l’éphéméride du 28 juillet) : après le très long voyage que représenta ce mariage de Louis XIV, le couple regagna Paris par la Place du Trône, actuelle Place de la Nation, le 26 août 1660. On avait érigé, pour l’occasion, un Trône de grande dimensions sur la Place, d’où son nom : Place du Trône.
Sous la funeste Révolution, cette place sera appelée d’abord « Place du Trône renversé », et elle recevra, un temps, la guillotine (voir l’éphéméride du 13 juin), sur laquelle périront les Carmélites de Compiègne, qui ont inspiré Bernanos (voir l’éphémeride du 17 juillet).
Aujourd’hui, la Foire du Trône, qui a conservé son nom originel mais ne se tient plus sur la Place, perpétue le souvenir de ce premier nom de la Place du Trône.
1664 : Aux origines de « la Kronenbourg »
Jerôme Hatt, maître brasseur, fonde à Strasbourg, place du Corbeau, près de la cathédrale, la Brasserie du Canon, qui deviendra Kronenbourg.
L’une des bières de cette maison porte toujours, comme nom, cette date de 1664.
1793 : L’armée Vendéenne s’empare de Saumur
Il est décidé de traverser la Loire : jusqu’ici, la progression des « Blancs » de la Grande Armée Catholique et Royale avait eu pour limite nord le fleuve, tandis qu’elle avait progressé au sud jusqu’à Fontenay-le-Comte.
Les chefs hésitent alors : doivent-ils remonter la Loire jusqu’à Tours puis marcher sur Paris ? Ou doivent-ils étendre leur contrôle sur l’Ouest ?
Jugée plus raisonnable, la décision de marcher sur Nantes est prise. Angers tombera sans poser trop de difficultés, mais Nantes ne sera pas prise.
Il est facile d’écrire l’Histoire après coup, et de juger ou condamner, de dire qu’il fallait faire ceci plutôt que cela. On se bornera à citer Napoléon :
…Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale… c’en était fait de la République, rien n’eût arrêté la marche triomphante des armées royales ; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame… » (Mémoires pour servir à l’histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)
Voir notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, Guerre de Géants…
1815 : Fin du Congrès de Vienne
Entre octobre 1814 et juin 1815, au congrès de Vienne, les puissances européennes victorieuses de Napoléon 1er, redessinent la carte de l’Europe en annulant la plus grande partie des transformations géopolitiques provoquées par les guerres révolutionnaires et napoléoniennes.
Ce congrès consacre la défaite de la France, dont les frontières sont d’abord simplement ramenées à celles de 1792 – en 1814 – puis même en-deçà – en 1815 -puisque le second Traité aggrave le premier traité de 1814, qu’avait réussi à négocier Talleyrand.
La folle équipée des Cent Jours nous coûtera cher :
La France perdait :
• 500.000 habitants (estimation de Bainville) :
• les forteresses de Philippeville et Marienbourg (cédées toutes deux à Louis XIV en 1659) ainsi que Bouillon (la ville de Godefroy !…), actuellement en Belgique.
• les villes de la Sarre, aujourd’hui allemandes (Sarrelouis, fondée par Louis XIV en 1681 et Sarrebrück) et aussi Landau, aujourd’hui dans le Palatinat, mais qui fit longtemps partie de la décapole alsacienne (ville française depuis 1648 !) ;
• Versoix, sur la rive nord du Léman, et une partie du pays de Gex, français depuis Henri IV, aujourd’hui en Suisse (les six communes de Versoix, Preny-Chambésy, Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin et Vernier furent cédées à Genève ).
• Quant aux Jurassiens français, qui depuis des décennies réclamaient leur intégration à la France, non seulement on la leur refusa mais, pour les humilier plus encore, on les rattacha de force au canton de Berne, exclusivement germanique et germanophone, dont ils formèrent dorénavant l’extrémité nord : dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir la photo Aux marges du palais (IV) : Jurassiens français.
• Enfin, en prime, une occupation de trois ans et une « amende » de 700 millions de francs !
« Trois invasions, deux pour l’oncle, une pour le neveu : voilà une famille qui a coûté cher à la France !… » (Jacques Bainville)
Les signatures, assortis des sceaux respectifs, apparaissent dans l’ordre alphabétique des noms de pays, en français.
On trouve donc, successivement, les représentants :
• de l’Autriche (Metternich, Wessenberg),
• de la France (Talleyrand, Dalberg, Noailles),
• de la Grande-Bretagne (Clancarty, Cathcart, Stewart),
• du Portugal (Palmella, Saldanha da Gama, Lobo da Silveira),
• de la Prusse (Hardenberg, Humbolt),
• de la Russie (Rasumovsky, Stakelberg, Nesselrode),
• enfin de la Suède (Löwenjelhm).
