1470 : Naissance du futur Charles VIII
Il n’aura qu’un règne très court, durant lequel il sera, en quelque sorte, conduit par les modes et l’air du temps, notamment l’esprit d’aventure qui soufflait sur la France d’alors (en pleine pré-Renaissance, si l’on peut dire) dont a parlé Jacques Bainville :
« …Charles VIII, devenu majeur, était à la tête d’un État pacifié, prospère et de la plus belle armée d’Europe. La France le poussait à agir. Elle s’était ennuyée sous Louis XI. Comme il lui est arrivé maintes fois, elle était lasse d’une vie prosaïque. Une autre génération était venue. Les maux de la guerre étaient oubliés. On aspirait au mouvement, à la gloire. Où diriger ce besoin d’activité ? Oh ! les tâches ne manquaient pas. La France n’était pas encore finie. Vers la Lorraine et le Rhin, entrevus par Charles VII, il restait beaucoup à faire, mais ce n’est pas là qu’allaient les imaginations. Et puis, pour épouser la duchesse bretonne, pour rompre le projet de mariage autrichien, Charles VIII avait renoncé par traité à la Franche-Comté et à l’Artois. Reprendre sa parole eût entraîné des complications, peut-être des périls. Une route restait ouverte et le sentiment public y poussait le jeune roi. C’était plus fort que le raisonnement : tout conspirait à nous entraîner en Italie.
Sagement, Charles VII et Louis XI avaient refusé de soutenir les droits sur Naples qu’ils tenaient de la maison d’Anjou. Ils avaient résisté aux sollicitations des cités italiennes. Mais un esprit d’aventures soufflait en France. Beaucoup d’Italiens étaient venus : leur pays de soleil attirait. En développant le commerce, -l’essor de Lyon date de ce temps-là, – Louis XI avait donné naissance à de nouveaux courants : Lyon et ses soies sont en rapport avec le Piémont et la Lombardie. Et il avait encore, cet avare, donné naissance à des idées de luxe : d’Italie, il ne venait pas seulement des cages de fer. Italian ! Italian ! C’était un désir, le goût de l’art, du beau, plus que celui des conquêtes, qui animait les Français. Si l’on cherche les résultats des brillantes campagnes de Charles VIII, de son entrée à Rome, de sa chevauchée jusqu’à Naples, on les trouvera surtout dans l’ordre esthétique. Le beau voyage ! Ce fut une vraie guerre de magnificence. Qu’elle plut aux Français ! Avec quelle complaisance il fut parlé des exploits de Bayard et de la Trémoille ! Quelle revanche des années grises où Louis XI, enfermé à Plessis-Lès-Tours, coiffé de son vieux chapeau, ruminait de longs calculs !
Il y avait toutefois, dans ces guerres d’Italie, une idée politique ; c’était d’écarter Maximilien qui, épousant toujours, tenait de sa seconde femme Blanche Sforza des droits sur le Milanais. C’était aussi d’écarter l’Espagne dont les princes s’étaient emparés du royaume de Naples au détriment de la maison dAnjou. L’anarchie italienne attirait les convoitises et l’Italie nous appelait à l’aide. Savonarole, à Florence, saluait le roi de France des noms de libérateur et de vengeur. Ainsi tout invitait Charles VIII à franchir les Alpes. »
1599 : Aux origines de l’Arsenal de Toulon
Pouvait-on rêver rade plus idéale ?
Le véritable fondateur de l’Arsenal de Toulon – après les Toulonnais eux-mêmes, on va le voir… – est Henri IV. En 1595, par Lettres patentes, il reconnaît que les habitants de Toulon ont élevé à leurs frais les murailles faisant de leur ville une citadelle, transformant ainsi leur port de pêche en port de guerre : il accorde donc aux habitants de Toulon l’usufruit à perpétuité des fossés et terrains à gagner sur la mer. Cette concession est l’acte de naissance de fait de l’Arsenal de Toulon.
De plus, Henri IV entoure la ville d’une enceinte en forme d’étoile à 7 branches, avec des murailles de 15 mètres de hauteur. Les fortifications sont prolongées dans la mer par deux grands môles formant le premier véritable port : la vieille darse, qui abrite port de commerce et port de guerre.
Le 30 juin 1599, un arrêt rendu par le Parlement de Provence confirme la volonté royale, et précise qu’une partie de ces terrains est « destinée à servir à la construction, à fabriquer des vaisseaux et pour bâtir un arsenal ».
netmarine.net/forces/operatio/toulon/dates
L’histoire de Toulon est ainsi intimement liée à sa géographie et à son rôle militaire et naval. La ville a grandi au rythme de son port et de l’extension des fortifications et de son Arsenal.
C’est en 1481 pour que s’affirme sa vocation maritime avec le rattachement de la Provence à la France. On construit la Tour Royale en 1514 et c’est Henri IV qui fait creuser la première darse et édifier un Arsenal. Richelieu, Colbert et Vauban font de Toulon un port à la taille des ambitions maritimes des Rois de France.
Aux heures tragiques de la Révolution, en 1793, Bonaparte conquiert sa première notoriété en commandant l’Artillerie au siège de Toulon et Toulon sera débaptisée en Port-la-Montagne. Bonaparte repasse à Toulon en mars 1796 pour la campagne d’Italie et, en 1798, c’est à Toulon qu’il concentre les troupes qui y embarquent pour l’expédition d’Egypte.
En mai 1830, une flotte considérable part pour la conquête de l’Algérie commandée par l’Amiral Duperré (éphéméride du 14 juin).
