La commission européenne, Washington et quelques autres doivent se réjouir.
Par José D’ARRIGO et Henri ROURE.
Si l’on en croit la rumeur, Emmanuel Macron s’efforce de constituer une majorité de bric et de broc pour constituer un nouveau gouvernement socialo-centriste, c’est-à-dire en excluant les élus de la France Insoumise et ceux du Rassemblement national. Si l’on additionne en effet les nouveaux députés écologistes (33), les socialistes (65), le Parti Communiste (9), Renaissance (99), le Modem de Bayrou (33), Horizons d’Edouard Philippe (26) et 30 UDI et divers centristes, on obtient en effet une majorité absolue de 295 sièges et donc susceptible de gouverner le pays.
Ce conglomérat de minorités serait un bricolage politicien de « barragisgtes » qui viendrait sanctionner la grande arnaque des législatives. Et le nouveau gouvernement devrait, suivant cette logique, compter une majorité de députés Renaissance et de députés socialistes ainsi que quelques écologistes, communistes, Modem, Horizons et UDI pour faire passer la sauce.
Je vous propose, ci-dessous, l’analyse très éclairante de Henri Roure, docteur d’Etat en sciences politiques, qui laisse entendre que notre « magouillocratie » à la française est en train de donner naissance à une dictature sournoise où les vœux d’une majorité d’électeurs, et donc du peuple français, ne sont plus pris en compte et délibérément ignorés des instances dirigeantes.
« Après le triste bordel des élections législatives, écrit Henri Roure, les Français garderont longtemps un goût de cendre dans la bouche. Ce deuxième tour des législatives a incendié ce qui restait de la cinquième République en mettant en place une assemblée élue, et donc légale, mais totalement illégitime.
Or, le principe de légitimité depuis le général De Gaulle a été l’un des piliers de la cinquième République où le non-écrit, c’est-à-dire l’âme du texte constitutionnel, avait autant d’importance que les articles sur lesquels repose le fonctionnement des institutions. La communion nécessaire entre le pouvoir et le peuple, après s’être lentement érodée, n’existe plus désormais.
« J’apparente ce qui vient de se produire à un coup d’Etat collectif conduit par une addition de confréries dont le seul point commun est l’intérêt qu’elles ont à ne pas changer les règles d’un jeu dans lequel chacune a trouvé sa place depuis longtemps. Elles relèvent d’un même univers. C’est cet univers de compromissions que les partis qui les représentent essaient de défendre. De l’ultra-gauche à la droite, ils évoluent dans un même enclos, contrôlé par des arbitres ou promoteurs étrangers, où chacun essaie de duper l’autre ».
« Alors, lorsque des concurrents « extérieurs » risquent d’imposer un autre jeu, du moins en apparence, tous se réunissent pour conserver des règles auxquelles ils sont habitués et qui leur conviennent si bien. C’est évidemment une salade, c’est-à-dire une juxtaposition de produits qui ne se mélangent pas mais à laquelle il est donné un nom unitaire, le Front Populaire par exemple. Cette association contre-nature a donc fait un coup d’Etat grâce aux moyens médiatiques d’aujourd’hui. Il n’a que partiellement réussi puisque notre pays est devenu ingouvernable.
« Mais ils n’en ont cure car – et c’est le second point commun à cette addition d’oies, de renards et de charognards – ils espèrent pouvoir bénéficier du chaos pour accéder à la tyrannie et mettre en œuvre ce qu’ils appellent chacun leur « programme ». Il me souvient que le principe du chaos est largement appliqué par les Etats-Unis dans leur politique étrangère pour assurer leur hégémonie sur l’Europe et dans le monde. Nous allons donc vivre dans un chaos qui fera dépendre notre pays de l’étranger et des organisations internationales. Peut-être était-ce là le vœu de quelques-uns ?
