987 : Hugues Capet monte sur le trône
Elu roi le 1er juin précédent, à Senlis, grâce à l’aide d’Adalbéron, c’est à Noyon qu’Hugues Capet viendra se faire sacrer, encore par Adalbéron.
La symbolique était forte : en venant à Noyon, là où avait eu lieu le sacre de Charlemagne, il manifestait qu’il se rattachait, plutôt que de la combattre, à cette dynastie Carolingienne dont il prenait la suite.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo La situation au début du règne d’Hugues Capet
De même il se fera enterrer, comme les Carolingiens, à l’abbaye de Saint-Denis, monastère dont ses ancêtres étaient les patrons et où ils étaient également enterrés. La nécropole des rois de France est ainsi désignée dès le début de la dynastie.
Si la Royauté française commence avec Clovis et le baptême de Reims, ce n’est qu’avec les Capétiens que commencera vraiment la construction de la France telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Les Capétiens vont créer d’abord l’outil indispensable, l’Etat royal, qui leur permettra d’agir sur la durée. Et ils vont en finir avec les deux erreurs commises par les deux précédentes dynasties :
• ils vont rompre avec la funeste coutume mérovingienne et carolingienne du partage du royaume à la mort de chaque Roi;
• et, surtout, ils vont abandonner également la chimère impériale, limitant leurs ambitions à ce que Maurras appellera un jour « la seule France »…, et se bornant à construire ce qu’on appellera très vite le pré carré.
La modernité des Capétiens est là : à partir de rien, eux qui étaient les plus faibles, les plus petits des féodaux, vont construire la France, géant démographique, économique et politique sous Louis XVI, huit siècles d’efforts après.
Voir notre album La Basilique de Saint Denis, nécropole royale
1194 : Philippe Auguste, aux origines de la fonction de Garde des Sceaux
Le sceau de Philippe Auguste
Le 3 juillet 1194, Philippe Auguste est surpris par Richard Cœur de Lion, avec qui il est en guerre, aux abords de la forêt de Fréteval, près de Vendôme. Richard lui inflige une cuisante défaite, à l’issue de laquelle le roi de France perd ses équipages, son trésor, ses archives et les Livrets de compte du fisc.
Philippe Auguste fut contraint de reconstituer ses archives et décida de les sédentariser, en rassemblant les documents les plus importants à Paris : il confia confia cette mission d’organisation/réorganisation à Nicolas Guérin, évêque de Senlis et moine-soldat, qui participa activement à la victoire de Bouvines et qui créa – suite au désastre de Fréteval – le Trésor des Chartes, où furent déposés, à partir de 1195, les registres et archives particulières de la couronne royale.
Philippe Auguste fit élever Guérin dès 1213 à la dignité de Garde des sceaux, chargé de conserver les sceaux et les archives royales, pendant la vacance de la chancellerie; Guérin obtiendra le titre de Chancelier en 1223, sous Louis VIII.
Le Chancelier Guérin (1157-1227)
1315 : Louis X le Hutin abolit l’esclavage
L’édit du roi proclame que « selon le droit de nature, chacun doit naître franc » et que « le sol de France affranchit l’esclave qui le touche« .
« L’esclavage a été toléré dans la chrétienté occidentale jusqu’aux alentours de l’An Mil, l’Église exigeant seulement que les esclaves soient baptisés et bien traités. Aux siècles suivants, il devient toutefois objet de scandale, jusqu’à justifier l’édit ci-dessus. Il réapparaîtra insidieusement au XVe siècle dans les régions méditerranéennes en contact avec le monde musulman qui, pour sa part, pratique l’esclavage et la traite à grande échelle et sans état d’âme. »
Source : Herodote.net
1608 : Fondation de Québec par Samuel de Champlain
Le bourg ne compte qu’une poignée de maisons entourées de jardins et destinées à loger les 28 hommes qui l’accompagnent. 20 d’entre eux périront au cours de l’hiver.
