1694 : Exploit de Jean Bart au Texel
En cette année 1694, la France est en guerre contre la ligue d’Augsbourg. Le 29 juin, dans le but d’affamer la population française, des vaisseaux chargés de blés achetés aux Norvégiens sont capturés par des navires hollandais au large de l’île néerlandaise du Texel. Jean Bart, corsaire au service du roi, est chargé de les récupérer.
Il faut dire que ce Capitaine de vaisseau, loup de mer aguerri, est déjà une célébrité : capturé en 1689 par les Anglais, il s’était évadé de sa prison et avait traversé la Manche… à la rame !
Ce 29 juin 1694 : au large de l’île hollandaise de Texel, apercevant à l’horizon le convoi français d’une centaine de voiles qui venait d’être capturé par les Provinces-Unies.
Les Français sont inférieurs en tout aux hollandais (330 canons contre 380 pour les navires hollandais), mais pourtant Jean Bart fait hisser successivement le pavillon rouge (à l’attaque !) et le pavillon bleu (à l’abordage !).
Le résultat est sans équivoque : 16 morts chez les Français contre plus de 300 chez les Hollandais.
Alors qu’il avait été fait chevalier de l’Ordre de Saint-Louis par Louis XIV en 1690, la bataille de Texel lui vaut l’anoblissement par le roi.
Plus d’information sur Jean Bart dans notre éphéméride du 21 octobre.
1718 : Consécration de la Cathédrale de Castres
albi.catholique/liturgie-art-et-culture/eglises-du-tarn/castres-cathedrale-saint-benoit
1786 : Fin du voyage triomphal de Louis XVI à Cherbourg
Il avait débuté le 21 de ce mois de juin : on aura un début de relation de cette « anecdote triomphale dans un règne malheureux » ici : jstor.org/20527905 et plus de choses ici : dumouriez.free.fr/pdf
(Illustration : Louis XVI visite les travaux du port de Cherbourg, par Louis-Philippe Crépin).
Témoignage parlant et émouvant : à Houdan, l’Auberge de la fleur de lys témoigne du passage de Louis XVI lors de ce voyage triomphal : dans notre album Fleur de lys, fleurs de lys…voir la photo Auberge de la fleur de lys, à Houdan.
La mer domptée à Cherbourg, Médaille commémorative de la visite de Louis XVI (cuivre, 64mm, signée Duvivier)
1793 : Les Vendéens échouent devant Nantes
Après s’être emparée d’Angers, l’armée Vendéenne de Cathelineau est placée devant un dilemme : marcher sur Paris, ou consolider ses acquis, en s’emparant de la ville de Nantes ?
« Maîtres de cette grande ville qui leur assurait l’arrivée des convois anglais, les armées royales pouvaient sans danger manœuvrer sur les deux rives de la Loire et menacer Paris ».(Napoléon).
C’est cette deuxième option qui est finalement retenue.
Les 12.000 hommes de la garnison républicaine sont attaqués par 30.000 soldats des colonnes vendéennes, réparties au nord et au sud de la ville. La meilleure organisation des républicains comble largement leur infériorité numérique et contraint les Blancs à abandonner la bataille et à se replier.
Cathelineau, blessé dans la bataille, meurt dans les jours suivants. La progression des Vendéens marque une pause et, tandis que Paris prend conscience de l’ampleur de la menace, c’est en fait le tournant de la guerre : la Convention, désormais sous les ordres de Robespierre, va réagir sans états d’âme.
Ci dessous, Cathelineau blessé à mort, vitrail (Le Pin en Mauge).
1805 : Naissance de Tocqueville
œuvre majeure d’Alexis de Tocqueville (ci contre), De la démocratie en Amérique, se divise en deux tomes bien différents, publiés en 1835 et en 1840 : le premier étant une analyse descriptive de la démocratie aux États-Unis (la démocratie comme structure politique); le second étant une réflexion sur les formes particulières de la démocratie américaine.
C’est ce second tome qui est peut-être le plus intéressant, car la réflexion de l’auteur s’élargit à des considérations générales sur la démocratie, notamment le risque de tyrannie de la majorité et l’influence que la démocratie exerce sur la société civile, sur les mœurs, les idées, la vie intellectuelle.
Tocqueville spécula sur le futur de la démocratie, aux États-Unis mais aussi ailleurs, en général, et il eut l’intuition, la prémonition, qu’elle avait une tendance à dégénérer en ce qu’il décrivit comme « le despotisme mou ».
Tocqueville a ainsi annoncé, et prédit, l’avènement d’un autoritarisme « plus étendu et plus doux », qui « dégraderait les hommes sans les tourmenter » et pour lequel « les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne suffisent pas :
« …Je pense que l’espèce d’oppression, dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde… Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.
…Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres.
…Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir.
C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre… L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses ; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète.
Tocqueville, De la démocratie en Amérique, t. II, IVe partie, Chap. VI
1902 : Marcel Renault remporte la course Paris-Vienn
Le frère de Louis Renault concourt à bord d’une nouvelle Renault 4 cylindres, dans la catégorie des voitures légères.
La course a regroupé 148 concurrents et Renault a parcouru les 1140 kilomètres qui séparent les deux villes en 29 heures et 30 minutes.
Marcel Renault mourra dans un accident lors de la course Paris-Madrid l’année suivante. Ce sera la fin des courses de ville à ville et le début des circuits fermés.
les-renault-d-avant-guerre.com/t1798-Biographie-de-MARCEL-RENAULT
1949 : Pierre Sabbagh lance le premier journal télévisé
Ce journal est marqué par l’absence de moyens et l’improvisation : durant un quart d’heure, de 21h à 21h15, les images d’information, souvent louées à l’étranger, défilent tandis que le journaliste en cabine lit son commentaire !
Les enchaînements se font à l’aide de plaques, tout comme les génériques de début et de fin.
1960 : Mort de Joseph Opinel
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Personnellement, sur l’attaque de Nantes, je préfère largement les deux articles du Souvenir Chouan de Bretagne:
http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/samedi-29-juin-1793-attaque-de-nantes-1/
http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/attaque-de-nantes-samedi-29-juin-1793.suite-et-fin
Sur Tocqueville, on notera aussi qu’il nous posa, à nous royalistes, un problème important : comment condamner la Révolution sans condamner l’Ancien Régime ? C’est particulièrement vrai en ce qui concerne la centralisation, dont Tocqueville dit à juste titre qu’elle ne fut pas entamée par la Révolution. Il faut reconnaître à Tocqueville le mérite d’avoir posé la question. Ce qui ne signifie pas qu’il faille partager ses conclusions, car la centralisation royale (commune, du reste, avec celle de tout appareil étatique) n’a que peu à voir avec celle, idéologique, voulue par les révolutionnaires.