Information du Figaro, le 25 juillet;
Le buste du général Joseph de Goislard de Monsabert, qui a vaillamment défendu la France durant les deux guerres mondiales, a été découvert au pied de son socle, mercredi. Une enquête a été ouverte pour retrouver le ou les auteurs de cet acte de vandalisme.
Un enfant du pays et héros français a été descendu de son piédestal place des Martyrs de la Résistance à Bordeaux. Mercredi matin, le buste de Joseph de Goislard de Monsabert, qui semble avoir été scié, gisait au sol. La mairie de Bordeaux a condamné cet acte de vandalisme et a annoncé sa volonté de porter plainte. «Tout est mis en place pour que la statue soit à nouveau scellée sur son socle plus rapidement possible», ajoute-t-elle. Une enquête de police a été ouverte pour retrouver le ou les auteurs de cette dégradation.
La statue vandalisée avait été érigée à l’effigie d’un officier Saint-cyrien, né à Libourne, qui s’était engagé au service de la France dès 1907. Membre du 1er Régiment mixte de Tirailleurs et de Zouaves au sein de la 1ère Division marocaine durant la Première Guerre mondiale, il s’était vaillamment illustré. Au point de recevoir ses galons de capitaine pendant les combats dès 1915 et d’être décoré de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre durant l’entre-deux-guerres.
Grand-Croix de La Légion d’Honneur
Joseph de Goislard de Monsabert a reçu ses étoiles de général durant la Seconde guerre mondiale, en août 1941, avant d’être frappé d’une déchéance de nationalité en raison de son allégeance à la Résistance par le Régime de Vichy. Sous les ordres du Maréchal juin, la 3e division d’infanterie algérienne qu’il commandait a ouvert la voie aux Alliés à Rome (Italie) avant de libérer Sienne (Italie). Les hommes sous son commandement avaient ensuite libéré Toulon et Marseille, où le général était devenu citoyen d’honneur.
En juillet 1945, alors âgé de 58 ans, le général Joseph de Goislard de Monsabert avait été décoré de la Médaille Militaire et élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Une décoration napoléonienne reçue par seulement 3000 personnes depuis la création de l’ordre en 1802. Retraité de l’armée l’année suivante, le général s’engagea encore pour la France sur les bancs de l’Assemblée nationale où il fut élu entre 1951 et 1955 sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF), le parti du général de Gaulle. ■
Transmission de Michel Franceschetti