1621 : Naissance de Jean de La Fontaine
1. Biographie par Charles Perrault, et nombreux renseignements sur une foule de sujets :
17e siecle.free.fr/La_Fontaine
2. Les Fables, les Contes et autres choses intéressantes :
http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/fables.htm
C’est lui qui a composé l’épitaphe du tombeau de son ami Molière, auprès de qui il repose au Père Lachaise :
« Sous ce tombeau gisent Plaute et Térence
Et cependant le seul Molière y gît.
Leurs trois talents ne formaient qu’un esprit
Dont le bel art réjouissait la France.
Ils sont partis ! et j’ai peu d’espérance
De les revoir. Malgré tous nos efforts,
Pour un long temps, selon toute apparence,
Térence, et Plaute, et Molière sont morts. »
En 1981 – et il avait été vivement encouragé par Charles Maurras à écrire cet ouvrage – Pierre Boutang fit paraître un magistral La Fontaine politique. A l’occasion de la réédition de cet ouvrage, la philosophe Bérénice Levet lui consacra le très bel article suivant : « Pour Boutang, Les Fables de La Fontaine proposent une sagesse de la limite »
1695 : Mort de Christian Huygens
Présentation des membres de l’Académie des sciences par Colbert à Louis XIV, Henri Testelin, d’après Charles Le brun. Christian Huygens est l’avant-dernier à gauche.
Hollandais, né et mort à La Haye, il est pourtant étroitement lié à la France et à son histoire puisque, dès 1666, il devint un membre éminent de l’Académie royale des sciences. Il restera en France jusqu’en 1683, date de la mort de Colbert, son protecteur (il était protestant, et Louis XIV était, de plus, en guerre avec la Hollande).
Participant, par exemple, à la réalisation de l’Observatoire de Paris, il y effectuera de nombreuses observations astronomiques. Il est également connu pour ses arguments selon lesquels la lumière est composée d’ondes, et pour avoir confirmé, par exemple, les théories d’Olaüs Römer (1644-1710) sur la vitesse de la lumière (éphéméride du 6 décembre).
Il passera presque vingt années en France, multipliant les travaux scientifiques : en 1673, avec son jeune assistant Denis Papin, il met en évidence le principe des moteurs à combustion interne, qui conduiront au XIXème siècle à l’invention de l’automobile. Ils réussissent à déplacer un piston entraînant une charge de 70 kg sur 30 cm, en chauffant un cylindre métallique vidé d’air, empli de poudre à canon. Huygens est donc considéré comme le précurseur du moteur à combustion interne.
Avec l’italien Cassini (éphéméride du 4 septembre), il est le plus brillant exemple de ce mécénat de Louis XIV, qui n’hésitait pas à faire appel aux étrangers, non seulement savants, mais aussi artistes (comme le Bernin ou Caffieri) soutenant de son autorité et de ses deniers les plus grands esprits de son temps..
iut.univ-lemans.fr/gmp/cours/rebiere/huyghens
Après les Rois de la Renaissance, éblouis par ce qu’ils voyaient en Italie, et qui appelèrent un grand nombre d’artistes, savants et autres, sans étouffer, bien au contraire, les talents nationaux, la Royauté française a bien, tout au long de son existence, mené une véritable politique de civilisation, ouverte aux autres et au monde.
1766 : Naissance de Dominique-Jean Larrey
Portrait, par Girodet
Chirurgien en chef de la Grande Armée, il est le père de la médecine d’urgence, et précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur terrain le plus tôt possible, grâce à des ambulances chirurgicales mobiles.
medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/larrey_dj
1815 : Retour définitif de Louis XVIII à Paris
Après Waterloo, et l’échec des Cent Jours, c’est la deuxième Restauration.
S’ouvre alors pour les Français la période de leur histoire où ils ont été les plus heureux, de l’avis même des adversaires de la Royauté : dans notre album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville. , voir la photo « Le peuple, jamais plus heureux que de 1816 à 1830 ».