C’est aussi à partir de Toulon que le grand marin et explorateur Dumont d’Urville voguera à la découverte de la Vénus de Milo et de l’Antarctique, où il donnera à la Terre Adélie le prénom de sa jeune femme toulonnaise.
De 1836 à 1893, date de la visite de l’Escadre Russe venue de Cronstadt, l’Arsenal va être agrandi et doté de nouveaux bassins et appontements. Toulon est devenu un port de départ et de liaison pour les colonies comme le Tonkin.
La seconde guerre mondiale verra le sabordage de la flotte le 27 novembre 1942, et les bombardements de novembre 1943 et août 1944; la ville fut totalement libérée par les troupes du Général de Lattre de Tassigny, mais elle était détruite à plus de 45 % !…
Premier port militaire français, les eaux sûres de sa rade accueillent désormais la plus importante composante des bâtiments de la Force d’Action Navale.
toulon.fr/laissez-seduire/article/base-navale
netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal
1673 : Prise de Maastricht par Vauban
Cinq jours auparavant, durant le siège de la ville, le Capitaine des Mousquetaires du Roi, d’Artagnan, a été tué. Ci-contre, dessous, sa statue à Auch.
« J’ai perdu d’Artagnan en qui j’avais la plus totale confiance et qui était bon à tous » déclara Louis XIV, qui l’avait chargé en effet de plusieurs opérations de confiance, notamment l’arrestation de Nicolas Fouquet.
Il était Capitaine de ces Mousquetaires qui formaient deux régiments, appelés Mousquetaires gris et Mousquetaires noirs en fonction de la robe de leurs chevaux (éphéméride du 3 octobre) :
lemondededartagnan.fr/SITE/FRA/mousquetaires_chap06
C’est Jean-Baptiste Lully qui a composé les deux marches de chacun de ces Régiments :
Écouter :
• Lully Marche MOUSQUETAIRES GRIS
• Lully Marche MOUSQUETAIRES NOIRS
1836 : Mort de Claude, Joseph Rouget de Lisle
Beaucoup l’ignorent, mais Rouget de Lisle était royaliste !
Son temps de gloire ne dura guère : à peine trois mois ! Il composa en effet Le chant de guerre de l’Armée du Rhin le 10 mai 1792, mais fut destitué de sa charge de Capitaine le 10 août suivant, par Lazare Carnot en personne – l’organisateur du Génocide vendéen – parce qu’il avait osé, fort courageusement, protester contre l’internement de Louis XVI après la journée d’émeute du 10 août 1792.
(À droite : Sa statue à Lons-le-Saunier )
Emprisonné sous la Terreur, il échappa à la guillotine grâce à la chute de Robespierre.
Sa phrase malheureuse dans ce « Chant de Guerre » (doux euphémisme, pour parler d’un propos carrément raciste) : « …Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! » peut, à la rigueur, s’expliquer – à l’époque… – par l’enfièvrement de cette période troublée; une sorte d’erreur de jeunesse, en quelque sorte. Par contre, ce temps d’exaltation grandiloquente et ridicule étant passé depuis bien longtemps maintenant, il est, pour certains, carrément scandaleux que le régime politique d’un grand pays civilisé conserve ce membre de phrase xénophobe, haineux et raciste dans un chant de guerre violent et brutal, choisi comme hymne national.
Au retour de Louis XVIII, Rouget de Lisle composa Le chant du Jura (Que la France et son roi soient heureux l’un par l’autre/ De leur commun bonheur va naître enfin le nôtre….), mais ne rencontra pas de succès, ni auprès de Louis XVIII, ni auprès du public. Il se retira alors dans sa ville de Lons-le-Saunier.
1847 : Inauguration de l’Aqueduc de Roquefavour
Aujourd’hui classé Monument historique, cette oeuvre monumentale de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées Franz Mayor de Montricher, qui permet l’acheminement de l’eau de la Durance à Marseille, est l’une des pièces majeures du Canal de Marseille.
Presque deux fois plus haut que le Pont du Gard, il s’agit probablement – Grande muraille de Chine exceptée… – du plus grand monument du monde en pierres de taille.
fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0001429
1998 : Fondation des American friends of Versailles
Organisation sœur de la Société des amis de Versailles, American Friends of Versailles soutient l’oeuvre d’entretien et de restitution du château en finançant des projets de restauration ou en favorisant les échanges culturels.
Par exemple, American Friends of Versailles a financé 3,3 des 6,6 millions d’euros pour le réaménagement, entre 2000 et 2004, des terrasses du Bosquet des Trois-Fontaines et la modernisation de son hydraulique. À partir de 2008, elle a contribué à hauteur de 2 millions d’euros à la restitution du Pavillon frais du Petit Trianon.
Plus ancienne, la Versailles Foundation a pour but de promouvoir l’amitié franco-américaine et les échanges culturels. Sa mission principale est d’apporter son soutien à la préservation, à l’entretien et à la réhabilitation d’importants monuments historiques français, notamment le Musée Claude Monet à Giverny et le château de Versailles.
La Versailles Foundation a elle financé les deux tiers de la rénovation du Bosquet des Bains d’Apollon (1,6 million d’euros). En y ajoutant la restauration de la Salle de bal, le budget total s’élève à 4,3 millions d’euros… :
Le Bosquet des trois fontaines restitué :
gvn.chateauversailles.fr/fr/fontaines/gvn_fontaines_alter
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Concernant Rouget de Lisle, il faut dire que son « chant du Jura » est musicalement médiocre. Au moins la « Marseillaise » (ce chant détestable) réussit-elle à exalter ceux qui l’entendent ou la chantent.