1204 : La Normandie redevient française
Le roi de France Philippe Auguste triomphe, à Rouen, du souverain anglais Jean sans Terre.
Dès 1202, Philippe Auguste avait confisqué les terres de Jean, ce qui avait donné naissance au sobriquet de Jean sans Terre. Et il avait frappé un grand coup en s’emparant du célèbre Château Gaillard, construit par Richard Cœur de Lion (Illustration en page d’accueil). Voir l’éphéméride du 6 mars.
Philippe Auguste s’emparera ensuite par les armes de l’Anjou et de la Touraine.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La France avant et après Philippe Auguste »
1429 : Victoire de Patay
Juste après la levée du Siège d’Orléans, c’est la première grande défaite que Jeanne, accompagnée de Richemont, inflige aux Anglais et à leur chef, le général Talbot, qui est fait prisonnier et doit remettre son épée à Xaintrailles, l’un des meilleurs compagnons d’arme de Jeanne, avec La Hire.
L’élan est donné, et l’enthousiasme le rend irrésistible. Électrisés, les Français vont entamer la marche vers Reims car, comme l’a très bien expliqué Jacques Bainville, « la grande idée de Jeanne fut le Sacre de Reims ».
C’est la libération d’Orléans, suivie de la victoire de Patay, qui ont rendu possible cette chevauchée victorieuse vers la ville du Sacre.
La brillante victoire de Patay a donc cette particularité d’être à la fois « conséquence » et « cause » : conséquence directe d’une heureuse victoire militaire (les Anglais bousculés à Orléans et la ville libérée) elle devient – et c’est bien plus important encore… – la cause d’une victoire politique, car elle lance la « chevauchée fantastique vers Reims », et le sacre, à travers des territoires souvent hostiles et en tout cas majoritairement occupés par les Anglais ou leurs alliés.
Jusque là, il y a grande pitié dans le royaume de France, au point que la légitimité du souverain ne s’impose pas à tous : si les territoires du sud reconnaissent le « gentil Dauphin », Charles VII, celui-ci est rejeté et méprisé (« le petit roi de Bourges » !…) par les Anglais et leurs alliés, qui, dans tout le nord et l’est du pays reconnaissent au contraire comme roi de France « le petit roi godon », d’ailleurs sacré à Notre-Dame de Paris !
Patay est donc bien une date majeure, et à la charnière du « militaire » et du « politique ».
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Guerre de Centa Ans (4/4) : deuxième rétablissement »
La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d’Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).
1690 : Création du Régiment de Clare; aux origines de la « Brigade irlandaise »
Drapeau du Régiment de Clare.
Dans notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir plus particulièrement – pour ce qui concerne les régiments irlandais – la partie 5 : « La Brigade Irlandaise ».
1726 : Mort de Michel Delalande
musicologie.org/Biographies/delalande_michel_richard
Écouter :
Delalande Air des trompettes
Delalande est aussi l’auteur du magnifique Te Deum laudamus, joué devant Louis XIV.
1815 : Cela n’aura pas duré Cent jours !
Bataille de Waterloo. 18 juin 1815 par Clément-Auguste Andrieux (1852).
Les troupes britanniques de Wellington et les troupes prussiennes de Blücher remportent une victoire décisive sur l’armée de Napoléon à Waterloo, au sud de Bruxelles.
La folle équipée peut vraiment être qualifié de criminelle. Il faudrait, là aussi, tout citer du chapitre XVIII de l’Histoire de France de Jacques Bainville, La Restauration :
« …Un an à peine s’était écoulé depuis que les Alliés étaient entrés à Paris, et la situation de la France en Europe était rétablie au-delà de tout espoir. Le service qu’on attendait des Bourbons, ils l’avaient rendu. La preuve en était dans la déception de nos ennemis les plus haineux qui étaient les Prussiens. Le nationalisme germanique, tiré d’un long sommeil par les principes de la Révolution, puis soulevé contre la domination napoléonienne, avait rêvé d’une grande Allemagne, étendue jusqu’aux Vosges, unie par le pays de Frédéric et des patriotes réformateurs et libéraux qui avaient préparé la guerre de l’Indépendance. Et l’Allemagne restait divisée, à l’état de Confédération où l’Autriche était le contrepoids de la Prusse, aussi semblable à l’ancien Empire germanique qu’elle pouvait l’être après les remaniements territoriaux de Napoléon.