En grisé, les territoires perdus.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « Instructif : comparer la France après Richelieu » et « …et après Napoléon ! »
1915 : Dissolution du 336ème Régiment d’Infanterie
C’est, évidemment, à toute l’armée française qu’il faut rendre hommage, pour son héroïsme dans l’atroce boucherie que fut la Guerre de 14, premier acte du suicide européen, dont le deuxième acte devait avoir lieu – selon les prévisions de Jacques Bainville et de L’Action française – vingt ans plus tard, avec la catastrophe – tout à fait évitable !… – de la Seconde Guerre mondiale.
On relate dans ces Ephémérides certains des faits majeurs de l’horreur que fut cette Guerre, et du sacrifice héroïque qu’y consentirent nos soldats, même ceux qui – confrontés à une inhumanité trop grande et trop longue – purent flancher :
• l’ordre du jour de Pétain à Verdun « On les aura !… » (éphéméride du 10 avril)*;
• le premier emploi des gaz asphyxiants (éphéméride du 22 avril) ;
• « la Tranchée des baïonnettes (éphéméride du 11 juin).
• ou, plus surprenant peut-être pour certains, les importants services rendus à l’armée par… des pigeons voyageurs, tel le pigeon « Vaillant », décoré de la Croix de Guerre (éphéméride du 4 juin).
Aujourd’hui, on fera mémoire de ce 336ème Régiment d’Infanterie parce qu’il fut celui du jeune caporal Pierre David, jeune français juif, mort glorieusement pour la France des suites de ses blessures, et qui prit le temps d’écrire cette lettre admirable à Charles Maurras, avant de mourir :
Du Caporal Pierre David, 336ème Régiment d’Infanterie, décédé en 1918, à Charles Maurras :
« A l’heure où vous lirez ces lignes…, j’aurai définitivement acquis, en mêlant mon sang à celui des plus vieilles familles de France, la nationalité que je revendique… Grâce aux fortes méditations que votre pensée m’aura inspirée, la Patrie et la Famille seront devenues pour moi de puissantes réalités… et une âpre joie se mêlera à mes dernières souffrances physiques et morales, en pensant que je les voue à la défense de la Patrie et à l’enrichissement du patrimoine moral de ma Famille. C’est de cela que je voulais vous exprimer ma suprême reconnaissance. »
Pierre David appartenait au même bataillon de chasseurs alpins que Marius Plateau, le chef des Camelots du Roi. En juin 1918, David écrivait à ce dernier :
« …Je dois à l’A.F. les récompenses militaires qui m’ont été accordées; échappé d’un milieu où le sentiment français est trop peu développé, elle seule a été mon soutien et mon guide. Je t’adresse donc le texte de mes deux citations en te priant d’en faire hommage de ma part à ceux qui ont mis de la lumière dans ma pensée et de la force dans mon cœur. »
Peu avant la fin de la guerre, dans L’Action française du 28 octobre 1918, Maurras consacra la quasi-totalité de sa chronique quotidienne à ce « héros juif d’Action française, Pierre David, écrivant : « …Cette page restera classique à l’Action française… » (elle sera lue et relue pour son admirable) « noblesse » et concluant son article ainsi : « La nationalité se crée par l’hérédité, par la naissance : le mot le dit. Elle peut s’acquérir par de bons services rendus. »
Cette lettre est un document à verser au dossier de la nécessaire déconstruction de la vérité officielle, qui n’est qu’un mensonge d’Etat, à l’encontre de Maurras. Un Maurras victime d’abord de l’Epuration, puis de la stigmatisation et l’ostracisme (la conspiration du silence ne lui a pas vraiment été appliquée) qui écrivait :
« L’antisémitisme est un mal si l’on entend par là cet antisémitisme de « peau » qui aboutit au pogrom et qui refuse de considérer dans le Juif une créature humaine pétrie de bien et de mal, dans laquelle le bien peut dominer. On ne me fera pas démordre d’une amitié naturelle pour les Juifs bien nés. »
On est bien loin, là, des propos de l’antisémite Voltaire (à qui le Système accorde pourtant la « gloire » de la panthéonisation !…) qui écrivait :
« C’est à regret que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre ». (Article « Tolérance » du Dictionnaire philosophique. Voltaire qui appelle ailleurs les juifs « …ces ennemis du genre humain… », un « peuple barbare, superstitieux, ignorant, absurde », et un « peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent. »
Ou du propos terrible de Napoléon, à qui le Système conserve son monument funéraire aux Invalides :
« On ne se plaint point des protestants et des catholiques comme on se plaint des Juifs. C’est que le mal que font les Juifs ne vient pas des individus, mais de la consultation même de ce peuple: ce sont des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France. »
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Bonjour,
Êtes vous sûrs de la date de 1231 pour la construction du quai des Grands Augustins ?
Philippe IV le Brl a régné de 1285 à 1314… il ne pouvait pas signer cet édit en 1231…
Bonne journée
Vous avez raison: la date est 1313. Merci d’avoir relevé cette erreur.
C’est corrigé. Merci aux deux précédents. Les éphémérides ont besoin de ces vérifications – corrections. Nous nous y employons au fil des jours. Ainsi que des corrections orthographiques, de ponctuation, souvent fantaisiste, graphiques, qui s’imposent. C’est du long cours !