1245 : Ouverture du premier Concile de Lyon, dont le but est de déposer Frédéric II, Empereur du Saint Empire
Cet épisode marque le point culminant de la lutte entre les Empereurs du Saint Empire Romain Germanique et la papauté, qui durait depuis longtemps déjà. En l’occurrence, la Papauté cherchait – et trouvait… – un appui et un allié de taille dans le France du roi Louis IX, futur Saint Louis.
Après avoir été excommunié une seconde fois, en 1239, par Grégoire IX, mort en 1243, l’empereur avait espéré que l’élection du nouveau pape Innocent IV viendrait modifier la position de l’Église.
Mais le nouveau pape ne changea pas d’avis par rapport à son prédécesseur : la réunion du premier Concile de Lyon fut décidée dans le but exprès de déposer l’Empereur.
C’est dans la cathédrale Saint Jean de Lyon (dite aussi Primatiale Saint Jean) que se tinrent les sessions du Concile qui devait, entre autres, déposer l’empereur d’Allemagne, Frédéric II.
1473 : Louis XI vient à Beauvais honorer Jeanne Hachette, qui a contraint Charles le Téméraire à lever le siège de la ville
C’est le 10 juillet 1472 qu’eut lieu le haut fait d’arme que Louis XI voulut honorer tout particulièrement lorsque, l’année suivante, ce 25 Juin 1473, il vint témoigner sa gratitude aux Beauvaisiens, et lorsqu’on lui remit, sur la grand-place, « les clefs de la Ville, dont l’ennemi ne put se saisir ».
Pour récompenser la « bonne ville » de Beauvais, Louis XI lui accorda des privilèges, et pour récompenser l’héroïne, il dota Jeanne Laisné – qu’on nommait déjà « Jeanne Hachette » – et exempta de taille tous ses descendants.
Enfin, il ordonna une procession annuelle qui se tiendrait le 10 juillet, où les femmes auraient le pas sur les hommes.
(Sur les raisons de cette lutte frontale et sans merci entre la France de Louis XI et la très puissante Maison de Bourgogne, voir l’éphéméride du 3 octobre.)
Face à l’Hôtel de Ville, la statue de Jeanne Hachette, par Vidal Dubray
Chaque année, le dernier samedi et dimanche de juin, Beauvais célèbre dignement son héroïne; pour avoir une petite idée de ces commémorations très réussies, qui, pour reprendre l’expression d’un « Guide » bien connu « méritent le détour » :
1519 : Consécration de la Collégiale de Villefranche-de-Rouergue
Véritable joyau de cette cité, située entre Conques et Toulouse, cet édifice remarquable fut classé Monument historique en 1892. L’une de ses originalités est son splendide « clocher-porche », aussi élégant que massif : il n’abrite pas moins de… 49 cloches !
orguesfrance/VillefrancheDeRouergueCollegiale
1771 : Naissance de du Pont de Nemours
Chimiste, et ami de Lavoisier, Eleuthère Irénée du Pont de Nemours travailla avec lui, notamment sur la fabrication de la poudre à canon. Il se distingua avec son père, Pierre Samuel du Pont de Nemours, lorsque, au cours de la journée insurrectionnelle du 10 août, ils défendirent vaillamment l’un et l’autre le Roi et la Famille royale contre les émeutiers.
Dégoûté par la tournure que prirent les évènements, et directement menacé d’être guillotiné, il quitta la France pour les États-Unis, où il mourut à Philadelphie (Pennsylvanie) le 31 octobre 1834.
Il fonda en 1802, à Wilmington, dans le Delaware, la Société qui porte toujours son nom et qui est devenu l’un des plus grands groupes de chimie au monde, pionnier dans les matières plastiques, découvreur du Nylon et développeur de polymères (Teflon, Kevlar, Lycra)
Portrait ci-dessus par Rembrandt Peale, au Hagley Museum de Wilmington (Delaware)
sabix.org/bulletin/b38/bodelle
1950 : Abrogation de la Loi d’exil
Elle datait du 26 juin 1886 : elle est abolie, sur proposition du député MRP du Morbihan, Paul Hutin-Desgrées.
La Famille de France rentre d’exil
Cette loi interdisait l’accès et le séjour sur le sol français aux chefs des familles royale (et impériale) ayant régné sur la France, ainsi qu’à leur fils aîné. Elle interdisait également à tous les hommes de ces familles de servir dans l’armée française.
Mais, à la différence des précédentes, cette loi ne concernait que les prétendants (Orléans et Bonaparte) ainsi que leurs fils aînés, et pas les autres membres de la famille : c’est la raison pour laquelle, en 1926, la « Reine de France » put participer aux obsèques de Philippe VIII à Notre-Dame de Paris, comme le raconte Léon Daudet dans ses Souvenirs.
Cette loi trouve son origine dans l’activité intense que menait, depuis son hôtel Matignon, le comte de Paris, Philippe VII (ci-contre). On était peu de temps après la fusion entre les deux branches de la famille royale, et peu de temps aussi après l’installation de la république, encore très fragile.