« Il est vraiment étrange qu’un parti arrivé largement en tête aux élections européennes, puis au premier tour des élections législatives, se retrouve au second tour en troisième position avec moins de députés que la Gauche ou le Centre. Ce nombre de députés est de toute évidence non conforme aux 9 millions d’électeurs ayant voté pour lui auxquels nous pouvons ajouter deux millions de voix dites « divers droite » ou « Extrême-Droite » selon les appellations du ministère de l’Intérieur, soit un ensemble de 10 à 15 millions d’électeurs qui lui sont favorables ou non-hostiles.
« En comparaison, l’union de la gauche a recueilli 7 millions de voix, le parti du Président 6,3 millions et Les Républicains 1,5 millions dont il est difficile de discerner le positionnement. Il y a indéniablement une entourloupe rendue possible par l’endoctrinement médiatique et que je qualifie de « coup d’Etat ».
« Il fallait un « front républicain » pour faire barrage à l’extrême droite. Je rappelle que la République n’est qu’une forme de gouvernement qui ne peut en aucun cas être confondue avec la démocratie. Les républiques populaires du monde communiste étaient bien autre chose que des démocraties. Il existe sur le continent européen dix monarchies pour la plupart bien plus démocratiques que le République française.
« A cet abus de langage s’ajoute le simple fait que le Rassemblement National, contre lequel s’est élevé ce prétendu barrage, est un parti légal à l’instar de tous les autres partis déclarés. Il n’a jamais fait l’objet d’interdiction. De plus, le nombre de citoyens qui votent en nombre croissant pour lui confirme sa légitimité et le dédouane de tout extrémisme. Enfin, les accusations de ces confréries visant à rapprocher ce parti des plaies idéologiques d’origine socialiste de la seconde guerre mondiale cherchaient à faire oublier que les principaux acteurs de la collaboration avec les Allemands, sous les ordres du socialiste Pierre Laval, étaient ou socialistes ou communistes ou syndicalistes révolutionnaires.
« Au bilan de cette corruption de la démocratie, nous aboutissons à l’incroyable résultat suivant : total Gauche (193 élus), Renaissance (163 députés), LR (68 députés), et pour le RN 123 élus auxquels on peut ajouter 17 LR version Ciotti et 10 divers droite, soit 150 élus. Nous sommes donc revenus à un schéma de type troisième ou quatrième république qui ont subi le régime des partis et déploré l’instabilité des gouvernements. Les deux se sont effondrées à la suite de crises qu’elles furent incapables de dominer. Leur impuissance, les tripatouillages et les scandales les ont détruites.
« J’en conclus donc que la 5eme République, blessée et dénaturée depuis des années par des modifications et des interprétations indues du texte fondamental vient de mourir.
« Les citoyens qui se sont laissé endoctriner par les médias grand-public et des phrases outrancières lancées par des saboteurs ne sont pas responsables de cette situation. Les vrais responsables sont ceux qui ont subordonné leur ego à des ambitions qui ne sont pas françaises. Ils ont mis en œuvre cette injustifiable atteinte à la démocratie. Servant des intérêts étrangers multiples, ils se comportent comme des collaborateurs de plusieurs maîtres.
« La commission européenne, Washington et quelques autres doivent se réjouir. Je crains les lendemains pour notre patrie car le principe de légitimité ayant été bafoué, la démocratie violée, toute action de révolte peut donc apparaître désormais comme légitime auprès de nos compatriotes cocufiés ». ■ JOSÉ D’ARRIGO – HENRI ROURE
Henri ROURE, Docteur d’Etat en sciences politiques, est l’auteur de « Dieu n’a pas béni l’Amérique ».
José D’Arrigo est journaliste professionnel depuis le 1er février 1973. Il a longtemps écrit pour Le Méridional, et pour le Figaro. Il est aussi auteur d’ouvrages sur la mafia marseillaise et biographe de Zampa. Depuis 2020, il est rédacteur en chef du Méridional numérique
Le raisonnement se tient , mais la faisabilité d’une telle magouille si elle est vraiment souhaitée me parait improbable. Il m’étonnerait que les communistes et une grande partie des écolos s’inscrivent dans cette tentative de holdup . Il me parait évident qu’une telle manœuvre pour obtenir une majorité absolue est vouée à l’échec.