Cent jours : l’aventure ne dura pas davantage et ce fut assez pour causer des dégâts incalculables. À l’intérieur d’abord, en rendant plus difficile la réconciliation des Français. Napoléon ne savait pas seulement le métier de la guerre. Il savait celui de la politique qu’il avait appris, exercé pendant la Révolution. C’est de la Révolution surtout qu’il réveilla le souvenir, parlant gloire aux soldats, paix et liberté au peuple. L’empereur autoritaire était revenu en démagogue… De là date cette alliance des bonapartistes et des libéraux qui allait agiter la Restauration et la monarchie de Louis-Philippe pour préparer le règne de Napoléon III. (À gauche : Très modifié, le site de la bataille de Waterloo dans son état actuel)
À l’extérieur, les conséquences du retour de l’île d’Elbe ne furent pas moins graves. Les Alliés en furent informés à Vienne le 13 mars. Aussitôt ils mirent l’empereur « hors la loi des nations ». Le pacte de Chaumont fut renouvelé. La reprise de la guerre était certaine, de nouveaux malheurs probables pour la France. Talleyrand (ci dessous), qui la représentait au Congrès, se trouva dans la situation la plus cruelle. Prévoyant ce qui allait survenir, il prit le parti de se joindre aux Alliés afin de conserver au moins les conditions du traité de Paris pour que le futur traité ne fût pas pire. Mais il serait facile de travestir cet acte de prudence et de soutenir que la monarchie s’était associée aux ennemis de la nation française. Et quand les hommes qui s’étaient compromis dans les Cent-Jours chercheront une excuse, c’est de cet argument perfide qu’ils se serviront.
Tous ces événements ont une couleur romanesque, un caractère passionnel. Ils échappent à la raison. Une folie de trois mois ramenait chez nous l’étranger, remettait en question ce qui avait été si péniblement obtenu en 1814. Cette fois, les Alliés furent encore plus exigeants, et Talleyrand (À droite), par sa précaution de Vienne, n’avait pu prévenir que les trop graves mutilations du territoire français, celles que réclamait la Prusse, toujours la plus acharnée. Le prix de Waterloo, ce fut, au second traité de Paris, du 20 novembre 1815, plus de cinq cent mille âmes. Nous perdions Philippeville, Mariembourg, Bouillon, c’est-à-dire des places qui couvraient notre frontière du nord, rendue plus vulnérable à l’invasion. Nous perdions Sarrelouis et Landau : la trouée par laquelle les Prussiens entreront en 1870 sera ouverte et le traité de 1919 ne nous a même pas rendu la limite de 1814. Nous perdions encore Chambéry et Annecy, repris par la Maison de Savoie. Enfin nous devions supporter une occupation de cinq ans et payer 700 millions d’indemnité de guerre.
Ces malheurs, la France était allée les chercher, elle les avait provoqués, lorsque, cédant à un mouvement sentimental, au souvenir des jours de gloire, elle avait tout oublié pour se jeter dans les bras de l’empereur. Et cependant la légende napoléonienne ne faisait que de naître. Déporté à Sainte-Hélène par les Anglais, Napoléon continua d’agir sur les imaginations. Le héros devint un martyr. Sa cause se confondit avec celle de la Révolution, et la littérature, de la plus haute à la plus vulgaire, propagea ce mysticisme. Les traités de 1815 avaient laissé le peuple français meurtri de sa chute après un rêve rapide et prodigieux. Par une criante injustice, mais naturelle à l’homme, qui aime à rejeter sur autrui la responsabilité de ses fautes et de ses maux, ce ne fut ni à Napoléon ni à lui-même que le peuple français imputa les traités de 1815, mais aux Bourbons qui avaient mis tout leur effort à les atténuer.
Après l’effondrement de Waterloo, c’est encore Louis XVIII qui était revenu, parce que lui seul était possible. On avait parlé du duc d’Orléans et même du prince d’Orange. Un sentiment qui ne s’était pas vu en 1814 s’était développé par la complicité des bonapartistes et des libéraux pendant les Cent-Jours, par leur erreur et leur échec même : la haine des Bourbons de la branche aînée, une haine qui ne désarmera plus, parce qu’ils étaient comme un reproche vivant pour ceux qui s’étaient si gravement trompés. Cependant la réconciliation nationale était rendue encore plus difficile, parce que Napoléon avait ranimé les passions des temps révolutionnaires. La deuxième Restauration eut ainsi une tâche plus pénible que la première. »
Pour une vision d’ensemble des Cent-Jours, voir aussi les éphémérides des 25 février, 8 mars, 16 mars, 17 mars, 22 juin, 15 juillet et 20 novembre
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Après les Traités de 1815 (I) » et les quatre suivantes
1845 : Naissance de Charles Laveran
Il reçut le Prix Nobel de Médecine 1907.