Depuis des années, les Français cherchaient à s’installer sur ce territoire d’Amérique du Nord. La ville de Québec se développera rapidement par la suite, jusqu’à devenir plus tard la capitale de la Nouvelle France. Elle ne résistera toutefois pas longtemps aux assauts britanniques.
Au pays des enfants rouges de la France. dans la langue des Algonquins, qui occupaient cette partie du continent avec les Hurons et les Iroquois, Kebec signifie « là où le fleuve se rétrécit« .
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Navigateurs (IV) : Samuel de Champlain »
1642 : Mort de Marie de Médicis
Elle s’éteint à Cologne, à l’âge de 69 ans. (Portrait par Rubens, à droite).
Bannie par son fils, le roi Louis XIII en 1630, parce qu’il la trouvait trop intrigante, elle fut exilée de force au château de Compiègne. Elle réussira à s’en enfuir pour l’Angleterre puis l’Allemagne. Fille du Grand-Duc de Toscane, Marie de Médicis avait épousé le roi Henri IV en 1600.
Lorsque ce dernier fut assassiné, elle assura la régence pour Louis XIII. Elle est ainsi l’une de ces six femmes (dont quatre étrangères, ce qui était son cas) à avoir exercé la totalité du pouvoir en France, pendant les mille ans de royauté.
C’est pourtant elle qui a introduit Richelieu – d’abord son confident et son protégé – au Conseil du Roi. Mais, très vite, entre les intrigues incessantes, stériles et dangereuses de la mère, et les capacités politiques du ministre et son travail acharné au service du Bien commun, Louis XIII tranchera, non en fils mais en roi (éphéméride du 10 novembre).
Il ne faut pas oublier non plus que, malgré ses nombreux défauts, Paris lui doit l’un de ses plus beaux ornements : le Palis du Luxembourg (éphéméride du 8 décembre), ainsi que la suite des Rubens du Musée du Louvre (éphéméride du 9 novembre).
1778 : La mère de Mozart meurt à Paris
Anna Maria Mozart décéda de fièvres durant une tournée à Paris avec son fils. Ses obsèques eurent lieu en l’Église Saint-Eustache de Paris en présence de son fils, et son corps fut inhumé dans le cimetière attenant à l’église.
Le registre paroissial de Saint-Eustache indique :
En ce jour, Marie-Anne Pertl, âgée de 57 ans, femme de Léopold Mozart, maître de chapelle à Salzbourg, Bavière, qui mourut hier rue du Groschenet, a été enterrée dans le cimetière en la présence de Wolfgang Amédée Mozart, son fils, et de François Heine, trompette dans la cavalerie légère de la Garde royale, un ami.
Plaque commémorative sur la mère de Mozart, décédée à Paris. (Église Saint-Eustache).
1793 : Le petit roi Louis XVII est séparé de sa mère : un lent infanticide de deux ans commence
L’ignominie épouvantablement cruelle durera jusqu’au 8 juin 1795, une triste journée qui fut celle de sa mort. ce jour-là, en effet, tâche indélébile sur le front de la Révolution et de la République, l’innocent petit roi martyr aura cessé de souffrir (éphéméride du 8 juin).
C’est toujours à Louis XVI que l’on pense, lorsqu’on parle de « roi martyr ». Pourtant, il y eut bien en France, deux rois martyrs, le second l’étant à un titre particulier car Louis XVI était un adulte capable de se défendre lorsqu’on l’assassina, mais Louis XVII, mort à dix ans, martyrisé depuis ses huit ans, durant deux longues et horribles années, n’avait strictement aucune possibilité de se défendre, ni, évidemment, aucune forme de culpabilité.
Balzac a très bien évoqué le martyre du petit roi dans son ouvrage Rois de France, paru en 1837 :
1866 : L’illusion de Sadowa
Par haine de l’Autriche, empire catholique, et par un curieux mélange d’idéologie pro prussienne (la Prusse étant assimilée au progrès) et de conservatisme en politique étrangère, nombreux furent ceux qui, en France, illuminèrent au soir de Sadowa.