Le 14 mai 1886, eut lieu, à l’hôtel Matignon justement, la célébration du mariage de la princesse Amélie d’Orléans avec Charles de Portugal, héritier du trône de Portugal. L’importance de la fête, et l’espèce de démonstration de force que firent à cette occasion les Orléans, ainsi que la relation qu’en firent les journaux, monarchistes ou non (et, en particulier, Le Figaro) causèrent une grande inquiétude dans les milieux républicains. D’où de nombreuses attaques contre la famille royale, puis la loi du 26 juin 1886…
A ce stade, il n’est pas inutile, si l’on évoque les heurs et malheurs de la Famille de France, de s’arrêter quelques instants sur ceux qui la composent depuis le siècle dernier, et de faire un petit peu de généalogie, afin de bien savoir qui est qui, et qui vient d’où.
Le roi Louis-Philippe avait cinq fils.
En regardant la scène de gauche à droite :
• le Prince de Joinville (François).
C’est celui qui vint visiter chez lui, à Martigues, le grand-père maternel de Maurras (qui s’appelait Garnier) avec qui il naviguait. Une stèle du jardin de Charles Maurras perpétue le souvenir de cette visite.
Les Maurras, en effet, sont originaires de Roquevaire (où Charles est enterré avec sa mère, son père et son frère; seul son coeur est à Martigues, dans son jardin). La maison de Martigues vient donc à la famille Maurras par sa mère, qui est une Garnier, pas par son père.
C’est également de son grand-père Garnier que Maurras tirait son vif désir d’être marin (désir insatisfait, on le sait : Maurras en parle, entre autre,s dans son poème Destinée…).
Il est à noter que le prince de Joinville a participé très concrètement à l’évolution de la marine à vapeur française par sa vision moderne de cette marine, ses écrits et son expérience d’Amiral de la Royale.
Marié avec Louise-Fernande de Bourbon infante d’Espagne (1832-1897). Sa descendance, devenue espagnole, porte le titre de duc de Galliera.
• le Duc d’Orléans, Ferdinand
C’est celui dont Ingres a fait le grand portrait (ci-contre) entré au Louvre récemment. Père de deux enfants, dont nous allons parler.
Il est mort accidentellement en 1842.
• le Duc de Nemours
Il a surtout œuvré à la réconciliation des deux branches de la maison de France jusqu’à ce que la branche ainée sz fut éteinte à la mort sans descendance du comte de Chambord.
• le Duc d’Aumale (Henri)
Lui aussi père de deux enfants, qu’il vit mourir très jeunes.
c’est lui qui donna Chantilly et toutes ses collections à l’Institut.
Malgré cette nombreuse postérité masculine de Louis-Philippe, c’est du seul Ferdinand, mort prématurément et accidentellement en 1842, que descendent tous les représentants de la Famille de France jusqu’à nos jours.
Ferdinand avait deux fils : Philippe et Robert, duc de Chartres.
• Philippe deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord (Voir sa photo plus haut, jeune, en uniforme), lorsque la fusion sera réalisée entre les légitimistes et les orléanistes (« Les Orléans sont mes fils. », avait dit le Comte de Chambord). Il résidait à l’Hôtel Matignon, où il menait grand train, comme nous l’avons vu plus haut, et d’où il organisait une intense activité dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger.
C’est ce qui amena la cruelle et inique Loi d’exil de 1886. Obligé de quitter le territoire national, il s’installa d’abord à Bruxelles, avant que sa famille ne séjournât au Maroc.
• Il fut le père de Philippe VIII, mort sans héritier (ci contre). C’est de Philippe VIII que Maurras disait, en substance, qu’il aurait fait un grand roi; un grand roi qui avait manqué à la France. En 1905, il a réalisé un important voyage scientifique au Groenland et au Pôle Nord : il est à noter que le Muséum d’Histoire Naturelle s’est enrichi des collections qu’il avait réunies au cours de ses divers déplacements…
• A la mort sans héritier de Philippe VIII, ce fut donc son cousin Jean, duc de Guise, qui devint Jean III. Jean III était le fils de Robert, duc de Chartres, le deuxième fils de Ferdinand. La boucle est ainsi bouclée, pour ainsi dire : c’est donc du seul Ferdinand, et non des quatre, ou de l’un ou l’autre des quatre autres fils de Louis-Philippe, que descendent les représentants actuels de la Famille de France.
• Jean III est le père d’Henri VI (ci dessous), le Comte de Paris des Mémoires d’exil et de combat (qui rentra en France en 1950, la Loi d’exil ayant été abrogée, au bout de 64 ans); lui-même père d’Henri VII, Comte de Paris; lui-même père de l’actuel Comte de Paris, le Prince Jean, Jean IV, et de son frère Eudes, duc d’Angoulême.
Le Prince Jean, actuel Comte de Paris
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Henri VI débarqua à CALAIS en Avril 1950, comme l’avait fait avant lui, Louis XVIII en 1814
Ce numérotage enfantin ou théâtral de nos princes me paraît dévalorisant. Ils ont bien tenu leur rang mais pas régné. Respectons-les, n’en faisons pas des Guignols !
Je regrette, Carcellé, mais la numérotation correspond à la qualité de chef de Maison. Elle est une conséquence directe du principe de continuité. On ne peut l’éluder. Car une dynastie est comme un fleuve, elle charrie et assume le passé. Savez-vous que Philippe VII devait s’appeler à l’origine Louis-Philippe II, et que ce choix de recueillir la tradition royale plutôt que l’héritage orléaniste entraîna son exhérédation ar le Duc d’Aumale et la Duchesse d’Orléans sa mère? La rétendance n’est nullement une guignolade, mais une portion de l’histoire.