1857 : Loi d’assainissement des Landes de Gascogne
La loi du 19 juin 1857, relative à l’assainissement et la mise en culture des Landes de Gascogne vise à assécher les vastes zones humides marécageuses présentes sur la majeure partie du territoire et à les mettre en exploitation.
Aujourd’hui, 67% du territoire landais est recouvert par la forêt landaise, dont le principal constituant est le pin maritime (Pinus pinaster). Il peut atteindre 30 mètre de haut, atteint sa maturité vers l’âge de 50 ans mais est capable de vivre jusqu’à 200 ans. Cet arbre n’a pas de feuilles mais des aiguilles verts foncés, rigides, groupées par deux et qui persistent toute l’année. C’est une essence qui se plaît en terre acide, et peut se contenter d’un sol sableux et sec. Cet arbre pousse relativement vite en grandissant d’environ 40 centimètres par an et sa floraison se produit au cours des mois d’avril et de mai.
Il y a environ 2.000 ans, la forêt landaise existait déjà, mais elle était surtout présente vers la côte Atlantique. Le pin était déjà l’essence dominante de cette forêt landaise primaire, mais on y trouvait aussi le chêne, l’aulne, le bouleau, le saule, le houx…
L’expansion de la forêt landaise sur une si grande superficie du département ne s’est donc pas fait naturellement, mais résulte d’une implantation réalisée par l’homme. Avant la décision de Napoléon III d’assainir la région, prés de 70 % de l’espace landais était occupé par des landes mal drainées, qui ont donné leur nom à ce département. Ces landes étaient employées pour nourrir des troupeaux de moutons, surveillés par des bergers utilisant des échasses pour mieux se délacer sur les sols marécageux. Ce monde agro-pastoral du berger landais avec ses échasses, béret sur la tête et bâton en main va évidemment être détruit par les nouvelles plantations.
La raison principale justifiant la mise en place d’une forêt de pins maritimes dans les Landes fut de retenir les dunes de sables de la côte atlantique, qui sous l’effet du vent ne cessaient de se déplacer, engloutissant parfois les villages….
La loi du 19 juin 1857 loi, qui fit suite aux travaux de fixation des dunes, avait aussi pour but d’assainir la région, très marécageuse, encore frappé du paludisme. Jamais le pin ne fut imposé pour ces plantations, mais, comme il est est l’une des seuls plantes à s’adapter facilement au sol sableux des Landes et que sa croissance rapide permet un bon enrichissement, il s’est tout naturellement imposé.
La transformation radicale des paysages induisit une transformation radicale des modes de vie, et les choses n’allèrent pas sans mal ni sans violentes opposition.
Peu à peu, cependant, l’industrie du bois, du papier mais aussi de la gemme (résine des pins récoltés sur les arbres), permit l’enrichissement du département. Aujourd’hui, les pins des Landes sont exploités uniquement pour leur bois. A la coupe, les pins sont divisés en deux catégories: d’une part le bois d’œuvre, employé pour des usages de qualité tel que le sciage pour les charpentes ou le déroulage pour la fabrique de contre-plaqués ; d’autre part le bois d’industrie employé entre autre pour les panneaux de particules et la pâte à papier : d’où son surnom d’arbre d’or.
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1940 : Appel du 18 Juin
Contrairement à l’image d’Epinal, aussi répandue que fausse, véhiculée par une certaine histoire officielle, il y a eu autant – sinon plus – de collaborateurs issus de la gauche que du centre ou de droite (Déat, Doriot, Laval, etc.), et autant – sinon plus – de résistants venus d’autres horizons que de gauche.
Lorsqu’il lance son appel à la radio de Londres, de Gaulle – issu lui-même d’une famille catholique et traditionaliste, et qui n’en a jamais fait mystère – est entouré de plusieurs représentants des idées traditionalistes : de la secrétaire qui l’a tapé, et qui était royaliste, jusqu’à Kessel, admirateur de Maurras – bien que non royaliste – qu’il était allé interroger chez lui, à Martigues, en 1926, et son neveu Maurice Druon.
Et le premier résistant qui sera fusillé, le 29 août 1941, était catholique et royaliste : Honoré d’Estienne d’Orves.
Le mythe d’une Résistance unanime et tout uniment patriote, opposée au Mal et à la trahison incarnée dans le régime de Vichy, a été installé après la guerre comme caution morale de la IVe République, et étendue ensuite à la Ve. De Gaulle lui-même a souvent exprimé son mépris pour l’abus que l’on fait souvent de la légende résistancialiste. Il ne suffisait pas de se dire ou d’être classé « résistant » pour mériter un brevet de patriotisme.
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le grand d’estienne d’orves etait légitimiste!