Cet évènement est l’occasion de rendre justice à des personnes méconnues (de celles dont parle Edmond Rostand, dans l’Aiglon) quand il évoque « les petits, les obscurs, les sans-grades… ») et à l’une d’entre elles en particulier. Ces personnes méconnues, ce sont la masse des royalistes de base, à Paris surtout, mais aussi dans toute la France: Bainville explique, par exemple, comment la proclamation spontanée de la royauté à Bordeaux impressionna fortement les quatre souverains étrangers qui venaient d’entrer dans Paris.
Ces souverains, on l’a oublié aujourd’hui, ne se souciaient absolument pas de restaurer une monarchie française bourbonienne qu’ils détestaient. Leurs préférences allaient du démembrement de la France à une entente avec… Napoléon !
Si la Restauration a pu avoir lieu – malgré l’intermède criminel des Cent Jours – c’est parce que la masse obscure des royalistes, dans toute la France, aussi bien qu’à Paris, a agi pour qu’il en soit ainsi. C’est ce que démontre Jacques Bainville dans un petit opuscule (qu’il appelle étude), aussi brillant que concis, intitulé Comment s’est faite la Restauration de 1814 (vous pouvez lire ici l’intégralité des VIII chapitres très concis de cet opuscule, par nature, très court : Comment s’est faite la Restauration de 1814) :
« Ces royalistes, il importe de bien s’entendre, n’étaient pas du tout des « agents des princes ». C’étaient de simples citoyens français, convaincus de la nécessité de rétablir la royauté pour sauver la France du désastre complet, du partage à la polonaise qui la menaçaient. C’étaient même des femmes à l’esprit cultivé, au lucide patriotisme comme cette Aimée de Coigny, la « Mademoiselle Monk » dont Maurras a conté l’aventure dans son livre L’Avenir de l’Intelligence.
Blason de Vitrolles: d’azur à un lion d’or, armé et lampassé de gueules.
Devise : Eo dulcior quo fortior. Traduction lapidaire dans l’esprit du latin : Plus suis doux, plus suis fort)
Vitrolles (1) fut le type de ces patriotes français qui se mirent en campagne pour faire prévaloir l’unique solution nationale, l’unique solution raisonnable qui était la solution royale. Sans lui et sans les hommes de sa trempe, la France de 1814 aurait eu un de ces gouvernements que l’étranger amenait, et pour de bon, dans ses fourgons: cette régence de Marie-Louise sous la tutelle autrichienne qu’acceptait Napoléon dans sa conversation avec Wessenberg, le règne de Bernadotte ou d’Eugène de Beauharnais, candidats qui souriaient à plusieurs des Alliés, la République même, à laquelle pensait le Tsar, alléché par les souvenirs de la Pologne, – exactement comme Bismarck devait y penser soixante ans plus tard. »
Bainville explique ensuite comment Vitrolles dut procéder pour arriver à ses fins. Il lui fallut d’abord convaincre Talleyrand, et l’amener à admettre la solution royale. Et aussi – malgré ses répugnances bien compréhensibles – Fouché.
Ainsi appuyé par ces deux dignitaires qui rendaient crédibles sa proposition aux yeux des Alliés, et s’appuyant sur l’intense travail des royalistes sur le terrain, dans toute la France, Vitrolles n’eut plus qu’à recueillir les fruits de la brochure de Chateaubriand, De Buonaparte et des Bourbons, dont on sait que Louis XVIII devait déclarer qu’elle lui avait été plus utile qu’une armée de cent mille hommes (éphéméride du 31 mars).
A partir de là, la Restauration était assurée.
« Il manquait, après cela, quelque chose encore pour que la Monarchie fut faite. D’abord que Napoléon, abandonné de tous, se décidât à abdiquer: il fallut cela pour que les souverains alliés renonçassent complètement à leurs projets sur la France. Il manquait encore que Chateaubriand lançât sa fameuse brochure De Buonaparte et des Bourbons, « inspirée par la divination de l’inquiétude générale », et qui traduisit à l’usage du peuple français, avec magnificence, les raisons positives pour lesquelles Talleyrand s’était rallié à la cause royale. Alors l’acclamation populaire grandit, emporta tout.
