1476 : Défaite de Charles le Téméraire à Morat
Alliés à Louis XI, les membres de la Confédération Helvétique infligent à Charles le Téméraire une cuisante défaite à Morat.
Le Duc René II de Lorraine était présent avec sa cavalerie, pour aider les Suisses contre Charles le Téméraire, ce qui explique que les Suisses vinrent, par la suite, aider les forces lorraines à reprendre Nancy et vaincre définitivement le bourguignon, le 4 janvier 1477.
Pour le duc de Bourgogne, cette défaite succède à celle de Grandson quelques mois plus tôt, et précède la déroute de Nancy, où il perdra la vie, très peu de temps après.
Louis XI et la France triompheront ainsi de leur adversaire – pourtant, au départ, bien plus puissant – et verront disparaître l’une des menaces les plus sérieuses qui aient pesé sur la nation depuis les débuts de sa lente construction (sur les causes lointaines de l’opposition entre les deux Maisons, de France et de Bourgogne, au début amies et alliées, voir l’éphéméride du 27 avril).
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo La France face à la Maison de Bourgogne
1667 : Fondation de l’Observatoire Royal
Voulu par Louis XIV, il deviendra plus tard l’Observatoire de Paris :
L’année précédente, le roi avait mis en place, en compagnie de Colbert, l’Académie royale des sciences, qui décida du projet, le jour du solstice d’été, en choisissant l’emplacement du monument, en fonction du méridien de Paris.
Claude Perrault en assurera la construction et Jean-Dominique Cassini la direction. Ce dernier découvrira d’ailleurs deux satellites de Saturne et étudiera la division qui portera son nom. Au cours du XXème siècle, les observatoires de Meudon et de Nançay y seront rattachés.
Il reste le plus ancien du monde, et c’est lui qui détermine et diffuse l’Heure universelle coordonnée, l’UTC.
C’est là que Römer détermina la vitesse de la lumière (éphéméride du 7 décembre) et que travailla la lignée des Cassini (éphéméride du 4 septembre) : Jean-Dominique Cassini dirigeait l’Observatoire en 1671, lorsqu’il y fit venir Römer.
Un astronome Danois, appelé par un savant Italien qui dirigeait l’Observatoire de Paris : heureuse époque que celle de Colbert et Louis XIV, durant laquelle une monarchie éclairée subventionnait les savants et artistes de l’Europe entière.
L’Europe, la vraie, la bonne, oui, bien sûr : mais, n’est-elle pas derrière nous ? En tout cas, les Rois de France y ont contribué.
1712 : Naissance de l’amiral de Guichen
Luc Urbain de Bouexic, comte de Guichen, entra dans la Marine royale à l’âge de 18 ans.
Il se distingua surtout pendant la guerre d’indépendance des États-Unis, apogée de sa carrière militaire, même s’il est moins connu que de Grasse ou le Bailli de Suffren.
Les 17 avril, 15 mai et 19 mai 1780, il affronta par trois fois la flotte anglaise de l’amiral Rodney, épisode qui reste connu dans l’histoire de la marine comme les trois combats de Monsieur Guichen.
1723 : Mort de Dumouriez du Perier
1791 : Évasion de Varennes
L’excellent téléfilm d’Arnaud Sélignac, conseillé par Jean-Christian Petitfils – et disponible en DVD – raconte de la meilleure façon possible non pas la fuite mais, du mot qui convient, L’évasion de Louis XVI.
« En avril 1791, voyant que Paris était passée sous la tyrannie de l’Assemblée et des clubs, Louis XVI décida, non pas d’émigrer à l’étranger, mais de se retirer dans une ville de province pour y réunir des troupes fidèles et en appeler à la nation. C’est Metz qui fut choisie, parce que c’était une grande place militaire et le quartier général de l’armée de Bouillé.
Le départ secret de la capitale fut organisé entre Bouillé et Fersen, l’ami fidèle de la reine. Habillés dans des costumes de bourgeois et munis de faux passeports, le roi, la reine, leurs deux enfants, Madame Elizabeth et Madame de Tourzel partirent le soir du 20 juin 1791 dans une grosse berline.