Ne pas oublier que le NFP, d’un côté et “Ensemble», de l’autre, sont déjà des coalitions (constituées, respectivement, de 4 et 5 partis). Cependant que le Rassemblement national réuni à lui seul la PREMIÈRE force politique française, et ce, de très loin.
S’il sait nager entre deux eaux, le Maqueron ignore tout de l’arithmétique : il y a bien eu UN vainqueur… et NEUF perdants. Pourtant, il cherche à persuader les Français qu’ils sont défaits, comme à son accoutumée. C’est une sombre crapule, bien entendu, en rien le brillant «Machiavel» dont les uns et les autres se gobergent, lequel Niccolò di Bernardo dei Machiavelli avait un admirable talent – lire la très pertinente «scène dramatique» d’Arthur de Gobineau, incluse dans le magnifique ensemble intitulé «La Renaissance» ; tant qu’on y est, je profite de l’occasion et signale l’œuvre dramatique plutôt méconnue du gigantesque Thomas Mann, «Fiorenza» : retentissant duel scénique (quasi amoureux) entre Laurent de Médicis et Girolamo Savonarole.
En passant, voilà que les rosières s’émeuvent de ce que, en cas de gouvernement gaucho, le RN a déclaré ne pas envisager de voter systématiquement la censure mais d’abonder ou non aux textes de lois soumis à la Chambre selon qu’ils leur paraîtront favorables aux Français ou fâcheux pour eux. Pour ma part, je pense que le RN a raison d’envisager les choses ainsi, car la censure systématique consisterait à ériger le désordre en système.
Serait-il cependant souhaitable qu’un grave désordre pût s’installer ? Ce, afin d’accélérer le processus de redressement, lequel n’interviendra jamais réellement que lorsque nous en serons au plus bas… La question peut se poser ; cependant, je ne crois pas que les termes de celle-ci soient encore à porter de main stratégique, si tant est que les considérations stratégiques puissent suffire à saisir ce qui commence à se jouer et se jouera pleinement plus tard. Moyennant quoi, en attendant l’opportunité des «moyens» apocalyptiques, il me semble que, dans le misérable instant que nous vivons, on ne peut disposer que des actuels «légaux». C’est tout à fait malheureux et, d’ailleurs, en phase avec l’époque satanée du jour, malheureux, nous le sommes nous-mêmes…
Les huit heures du soir sonnant, dimanche, m’ont remis dans l’état qui fut le mien, à la même heure vespérale, le 10 mai 1981… Pourtant, l’époque n’est pas la même. Le coup de semonce contemporain a porté quelque peu ; la pseudo relative majorité des plus que jamais répugnants gauchos n’augure nullement qu’ils s’installent à davantage de manettes pour des décennies supplémentaires (du reste, ils n’ont plus jamais quitté celles dont ils se saisirent en 1945). Non, si nous avons bel et bien perdu une chance d’ébranler le système, la Gauche n’a pas gagné pour autant. Les résultats vont contraindre tous les faquins du libéral-socialiste à mieux s’entre-sodomiser en couronne, dans l’espoir transgenresque d’engendrer quelques petits contre-nature qui sauraient leur ressembler. Mais ils ne mettront évidemment rien au monde de plus que les lobotomisés, les androïdes mal élevés, autres QR-code et paperasse numérique que nous ne connaissons déjà que trop.
Ils sont parvenus au bout de leurs ressources mécaniques, et e seul dilemme qui les tourmente tient à savoir combien de temps encore les différents moteurs mis en branle tiendront sans panne fatale. Or, ils sont les acteurs-mêmes de la panne. Soyons présents au bon moment, pour les achever à coups de tromblon.
Mort aux vaches !
Vive Dieu, la France et le Roi !