Les Manants du Roi, une lecture qu’on ne peut oublier, et une dimension « Ancien Régime » du royalisme qu’il faut retrouver. Le sec raisonnement ne suffit pas !
Les Manants du roi de Jean de La Varende lus par Herbé : Chapitre 2, « La Favillana »
Ce que Robert Brasillach en a dit….
« Je ne sais pas si Les Manants du Roi composent le plus beau livre de La Varende : c’est à coup sûr le plus curieux, et par beaucoup d’aspects le plus original. En apparence, il est formé d’une suite de nouvelles. En réalité, c’est un récit d’une grande unité, une épopée historique dont le seul dessein aurait enthousiasmé Balzac. Et Balzac avait bien commencé de raconter, lui aussi, une aventure analogue. On l’a fort bien nommée : c’est une histoire de la fidélité.
Presque tous les récits qui forment ce recueil sont parfaitement admirables. Je sais trop, encore une fois, ce que les puristes pourront objecter à la langue de La Varende. Elle est souvent magnifiquement négligée, savoureuse et drue, Alors, elle est excellente. Par malheur, il faut bien le dire avec sincérité, elle se satisfait parfois d’étranges élégances, de fausse poésie, voire de jargon symboliste. Rien n’est plus éloigné de la robustesse profonde de ce talent. Mais tant pis I On se sent parfois gêné, et puis le sens de la grandeur, le don de création, le pittoresque et l’émotion unis, emportent tout. Les Manants du Roi sont un grand livre.
L’entreprise superbe à laquelle s’est donné La Varende a consisté à faire l’histoire du monarchisme vécu, du monarchisme à la fois sentimental et intellectuel, dans de vieilles familles de noblesse paysanne, depuis la mort du Roi, en 1793, jusqu’au « dernier chouan », qu’il fait disparaitre aux environs de 1950. »
Robert Brasillach, Les Quatre Jeudis, Les 7 couleurs, Paris 1951
Merci à Rémi Hugues de sa transmission