1194 : La cathédrale de Chartres est la proie des flammes
La cathédrale primitive avait déjà été ravagée par le feu, en l’an 1020, et le grand Fulbert l’avait reconstruite, dans le style roman (éphéméride du 10 avril).
Un peu moins de deux siècles après, la cathédrale est de nouveau ravagée par le feu : seule la partie ouest de l’édifice, construit en haut d’une colline dominant l’Eure, sur l’emplacement d’un ancien temple gallo-romain, est sauvée.
Grâce à de nombreux dons, un programme de reconstruction est aussitôt lancé. La nouvelle cathédrale sera consacrée en 1260, en présence du roi Louis IX, et deviendra un haut lieu de pèlerinage : les fêtes de la consécration dureront une semaine (éphéméride du 17 octobre).
Elle est l’un des chefs-d’œuvre de l’art ogival français, plus particulièrement renommée entre toutes les cathédrales pour l’exceptionnelle beauté et qualité de ses vitraux :
1673 : Naissance de Duguay-Trouin
De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, page 1453 :
• DUGUAY-TROUIN René (Saint malo, 10/VI/1673, Paris, 27/IX/1736). Marin français. Fils d’un riche armateur malouin, il se battit dès sa jeunesse avec un tel éclat qu’à l’âge de vingt-trois ans il fut présenté à Louis XIV comme un espoir de la marine française. Passé en 1697 de la marine marchande à la marine royale, il remporta de grands succès au large des côtes anglaises et portugaises; en 1707, il réussit à s’emparer d’une flotte de transport de soixante-quatre navires escortés par six gros vaisseaux de guerre. En 1711, il s’empara en onze jours de la place de Rio de Janeiro (éphéméride du 21 septembre, ndlr), dont les fortifications étaient réputées imprenables. Nommé chef d’escadre en 1715 et lieutenant-général en 1728, il reçut de Louis XV, en 1731, le commandement d’une escadre destinée à protéger le commerce français, menacé par les Barbaresques, et infligea de dures défaites aux pirates de Tunis. Ses Mémoires, rédigés par lui-même, parurent à Paris en 1740.
1794 : La Convention décrète la Terreur
La répression révolutionnaire qui commença avec la création du Tribunal d’exception (ou « Tribunal révolutionnaire », (éphéméride du 10 mars) et des comités de surveillance en mars 1793, se durcit avec la loi du 22 prairial an II : celle-ci supprime la défense et l’interrogatoire préalable des accusés, ne laissant au tribunal que le choix entre l’acquittement et la mort.
En juillet, les députés craignant d’être à leur tour victimes de la Terreur, feront arrêter Robespierre et ses partisans. En octobre 1795, la Convention sera dissoute et laissera place au Directoire.
Dans notre éphéméride du 15 janvier, voir la présentation du magistral roman d’Anatole France sur la Terreur : Les Dieux ont soif, qui ouvre sur une page d’extraits choisis de cette remarquable analyse clinique de la démence révolutionnaire terroriste.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVI, La Révolution :
« …Par une surenchère continuelle, à force de patience et de démagogie, grâce surtout au maniement des clubs et de l’émeute, Robespierre était vainqueur. Après le 31 mai, il était le maître et tous ceux qui passaient, qui allaient encore passer par les mains du bourreau en attendant qu’il y passât lui-même, avaient contribué à l’amener au pouvoir. Mais dans quel état prenait-il la France ! De nouveau, nos frontières étaient ouvertes à l’invasion. Au printemps, l’enrôlement forcé de 300 000 hommes, ajouté à la guerre religieuse et à l’exécution de Louis XVI, avait définitivement soulevé la Vendée qui n’estima pas que la conscription et la caserne fussent des conquêtes de la liberté. Lyon et Marseille étaient en révolte contre les Jacobins. Pour leur échapper, Toulon se donnait aux Anglais.
Dans ces circonstances épouvantables, la France était sans autre gouvernement que celui de la Terreur. Par la position démagogique qu’il avait prise contre les conspirateurs et les traîtres, par sa propension à en voir partout, Robespierre incarnait la guerre à outrance. La justification de la Terreur, c’était de poursuivre la trahison : moyen commode pour le dictateur d’abattre ses concurrents, tous ceux qui lui portaient ombrage, en les accusant de « défaitisme ». Par là aussi sa dictature devenait celle du salut public. Elle s’était élevée par la guerre que les Girondins avaient voulue sans que la France eût un gouvernement assez énergique pour la conduire. Brissot et ses amis avaient tiré un vin sanglant. Il ne restait plus qu’à le boire. »
Qui a voulu, qui a « fait » la Révolution, ce désastre national et international, aux conséquences tragiques aussi épouvantables qu’incalculables ? Ceux que l’on appelle « Les Girondins », emmenés par le brillant Brissot (ci-contre), tous aveuglés par leurs capacités et leur intelligence, bien réelles, et persuadés que, l’Histoire étant en marche, leur temps était venu, leur heure avait sonné : leur orgueil aussi démesuré qu’insensé les avait persuadés qu’ils allaient refaire le monde :
Voir notre PDF sur les Girondins, intelligents, brillants, mais surtout… « idiots utiles »
1875 : Pose de la première pierre de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre
www.sacre-coeur-montmartre.com
1913 : Pie X élève Saint-Sauveur de Rocamadour au rang de Basilique
Henri II d’Angleterre, Simon de Montfort, Blanche de Castille et son fils Louis IX, saint Dominique et saint Bernard sont venus à Rocamadour, pour vénérer la Vierge noire et le tombeau de saint Amadour.
