Par Alexis Brezet.
Cette chronique – où il y a bien sûr d’excellentes choses – est parue dans le Figaro de ce lundi 8 juillet. Nous la livrons telle quelle à la sagacité et aux commentaires des lecteurs de Je Suis Français. Il sera temps ensuite de revenir sur les manœuvres du Chef de l’État et celles, ravivées, des partis de l’Arc républicain (sic) qui s’est reformé – sans doute pour peu de temps – pour faire barrage à la victoire annoncée du camp national patriote. Nous n’ignorons pas les tendances qui, au Figaro, veulent pérenniser la ligne libéralo-droitière et européiste, sinon « européenne », de sa rédaction. Simplement, ce n’est pas la nôtre et cette ligne n’est sans doute pas celle qu’applelent les circonstances.
– La «clarification» voulue par Emmanuel Macron plonge la France dans la confusion.
Coup de tonnerre ! Le « barrage républicain » érigé en toute hâte pour barrer la route au RN a si bien fonctionné que c’est le Nouveau Front populaire, cette alliance de partis de gauche, qui arrive en tête de ces élections législatives ! Pour le Rassemblement national, c’est un sévère échec, que sa progression en sièges ne suffit pas à effacer. Il était aux portes du pouvoir, il avait largement gagné les deux derniers scrutins ; en agrégeant leurs voix contre lui, malgré leurs différences d’opinions, les Français, qui se sont massivement mobilisés, lui ont clairement dit non. Ce parti a beau réunir un tiers des électeurs, ses thématiques ont beau s’imposer dans l’opinion, il continue de nourrir la crainte et la défiance d’une majorité de nos concitoyens.
Conséquence : la gauche s’impose. Au soir du premier tour, bien peu y croyaient. Les fins stratèges de la macronie, Gabriel Attal en tête, nous l’expliquaient doctement : il n’y a aucun risque à voter pour le Front populaire, qui ne peut pas gagner ! Résultat : dans une France qui n’a jamais été aussi à droite – les élections européennes et le premier tour des législatives l’ont amplement démontré -, c’est en se tournant vers la gauche qu’Emmanuel Macron – il n’a pas le choix – va tenter de composer le gouvernement.
Le président peut se réjouir d’avoir gagné une troisième fois son match face à Marine Le Pen. Même s’il perd des dizaines de députés, son camp résiste nettement mieux que prévu. Mais cette victoire d’un soir ne doit pas faire oublier le chaos qui se dessine. La « clarification » qu’il appelait de ses vœux précipite la France, et sans doute pour longtemps, dans la plus grande confusion. Mesurée à l’aune de ses conséquences, sa décision, née d’une blessure narcissique que le pays entier est sommé de réparer, reste une pure folie dont, devant l’Histoire, il portera la responsabilité.
« Condamné à chercher une coalition, il n’échappe à l’épreuve d’une cohabitation avec Jordan Bardella que pour subir celle d’une cohabitation avec un bloc de gauche » Alexis Brézet
Car les résultats sont là : l’Assemblée nationale, demain, sera plus ingouvernable qu’hier. Emmanuel Macron a perdu la majorité relative. Condamné à chercher une coalition, il n’échappe à l’épreuve d’une cohabitation avec Jordan Bardella que pour subir celle d’une cohabitation avec un bloc de gauche dans lequel le groupe de Jean-Luc Mélenchon se taille la part du lion.
Sera-t-il contraint de céder les rênes du pouvoir à la figure choisie par Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure et Marine Tondelier ? Ce serait pour lui une catastrophe politique, et un désastre pour le pays. Arrivera-t-il, contre Jean-Luc Mélenchon, à composer une large majorité relative « plurielle » avec des socialistes et des écologistes au gouvernement ? En tout état de cause, il lui faudrait en payer le prix : dans un bel ensemble, socialistes et écologistes réclament déjà l’abrogation de la réforme des retraites, le retour de l’ISF et la suspension de la loi immigration. Être, en apparence, moins radical qu’un Insoumis incendiaire ne fait pas de vous un modéré…
Gare au choc en retour ! Dans ce hiatus démocratique mijotent déjà la colère des électeurs RN qui ont le sentiment qu’on leur a volé leur élection, mais aussi la frustration de ces Français du centre et de la droite hostiles à Marine Le Pen qui ne se sentent pas socialistes pour autant…
Instabilité
Sur ce champ de ruines où le RN apparaît comme une impasse, où le « dépassement » macroniste mène finalement à la gauche, la bonne résistance de la droite est riche d’enseignements. Elle ouvre une perspective à ceux qui ne se satisfont ni de l’un ni de l’autre.
Une chose est sûre : la France s’installe, et pour longtemps, dans une période d’instabilité politique dont la Ve République semblait devoir nous prémunir. Dans ces temps troublés, nos lecteurs pourront compter sur leur Figaro, fidèle à ses valeurs de toujours – libérales, conservatrices, européennes – pour défendre sans faiblesse ni esprit de parti, dans le respect des « principes démocratiques et républicains », cette « culture de la liberté » que nos journalistes portent haut depuis deux siècles. Croyez-le bien, l’intérêt de la France, et rien d’autre, sera notre boussole pour tenter de tracer un chemin dans le brouillard de cette crise sans fin. ■ ALEXIS BREZET
Donc les lecteurs du Figaro, les bobos bien connus, ont voté contre la Droite Nationale susceptible de gagner, ce sont eux qui ont réussi ce coup de Jarnac, pas la peine de s’en prendre à Macron, avec son épouse, ils n’ont mis que 2 bulletins, c’est vous le Marais, qui avez fait un mauvais calcul pour protéger votre épargne
Ce que dit le commentaire précédent est faux par excès de simplification. Peut-être aussi à cause d’une charge de haine ou de rancœur qui ne facilite pas la réflexion. Il y a plusieurs clans ou tendances au Figaro qui sont loin d’être d’accord entre elles. Parmi ces rédacteurs, il y a ceux qui relèvent de la critique du commentaire et ceux parfois proches de l’AF qui ont constamment soutenu le camp national. Inutile de mettre tout le monde dans le même sac. Je ne crois pas que les royalistes ont intérêt à être en guerre contre tout ce qui bouge.