A plusieurs reprises, le roi fut reconnu, mais chaque fois accueilli chaleureusement par la population. A Pont-de-Somme-Vesle, la berline, qui avait pris du retard, ne rencontra pas les dragons de Choiseul, qui auraient dû être au rendez-vous. Les voyageurs décidèrent de continuer leur route, mais, à Sainte-Menehould, le fils du maître de poste, Drouet, décida de faire arrêter la voiture suspecte.
Prenant des chemins de traverse, il devança les voyageurs à Varennes et jeta l’alarme chez les municipaux. Quand la berline se présenta, elle trouva le pont de l’Aire barricadé et fut entourée de gardes municipaux en armes. Louis XVI, rejoint peu après par les officiers de Bouillé, Choiseul et Damas, refusa de les laisser dégager la route par la force. Les commissaires de la Constituante, survenus, purent donc s’assurer sans difficulté de la personne du roi… »
Ainsi donc, avec Varennes, on a affaire à deux erreurs ou mensonges historiques : il ne s’agit pas d’une « fuite », lâche », mais d’une évasion, mûrement réfléchie et « politique »; et cette évasion avait fini par réussir, les soldats de Bouillé ayant pu aisément libérer le Roi, ce que celui-ci refusa : « Louis XVI a pu vingt fois sauver sa couronne et sa vie », disait Chateaubriand.
Et Balzac a bien récapitulé les erreurs et faiblesses de Louis XVI face à la Révolution, dans son ouvrage Rois de France : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution
1857 : Mort du baron Jacques-Louis Thénard
Chimiste, c’est lui qui a découvert l’eau oxygénée, ou peroxyde d’oxygène, qu’il réussit à isoler pour la première fois en 1818, en faisant réagir du peroxyde de baryum avec de l’acide nitrique.
1931 : Couronnement de la statue de Notre-Dame-de-la-Garde de Marseille
Monseigneur Dubourg étant archevêque de la ville, les fêtes du couronnement de la statue de Notre-Dame de la Garde attirèrent à Marseille, durant quatre jours, quarante-neuf évêques et 500.000 personnes.
Le pape Pie XI avait envoyé comme légat pour présider ces célébrations le cardinal Louis Maurin, archevêque de Lyon et ancien recteur de Notre-Dame de la Garde. La date de ces festivités avait été choisie pour marquer le 15e centenaire du Concile œcuménique d’Ephèse (juin 431) qui avait déclaré que la Vierge Marie pouvait être appelée « Mère de Dieu » (« Théotokos », en grec).
Partie la matin de l’antique Basilique de Saint-Victor, la statue fut d’abord couronnée dans la cathédrale de La Major, où elle reçut ses deux couronnes, faites d’or, d’argent, de platine et de pierres précieuses; puis embarquée sur le Citis pour une procession nautique, suivie par plusieurs dizaines de bateaux : c’était la manière de contourner l’interdiction des processions religieuses…
Après une halte au Monument aux morts d’Orient, elle fut débarquée sur le Vieux-Port, et conduite, en char, jusqu’au sommet de la colline de la Garde, et fut installée dans le chœur de la Basilique, où elle se trouve toujours. La journée s’acheva par un immense feu d’artifice.
Notre Dame de la Garde – Marseille
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Sur Charles le Téméraire « Louis XI et la France triomphent de leur adversaire -pourtant, au départ, bien plus puissant…- et voient disparaître l’une des menaces les plus sérieuses qui aient pesé sur la nation depuis les débuts de sa lente construction ». Il ne faudrait pas oublier que, non seulement les Bourgogne sont des capétiens, mais ce sont des Valois. Autrement dit: c’est la même famille qui règne à Dijon et à Paris. En conséquence, je me demande si ce danger dont vous parlez n’a pas été surestimé. Imaginons que les Bourgogne aient triomphé des Valois de Paris, le Duc de Bourgogne serait devenu Roi de France et la France serait allée jusqu’à Flessingue.
Serait-il possible de suggérer à Arnaud DELIGNAC de réaliser un télé-film aussi émouvant que « L’évasion de Louis XVI « , mais sur un sujet au dénouement heureux cette fois-ci: « Le voyage de Louis XVI à Cherbourg »?