Sur l’esplanade des sanctuaires, se côtoient la basilique Saint-Sauveur et la crypte Saint-Amadour (classées au Patrimoine mondial de l’humanité), les chapelles Sainte-Anne, Saint-Blaise, Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame (où se trouve la Vierge noire) et Saint-Michel.
1944 : Massacre d’Oradour-sur-Glane par les SS
Le général Lammerding envoie un détachement de la division SS « Das Reich » détruire Oradour-sur-Glane, un petit village près de Limoges. De retour du front est où les exactions étaient monnaie courante, la division « Das Reich » avait déjà commis un massacre la veille à Tulle… Toute la population est rassemblée sur la place du marché sous prétexte d’une vérification d’identité. Les hommes sont enfermés dans des granges, les femmes et les enfants sont conduits dans l’église. Les SS mettent le feu aux bâtiments et 642 habitants (dont 246 femmes et 207 enfants) trouvent la mort.
Le samedi 10 Juin 1944, la division SS « Das Reich » entre à Ouradour sur Glane. À 15 heures 30, 500 femmes et enfants sont enfermés dans l’église, les hommes sont entassés dans les granges. À 16 heures, les crépitements des fusils et des mitrailleuses annoncent le début de l’horreur: le massacre a commencé. Les enfants et les femmes sont brûlés vifs dans le brasier de l’église. Les hommes, enfermés dans des granges, sont fusillés. À 19 heures, il ne reste plus rien du village. 642 hommes, femmes et enfants ont été exterminés, brûlés vifs ou fusillés, le village est incendié et rasé. Cela se passait le 10 juin 1944 à 80 km de Poitiers, à Ouradour sur Glane.
Il est naturellement bon que l’horreur d’Oradour soit reconnue, et sa mémoire entretenue : mais quand donc le Système reconnaîtra-t-il « son » Génocide vendéen ? Et quand donc proposera-t-il aux Français le même « Centre de mémoire » que celui d’Oradour ? Mtatis mutandi, car les deux événements ne sont pas analogues et ne peuvent pas être comparés sans les nuances qu’il faut. Le génocide dont la la Convention porte la responsabilité en Vendée est un acte de guerre civile ; le crime d’Oradour s’inscrit dans le cadre d’une guerre étrangère et relève des troupes d’occupation présentes en France à la suite du désastre de 1940 qui, lui, incombe à la IIIe République.
Pour l’instant, seule l’initiative privée de L’Historial de Vendée – inauguré par Alexandre Soljenitsyne en 1993 (éphéméride du 25 septembre) rend hommage – et justice – à ceux qui se sont levés pour défendre la liberté de l’homme intérieur, face au Totalitarisme et à la barbarie révolutionnaires, et qui furent les victimes du premier Génocide des temps modernes.
1951 : Mort de Jean-Jacques Waltz, dit Hansi
Dans une Alsace devenue allemande contre son gré après la défaite de 1870 et le désastreux Traité de Francfort (éphéméride du 10 mai), Waltz fut le chantre de la fidélité à la France, et de la résistance à la germanisation.
« Cigogne, cigogne, t’as de la chance :
Tous les ans tu passes en France.
Cigogne, cigogne, rapporte-nous,
Dans ton bec, un petit pioupiou… »
hansi.fr/qui-est-hansi
1958 : Mort de Gustave Cohen
Historien médiéviste, Gustave Cohen est né à Saint-Josse-ten-Noode le 24 décembre 1879 et mort à Paris le 10 juin 1958
En octobre 1912, il est nommé professeur au tout nouveau département de français de l’Université d’Amsterdam, mais en 1914, il quitte ses étudiants pour faire la guerre.
