Le dialogue surréaliste sur BFMTV…
Hier matin, Mathilde Panot était l’invitée de Benjamin Duhamel sur BFMTV. Le journaliste l’a interrogée sur des propos tenus par Jean-Luc Mélenchon il y a quelques jours. « Quand Léon Blum devient chef du gouvernement en 1936, il n’est pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté », expliquait-il à 20minutes.
« Vous êtes au-dessus de Léon Blum », a alors demandé Benjamin Duhamel à son invitée. « Jean-Luc Mélenchon parlait de l’expérience parlementaire que, nous, nous avons, que Blum n’avait pas à l’époque… », a répondu Mathilde Panot avant d’être coupée par le journaliste.
« Léon Blum avait été patron du groupe SFIO à l’Assemblée entre 1919 et 1936. Pourquoi vous dites que vous avez plus d’expérience que Léon Blum ? », a rappelé Benjamin Duhamel. « Euh… oui… euh écoutez… Contrairement au Front populaire de 1936, nous avons réussi à faire un accord dès le premier tour, ce qui est historique… », a déclaré Mathilde Panot.
« Pardon, mais vous n’avez pas plus d’expérience parlementaire que Léon Blum », a indiqué le journaliste de BFMTV. « Euh… je ne sais pas pourquoi j’ai… », a cafouillé la femme politique.
« Vous ne connaissez pas l’histoire de Léon Blum ? », l’a interrogé son interlocuteur. Réponse de Mathilde Panot : « Si, si. Je l’ai même écouté à vélo quand je faisais 1.000 kilomètres l’été dernier. Donc si si, je vous assure que je la connais bien ».
Cette pauvre fille est simplement ignare et ne sait pas tenir sa langue. À l’exemple – mauvais – de Jean-Luc Mélenchon qui, lui, n’est pas inculte mais peut dire à peu près n’importe quoi. Benjamin Duhamel est un fort grossier jeune roquet mais il y a de l’atavique, du dynastique chez lui, rejeton de la tribu Duhamel-Saint-Cricq sur-représentée depuis des lustres dans les médias et les affaires. Il sait qui est Blum. C’est de famille.
Blum dont on oublie d’ailleurs qu’il fut dans sa jeunesse, un jeune dandy qui se piquait de poésie et de littérature, pomponné, parfumé, pommadé, assidu des salons où se mêlait l’aristocratie souvent désargentée mais encore brillante et la haute bourgeoise d’argent, notamment juive, Lucien Daudet, Reynaldo Hahn, le comte Léon (de Montesquiou) les Proust et les Veil. Sans oublier le salon, archétypique de Mme Arman de Caillavet que fréquentaient Anatole France et aussi Charles Maurras
Ce fut l’époque dite « du Camélia » ou mieux « du Cattleya » qui fut la matière providentielle des peintures délicates de Jacques Émile blanche. Léon Blum disait alors avoir un maître qui n’était autre que Maurice Barrès (à droite). Ils étaient alors nombreux les jeunes-gens de ce temps-là, comme Louis Aragon, dans la même admiration de Barrès. Avant d’être président de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) et porte-parole enflammé de la classe ouvrière, Léon Blum avait été tout cela.
Il fut ensuite pacifiste, un temps « munichois* », puis partisan d’un effort de réarmement – qu’il n’avait pas fait quand il était au pouvoir où il n’était plus. En témoigne de façon saisissante le récit que fait Philippe de Gaulle, dans son livre de Mémoires, de la colère de son père retour chez lui d’un rendez-vous orageux avec Blum, alors chef du gouvernement qui s’était refusé – « étant depuis toujours pacifiste » – à tout programme de réarmement substantiel. C’est d’ailleurs ce « pacifisme » façon Blum qui devait ensuite conduire un grand nombre de personnalités de gauche à rallier le camp de la collaboration la plus extrême… Qu’en sait Mathilde Panot ?
Blum fut tout cela, contradictoire et fluctuant, fût-ce dans la fidélité à son idéologie, pure pour autant qu’elle reste abstraite.
Allez en parler à la pauvre jeune femme écervelée qui s’est fait reprendre sans pitié pour son jeune âge, par Benjamin Duhamel un peu moins ignare ! Par filiation, en quelque sorte dynastique. GP
Qui connait le dandy Blum tel qu’il est présenté? Excellente analyse, un régal. Panot et toute sa clique n’ont que l’invective à la bouche et sont pour la plus part d’une ignorance crasse
Ce n’est pas tant que le petit Duhamel soit «un peu moins ignare», mais, tout simplement, ayant eu vent de la déclaration du Mélenchon, il est allé réviser, sur les injonctions d’un quelconque cornac. Du coup, il a pu parader sous les atours du «cultivé»… Ce qu’il n’est pas davantage que la Mathilde – en argot de théâtreux, on appelle «panouilles» les rôles de figuration ne requérant rigoureusement aucune qualification. C’est donc bien cela : Mathilde Panouille.
Dans le panneau, Mathilde !