On était en pleine « intelligence avec l’ennemi », fût-elle – évidemment – inconsciente.
Pourtant, « nous aussi, nous avons été vaincus à Sadowa », et nous devions payer très cher, quatre ans après, cet aveuglement.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XX, La Deuxième République et le Second Empire:
« …Lorsque la guerre éclata en 1866 entre la Prusse et l’Autriche, soutenue par les États de l’Allemagne du Sud, Napoléon III était empêtré dans une aventure d’Amérique. En 1864, ayant envoyé de concert avec l’Angleterre et l’Espagne, quelques navires et quelques troupes au Mexique pour appuyer la réclamation des créanciers de ce pays dévasté par une révolution, l’empereur avait été séduit par l’idée d’y fonder une monarchie dont le souverain serait un Habsbourg, l’archiduc Maximilien, frère de François-Joseph. Les plus dangereuses des conceptions napoléoniennes se rattachaient à une idée centrale. Il s’agissait toujours d’obtenir à l’extérieur un succès capable de plaire à l’imagination des Français. Il s’agissait toujours de satisfaire une fraction de l’opinion publique.
… De plus, le public, qui avait applaudi la guerre de Crimée contre le tsar et la guerre d’Italie contre les Habsbourg, se réjouissait de la victoire prussienne de Sadowa comme d’une victoire du libéralisme et n’eût pas compris la volte-face du gouvernement impérial.
…De 1866 et de la bataille de Sadowa datent le déclin de l’Empire et une nouvelle situation en Europe. En travaillant à la revanche de Waterloo par la destruction des traités de 1815 et par le principe des nationalités, la France, du congrès de Paris à Solferino, avait eu quelques années d’illusion. En fin de compte, elle avait compromis sa sécurité et provoqué le péril. C’était un changement considérable que l’apparition d’une Prusse agrandie, fortifiée, qui cessait d’avoir l’Autriche pour contre poids et qui dominait désormais les pays germaniques. »
Pour avoir une sorte de rapide résumé du « pourquoi » et du « comment » de la création catastrophique – pour nous… – de l’unité allemande; et de la responsabilité écrasante et éternelle que portent dans cette catastrophe les Encyclopédistes, les révolutionnaires, les républicains et bonapartistes – tous en « intelligence avec l’ennemi » – on pourra se reporter, entre autres aux six photos concernant l’ Histoire de deux peuples, de Jacques Bainville, ce chef d’œuvre absolu, dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville. : « 1915 : parution de Histoire de deux peuples » et les cinq suivantes.
Les « seigneurs de la guerre » prussiens de Sadowa :
Bismark, general Vogel von Falkenstein, General Karl Friedrich von Steinmetz, Albrecht von Roon, General von Fliess, General Herwarth von Bittenfeld.
Dans l’inconscience la plus totale d’une partie de la classe politique française, voire sous ses applaudissements, ils viennent de mettre fin à la puissance autrichienne : dans quatre ans, ils se jetteront sur la France.
1940 : Début du drame de Mers-el-Kébir
La tragédie durera jusqu’au 6 juillet, causant directement la mort de 1.380 marins français.
Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle écrit que « contrairement à ce que les agences anglaises et américaines avaient d’abord donné à croire, les termes de l’Armistice ne comportaient aucune mainmise directe des Allemands sur la flotte française. Par contre, il faut reconnaître que devant la capitulation des gouvernants de Bordeaux et les perspectives de leurs défaillances futures, l’Angleterre pouvait redouter que l’ennemi parvînt un jour à disposer de cette flotte. »
Une photo du Hood, qui ouvrit le feu le 3 juillet sur les navires français, prise depuis la tour du King Georges V, navire amiral de la Royal Navy.
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Mers El-Kebir : 3 juillet 1940, la Royal Navy coule la marine française
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