À partir de la fin de la guerre, Cohen occupe des postes à l’Université de Strasbourg et à la Sorbonne. Il crée le groupe théâtral Les Théophiliens (nommé ainsi après la représentation du Miracle de Théophilede Rutebeuf en mai 1933, salle Louis Liard à la Sorbonne) dont René Clermont a été metteur en scène. C’est également en 1933 qu’il fonde, à Amsterdam, la Maison Descartes. À l’Institut français se trouve un buste pour honorer son fondateur.
En exil aux États-Unis pendant la seconde Guerre Mondiale, époque durant laquelle il rédige et publie La grande clarté du Moyen-Âge, Cohen y fonde, avec l’historien de l’art Henri Focillon l’École libre des hautes études (New York) et il anime les entretiens de Pontigny à Mount Holyoke College.
D’origine juive, il se convertit au catholicisme à 64 ans.
Voici l’Avant dire et l’Avant partir de son magnifique « La grande clarté du Moyen-Âge » :
Avant-dire
Ce jour d’hui, premier juillet 1940, dans l’affreux malheur de la patrie écrasée et déchirée, foulée aux pieds par l’envahisseur barbare, je voudrais commencer ce livre à l’honneur de la France qui ne peut pas mourir. L’affliction du présent nous invite à chercher un refuge dans un passé lointain dont les deuils, les ruines, les misères et les tristesses se sont effacées dans la nuit des temps et dont ne survivent que les gloires, non point les gloires militaires, car rien n’est plus fragile, mais gloires littéraires, artistiques et philosophiques, qui seules sont éternelles. C’est dans une guerre de croisade pour le droit, la foi, la liberté que le pays vient de succomber. Il en connut d’autres, jadis, où il succomba avec honneur dans l’essai de reprendre, d’une façon durable, à l’Infidèle, le Saint-Sépulcre, mais dont lui reste le titre impérissable d’avoir tenté l’oeuvre vaine, haute et désespérée et d’y avoir donné les meilleurs et les plus braves de ses fils. En allant vers le Moyen-Âge nous sommes sûrs de retrouver l’âme même de la France, en son état pur, au moment de sa Genèse, sortant, vierge, blanche et nue, du chaos du destin. Non pas née de rien, mais issue de l’âme gréco-romaine entée sur l’âme celtique dans le plus beau terroir sous le ciel, là où les formes sont naturellement harmonieuses, les nuages pommelés et nuancés, le sol fertile, porteur de vigne et donneur de vin, paré de la blondeur des blés ou du vert des prairies et des forêts, ni trop sec ni trop pluvieux, ni trop brûlé de chaleur ou glacé de frimas, tout en douceur, en raison et en équilibre, pour la perfection et le classicisme. Terre élue de la fécondation sans pullulation, de la réflexion sans âpreté, de la foi sans fanatisme, et surtout de l’amour.
Mais pour que ce miracle se produisît : la naissance de l’amour courtois (au XIIème siècle) et du culte de la femme, il fallait qu’à l’âme celtique, pénétrée par l’âme gréco-romaine s’alliât encore l’âme chrétienne, venue d’un plus lointain Orient, où la spiritualité autoritaire du judaïsme, et son monothéisme absolu se trempaient de la suavité de Jésus, fils de la Vierge.
Ce n’est qu’ici que pouvait naître, se développer et s’épanouir le culte de Notre-Dame, où la religion et le dogme s’attendrissent de féminité et où l’amour humain se sublime dans l’amour divin avec lequel il arrive à se confondre.
Avant partir
Ce livre a été commencé sous le signe du désespoir, mais pour témoigner des permanences françaises, je le termine ici deux ans après sur des paroles d’espérance et de certitude. La leçon du Moyen-Âge, de ses malheurs, de sa constance dans l’épreuve, de sa foi d’airain est une leçon de réconfort. Profitons-en. En le quittant évoquons une dernière fois Jeanne « la bonne Lorraine », qui sauva le royaume de France, la cathédrale qui dressa cette foi vers le ciel comme une offrande et une imploration, le mystère qui la fit résonner sur la place publique, la littérature courtoise par qui naquirent l’amour absolu et le culte de la femme. Les ténèbres du Moyen-Âge ne sont que celles de notre ignorance. Une clarté d’aurore baigne les âges lointains de notre genèse pour qui sait y porter le flambeau de la connaissance, de l’amour et de la confiance dans les destinées de la patrie.
New-York, 18 juin 1942
Comme en écho à cette évocation de celle qui sauva le royaume, près de soixante-quinze ans après, on a célébré comme il se devait, au Puy du Fou, le retour en France de l’anneau de Jeanne d’Arc (éphéméride du 20 mars).
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
Très bien vos éphémérides ! Mais il y a trop de curés, d’abbés, de « chevets », de « dédicaces », de basiliques, de reliques et de miracles de ceci ou de cela et tout le saint frusquin… Encore un saint ! A faire de bons catholiques des générations d’athées. Dosis facit venenum !