Avec Vitrolles et les royalistes obstinés qui n’avaient jamais ni désespéré ni cédé, Talleyrand et Chateaubriand – les hommes le moins faits pour s’entendre – avaient été les vrais, les seuls artisans de la Restauration. Ils l’avaient imposée aux Alliés. En sorte que le Sénat put voter, le 6 avril, ce texte que le Corps législatif devait approuver le 9 : « Le peuple français appelle librement au trône Louis-Stanislas-Xavier de France, frère du dernier roi. »
Ce « librement » est un des mots historiques les plus vrais qui aient jamais été prononcés. Au terme de cette étude, c’est celui qu’il faut retenir. »
1. Eugène-François d’Arnauld, baron de Vitrolles (château de Vitrolles, Hautes-Alpes, 1774 – Paris 1854).
Émigré en 1791, rentré en France en 1799, il défendit avec ardeur et succès, en 1814, la cause des Bourbons auprès des Alliés : courant mars 1814, à Châlons, il harcèle Metternich pour le rallier à la solution monarchique des Princes. Aux Cent-Jours, il tenta en vain de soulever la région de Toulouse, où il organisa un gouvernement monarchiste, mais fut arrêté par les partisans de Napoléon. Il fut ensuite député ultra et ministre d’État (1815 et 1824), ambassadeur, grand-officier de la Légion d’honneur et fut, enfin, créé pair de France héréditaire par ordonnance royale du 27 janvier 1830. Il vécut dans la retraite après la révolution de juillet et mourut fort âgé à Paris en 1854.
Il est l’auteur de Mémoires et Relations politiques (1814-1830).
II – Sur le roi tout à fait exceptionnel que fut le grand Louis XVIII, voir :
• notre éphéméride du 16 septembre (jour de sa mort);
• du 4 juin (Louis XVIII établit la Charte constitutionnelle) et du 8 juillet (retour définitif du roi à Paris);
• du 20 février et du 26 février sur l’échange de lettres entre le Roi et Napoléon;
• du 21 novembre (jour où les troupes Alliées quittent définitivement la France : concrètement, jour de notre libération nationale).
1942 : Mort de Louis Franchet d’Esperey
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De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, page 1875) :
FRANCHET D’ESPEREY Louis Félix (Mostaganem, Algérie, 25/V/1856, château d’Amancet, Tarn, 8/VII/1942). Maréchal de France. Après avoir servi en Algérie, au Tonkin, en Chine (expédition contre les Boxers, 1900), au Maroc (1912/14), il était en 1914 commandant du 1er corps d’armée à Lille. Le 3 septembre 1914, Joffre le désigna comme successeur de Lanrezac à la têt de la Vème armée, et il prit une part importante à la victoire de la Marne. Commandant des groupes d’armées françaises de l’Est (1916), puis du Nord (1917, il prit en juin 1918 le commandement en chef des armées alliées d’Orient et lança l’offensive décisive qui, après avoir rompu le front bulgare (septembre 1918), aboutit à l’effondrement de l’Autriche-Hongrie dans les Balkans. Maréchal de France en 1921, il fut, comme inspecteur général des troupes d’Afrique du Nord (1923/31), le créateur de la nouvelle armée d’Afrique. Membre de l’Académie française en 1934.
2015 : Le Président de la République en exercice « démolit » le Système républicain
Entretien accordé ce 8 juillet au journal Le 1 Hebdo.
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« Eo dulcior quo fortior » la traduction proposée pour la devise de Vitrolles me semble maladroite et très peu » lapidaire ».
D’après mon Gaffiot, « quo » y serait l’ablatif de « quod », rendu adverbe, avec le sens « par cela, ainsi, autant » (« en corrélation avec « eo » et surtout surtout accompagné d’un comparatif »). Je propose donc: Plus je suis doux, plus je suis fort. Mieux: Plus suis doux, plus suis fort…
@Marc Vergier
Il y a en effet beaucoup à faire dans l’ordre historique, graphique, orthographique, pour améliorer et mettre à jour les éphémérides. Nous le faisons progressivement au fil du temps.
En l’espèce, nous avons remplacé la traduction de la devise de Vitrolles, trop scolaire et molle, dans notre éphéméride, par la plus lapidaire des deux proposées : Plus suis doux, plus suis fort… C’est en effet nettement mieux.
Merci ! Cordialement.